Son visage s'immerge sous l'eau et mes yeux la suivent avec intensité. Ses cheveux flottent, quelques bulles d'air apparaissent à la surface. Elle a les yeux clos, je crois. Dans l’entrebâillement de la porte, je ne bouge pas. Je suis comme figé. Le temps s'arrête quelques secondes. Mon souffle est coupé, comme le sien. Même à quelques mètres d'elle, j'ai comme l'impression de la suivre. Que nous sommes tous deux coincés sous l'eau, en manque d'oxygène mais déterminés. Son visage enfantin, mutin et adorable réparait et en moi, le temps se remet à tourner. A une allure folle. Je détaille chaque parcelle de son corps tandis que ses poumons sont remplissent de nouveau d'air. L'eau dégouline sur elle et me transporte quelques jours en arrière. Je me pince la lèvre, je secoue la tête et repose mon regard océan sur ses courbes de sirène. Elle m'en a tout l'air d'une à cet instant. - Qu'attends-tu pour venir me rejoindre ? je reste groggy quelques secondes, mes yeux fixés sur elle. Rien ne transparaît sur mon visage mais à l'intérieur, tout n'est que déluge. Une tempête de sentiments. D'envie, de douceur, d'attendrissement, de bonheur, d'angoisse, d'attirance et bien plus encore. Et tandis que nous nous regardons en chien de faïence, je me lance. J'enlève mes vêtements un par un. Je fais un pose à chaque fois et mon regard emplit d'envie la dévore. Mon tee-shirt est déjà loin. Mon pantalon ne tarde pas à le suivre. Je reste en boxer et je la rejoins, soupirant lors du contact délicieusement brûlant de l'eau avec mon corps. Je m'installe convenablement en face d'elle pour l'instant, un fin sourire gourmand sur les lèvres. Ma main effleure ses lèvres, son épaule dévêtue, le contour de sa poitrine et se jette dans l'eau. « T'es belle.. » je lui murmure. Je crois n'avoir jamais dis ces mots avec autant d'aplomb, de sincérité. Mon regard ne peut pas la tromper. Ils pétillent. J'approche doucement mon visage du sien et je dépose un baiser dans son cou. Je suis tellement peu assuré face à elle, face à ses réactions qui sont indomptables..

Mes yeux glissent sur elle et ma tête tourne. Cette attraction qu'elle a sur moi est incontrôlable. Elle me consume tout entier. Je lui appartient, là, maintenant. Qu'elle fasse ce qu'elle veut de moi, je suis à elle tout entier. Ses lèvres se plaquent sur les miennes avec une tendresse infinie. Je profite de cet instant, je passe une main dans ses cheveux. Je m'accroche à ses lèvres le plus longtemps possible. Nous entrons dans une petite bulle hermétique. Plus rien ne peut entrer dans les rempares que nous avons construis autour de nous. A peine brise-t-elle notre notre baiser que mes lèvres la réclame de nouveau. J'aime l'odeur, le goût de son corps. J'aimerais m'emparer d'elle, me nourrir d'elle. Son dos se plaque contre mon torse, je frémis. J'enroule mes bras autour d'elle et l'enlace d'abord avec force. Mes baiser se font brûlants, fiévreux sur ses épaules. Je pousse délicatement ses cheveux et j'embrasse sa nuque. - Je suis désolée pour Dimanche soir. Je ne réponds pas. Ce n'est pas sa faute. J'ai été trop vite, trop entreprenant. Je ne sais pas m'y faire. - C'est juste que ... tout ça c'est encore nouveau pour moi. Je ne suis pas habituée aux gestes de tendresse surtout en public. Mes lèvres toujours posées sur sa nuques s'étirent en un sourire tendre. Je la serre encore un peu plus fort contre moi. Mon coeur se serre. Rien n'est de sa faute. Elle n'a pas à s'excuser. Je devrais le faire, moi. Pour elle, pour Tris, pour tout. Je n'ai pas envie qu'elle puisse penser qu'elle n'est qu'une fille parmi tant d'autres. « Et je suis aussi désolé pour dimanche soir. » je commence d'une voix rauque, presque inaudible. Les excuses ne sont pas mon fort. Les mots ne le sont pas non plus. C'est tellement plus facile d'écrire l'histoire d'un personnage factice plutôt que la sienne. « Elliot, je ne veux pas que tu penses que pour moi, tu n'es qu'une énième conquête. » C'est ridicule, mal-dit et pas assuré du tout. J'aimerais plonger de nouveau mes yeux dans les siens afin de chercher de l'aide. Pouvoir m'accrocher à quelque chose. Je ne vois pas ses réactions. « Tris.. n'a pas confiance en elle. Elle est sensible et refuse de croire qu'il est possible qu'elle plaise.. J'ai voulu lui redonner confiance, lui montrer qu'on peut la voir autrement que comme une chose fragile je.. » je m'arrête net, j'ai peur d'être allé trop loin. Je tenais simplement à m'excuser moi aussi et finalement, je me suis lancé dans un discours bancal.

Ce bain est un délice duquel je me délecte avec volupté. Le corps d'Elliot contre le mien est électrique. Je sens cette tension se propager à travers tout mon corps. Elle m'anime, me donne des ailes. Mais j'attends. La patience paiera. Et je ne veux pas me précipiter. Tous ces sentiments, arrivés d'un coup dus certainement à l'enfermement dans ce village, me font peur. Je n'ai jamais éprouvé le besoin de m'attacher. De séduire plus que de raison. De prouver ma sincérité. Je n'avais rien de tout ça. Simplement quelques sourires, quelques délicates attentions et le tour était joué. Peu importe le moment, peu importe l'endroit. Des toilettes sales d'une boîte minable à un lit d'hôtel, mon esprit était ailleurs. Seul mon corps se délectait. Ce soir, tout en moi s'anime. Elliot a fait naître des parcelles de moi que je pensaient éteintes. - Ce n'est pas pour me rendre jalouse j'espère ? Non je.. ne crois pas. J'avoue ne pas savoir. Est-ce qu'inconsciemment je n'ai pas cherché à la tester ? Elle réagit par un sourire mutin. Je ne sais pas comment le prendre. Alors, j'embrasse furtivement ses lèvres. Je n'ai pas le temps de les goûter plus que de raison qu'elle coupe court à cet élan de tendresse. Son sourire s'efface, le mien aussi. Ses mots s’enchaînent à une vitesse folle. Mon coeur se serre sans que je ne puisse l'en empêcher. Ma gorge se noue instantanément. Ma mâchoire se serre, mes muscles se tendent. Mes nerfs sont à vif en un rien de temps. Raphael est omniprésent. Raphael est entre nous et ça me déchire. Mon entrevue avec le candidat me revient et me laisse un goût amer. Je détourne le regard, les sourcils froncés. Je ne peux pas lui en vouloir, c'est donnant donnant. Je laisse passer un long silence entre nous. De ceux qui sèment le doute. Et puis, mes mains encerclent son visage avec une tendresse infinie. « Je.. ne recommencerai plus. » et secrètement, j'espère qu'elle en fera de même. J'embrasse son front, tendrement. « J'aimerais.. j'aimerais être à toi tout entier. Qu'on essaie, quand même. Et puis, si on va droit dans le mur, tant pis. On aura tenté, on aura vécu. J'ai envie de vivre. » Quelque chose aimerait vivre en moi. Un quelque chose qui reste coincé. Des mots dont la barrière de mes lèvres empêchent l'accès quelques instants. Mais je ne les retiens pas. Je n'y arrive pas. Et ces mot m'arrachent la bouche à coup d'acide. « Sans que personne ne nous en empêche. » Et en ce sens, je vise Raphael. L'omniprésent. Le surprotecteur.

Ces mots avaient traverser la barrière de mes lèvres sans que je ne puisse les arrêter. Et au fond, je n'avais peut-être finalement pas envie de les arrêter. Je n'en peux plus. Je ne peux plus retenir mes sentiments pour Elliot. Ils me brûlent, me consument. Je ne veux plus me cacher. Je n'ai plus envie d'avoir peur. J'ai envie de vivre. Mon corps reste réticent, ma raison me somme de partir en courant, d'arrêter cette mascarade ridicule. Le futur me fait peur et pourtant, j'ai prononcé ces mots comme on prononce une déclaration. J'ai des frissons, tout mon corps frissonne sous le poids de cette émotion naissante. Mon palpitant se déchaîne. Mes yeux respirent la tendresse. Je détaille son visage, chacun de ses traits. Je tente de l'apprendre par coeur. J'ai envie de connaître chacune des parcelles de son corps. Elle ne répond rien mais je sens qu'elle approuve. J'en ai l'impression, du moins. Et j'ose l'espérer. Ses lèvres s'accrochent aux miennes. Son baiser est tendre, fougueux, même. Ses mains caressent ma peau, je bouillonne. Elle me fait vibrer. Ses doigts sont experts, ils font naître en moi l'envie irrémédiable de ne faire qu'un avec elle. Elle s’arrête, je me frustre. Mes mains encadrent son visage avec violence et force et mes lèvres attrapent les siennes de cette même violences. J'ai envie d'elle. J'ai l'impression d'avoir trop attendu. Que mon désir est au summum. Mes mains caresse son coup, ses épaules, et passent dans son dos jusqu'aux crochets de son soutient-gorge que je fait sauter rapidement. Mes mains la découvre, caresse son corps fiévreusement tandis que, de la même façon, mes lèvres embrasse avec fièvre son cou, s'attardant un moment sur sa poitrine. Je soupire de plaisir. Plaisir de la découvrir, qu'elle soit mienne pour cet instant. Je me fiche des caméras qui peuvent bien se délecter de cet instant. Pour moi, nous sommes seuls. Mes mains descendent jusqu'à la chute de ses reins. Je la porte de manière à ce qu'elle se retrouve assise sur moi et je caresse l'élastique de son bas. Ma main traverse cette dernière barrière en une caresse fiévreuse et hâtive. Je n'en peux plus. Tout mon corps bouillonne, je ne suis plus qu'une boule de nerfs près à implosé. Je la veut. Maintenant.