Je sais que c'est très cucul fleur bleue mais voilà, je me retrouve à aller cueillir de la lavande pour en faire un petit paquet qui viendra parfumer mes vêtements à cause de l'ennui. Non en fait ce n'est tant l'ennui, c'est plus l'absence d'activité. A force j'ai usé toutes mes idées d'occupations et là je suis à cours alors... pourquoi pas retourner dans ces champs. La première fois que j'y ai mis les pieds, et l'unique fois d'ailleurs, remontait à la première semaine; juste après le prime d'entrée. C'était avec Malik et l'atmosphère me revient comme électrique. Disons que nous n'avions rien en commun, rien à partager et que j'étais tout simplement dégoutée de me retrouver avec lui; un type au look de padre qui m'était apparu pour la première fois comme un homme de la production dont la mission était de m'accompagner dans les coulisses. Je n'y étais paaas du tout, à aucun moment je n'aurais pu prédire l'évolution de notre relation. Dans ces baskets immondes chipées à Dagga, je m'aventure dans le champ de lavande, pas trop loin non plus, afin d'arracher quelques brindilles que je juge jolies. Chantonnant l'air de la chanson coréenne la plus cucul qui soit, je me remémorait ce petit signe du Aing carrément ridicule mais qui était devenu institution entre Teresa et moi-même. Ahlala elle me manque cette bougresse. Je me retourne, mon petit bouquet de lavande entre les mains telle une souris des champs et c'est alors que j'aperçois la femme au visage carré non loin de là. A quelques mètres de moi en fait. Elle ferait une Laura Ingalls des temps modernes parfaite. « Excuse moi mais c'est le territoire des rongeurs ici, si tu ne tiens pas à ce que j'appelle mes disciples pour qu'il viennent te manger tes... berk c'est même pas des chaussures ça tellement c'est de mauvaise goût tes choses que tu portes aux pieds, tu ferais mieux de faire demi-tour! » Ce serait marrant si elle partait en courant mêle si je me doute qu'elle ne le ferait pas.