Wade

JEUDI 25 OCTOBRE ; 13H22
QUARTIER D'ARAGON - CANTINE

Treize heures et vingt-deux minutes. J'avais tendance à être très à cheval sur l'heure quand la faim et l'envie de croquer quelques cornichons se faisaient ressentir. Aussi, je m'étais rendu dans les cuisines de la cantine et m'étais emparé du bocal à cornichons entamé la veille... par moi-même, en fait. Mais avant que je n'eus le temps d'en extraire un premier condiment, un jeune homme entra dans la pièce. Ah ! C'était l'un des nouveaux ! Son nom, je ne l'avais plus en tête, mais il avait attiré mon attention dimanche de par son t-shirt batman. Vite, vite ! Engager la conversation, dire quelque chose, lui donner envie de faire connaissance... heu... « Bienvenue dans mon sanctuaire ! » fis-je dans un premier temps. Enfin, mon sanctuaire, tout de suite les grands mots... Je ne passais pas plus de temps qu'un autre dans cette cuisine, ou en tout cas pas assez pour me proclamer roi de ces lieux. Je lâchai un rictus un peu nerveux - héhé, on parie qu'il allait me prendre pour un abruti ?... « Je plaisante, j'y passe pas non plus le plus clair de mon temps, enfin, ne vas surtout pas croire que je m'empiffre à longueur de journée hein ! » Je me justifiais comme je le pouvais, tentant surtout de ne pas passer pour un goinfre ou que sais-je encore. Bon, il pouvait voir par lui-même que je n'étais pas bien épais, mais tout de même, on est jamais trop prudent. Je jetai alors un coup d’œil au bocal de cornichons posé sur la table, près de nous, avant de reporter le regard sur le candidat. « Hum. Puisque tu es nouveau, je me dois de t'exposer clairement une règle à ne surtout pas enfreindre, dans l'enceinte de cette pièce. Tu vois ce bocal de cornichons ? Et bien, si tu t'y sers, tu dois IMPÉRATIVEMENT veiller à bien le refermer, et à bien le ranger à sa place dans le réfrigérateur. Parce que si le couvercle du bocal est mal vissé, qu'est ce qui se passe ? Et bien la personne qui s'y servira après, qui peut être moi d'ailleurs... qui sera forcément moi d'ailleurs..., risque d'avoir une très désagréable surprise, en saisissant le bocal par le couvercle. Le risque c'est que le couvercle lui reste dans la main, et le bocal, lui, se fracasse au sol. Et JE NE POURRAIS TOLÉRER un tel gâchis ! » Ce jeune homme devait très certainement se demander si a) il n'était pas tombé dans un asile de fous, b) j'étais réellement sérieux, c) il était victime d'une sorte de bizutage un peu foireux. Et pourtant oui, j'étais bel et bien sérieux. Il ne me connaissait pas encore, mais il savait déjà quelque chose sur moi : les cornichons à mes yeux étaient sacrés. Tout le monde ici le savait. Tout le monde savait également qu'il ne fallait pas plaisanter sur le sujet avec moi, parce que j'étais réellement susceptible de me mettre dans tous mes états pour un malheureux cornichon. Mais voyant bien que j'étais en passe de l'effrayer, ou en tout cas de lui faire une très mauvaise première impression, je décidai de me présenter à lui - au moins, il pourrait mettre un nom sur cette énergumène qui venait de lui sortir tout un speech sur les cornichons dont, si ça se trouve, il ne raffolait même pas. « Malik ! » m'exclamais-je, un grand sourire aux lèvres, tout en lui tendant la main. J'aurais peut-être dû commencer par là en fait. Rah ouais, mince quoi, j'avais raté mon approche.

Une heure passée. Mon estomac gargouillait. Cela ne signifiait qu’une chose, c’était l’heure du miam miam ! Le repas, le moment le plus important de la journée. Je n’en loupais jamais un. Gare à vous si vous m’empêchiez de manger ! Grand dieu vous ne voudriez pas faire ça, oh non. Sacrilège. Depuis quelques jours que j’étais là, j’avais compris que c’était un peu chacun pour soit. Moi j’aurais aimé qu’on mange tous ensemble, mais en fait, c’était plus, chacun se fait à manger quant il en a envie. Ou alors attends qu’une âme charitable veuille bien servir pour plusieurs. Moi je m’en fichais, ça ne me dérangeait pas de faire la popote. Bon je n’étais pas un cuisiner hors pair, mais je me débrouillais. A peine eus je mis mes pieds dans la cantine, que je fus accueillis par un jeune homme. Au physique…Disons sympathique. Il changeait de tous les bg que j’avais croisé jusqu’ici. Enfin quelqu’un de normal ! « Bienvenue dans mon sanctuaire ! » C’était chez lui ici ? Dites donc on m’avait pas prévenu. « Je plaisante, j'y passe pas non plus le plus clair de mon temps, enfin, ne vas surtout pas croire que je m'empiffre à longueur de journée hein ! » ajouta t’il, ressentant le besoin de s’expliquer. « Mais tu fais ce que tu veux hein, je ne juge pas » S’il voulait s’empiffrer à longueur de journée c’était son droit. C’est alors qu’il me fit tout un speech sur l’usage du pot de cornichons. Je sentais que j’allais l’aimer ce type, il était amusant. « QUOI ? Tu veux dire qu’il y a des gens qui osent mal refermer le couvercle ? Mais…c’est inadmissible ! Tu les as chopé j’espère, pour leur faire la morale ? » Il avait intérêt de les avoir puni comme il se devait. « Attends, je te comprends parfaitement, un cornichon c’est sacré ! Cela serait une honte de n’en perdre ne serait ce qu’un seul. Ils n’existent que pour être dans notre estomac. Sans ça, ils se meurent. Alors ça serait comme commettre un assassinat ! Et personne ne voudrait ça, oh non. Alors t’inquiètes, je ferais attention » Moi me moquer quelque peu ? Nooooon. Puis les cornichons c’était quand même trop bon, on est d’accord. Tout sourire, je serrai la main qu’il me tendit, avant de me présenter à mon tour. « Wade » Malik…Je pense que j’allais m’en souvenir. Au pire je l’appellerais monsieur cornichon, ça ouais, je ne risquerais pas d’oublier. « Et sinon, j’ai le droit de manger un cornichon là, où je dois te demander la permission avant ? » Je ne voulais surtout pas faire de bêtises.

Il était préférable, dans l'immédiat, d'éviter de faire mauvaise impression au candidat qui venait tout juste de pénétrer dans l'enceinte de cette cuisine, un nouveau venu dont le nom m'échappait et à qui je me sentis obligé de signifier que je ne passais pas le plus clair de mon temps en ce lieu. Je ne faisais donc pas que me goinfrer, me goinfrer et encore me goinfrer au sein de cette aventure, mais je pense qu'il l'avait compris. « Mais tu fais ce que tu veux hein, je ne juge pas. » Encore heureux ! Je plaisante. Cela me rassurait, dans un sens. Suite à quoi je crus bon de lui faire part de quelques informations qui se voulaient essentielles, concernant les règles du savoir-cornichoner. Cherchez pas, je venais de l'inventer. « QUOI ? Tu veux dire qu’il y a des gens qui osent mal refermer le couvercle ? Mais…c’est inadmissible ! Tu les as chopé j’espère, pour leur faire la morale ? » Je fis un vif mouvement de la tête pour lui faire comprendre que oui, OUI !! oui, certains osaient faire de telles choses ! Et bien sûr, le plus souvent, c'est moi qui en faisait les frais. Je m'étais déjà pris un bocal de cornichons sur les pieds, alors bon je savais tout de même de quoi je causais. « Non, hélas... néanmoins méfie-toi ! Je sais de source sûre que nous avons parmi nous une dérobeuse de cornichons ! » Parfaitement, une certaine Rumer n'avait pas hésité à subtiliser quelques cornichons, en pleine épicerie ! Vous voyez le genre, se servir sans gêne aucune au rayon cornichons d'une supérette, il fallait quand même être gonflée, mais venant d'elle ça ne m'étonnait pas je dois dire... « Attends, je te comprends parfaitement, un cornichon c’est sacré ! Cela serait une honte de n’en perdre ne serait ce qu’un seul. Ils n’existent que pour être dans notre estomac. Sans ça, ils se meurent. Alors ça serait comme commettre un assassinat ! Et personne ne voudrait ça, oh non. Alors t’inquiètes, je ferais attention. » Haan ! Et dire que je craignais m'être montré plus barbant qu'autre chose ! Au final je venais de trouver un candidat qui pensait comme moi, à savoir que les cornichons étaient de délicieux petits condiments sacrés... Je me mis alors à sourire bêtement, puis entrepris de me présenter à lui. Comme je n'étais pas certain qu'il ait eu l'occasion de se rappeler de mon nom avec toute l'agitation du prime, je m'assurais qu'il sache à qui il avait à faire. « Wade » fit-il alors, tandis que j'essayais de trouver un moyen mémo-technique pour le mémoriser. Wade... un savant mélange de Wayne et Ed, hm ?... Bah, pour le coup, ça n'était pas plus facilement mémorisable. Roh et puis hein, je pense quand même que Wade était un prénom suffisamment atypique pour que, justement, je parvienne à m'en souvenir, non ? « Et sinon, j’ai le droit de manger un cornichon là, où je dois te demander la permission avant ? » Oh mais qu'il se rassure, je ne considérais aucunement que ces cornichons étaient ma propriété et que mes camarades n'avaient pas le droit d'y toucher. Imaginez un peu qu'il eut faim, franchement, je ne pouvais admettre le fait de l'empêcher de se nourrir. « Tu plaisantes ? Qui je suis moi pour t'empêcher de manger un cornichon ! » rétorquais-je tout en lui tendant le bocal, toujours le même sourire crétin aux lèvres. En d'autres termes, "sers-toi, vas-y, mais ne mets pas du vinaigre partout je te prie."

Malik hocha la tête de haut en bas, pour signifier que j’étais dans le mille. Des gens osaient malmener ce pauvre bocal de cornichons « Non, hélas... néanmoins méfie-toi ! Je sais de source sûre que nous avons parmi nous une dérobeuse de cornichons ! » De mieux en mieux dites donc ! Dans quelle émission m’étais je embarqué ? « Et ils osent faire entrer dans le jeu de telles personnes ! Où va-t-on ? Tu connais son prénom ? Que je sache de qui je dois me méfier » Un peu de délation ne faisait pas de mal. Que je puisse être sur mes gardes convenablement. Ah vraiment. Honteux ! Ce candidat devrait être éliminé direct du jeu pour avoir osé faire une telle chose. Qu’on le jette sur le bucher ! Ensuite forcément, je demandais l’autorisation à Malik si je pouvais manger un cornichon. Comme il semblait en être le gardien. On devait surement passer par lui. Je ne voulais surtout pas risquer de me le mettre à dos. « Tu plaisantes ? Qui je suis moi pour t'empêcher de manger un cornichon ! » J’ouvris alors le bocal, mis ma main à l’intérieur pour en récupérer un. Je le portai à ma bouche. Miam. « Délicieux » Bon c’était à peine exagéré hein. J’entrepris alors de refermer correctement le bocal. « Attends, j’ai une blague sur les cornichons. Quel est leur point commun avec un corbillard ? » C’était de circonstance non ? Je le laissai réfléchir avant de lui fournir la réponse. - « Ils accompagnent tous les deux de la viande froide » Alors ce n’était pas hilarant ? Mouais, non. Mais j’assumais, et ouais j’en avais même pas honte. « Si tu cherches une blague pourrie, tu viens me voir, je suis le pro. » Toutes les blagues carambars ? Je les connaissais, pas de blem. « T’as déjà mangé ? Parce que perso je crève la dalle » Après tout c’était bien pour ça que j’étais venu. Aussi bon les cornichons étaient, cela ne remplissait clairement pas mon estomac, loin de là. J’avais besoin de vraie bouffe, nourrissante, pleine en calories. Et c’était toujours mieux de déjeuner avec quelqu’un plutôt que tout seul.

Je préférais que Wade en soit averti : parmi nous se voulait - ou plutôt se croyait - dissimulée une véritable dérobeuse de cornichons. Elle était passée à l'acte au moins une fois, et je me rappelais de ce jour comme si c'était hier - en découvrant qu'un bocal avait été pillé en pleine épicerie, j'avais juste manqué de faire un malaise. « Et ils osent faire entrer dans le jeu de telles personnes ! Où va-t-on ? Tu connais son prénom ? Que je sache de qui je dois me méfier. » Bien que je n'étais vraiment pas du genre à balancer mes camarades de cette façon, j'estimais que l'odiosité du crime commit valait bien que je change mes petites habitudes. « Une jeune femme avec des cheveux roses. Rumer. » Je pense qu'il la reconnaitrait de suite à l'avenir, car pour le coup personne ici n'avait de cheveux sembables à ceux de la candidate. Par la suite j'autorisai Wade à se servir dans le bocal de cornichons, estimant que je ne bénéficiais pas du droit de l'en empêcher. Il se saisit donc du premier condiment lui tombant sous la main, avant de ne consommer ce dernier. « Délicieux. » Je vérifiai, non sans minutie, qu'il refermait bien le bocal comme je le lui avais demandé, ce qu'il s'employa à faire tandis que j'esquissais un sourire satisfait. « Attends, j’ai une blague sur les cornichons. Quel est leur point commun avec un corbillard ? » Wade m'accorda un instant de réflexion. Heuuu. La réponse était censée être évidente, ou ?... « Ils accompagnent tous les deux de la viande froide » répliqua-t-il, tandis que je restai un instant perplexe face à cette facétie, que je ne compris pas instantanément, de vous à moi. Et puis, enfin, j'en saisis le sens : corbillard, viande froide, cornichons... Ah ! Bien vu ! Et c'est ainsi que je lâchai un rire que nous qualifierons... d’incontrôlable. « Hahaha ! Excellent ! » fis-je, complètement hilare, tandis que Wade semblait un peu moins convaincu par la blague qu'il venait de débiter. « Si tu cherches une blague pourrie, tu viens me voir, je suis le pro. » Oh non, en plus, ça c'était ma spécialité. Car quand je le voulais, je pouvais vous sortir des blagues vraiment foireuses, auxquelles, parfois, personne ne riait. Alors que là, Wade venait de rencontrer un succès incontestable : allo, je crois bien que c'était une larme, qui se fit la malle le long de ma joue ! Allez allez, il fallait que je cesse de rire, histoire de ne pas me faire une énième crampe d'estomac. Mais vraiment, quelle blague ! Hum, je crois que la référence aux cornichons y était aussi pour beaucoup, mais chut, ce type était un vrai comique. « T’as déjà mangé ? Parce que perso je crève la dalle. » Et moi également. Il était bien treize heures passées, aussi, je pense qu'on pouvait envisager de déjeuner, maintenant. « Heuu, non. Et je ne pense pas que quelques cornichons puissent suffire à nous remplir la panse. » En fait moi, j'étais susceptible de m'en contenter, mais Wade était nouveau, et je me devais de faire un effort, et de prendre un repas dit "normal", plutôt que de picorer une dizaine de cornichons, comme tous les midis depuis le début de cette aventure. En général je n'avalais rien d'autre, ou éventuellement un bout de camembert... Je me déplaçai alors jusqu'à un placard que j'entrepris d'ouvrir, en analysai le contenu puis reportai le regard sur Wade. « Bon... visiblement quelqu'un s'est rendu à l'épicerie ce matin. » Parce que le placard était plein à ras bord, tout simplement. Je ne faisais que constater ce qu'il m'était donné de voir. Maintenant, il fallait voir dans tout ça ce que j'étais apte à cuisiner... c'est-à-dire, approximativement, pas grand chose. « Hm, ça m’ennuierait quand même de te faire une boite de haricots à la tomate pour notre premier repas à deux... De quoi as-tu envie ? » Haha, si monsieur me sortait qu'il prendrait bien un peu de caviar, j'étais dans de beaux draps, car je n'avais assurément pas ça en réserve...

je te jure, j'avais pas prévu de faire si long.

« Une jeune femme avec des cheveux roses. Rumer. » Il y avait une candidate avec des cheveux roses ? Cela ne me disait rien du tout. Pourtant ça devrait se remarquer…Il était certain qu’elle serait plus simple à me rappeler. Pourtant non vraiment je ne voyais pas. « Rumer, des cheveux roses, ok je note. Je vais devoir la pister. Tu t’imagines si elle venait à piquer le pot entier de cornichons ! » Cela serait la fin des haricots. Ou des cornichons, c’était plus approprié. Et elle déclencherait probablement une troisième guerre mondiale. Puis tout ceci m’inspira une blague sur les cornichons que je connaissais. Cela me semblait approprié à la situation. Alors évidemment je la sortis. Malik eut d’abord un temps de compréhension, vous comprenez, le temps que ça arrive jusqu’au cerveau. Mais finalement, la lumière se fut, et il pu prendre la pleine mesure de mon humour dépotant. Et..et…il se mit à rire ! Mais dans le genre complètement hilare le gars, oui oui oui. Ah bah ça faisait plaisir. Monsieur était vraiment un bon client, moi qui me serait attendu à un sourire à peine. Limite s’il ne pouvait plus s’arrêter. A n’en point douter c’était l’effet cornichon. Malik semblait vraiment avoir une connexion avec ce condiment. Regardez, vl’a même qu’une larme roulait le long de sa joue ! Quel succès je récoltais. Je me savais drôle, mais quand même pas à ce point. « Hm, ça va ? Tu crois que tu vas t’en remettre ? » lui demandais je amusé. « Je suis gentil, je t’autorise à la réutiliser » De toute façon, ce n’était pas comme si elle venait de moi. Je l’avais déjà entendu auparavant. Bref, une fois remis de ses émotions, je lui demandais s’il avait déjà mangé. Non, tant mieux. Il ouvrit les placards pour constater que les courses avaient été faite, bien. « Hm, ça m’ennuierait quand même de te faire une boite de haricots à la tomate pour notre premier repas à deux... De quoi as-tu envie ? » Notre premier repars à deux…Comme c’était mignon. On croirait presque à un rendez vous. Un petit repas en tête à tête. « Hm tu n’aurais pas la carte des plats ? » Quoi ? Nous n’étions pas dans un restaurant ? Ou je pouvais choisir parmi un paquet de plats ? « Je pense qu’on devrait rester avec les valeurs sures. Pates bolognaises ça te va ? » Ne tentons pas le diable. Et puis je n’avais pas tellement envie de cuisiner un plat élaboré aujourd’hui. « Bon dis moi…J’ai un mois de potins à rattraper. Je veux tout savoir. Les infos croustillantes. »

« Rumer, des cheveux roses, ok je note. Je vais devoir la pister. Tu t’imagines si elle venait à piquer le pot entier de cornichons ! » Bah, j'espérais tout de même ne pas attirer d'ennuis à la jeune femme. Oh et puis mince, elle m'avait recraché tout son jus d'ananas dessus la dernière fois, alors en fait je m'en fichais. De toute manière je n'avais jamais rencontré quelqu'un d'aussi mal élevé, de vous à moi. Dérober des cornichons en pleine épicerie, non mais qui faisait ça, à part une personne culottée et franchement impolie ? Bref, nous pouvions refermer le chapitre Rumer, je pense. Par la suite, Wade fit la blague du siècle - une blague si drôle que je ne pouvais cesser d'en rire. Les secondes passaient, et... non, vraiment, impossible de m'arrêter ! J'étais même à deux doigts de l'étouffement, l'air commençait sérieusement à me manquer là, au secours ! « Hm, ça va ? Tu crois que tu vas t’en remettre ? » Si j'allais m'en remettre ? Et bien, j'étais incapable de vous l'affirmer, là tout de suite. Et puis, enfin, je parvins à me calmer. Pfou, à part ça, monsieur faisait des blagues pourries, hein... Bah j'aimerais bien que chacune de mes blagues pourries fasse autant rire ! « Je suis gentil, je t’autorise à la réutiliser. » Je me doutais bien que cette blague n'était pas initialement de lui, mais je m'en fichais, il l'énonçait en tout cas très bien. « Merci ! » Bah, il m'autorisait en quelque sorte à lui piquer sa blagounette, ça méritait bien un merci à mon sens. Même si je restais convaincu que de ma bouche, cette blague n'aurait plus rien d'hilarant. Bon, nous avions faim, et par conséquent je me devais de cuisiner pour Wade, qui venait tout juste d'arriver. Mais, face à de nombreuses boites de conserve, je préférai encore lui demander ce dont il avait envie. Au moins, je ne risquais pas de tomber à côté de la plaque. « Hm tu n’aurais pas la carte des plats ? » Hum, comment lui dire... nous n'avions pas cela ici, et de toute façon les plats que j'étais capable de réaliser se voulaient bien peu nombreux. Aussi, s'il rêvait d'un homard thermidor, Wade allait être déçu, je vous le dis. Mais non, il allait contre toute attente se rabattre sur la simplicité, ce qui m'arrangeait bien. « Je pense qu’on devrait rester avec les valeurs sures. Pates bolognaises ça te va ? » Un peu que ça m'allait, oui ! Je savais les faire, donc forcément ce n'était pas un soucis. « Mmm, j'en ai l'eau à la bouche ! Je nous prépare ça. » Et c'est ainsi que, dans un premier temps, je sortis une casserole que je remplis d'eau, puis je mis celle-ci sur le feu, attendant que l'eau se mette à bouillir. Le paquet de pâtes était à portée de main, quant à la bolognaise, elle attendait sagement non loin de là. Tandis que la préparation de notre repas débutait tout juste, Wade poursuivit. « Bon dis moi…J’ai un mois de potins à rattraper. Je veux tout savoir. Les infos croustillantes. » Des potins, bah, je n'en avais pas tellement en stock. Mais, par contre, je pouvais lui faire part de quelques évènements notables survenus au cours de ce mois d'aventure qu'il n'avait pas vécu. « Bah, déjà, j'peux te dire qu'à un moment, l'ambiance était électrique dans le nid. Une candidate a fait des siennes, et c'est parti en sucette avec les présentateurs... Bataille de répartie dans le S.A.S et tout, ça rigole pas. Sinon, on a eu quelques abandons, notamment en début d'aventure,... ah ! Et l'alarme des secrets n'a pas beaucoup retenti encore, mais je pense qu'on aura droit à pas mal de buzz prochainement. Faut du temps avant que des idées ne germent, d'ailleurs, de mon côté ça commence à venir... » Il faut dire aussi que j'étais bien aidé, avec tous les indices dont je disposais... Ah, l'eau bouillait ! J'égouttai donc les spaghetti, ne perdant pas de vue pour autant notre conversation. « Après, j'ai cru comprendre qu'il y avait de l'amour dans l'air entre certains, mais à vrai dire je ne suis pas du genre à colporter des ragots ici et là... » Donc si c'était des noms qu'il voulait, j'en étais navré, mais il ne les apprendrait pas de moi. « Juste, évite de jeter ton dévolu sur une brune incendiaire nommée Candace, elle est mariée, et son mari se veut lui aussi du casting... vu sa carrure, t'aurais vraiment tort de chercher la petite bête. » Déjà que madame n'était pas franchement fidèle... C'était un conseil comme un autre, libre à lui de le suivre ou non.

Dites donc, le jeune homme ne s’arrêtait plus de rire. Je croirais presque qu’il en faisait trop là. Parce que bon, aussi drôle étais je, je doutais que cette petite blagounette de bas étage méritait autant de succès. Mais bon je n’allais pas cracher dessus. Faire rire les gens était une chose que j’adorais. Et avec un aussi bon client c’était tout bénef. Ainsi je l’autorisais à réutiliser ma blague. Quelle âme généreuse je faisais. Surtout quand on savait qu’elle n’était pas de moi hm. Il m’en remercia même. Mais c’était tout à fait normal. Bon par contre, je doutais qu’il trouverait quelqu’un qui en rirait autant. M’enfin pourquoi pas…Après tout je ne l’avais jamais faite auparavant, et j’avais sous estimé grandement son pouvoir comique. Il fut ensuite question de remplir nos estomacs. Ils ne pouvaient décemment pas rester ainsi, complètement vides. Ça serait cruel. Il fallait combler cette faim. Il fut partant pour des pates bolognaises, et même qu’il se proposa pour les faire. Ah, je n’avais donc qu’à attendre qu’il cuisine ? Très bien. Ce qu’il était gentil. « Han merci. Serais tu désireux de te faire bien voir auprès des petits nouveaux ? » demandais je un sourire aux lèvres. Bref, j’évoquais alors un sujet important. Tout ce que j’avais loupé durant mon absence. Il avait du s’en passer des choses en plus d’un mois. Et si je ne voulais pas être trop à la ramasse il fallait bien que quelqu’un me mette au parfum. Alors, apparemment une candidate avait fait des siennes, en répondant aux présentateurs toussa. Ensuite quelques abandons. Puis l’alarme des secrets. « Quelle candidate ? » Bah ouais moi je voulais des noms, sinon ça n’était pas drôle. « Quelques abandons, c’est un euphémisme non ? D’ailleurs pourquoi tout le monde est parti comme ça ? Vous les avez fait fuir ? » Il n y avait pas eu genre comme 7 ou 8 départ au prime dernier ? « Après, j'ai cru comprendre qu'il y avait de l'amour dans l'air entre certains, mais à vrai dire je ne suis pas du genre à colporter des ragots ici et là... » Pff, mais ce n’était pas drôle. « Rho j’ai compris, c’est pas auprès de toi que je pourrais connaitre les petits ragots croustillants concernant qui couche avec qui, et qui en pince pour qui » Alors que moi ça m’intéressait voyez vous. Je n’irais pas jusqu’à dire que j’étais une commère…Mais presque. « Juste, évite de jeter ton dévolu sur une brune incendiaire nommée Candace, elle est mariée, et son mari se veut lui aussi du casting... vu sa carrure, t'aurais vraiment tort de chercher la petite bête. » Hm oui j’en avais déjà entendu parler. « T’inquiètes, je ne fais pas dans les femmes mariées. » Pas tellement mon truc non. « Ceci dit il ne m’a pas l’air si effrayant que ça. Je veux dire, il s’est déjà fait cocu dans le jeu non ? Et William a toujours sa belle gueule »

J'étais de nature assez serviable, voilà pourquoi à mes yeux il était tout à fait normal que je m'attelle à la préparation des pâtes bolognaise auxquelles Wade avait pensé pour notre tout premier repas à deux. Bah, les pâtes, c'était relativement facile à cuire, et puis bah la bolognaise, un coup au micro-ondes et l'affaire était dans le sac. Vraiment ça ne me dérangeait pas de cuisiner pour lui, bien au contraire même. « Han merci. Serais tu désireux de te faire bien voir auprès des petits nouveaux ? » J'esquissais un sourire - non, tellement pas mon genre. Je pense que si ça avait réellement été mon souhait, je m'y serais pris d'une toute autre façon et, surtout, je ne lui aurais pas sorti mon speech sur les cornichons à son entrée dans la pièce tout à l'heure. « Oh non, certainement pas. J'estime juste qu'en tant qu'ancien, c'est à moi de cuisiner. » Oui voilà, cet argument démontait tous les autres. Wade me demanda par la suite de lui faire part des principaux rebondissements survenus au sein du jeu en son absence. J'évoquai alors la vipère blonde qui avait retourné tout le nid et qui n'avait laissé personne indifférent, les abandons, les quelques buzz... ce qui m'avait le plus sauté aux yeux depuis le début de l'aventure, en somme. « Quelle candidate ? » Aaah, je ne sais même pas si j'avais envie de parler d'elle. Je n'avais jamais adressé la parole à cette personne, et pourtant tout ce que j'avais entendu venant d'elle mais aussi vu m'avait suffi à décréter qu'elle n'était pas une jeune femme que je souhaitais apprendre à connaitre. « C'est... Daphne. Mais tu risques pas de la croiser hein, elle a été éliminée y'a de ça quelques semaines. » Hum, rectification : je l'avais carrément poussée vers la sortie, m'étant retrouvé sur la sellette à ses côtés cette fameuse troisième semaine. Dans un sens j'en étais assez fier, c'est vrai, mais je ne risquais pas de m'en vanter. « Quelques abandons, c’est un euphémisme non ? D’ailleurs pourquoi tout le monde est parti comme ça ? Vous les avez fait fuir ? » Ah, je ne faisais en fait pas référence aux multiples abandons du prime dernier, mais à ceux survenus avant. Savait-il au moins qu'au tout début du jeu, une candidate avait fait ses valises, à savoir Tasha, suivie ensuite par une seconde, Sia dite Yvonne ? J'allais devoir revenir, hélas, sur le départ collectif de dimanche. « Hm, je sais pas grand chose en fait... Apparemment ces candidats ont dénoncé de la triche et ont mis en cause la production... mais je ne sais rien de plus. Néanmoins je regrette que ça ait pris une telle tournure, parce que je m'entendais vraiment bien avec certains d'entre eux. » Pour ne pas dire très bien. Mais que voulez-vous, ils avaient décidé de sortir à huit, maintenant, il ne leur restait plus qu'à assumer. En espérant qu'ils ne soient pas déjà amenés à le regretter hein... Bon, j'avais aussi cru déceler des débuts d'histoires à droite à gauche, sans en savoir d'avantage. Mais je n'étais pas de ceux qui se plaisaient à colporter des ragots ici et là. « Rho j’ai compris, c’est pas auprès de toi que je pourrais connaitre les petits ragots croustillants concernant qui couche avec qui, et qui en pince pour qui » rétorqua-t-il. Et bien, oui, il avait bien compris en effet. Fallait pas m'en vouloir, je ne me mêlais juste pas des histoire sentimentales de mes camarades, par pure politesse. D'ordinaire j'étais extrêmement curieux, mais il fallait aussi savoir imposer certaines limites parfois. Je lui conseillais tout de même de ne pas butiner du côté de Candace qui, rappel, était mariée. « T’inquiètes, je ne fais pas dans les femmes mariées. » Pourquoi est-ce que cette réponse ne me rassurait pas pour autant ? Candace était une très jolie femme, alors mariée ou pas... ça n'arrêtait pas grand monde. « Ceci dit il ne m’a pas l’air si effrayant que ça. Je veux dire, il s’est déjà fait cocu dans le jeu non ? Et William a toujours sa belle gueule » Callan... un grand barbu un peu flippant au premier abord mais qui, c'est vrai, n'avait pas encore montré de côté agressif et ce, même avoir appris l'infidélité de sa femme. Je l'admirais pour ça, pour le sang-froid dont il avait fait preuve. Car comme le soulignait Wade, William se portait bien à l'heure d'aujourd'hui... c'était à se demander si Callan était jaloux, ou pas du tout. « Je vois que tu as suivi cette affaire, hm. » Wade avait très certainement appris le tout grâce à la rubrique lors du prime... sinon, on avait aussi très bien pu l'en informer autrement. « Tu ne voudrais pas m'apprendre quelques petites choses te concernant ? Hm, par exemple d'où est-ce que tu viens, et pourquoi tu es ici ? » C'était un bon début je pense. Moi je voulais apprendre à le connaitre, hein, c'est tout. S'il ne voulait pas me parler de ça nous pouvions aussi regarder les pâtes cuire, cela se voudrait à coup sûr tout à fait passionnant.

« Oh non, certainement pas. J'estime juste qu'en tant qu'ancien, c'est à moi de cuisiner. » Ah bon ? Tant mieux, tant mieux.« Maintenant je vais m'attendre à ce que tu me fasses la cuisine à chaque fois, ce n'est pas bien » Et j'allais surement être déçu. « Mais merci très cher » Il s'était donc occupé de mettre la casserole remplie d'eau sur le feu, pour la faire bouillir. Quant à la sauce bolognaise il suffirait de la mettre au micro onde. Rien de bien compliqué. Il évoqua ensuite une certaine personne, qui avait apparemment du répondant et cherchait les soucis. « C'est... Daphne. Mais tu risques pas de la croiser hein, elle a été éliminée y'a de ça quelques semaines. » Quelque chose me disait qu'il ne l'appréciait pas tellement. « J'ai comme l'impression que tu ne la regrettes pas. » dis je dans un sourire. En même temps on ne pouvait pas s'entendre avec tout le monde. Puis j'évoquais les nombreux abandons qui avaient eu lieu lors du prime. Il me semblait que c'était un sujet assez tabou par ici, personne n'en parlait. Apparemment il était question de tricherie, perpétrées par la prod'. Je n'étais au courant de rien concernant cette histoire, et peut être n'était ce pas plus mal. Je trouvais juste dommage que les choses aient prit une telle tournure. Cela entachait un peu l'image de l'émission non ? M'enfin...ça n'allait pas m'empêcher de vivre mon aventure comme je l'entendais. « En meme temps de la tricherie il y en a toujours dans ce genre d'émission alors... » La prod faisait toujours ce qu'elle voulait, ce n'était pas nouveau. Ils tombaient des nus en le découvrant ? Ou peut être leurs accusations étaient infondées, je n'en avais pas la moindre idée. « C'est vrai que tout ceci est bien dommage... Mais hey, il reste encore pleins de gens dans le jeu qui sont surement tout aussi intéressants. Comme on dit, un de perdu, dix de retrouvé, non ? » Cela ne s'appliquait pas à cette situation ? Bref, je voulu ensuite en savoir plus sur les petits potins. Mais ce n'était apparemment pas on truc. Rho dans ce genre de jeu, c'était justement intéressant, vu qu'on avait pas grand chose à faire. J'évoquais donc l'affaire Candace.Je vois que tu as suivi cette affaire » J'esquissai un sourire. « Et oui. Bientôt j'en saurais plus que toi » Je sentais qu'il ne servait à rien de continuer sur le sujet. L'eau bouillant, Malik se chargea de mettre les pâtes. En attendant la cuisson, il voulu en apprendre un peu plus sur moi. En effet ça pourrait être pas mal d'apprendre à faire connaissance. « Je suis irlandais, j'ai grandi à la campagne dans le Comté de Cork, parmi les vaches et les moutons. Mais j'habite à Dublin aujourd'hui. Et toi ? »