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 But you and I we gonna rise again ☼ 25/10 | 11h20

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Raphaël

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MessageSujet: But you and I we gonna rise again ☼ 25/10 | 11h20   But you and I we gonna rise again ☼ 25/10 | 11h20 EmptyLun 22 Oct 2012 - 3:30

But you and I we gonna rise again
FEAT. DAGGA

Ces champs de lavande, il pourrait les contempler pendant des heures. Il pourrait en renifler la senteur jusqu'à ce que son nez ne soit plus capable de rien sentir. Il pourrait s'y étendre jusqu'à y trouver le sommeil. Il se sentait bien ici. C'était rare qu'il en vienne à penser cela, mais il s'y sentait bien, oui. Il était au beau milieu d'un champs de fleurs qu'il avait toujours beaucoup apprécié, bercé par ce parfum qui lui était familier mais qu'il avait l'impression de redécouvrir à chaque fois, comme s'il était seul avec cette lavande savoureuse et colorée, comme si personne n'était susceptible de gâcher ce moment de communion avec ce qui lui rappelait nostalgiquement son habitat, son lieu de vie, l'endroit où il se sentait probablement le plus en sécurité au monde. Et pourtant, tandis qu'il s'assit dans le champs et qu'il s'y détendit, laissant son visage flirter avec les rayons du sommeil et ses mains caresser les brins de lavande qui l'entouraient, voilà qu'il laissa bientôt son regard se poser sur l'une de ses camarades, une jeune femme, une jolie rousse qu'il avait quelques fois aperçu, mais qu'il n'avait dans ses souvenirs jamais abordée. N'était-ce pas la partenaire d'Elliot ? Si, probablement. Son nom était donc Dagga. Et du coup, il se sentait minable de n'avoir jamais eu l'occasion de converser avec elle. Heureusement que le hasard les avait mené au même endroit, cet après midi. Mais encore faudrait-il qu'il ose, oui, qu'il ose l'aborder, lui demander d'approcher, pour passer un moment avec elle et tâcher de faire connaissance. Serait-il trop lâche pour assumer son désir de la connaitre ? Aurait-il le courage de lui adresser la parole ? Il n'en était pas certain. Pourtant, lorsqu'elle approcha de lui, sans pour autant sembler particulièrement désireuse de rester tout près - ce qu'il pouvait comprendre, estimait être d'un barbant incroyable - il osa faire le premier pas. Oui, vraiment. Constatez par vous même. « Serais-tu tentée de passer un moment de pur ennui avec l'être soporifique que tu as face à toi ? » articula-t-il alors, comme s'il avait pensé tout haut. Merde. Impossible de revenir en arrière. Pas de touche "annuler". Bien, ça commençait mal. « Excuse-moi, c'est probablement la pire approche au monde » reprit-il, dans un soupire. Qu'elle s'en aille, loin, très loin de lui. Elle venait d'avoir droit à une bande-annonce des plus navrantes. Le film ne vaudrait pas un clou, c'est certain.
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MessageSujet: Re: But you and I we gonna rise again ☼ 25/10 | 11h20   But you and I we gonna rise again ☼ 25/10 | 11h20 EmptyMar 23 Oct 2012 - 23:02

Les grands espaces m’ont toujours fascinée. C’est confinée dans un petit appartement douillet que je me sens le plus à l’aise, mais c’est dans un immense espace vide où mon champ de vision semble s’étendre à l’infini que je me sens le plus vivante. Je suis un brin agoraphobe, pourtant. C’est justement ça qui me fait sentir vivante, j’imagine : la peur. Il n’y a décidément rien de plus vivifiant. Ça te prend aux tripes, ça te lâche plus, et les secondes qui s’égrènent avec lenteur deviennent mille fois plus précieuses que celles qui les ont précédées, parce que tout d’un coup on saisit que tout pourrait s’arrêter à l’instant même, et qu’il faut profiter du bonheur, de la vie, tant qu’il est encore tant. Moi, j’ai toujours aimé la vie – est-ce que c’est une chance ? Mais je digresse. Je parlais des grands espaces, parce que présentement je me dirigeais vers les champs de lavande. Je n’étais encore jamais allée faire un tour de ce côté-là. Je n’avais pas vu le lac, non plus. J’étais une exploratrice, mais une exploratrice d’intérieur, en quelque sorte. Une tendance que j’essayais de corriger. Et là, la lavande m’y encourageait : ça sentait drôlement bon ! J’en cueille un brin, que je pique dans ma chevelure, près de mon oreille. J’hésite à me faire un bouquet : les cueillir, les arracher, ça reviendrait à les tuer, et ça me gêne un peu. Perdue dans mes pensées, je mets un moment à réaliser que je ne suis pas la seule à avoir jeté mon dévolu sur les champs en cette fin de matinée. Mon regard se heurte à la silhouette de Raphaël, et il me faut quelques secondes pour emmagasiner l’information. J’hésite. Aller vers lui ? Le fuir ? Ça serait un peu ridicule. J’évitais pourtant d’être confrontée à lui depuis quelques temps, car j’avais peur de l’attitude que je pourrais adopter face à son propre comportement. Y’avait quelque chose, dans sa personnalité, qui me frustrait et m’irritait à la fois. L’origine du problème étant, sans doute, principalement, l’incompréhension que je ressentais à son égard. Je m’approche à pas de velours, navigant souplement entre les plans de lavande, pour n’en écraser aucun. Je parviens enfin à son niveau. Je m’imagine qu’il ne va pas m’adresser la parole, attendre que je le fasse – et je me trompe. Il me parle. Je reste là, interdite, face à lui. Cillant, le regard vrillé sur lui, cinq bonnes secondes durant. Pur ennui. Être soporifique. Il s’excuse. Pire approche au monde. Il me sort tout le champ lexical de la médiocrité en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Je ne sais pas pourquoi. Est-ce qu’il cherche à provoquer la pitié, la compassion ? Est-ce qu’il attend de moi que je le contredise, le rassure, le cajole ? Est-ce qu’il est réellement si peu sûr de lui, ou est-ce un jeu, un rôle qu’il se donne pour mieux nous conquérir ? Mais tout le monde le console, tout le monde le cajole, et je n’ai pas l’impression que ça porte ses fruits. Est-ce réellement ce dont il a besoin, si tant est qu’il souffre vraiment d’un manque d’assurance pathologique ? J’ai envie de le brusquer. De le prendre par les épaules et de le secouer. De lui faire voir la réalité en face. Mais plus que tout, j’ai envie de le comprendre. « Pourquoi ? » je lâche, les yeux légèrement plissés, et cette question n’est pas suffisante, je m’en rends compte. « Pourquoi tu dis tout ça ? Pourquoi tu es si intransigeant avec toi-même ? Pourquoi est-ce que tu te présentes comme un être lamentable ? Est-ce que c’est pour réduire nos attentes au minimum, comme ça tu es sûr de décevoir personne ? Comment ? Comment peux-tu penser autant de mal de toi-même, alors que depuis que tu es ici tout le monde te répète que tu es formidable ? » Mon ton est plus acrimonieux et agressif que je ne le souhaitais - ce qui tranche avec mes paroles qui sont bien moins violentes. Et je n’y peux rien. Ça me tue qu’il ne voit pas toute l’affection que les candidats lui portent, qu’il ne voit pas comme il intéresse tout le monde ici, ça me tue qu’il ferme les yeux là-dessus, et continue son manège de mec torturé. Ça me tue parce que l’affection qu’il reçoit, je donnerais tout pour en avoir ne serait-ce qu’un dixième, même si je me l’avoue pas. « Cette fixation que tu fais sur ta propre médiocrité… C’est terriblement égocentrique, au fond. » je lâche comme une sentence, en croisant les bras. Je me hais de lui dire ça. Mais je le hais aussi un peu, de me faire dire ça. Et puis je réalise que cette petite scène est plus qu’un simple petit pétage de plomb de ma part. Parce que ce reproche, que je viens de lui faire, tout compte fait, c’est plus ou moins ce que je pourrais me reprocher à moi-même. Depuis que je suis ici, je me sens égocentrique au possible. Alors, peut-être que j’exorcise mes propres démons à ma façon… Dommage pour Raphaël que j’avais besoin d’un exutoire, et qu’il avait le malheur d’être le bien-aimé qui se croyait mal-aimé, là où j’avais la ferme conviction d’être le vilain petit canard de la bande depuis le début de l’aventure.
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MessageSujet: Re: But you and I we gonna rise again ☼ 25/10 | 11h20   But you and I we gonna rise again ☼ 25/10 | 11h20 EmptyMer 24 Oct 2012 - 3:40

Au fond, il aurait du s'abstenir. Oui, Raphaël aurait du s'abstenir. D'oser, d'essayer, de tenter. S'il avait adressé la parole à sa camarade, c'était pour prouver aux autres mais surtout à lui même qu'il était plein d'une volonté qui peinait bien trop souvent à apparaitre, d'un désir de connaitre autrui qui ne se manifestait malheureusement pas assez souvent, et qu'il essayait plus que tout de remédier à cela. Au fond, c'était toujours ce même désir de changement, cette même quête de la guérison. Il n'était pas certain de pouvoir aller mieux en étant ici, entouré d'inconnus qui pour la plupart devaient se jouer de lui et de sa crédulité, mais il se plaisait bien souvent à croire, malgré tout, que la clé d'une nouvelle vie pouvait être dissimulée tout près, et que c'est à force d'efforts et de volonté qu'il parviendrait à se l'approprier. Pour autant, à cet instant précis, il se mettait sérieusement à penser qu'il aurait du s'abstenir, oui, d'engager un semblant de discussion avec Dagga. Car alors qu'il s'était imaginé la faire fuir, à coup de paroles inutiles et repoussantes, voilà que sa camarade lui apparut comme curieuse, et désireuse de comprendre la situation. Un flot de questions, voilà à quoi il eut droit. Il n'était pas tellement certain de savoir comment les prendre, comment les interpréter. Étaient-ce au fond des reproches ? Peut être bien, hm. C'est ainsi qu'il les percevait, à vrai dire. Parce qu'en lui posant toutes ces questions, l'on jurerait qu'elle avait pris le temps de l'observer, de l'écouter, d'examiner son attitude, notamment vis à vis de leurs camarades. Elle semblait avoir observé beaucoup de choses, d'ailleurs. Elle lui parlait de l'intransigeance dont il faisait preuve à l'égard de lui même, mais également du fait qu'il se rabaissait perpétuellement, qu'il pense autant de mal de sa propre personne. Elle semblait vouloir des réponses. Mais des réponses, il n'était ni certain de pouvoir le lui en donner, ni certain de le vouloir, à vrai dire. Il faisait régulièrement preuve de mauvaise volonté, mais ici, il n'avait même pas l'impression qu'elle désirait l'aider. Ce qu'elle voulait, c'est obtenir des informations, comprendre son comportement. Et il n'y gagnerait rien, n'est-ce pas ? Alors à quoi bon s'embêter à lui expliquer le pourquoi du comment ? A quoi bon s'évertuer à lui expliquer quelque chose qui ne ferait que satisfaire sa curiosité passagère ? Ne pourrait-il pas plutôt ne lui fournir aucune réponse, aucun détail ? Ne pourrait-il pas se lever brusquement et partir, la laissant ainsi seule avec ses multiples questions ? Il ne savait clairement pas quoi faire. Car si une partie de lui n'avait aucune envie de tenir ce genre de conversations, une autre était tentée de lui expliquer malgré tout certaines choses, ne serait-ce que pour avoir à le faire une fois, et pas deux. Mais tandis qu'il cherchait quoi dire, et surtout comment le dire, voilà qu'elle reprit la parole. Et là, il sentit son cœur se serrer. Pour le coup, et si le début avait pu le laisser dans le doute, il avait ici à faire à un véritable reproche. Elle le percevait donc comme quelqu'un d'égocentrique, et cela parce qu'il faisait une prétendue fixette sur sa médiocrité ... Bien, bien. Elle ne le connaissait pas, elle n'avait fait que l'observer, qu'examiner son comportement vis à vis d'autrui, et elle parvenait, sans jamais avoir conversé avec lui auparavant, à le traiter d'égocentrique, sans penser à faire le moindre effort pour le comprendre. Oh bien sûr, elle posait suffisamment de questions pour laisser penser qu'elle s'intéressait à son cas. Mais ce qu'il ressentait à travers ses paroles, ça n'était pas quelque chose de plaisant. Cela le blessait. Cette jeune femme ne savait au fond quasiment rien de lui, mais elle semblait prétendre le contraire. « Ce que je dis de moi, c'est ce qu'on m'a longtemps répété, ce qu'on m'a longtemps laisser penser, ce dont on a longtemps essayé de me convaincre. On a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. On m'a rendu paranoïaque, peureux et du genre à se remettre en question perpétuellement, à douter de tout, en permanence, à ne pas avoir confiance en moi. » Son regard fixa celui de la jeune femme, tandis qu'un soupire s'échappa de ses lèvres. « Je ne me sens pas apprécié » trancha-t-il. Elle pourrait dire qu'il avait tort, qu'il était aveugle, mais c'était le cas. L'affection, il la percevait rarement. Ou quand c'était le cas, cela ne durait jamais. Ainsi donc, il se sentait profondément mal-aimé. « Et je ... je regrette de t'apparaitre comme quelqu'un d'égocentrique. Il est vrai que je passe mon temps à me plaindre, mais soyons clairs, je ne force personne à m'écouter. Pour preuve, j'ai indirectement cherché à te faire fuir, cinq minutes plus tôt. Personne n'a besoin de côtoyer quelqu'un qui passe son temps à se plaindre de ce qu'il est. » Ses yeux devinrent larmoyants mais il serra les dents suffisamment fort pour ne pas craquer. Il avait mal de dire toutes ces choses. Et il lui en voulait de lui faire parler de tout ça. Lui, il avait simplement voulu être sociable, au départ. « Je ne sais rien de toi, moi, c'est injuste. » Parce qu'il ne l'avait pas observé, ni épié. Parce qu'il ne savait pas à qui il avait à faire. A Dagga, oui, mais qui était-elle ? A part une jolie rousse et la partenaire d'Elliot, hm.
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MessageSujet: Re: But you and I we gonna rise again ☼ 25/10 | 11h20   But you and I we gonna rise again ☼ 25/10 | 11h20 EmptyMer 24 Oct 2012 - 19:01

Je ne fais pas partie de ces gens qui jugent trop vite, sans connaître, sans prendre le temps d’analyser, en se basant sur de vagues préjugés enfouis des années auparavant dans leur mémoire. J’ai des impressions, des sensations, des sentiments, comme tout le monde. Il n’en faut pas beaucoup pour les faire naître. Je suis dans le nid depuis plus d’un mois, et je me suis forgé une image de tous les candidats – pour certains il s’agit d’une image floue, aux couleurs encore un peu faibles, et aux contours imprécis, vaporeux. Je n’ai pas encore d’image bien claire en tête. Il y en avait quelques-uns pour lesquels je n’avais aucune image, ils n’étaient qu’un point d’interrogation sur un fond en forme de visage, mais la plupart de ceux qui m’étaient complètement inconnus étaient partis. Concernant les candidats restants, je collectais des bribes, par-ci, par-là, je les observais, longuement, et puis comme tout le monde j’étais influencée par les scènes qu’on nous repassait lors du prime, les sondages postés, tous ces trucs un peu fourbes qui compromettaient instantanément nos rapports les uns aux autres. J’avais parfois, comme tout le monde, des préjugés. Ils allaient rarement loin et, parce que j’avais conscience de leur existence, je parvenais mieux à les déjouer. Par exemple, je m’étais méfiée de Louis, d’entrée de jeu, parce qu’il avait le physique type du bel homme, du Ken, du quaterback roi de sa promo, et ça m’avait rebutée. Mais je savais très bien qu’après cinq minutes de conversation avec lui, j’aurais pu mettre aux oubliettes tous mes préjugés et en venir à l’apprécier. Même mon impression initiale, concernant Raphaël, aurait pu rester dans son coin, ne pas se faire trop pressante et j’aurais pu l’aborder comme j’abordais tout le monde, avec ce désir simple et naïf de vouloir apprendre à les connaître. Mais il s’était montré trop fidèle à l’image que je m’étais faite de lui, cette image pas encore bien nette, mais bel et bien présente, et il y avait quelque chose là-dedans, de viscéral, qui me faisait sortir de mes gonds. Quelque chose sur lequel je ne parvenais pas complètement à mettre le doigt, quelque chose de trop ancré en moi, et je pressentais qu’il allait me falloir une bonne séance de psychanalyse introspective pour en venir à bout. Mais là, en l’occurrence, ce n’est pas que moi que je cherche à comprendre : c’est lui que je veux comprendre, apprendre à connaître. Je l’écoute parler, attentivement. Je bois ses paroles. J’en ai la chair de poule, parce que ce qu’il me dit me rappelle curieusement ma propre situation. Je ne parviens pas à dire si nous sommes semblables, ou complètement opposés. Un peu des deux, sans doute ? Je sais ce que c’est que de se sentir lobotomisé – et j’ai l’impression que lui aussi. « Ces gens, qui te disaient ces choses-là, est-ce que tu les aimais ? » La question franchit la barrière de mes lèvres, spontanément ; ça serait presque un cri du cœur, en vérité. Ma voix est un tantinet plus douce. S’il les aimait, je comprenais qu’il soit blessé, et que ça l’ait marqué à ce point. En revanche, s’il ne les estimait pas, s’il n’accordait pas de valeur à leur opinion, je trouvais sa déclaration absurde. Il y a tellement de gens, dans ce monde, qui vont chercher à nous détruire. La seule solution est de ne leur accorder aucun crédit – si on commence à croire tous ceux qui nous disent du mal, autant se pendre tout de suite, non ? Il me dit qu’il ne se sent pas apprécié. Je le toise du regard, scrutant ses moindres mouvements, examinent sa gestuelle, son expression faciale. Ment-il ? Je ne sais pas si je peux lui faire confiance, croire en sa sincérité, ou non. Il faut bien que je me décide pourtant. Je ne peux m’empêcher de lui poser des questions, mais je refuse de croire aux réponses – à quoi ça sert ? Il faudrait peut-être que je me calme, d’ailleurs, avec mes questions. Je passe mon temps à interroger tout le monde ; c’est mon truc. Je suis trop curieuse, trop expansive, j’ai besoin de savoir trop de choses, d’apprendre à connaître trop de gens, c’est presque malsain en vérité, cette avidité, cette insatiabilité. Le regard de Raphaël semble se voiler, il a l’air si triste que mon cœur se serre. Une partie de moi crève d’envie de courir vers lui et de le prendre dans mes bras, lui caresser doucement le visage en lui murmurant des mots réconfortants à l’oreille. L’autre partie de moi se demande combien de temps il me faudra pour le faire pleurer. Je ne sais pas ce que je veux. Je veux le pousser à réagir, je crois. Le pousser à se défendre. L’attaquer jusqu’à qu’il soit obligé de reconnaître que je suis injuste. Voir si, au lieu de s’en prendre à lui, il pourrait s’en prendre à moi. J’ai envie de lui hurler dessus, et qu’il me crie dessus en retour. J’ai envie de le provoquer jusqu’à ce qu’il ait envie de me frapper. Et je ne sais pas ce que j’attends de tout ça. Quel est le but ultime de cette entrevue ? Est-ce que je veux juste le pousser à agir, ou est-ce que je ne chercherais pas aussi, par hasard, à me faire haïr ? Et si c’était ça mon but inavoué ? Pas seulement me faire haïr de Raphaël, mais me faire haïr de tous – l’un entraînant l’autre, au final. J’en viens à un point où ce serait pour moi un soulagement. Je veux bien qu’ils me haïssent tous, si c’est le seul moyen pour moi d’exister à leur yeux ; tout mais pas cette indifférence qui me blesse un peu plus chaque jour. « We accept the love we think we deserve. » je psalmodie, presque pour moi-même, et je n’ai pas d’autre commentaire à apporter à sa réponse. Cette citation, elle vient de The Perks of being a Wallflower, un de mes livres favoris. Je le relis au moins une fois par mois. Je plane un peu, en fait – je m’en rends compte tout d’un coup. Alors je me force à atterrir, émerger de la réflexion dans laquelle ses paroles m’ont plongée. « Pourquoi est-ce que tu ne t'énerves pas contre moi ? Est-ce que tu te mets en colère, parfois ? » Je le questionne, un peu frustrée par son manque de réactivité. Et puis il me dit qu’il ne sait rien de moi. Un sourire ironique s’empare brièvement de mes lèvres. Bien sûr qu’il ne sait rien de moi, c’est évident. Je suis une Wallflower. Il ne m’a jamais remarquée, n’a jamais vraiment prêté attention à moi, et ne s’est jamais intéressé à moi. Au mieux, il me considère comme "la partenaire d’Elliot" comme une grande partie des gens ici. Je secoue doucement la tête, et décide brusquement de m’asseoir en face de lui, en tailleur. Je saisis du bout des doigts le brin de lavande dans ma chevelure, et entreprends de jouer avec. « Je ne sais rien de toi non plus, Raphaël. Tu m’évoques des impressions, des sensations, des émotions et des sentiments. Je me suis fait une image de toi, spontanément, inconsciemment. Mais je ne sais rien de toi. Nous sommes plus ou moins à égalité. » L’expression me fait sourire. C’est limite un oxymore ; la notion d’égalité étant compromise d’entrée de jeu par la locution adverbiale d’approximation. Je relève mes yeux vers lui, le vrillant du regard. « Pour commencer, je suis Dagga. » je précise, parce que je me figure qu’il ne doit pas le savoir. Mon ton se fait moins incisif, je dois avoir l’air un peu plus docile. La bête hargneuse en moi est toujours là, pourtant. Tapie dans l’ombre, à l’affût, aux aguets, et au moindre prétexte, au moindre mot de travers, je sais qu’elle jaillira des ténèbres, prête à bondir et à rugir. La bête se tait, la bête se terre, mais la bête n’est pas endormie. « Ceci dit, tu as raison, il y a quelque chose d’injuste dans notre échange. Je te demande beaucoup d’informations à ton sujet, sans rien te proposer en contrepartie. Ce n’est pas équitable. Nous pouvons procéder de diverses manières. La plus logique étant que, pour chaque nouveau détail que j’apprends à ton propos, je t’en révèle un me concernant, d’intensité à peu près égale, bien sûr, et tout aussi personnel. » Je tends la main droite vers lui, et ajoute : « Deal ? » en attendant de lui une poignée de main pour confirmer notre marché. J’aurais presque la sensation de lui faire signer un pacte avec le diable ; et ce n’est pas mon sourire naturellement mutin qui va venir contrecarrer cette impression.
Raphaël

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MessageSujet: Re: But you and I we gonna rise again ☼ 25/10 | 11h20   But you and I we gonna rise again ☼ 25/10 | 11h20 EmptyJeu 25 Oct 2012 - 0:51

Oui, Raphaël était intransigeant. Oui, il se présentait comme quelqu'un de lamentable. Oui, sa camarade avait raison. Sur tout ce qu'elle disait, sur tout ce qu'elle avançait, elle avait évidemment raison. Bien sûr qu'il était comme ça. Et le pire, c'est qu'elle parvenait à cerner ce genre de choses sans avoir eu besoin de conserver avec lui, de passer du temps en sa compagnie. Elle s'était assurément contentée de l'observer, oui, d'observer son attitude, ses rapports avec les autres, ses différents comportements, peut être même ses manies, ses gestes, tout cela pour maintenant être capable de tenir ce genre de genre de propos, de lui parler avec autant d'exactitude. Parce qu'il ne pourrait évidemment pas nier ce qu'elle disait là. Ce serait ridicule, dans la mesure où bon nombre de téléspectateurs avaient probablement hoché la tête à chacun de ses mots, en signe d'approbation. Parce que c'était un fait, Raphaël était un peu trop démonstratif du mal être qui l'habitait. En effet, toute personne prenant un minimum le temps de l'observer ne tardait généralement pas à se rendre compte que quelque chose clochait. Car quand il ne s’effondrait pas en larmes, voilà qu'il tirait une gueule d'enterrement. Et puis il y avait, comme venait si justement de l'avancer sa camarade, le fait qu'il se dénigre sans cesse auprès de ses semblables, se présentant toujours comme l'être le plus misérables au monde, ne serait-ce que pour les prévenir et leur éviter d'attendre de lui qu'il soit autre chose qu'une merde humaine, oui. Il faut savoir que l'opinion que Raphaël avait de lui même était monstrueusement péjorative : il ne se considérait pas comme un homme, tout simplement parce qu'il estimait n'avoir aucune dignité, aucune fierté, et peu de libre arbitre. C'est vrai, il laissait n'importe qui décider pour lui. Notamment sa mère qui, de là où elle reposait, continuait de lui dicter sa vie, de lui donner des directives. Du moins, c'était ce qu'il se passait dans sa tête. Et puis il était paranoïaque aussi, oh oui, affreusement paranoïaque. Dagga l'avait-elle remarqué ? Avait-elle remarqué combien il avait peur de ceux qui l'entourent ? Avait-elle observé qu'il se méfiait de tout et de tout le monde, au point parfois de dévisager une lampe un peu trop louche ou de trembler dès que quelqu'un avait le malheur de le fixer ? Non, probablement pas. Voilà pourquoi il crut préférable qu'elle sache qu'il était surtout un grand peureux, un pauvre mec qui partait perpétuellement du principe que tout le monde vivait pour le faire souffrir. Parce que c'était assurément le trait de caractère qui le qualifiait le plus. Il était la peur incarnée. Il appréhendait tout, en permanence. N'importe qui devenait suspect à l'instant où quelque chose ne lui paraissait pas normal. Il pouvait paniquer à la boulangerie si la caissière passait trop de temps à sélectionner la baguette qu'elle lui tendrait. Il pouvait être amené à changer de bus si quelqu'un l'y regardait avec un peu trop d'instance. Il voyait le danger partout. Par-tout. Et quand il était entré ici, il avait vu de potentiels agresseurs un peu partout autour de lui. Des gens de son âge, mais des gens dangereux. Candace l'avait rapidement rassuré, et les choses s'étaient calmées. Mais encore quelque fois, il se prenait à craindre que Malik lui fracasse le crâne avec l'un de ses bocaux à cornichons, qu'Elliot et Arès s'associent pour le faire disparaitre ou que Nicole et Rumer récidivent leur petite dispute d'il y a quelques temps en le mitraillant de tampons usagés ou que sait-on d'autre encore. C'était ridicule, oui. Il était ridicule. Sa vie l'était elle même. Ridicule, oui. Et puis ça n'était pas tout. Non, bien sûr que non. Il y avait aussi le fait qu'on se soit toujours employé à lui faire comprendre qu'il ne valait rien, plus encore qu'il n'était rien. Car cette vision si négative qu'il avait de sa propre personne, elle venait bien de quelque part initialement. C'était ce qu'on lui avait dit, répété, pendant de nombreuses années. Et nul doute que c'était bien rentré dans son esprit, s'y étant durablement imprimé. Ah non, vraiment, aucun risque qu'il oublie ce qu'il était. La question de Dagga le fit en tout cas réfléchir. Est-ce qu'il les aimait ? Non, il n'aurait pas du s'exprimer de la sorte. Il l'avait induite en erreur et ça n'était pas correct. « Je n'aurais pas du utiliser le pluriel. Il n'y a en réalité qu'une seule et unique personne qui m'ait jamais donné l'impression d'être un moins que rien » articula-t-il alors, tandis qu'il se replongea douloureusement dans son adolescence chaotique. « Mais je l'aimais, oui. » A elle de supposer, d'interpréter cela comme elle le voulait. Il ne lui dirait pas de qui il s'agissait. Il l'avait dit à Zofia, peut être même à Jared, mais là tout de suite, il avait déjà trop de mal à admettre que cette personne à qui il avait toujours tenu n'avait vraiment fait que le traiter comme un déchet, et certainement pas comme ce qu'il avait pourtant été pour elle. Quoi qu'il en soit, il n'était pas certain que la présente conversation soit franchement profitable à Raphaël. Il ne parvenait pas à se dire qu'elle pouvait lui vouloir du bien. Et il lui en voulait. Elle pouvait bien lui sortir toute les phrases en anglais qu'elle voulait, ça ne changerait rien au fait qu'il n'était pas en confiance, à cet instant précis. Il ne répondit d'ailleurs pas à cette situation. Sans doute parce qu'il maniait mieux le français que l'anglais, et également parce qu'il ne voulait pas prendre le risque de mal l'interpréter. Et puis il y eut une question. Une question imprévue. Pourquoi ne s'énervait-il pas contre elle ? Il n'en savait trop rien, en fait. « Je ... j'exprime rarement ma colère. Autant je parviens parfaitement bien à montrer au reste du monde que je suis malheureux, autant ... non, vraiment, j'ai beaucoup plus de mal à assumer le fait de pouvoir être contrarié ... pourtant, je ... je le suis, souvent ... comme maintenant ... » Parce qu'elle l'énervait, d'une certaine manière. Lui, il avait voulu faire des efforts pour être sociable, et voilà qu'elle le forçait à se confier, à avoir mal, à souffrir. Parce qu'il avait mal d'admettre ce genre de choses. Il se détestait lui même à cet instant précis, et il était tout à fait probable qu'une petite part de lui déteste présentement Dagga. Mais osera-t-il l'exprimer ? Assurément pas. Il n'était pas comme ça. Quoi qu'il en soit, il est vrai qu'il ne connaissait rien d'elle. Ou si peu de choses. Et à sa réponse, il fut forcé d'admettre qu'elle savait au final bien peu de choses sur lui également. Elle déclina finalement qu'elle se nommait Dagga. Oui bon, ça, à la rigueur, il le savait déjà. Les noms, il peinait souvent à les retenir, mais le sien, surtout à ce stade du jeu, il l'avait bien en tête, tout de même. Finalement, sa camarade lui proposa un deal. Une information, contre une information. Cela lui semblait correct. Alors il saisit sa main. « Deal. » Après tout, il n'avait rien à perdre, hein. « Mon père nous a abandonné ma mère, mes sœurs et moi, et j'ai toujours vécu persuadé que c'était de ma faute » avoua-t-il alors, sans autre forme de procès. Cela commençait fort, oui. Les banalités, ils les apprendraient autrement. C'était extrêmement personnel, mais surtout extrêmement douloureux. Il en sentit les larmes lui monter aux yeux. Une forte inspiration plus tard, il lança un regard à sa camarade. A son tour, logiquement.
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MessageSujet: Re: But you and I we gonna rise again ☼ 25/10 | 11h20   But you and I we gonna rise again ☼ 25/10 | 11h20 EmptySam 27 Oct 2012 - 23:36

J’hoche la tête avec douceur, le visage fermé, quand il m’avoue finalement qu’il s’agissait d’une personne qu’il aimait. Je m’étais un instant demandé s’il n’avait pas été la victime d’élèves turbulents et sadiques (sadiques comme le sont tous les enfants) qui auraient trouvé en lui la cible idéale pour leur persécution, mais la situation semblait différente, à présent, plus compliquée. Ma tête s’incline légèrement sur la droite tandis que je le scrute du regard. « Ça devait être une personne importante alors. » Ce n’est qu’une supposition qui n’engage à rien. Je ne lui demande rien, sur ce coup-là, et il doit bien se rendre compte que ce n’est pas pour moi une façon détournée de l’interroger ; si, à ce stade-là de notre conversation, il n’a pas encore compris que je passe rarement par quatre chemins pour poser une question, et bien on ne peut plus rien faire pour lui. « Ne t’est-il jamais venu à l’esprit que cette personne ne méritait peut-être pas as l’affection et l’estime que tu lui portais ? » La question me paraît naturelle ; il m’était inenvisageable de ne pas la poser. Et pourtant, tandis que les mots prennent forme dans ma bouche, je réalise qu’il s’agit peut-être là d’un sacrilège, en quelque sorte. Et je réalise ensuite que ce n’est pas bien grave, que des sacrilèges je suis prête à en commettre autant qu’il faudra. Un sourire victorieux s’empare brusquement de mes lèvres, quand il admet, à demi-mots, être contrarié. Pourquoi ai-je ce curieux sentiment d’avoir atteint mon but ? Pourquoi est-ce que je tiens autant à l’irriter, à le provoquer ? « Dis-le. Tu me détestes, dis-le. Je t’énerve, dis-le. » Je répète, presque fébrile soudainement. Je me mets à genoux et, à deux mains, je le pousse, d’une façon presque enfantine, en vérité, et pas assez violente pour le faire tomber à la renverse. J’ai la force d’un moineau de toute façon. Je veux juste ébranler ses fondations. Transformer les traits de son visage. Je veux qu’il libère ses émotions. Je veux que son ego se manifeste, et renaisse de ses cendres. Parce que peut-être que c’est ça qui m’horripile, au final, c’est cet absence d’ego chez lui. « Énerve-toi contre moi ! » je lui intime, les yeux brillants, prête à le pousser de nouveau si c’est nécessaire, puisque j’espère secrètement que cette confrontation nous mènera à en venir aux mains depuis le début de notre échange. Si je ne parviens pas à le pousser à bout aujourd’hui, je retenterai ma chance demain. C’est devenu mon défi personnel, mon challenge du moment ; je veux le faire sortir de ses gonds. Il me vient à l’esprit que notre relation est absurde, bancale, et que j’ai rarement eu un lien aussi indéfinissable avec un autre être humain. Je ne sais pas si je ressens de l’affection à son égard, ou juste du mépris, de la rancœur. Amour ou haine, tout ce que je sais, c’est que c’est violent, et que ça me prend aux tripes. Il accepte mon deal. Nous échangeons une poignée de mains, et mon sourire entendue s’atténue puis disparaît quand il me fournit la première information. Il commence fort. J’aurais préféré un détail plus anodin, parce qu’à présent c’est à moi de lui fournir une information tout aussi intime et intense, et il est inutile de préciser que ce n’est pas ma partie préférée dans cette histoire. J’ai des questions à lui poser – forcément, me direz-vous – mais je les retiens pour plus tard, parce que je tiens d’abord à honorer ma part du marché. « Depuis que je suis à Fake Lover, je n’ai proféré qu’un seul mensonge. Par rapport à mon prénom. Dagga n’est pas le diminutif de Dagmar, et, contrairement à ce que je prétends, c’est bel et bien mon nom de naissance, pas juste un surnom. Ma mère m’a appelée comme ça, en référence à une plante bien précise. Une plante qui se fume. Parce que ma mère était une droguée. » Je relève les yeux vers lui avec lenteur. Je n’avais, jusqu’alors, jamais avoué cela à qui que ce soit. Mis à part ma psychiatre et deux-trois personnes aux professions semblables, mais c’était une autre histoire. [color:7853=»]« Pourquoi est-ce que tu pensais que c’était de ta faute ? Il vous a abandonné, le terme ‘abandonner’ parle de lui-même, c’était lui le lâche à blâmer dans cette histoire, pas toi. » Toute la douceur dont j’avais pu faire preuve en me confiant semble s’être envolé, et mon ton se fait étrangement accusateur tandis que je lui pose cette question. Peut-être que j’ai besoin d’être agressive envers quelqu’un, envers son père en l’occurrence, pour dissimuler le fait que finalement, ce sont les intérêts de Raphaël que je cherche à défendre, et son bien-être que j’ai à cœur.

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