emilien

En fait, j'en avais marre. j'en avais marre qu'il fasse comme si de rien n'était, les mains dans les poches, alors que je savais qu'il avait beaucoup de choses à me reprocher, je le sentais. Il me regardait toujours avec ces yeux, ce regard, qui me donnait littéralement l'impression d'être un monstre. Je ne savais pas trop ce que j'avais pu lui faire, ce que j'avais pu déclencher en lui pour qui réagisse de cetre manière, mais toujours est-il que je n'aimais pas être pris pour n'importe quoi. Avais-je agis mal ? Avais-je dit quelque chose de travers ? toutes mes pensées s'embrouillaient les unes dans les autres, ne sachant plus discerner la réalité de la fiction, de l'imaginaire. J'avais besoin de savoir. J'avais besoin de connaitre à cet instant précis ses pensées. Qu'importe qu'il dorme ou qu'il soit occupé, il allait tout me dire. C'est ainsi que j'arpentais la maison d'un pas déterminé, jetant un coup d'oeil dans chaque pièce jusqu'à finir par le trouver là, dans sa chambre, assis sur son lit, un bouquin dans les mains. « Toi, viens. » lâchais-je sèchement en le désignant du doigt, n'attendant même pas une réponse de sa part pour déguerpir. Je n'étais pas sûr qu'il me suivrait, mais je marchais d'un pas décidé. Finalement, j'entendais quelques bruits à mon arrière qui me suggéraient qu'il était bien entrain de m'écouter. Je ne savais même pas ce que j'allais lui dire, ni même comment j'allais réagir, mais j'en avais simplement marre de ses regards de travers, comme si il avait peur de moi. Je ne méritais il me semble pas ça. Arrivant au milieu du jardin, je terminais par me retourner. Heureusement, il faisait cette semaine là chaud, c'est donc vêtu d'un simple pantalon et d'un débardeur que je m'aventurais dehors. Plongeant mon regard dans le sien, je repris donc la parole d'une voix grave. « Bon, ça n'peut plus durer. J'ai cherché pendant une semaine à comprendre ce que tu avais à me reprocher, vraiment. Et là j'en ai juste marre que toutes ces questions se bousculent dans ma tête, marre que tu me regardes comme si j'étais un monstre... » je planque mes mains dans mes poches, comme pour les protéger. « ... Donc vas-y... je t'écoute. »

Un livre à la main, Emilien avait décidé de lire un peu avant de s’endormir. Il était certain qu’il trouverait sommeil et se changerait les idées, de cette façon. A vrai dire, depuis qu’il était ici, il n’avait jamais trouvé le temps de lire. Sa façon de soirée était donc tout bonnement planifiée. Lecture, puis dormir. Tout du moins, c’étai ce qu’il espérait avant qu’il aperçut Ezra dans la chambre. Tout d’abord, Emilien s’était dit qu’il ne passait là, que par hasard, et ne ferait même pas attention à lui. Et c’était tant mieux. Il baissa alors aussitôt les yeux sur la couverture de son lire. Je vais mieux, disait le titre. Titre erroné. Emilien n’allait pas si bien que cela. Il tourna les pages, et allait entamer sa lecture du soir. « Toi, viens. ». La voix d’Ezra le fit vite sortir de sa très brève lecture. Il leva alors la tête, regardant à droite à gauche. Se demandant bien à qui il pouvait bien s’exclamer de la sorte. L’index pointé sur lui, il ne devait pourtant n’avoir aucun doute là-dessus. C’était bel et bien à lui qu’il parlait. A Emilien. Pourquoi n’aurait-il pas pu faire comme Emilien l’avait imaginé ? Brousser chemin et faire comme si Emilien n’existait. Ca aurait simple, ça aurait si simple, peut-être un peu trop simple. Alors Emilien fronça doucement les sourcils. Se demandant bien qu’est-ce qu’il lui voulait. Il avait quand même réussi à l’oublier pendant une semaine, il n’aurait pas pu continuer de mettre aux oubliettes, ce petit Emilien. Que lui voulait-il ? Emilien ne savait pas trop ce qu’il devait faire à cet instant. Le suivre, ou ne pas le suivre ? Puis pourquoi cette nécessité de parler si sèchement, comme pour vouloir imposer ses décisions ? Après de longues minutes de réflexion, et constatant la disparition d’Ezra, il posa son livre, sur son oreiller. Puis partit, prenant la même direction que celle d’Ezra. Il ne savait pas s’il avait fait le bon choix d’avoir décidé de l’écouter. Peut-être aurait-il dû jouer l’oreille sourde ? Il était certain que ça aurait été la meilleure solution. Emilien se posta alors en face d’Ezra. Mais que lui voulait-il, bordel ? Et encore et toujours cette même question. Il déglutit avec difficulté lorsque son regard croisa celui du jeune homme. Au fur et à mesure qu’Ezra parlait, Emilien baissa la tête. Finissant par regarder ses pieds. Emilien fut presque soulagé lorsque cette voix, bien trop grave, bien trop violente pour lui, s’arrêta. Discrètement, il releva la tête. Il l’écoutait, avait-il dit. C’était donc le moment T où Emilien devait prendre la parole ? « Je… je n’ai rien à te dire. » réussit-il vainement à lui déglutir. Après tout, lui, il n’avait pas envie de lui parler, à Ezra. « Et je… suis désolé si tu penses que je te regarde comme si tu étais un méchant, ce n’est pas le cas… ». En disant cela, peut-être réussirait-il à se sauver des griffes d’Ezra ?

Oui, cette fois ci il n'y couperait pas. J'avais tenté en vain lors du prime de lui faire comprendre que je n'avais rien contre lui, bien au contraire. Alors certes peut-être maladroitement, pourtant il avait semblé être indigné de recevoir un baiser de ma part. Je l'étais maintenant tout autant. Alors, vous me direz, j'aurais pu passer mon chemin, et ne plus jamais lui adresser la parole, cependant j'étais quelqu'un de foncièrement curieux, et de cette façon, j'avais besoin de savoir ce qu'il avait à me reprocher. Clairement, je n'agissais pas de la même manière avec lui en cet instant présent qu'il m'aurait été donné de faire avec quelqu'un d'autre. Et au fur et à mesure que j'enchainais les mots, je sentais son regard dévier droit vers le sol, comme pour souligner la vérité dans mes propos, ce qu'il déclina cependant par la suite. « Je… je n’ai rien à te dire. » mon visage se ferma un peu plus, comme boudeur, déçu de n'avoir encore une fois le droit à aucune explication. « Et je… suis désolé si tu penses que je te regarde comme si tu étais un méchant, ce n’est pas le cas… » alors quoi, il est naturellement dégouté par tout être vivant ? Je ne gobais absolument pas ce mensonge, et cela se lisait clairement sur mon visage. J'avais littéralement envie de le secouer comme un prunier pour qu'il crache tout ce qu'il avait à dire, mais de toute évidence je n'étais pas quelqu'un d'assez "bien" pour les mériter. De ce fait... « Eh bien d'accord, je suppose que l'on ne va plus s'adresser la parole et ce à partir de maintenant, puisque telle est ta décision... » mon regard restait planté encore quelques secondes dans le sien, déçu, avant que je ne m'avance, passant finalement à côté de lui pour m'apprêter à partir. C'est bien la seule chose qu'il souhaitait de toute évidence.

Emilien restait là, planté dans le sol, à prendre racine, ne bougeant plus. Il retenait sa respiration, craignant alors Ezra, ou plutôt la réaction d’Ezra. Peut-être allait-il le taper ? Lui donner une belle droite ? Enfin pourquoi lui ferait-il ça ? Après tout, Emilien n’avait rien fait de mal, rien de méchant. Ezra prit alors la parole. Enfin. « Eh bien d'accord, je suppose que l'on ne va plus s'adresser la parole et ce à partir de maintenant, puisque telle est ta décision... ». Sa décision ? Il n’avait pourtant pas dit cela, lui. Il avait juste dit qu’il n’avait rien à lui dire à ce sujet, et qu’il ne regardait pas méchamment comme il osait le prétendre. Certes, ce dernier point ne traduisait pas réellement la vérité. Emilien en avait peur, peur d’Ezra, mais cela même le plus idiot du monde l’aurait sûrement constaté. Le jeune homme finit par s’avancer, passant alors à côté d’Emilien. Ce dernier le suivit du regard, sans un bruit. C’est tout ? Juste cela ? Emilien aurait pu souffler de soulagement. Tout cela voudrait donc dire qu’il était officiellement mis aux oubliettes. Après tout, c’était ce qu’il voulait, non ? Il devait en être satisfait. La conversation n’avait pas été trop longue, plutôt courte, il allait donc pouvoir rejoindre son lit et reprendre sa lecture. Non, mais… il était sérieux Ezra, quand même ? Le déplacer tout ça pour ‘ça’ ? « Attend… finit par lâcher fébrilement Emilien. ». Il ne savait pas vraiment pourquoi il venait de l’interpeller, mais une fois était certaine, il venait de le faire. Il ne savait même pas ce qu’il allait lui dire. Si au moins, il allait lui dire quelque chose. Il allait le devoir. Même obligé. Il vit alors Ezra se stopper dans sa marche. Mince, il l’avait bel et bien entendu. Emilien prit alors un grand bol d’air, gonflant alors ses poumons. Les gonflant sûrement pas de courage, juste d’oxygène. Il déglutit avec peine. « Pourquoi t’es comme ça avec moi ? Je veux dire pourquoi t’as réagi comme ça sous la douche, pourquoi tu m’as embrassé ? ». Il était bizarre quand même, Ezra. Enfin cela, il se contentait de le garder pour lui. A moins que ce soit lui, le petit gars étrange, dans l’histoire. Emilien réussit alors à enfoncer l’une de ses mains dans la poche de son pantalon. Il avait réussi à prononcer quelques mots, à détourner la conversation, il pouvait alors s’en satisfaire.

Bien, j'allais ainsi le laisser tranquille puisque c'est ce qu'il désirait. Après tout il devait certainement estimer que je n'étais pas assez bien pour lui et que de toute évidence, je ne le méritais pas. Que je n'étais qu'un grossier et vulgaire personnage et qu'il valait mieux pour lui qu'il reste à distance. Peut-être n'avait-il pas tord au fond. J'avais conscience de ne pas être parfait, même si je me plaisais à plaisanter sur le contraire. Mais seuls les aveugles ne voient que vérité dans mes propos. Il est aisé de deviner qu'au fond, je suis aussi perdu que n'importe qui. Oui, je cherche simplement à exister, à me trouver. Alors le moi de maintenant ne convient pas à Emilien, tant pis, j'aurais au moins essayé. De toute façon il ne comptait pas m'arrêter, il n'avait aucune raison de le faire puisque la seule chose qu'il avait prouvé jusqu'ici, était qu'il était drôlement doué pour me repousser, pour me faire comprendre qu'il ne voulait pas de moi dans les parages. Alors soit, pour une fois j'allais m'exécuter. Et c'est avec stupeur que j'entendis sa voix résonner. « Attend… » Je n'y croyais tellement pas qu'il me sembla faire face à un mirage. Ouais, je devais certainement halluciner. Pourquoi me demandait-il "d'attendre" ? J'avais déjà assez attendu non ? Attendu qu'il s'essaie à faire un pas. J'ai attendu toute une semaine, mais rien. Si ça ne vient pas de moi, alors rien n'évoluera. Et c'était ce qu'il voulait. Ou du moins ce qu'il montrait. Je me stoppais donc un instant, toujours dos au jeune homme, prenant une profonde inspiration. « Pourquoi t’es comme ça avec moi ? Je veux dire pourquoi t’as réagi comme ça sous la douche, pourquoi tu m’as embrassé ? » mes sourcils se froncèrent légèrement, et ainsi, je me retournais en rejetant l'air précédemment ingurgité. « Tu veux dire, pourquoi j'essaie d'être amical alors que t'en as clairement rien à foutre ? » sifflais-je sur un ton détaché « J'sais pas, je suis justement entrain de me poser la question. » ou alors peut-être que je le savais, un peu trop bien, allez savoir.

Il devait y avoir un truc qui clochait chez-lui quand même. Non, pas chez Ezra. Enfin si, chez-lui aussi. Mais chez Emilien. Il y avait un truc qui clochait. Il n’avait pas envie de croiser le chemin de ce garçon, il avait envie qu’il l’oublie, et puis voilà qu’il a la volonté de vouloir lui parler. Ca ne devait pas tourner très rond dans sa tête. Peut-être que ça tournait carré, ou triangle. Après un lapse de temps assez court, il avait réussi à prendre la parole. Sans même avoir peur. Chose qui semblait relever d’un miracle divin. A croire que Dieu existait. Alors, attendant une réponse (qui ne se fit guère attendre), il rester posté là. Toujours au même endroit depuis qu’il était arrivé dans ce jardin. Il lança alors un très bref regard à Ezra qui venait de prendre la parole. « Tu veux dire, pourquoi j'essaie d'être amical alors que t'en as clairement rien à foutre ? (…) J'sais pas, je suis justement entrain de me poser la question. ». Il essayait d’être amical, vraiment ? Il ne devait peut–être pas avoir la même définition d’ ‘être amical’ qu’Emilien, dans ce cas. Puis comment pouvait-il dire qu’Emilien n’en avait rien à foutre ? Ce n’était pas vrai cela. Il avait juste… peur. Mais cela, il l’avait sûrement remarqué, et même compris. Il avait peur, peur de ce regard glacial. Et aujourd’hui encore. Il n’osa plus bouger. « T’es… » commença-t-il à dire lorsqu’une musique surgit de nulle part. Emilien fronça légèrement les sourcils. Qu’est-ce que c’était donc ? Non, pas ça… Pas ça, se répétait-il à lui-même. Il ne mit guère de temps avant de comprendre. C’était un coup de Cupidon. Il était vraiment sérieux ce petit gars ailé là ? Pourquoi ? Cette musique, un baiser. Voilà en gros ce que cela signifiait. Emilien maudissait cette satanée musique. Embrasser. Embrasser un garçon. Embrasser Ezra. Non, c’était tout sauf possible. Mais c’était le jeu. Il ne devait donc pas se montrer mauvais joueur. Il lança de brefs regards, à droite, à gauche. Espérant que personne d’autre ne serait là. Personne en vue. Trois, deux, un… il n’y avait pas une seconde à perdre, ou Cupidon se fâchera. Alors Emilien se résigna à s’approcher d’Ezra, un peu plus près. Et il l’embrassa. Leurs lèvres se rencontrèrent, très furtivement. Un petit baiser du bout des lèvres. Un baiser un peu naïf et innocent, un baiser doux et crédule, un baiser à l’image d’Emilien. Il fit un pas en arrière. « Pardon » marmonna-t-il alors.

Je ne savais même plus comment agir avec Emilien, alors oui, peut-être devais-je juste m'en aller, le laisser et réaliser pour une fois son souhait, qui était ainsi de ne plus jamais m'adresser la parole. Ouais, c'était certainement la meilleure chose à faire, parce que malgré tout, il n'y avait plus rien à tirer de notre relation, du moins pas tant qu'il s'entêterait à ne rien dévoiler, tant qu'il insisterait sur ce silence bien trop pesant à mon goût. Alors, j'avais décidé de mettre les voiles, tant pis s'il me le reprochait par la suite. Et alors que je commençais à lui tourner le dos, celui ci m'interpella, comme s'il comptait revenir sur ses paroles passées. Pourquoi étais-je comme ça avec lui ? Pourquoi étais-je simplement moi ? Trop moi ? Ou pas assez, allez savoir. Toujours est-il qu'il avait choisi de m'arrêter, et cela me troublait d'autant plus. Il s'apprêtait à prendre la parole pour m'apporter une réponse « T’es… » lorsqu'une musique bien trop familière raisonna dans le jardin. Une musique que j'apprenais à détester à chacune de ses écoutes. Oh non. Pourquoi maintenant ? Pourquoi Cupidon s'acharnait-il dans une situation comme celle ci ? Pourquoi devions nous encore échanger un baiser qui de toute évidence n'était pas voulu d'un côté comme de l'autre, n'était plus désiré, d'autant plus après que le jeune homme ait tenté de me rejeter une énième fois. De par son silence cette fois ci, comme de ses regards pour les semaines passées. Je l'avais bien compris, il ne voulait pas de moi dans les parages, et je m'essayais d'apprendre à chaque seconde d'en faire autant. Il s'approcha alors et déposa un furtif baiser sur mes lèvres. Comme s'il ne voulait pas s'attarder sur mon cas avant de finalement s'excuser. « Pardon » Etrangement, je voulais lui en vouloir, mais je n'y arrivais simplement pas. Il était trop... Doux. « Je suis quoi Emilien ? » dis-je comme si le baiser n'avait jamais existé, reprenant son bout de phrase passée.

Ca faisait quand même le deuxième en moi d’une semaine. C’était trop pour Emilien, beaucoup trop. Il n’avait rien demandé lui. Ezra non plus. Enfin si. C’était quand même lui la première fois qu’il l’avait embrassé, et il n’en était même pas obligé. Là, Cupidon les forçait presque à le faire. C’était le jeu. Tu parles d’un jeu, toi. Emilien n’espérait qu’une chose. Que Cupidon ne revienne pas. Il n’allait quand même s’amuser à lancer cette musique un nombre incalculable de fois ? Ce ne serait pas vraiment sympathique de sa part. Pas du tout. Alors, Emilien ne put s’empêcher de s’excuser. Ce n’était pas sa faute à lui s’il l’avait embrassé. Il n’avait rien demandé. Peut-être qu’Ezra lui en voulait de l’avoir embrassé. Mais ce n’était pas de sa faute à lui. A Emilien. Il ne pouvait pas lui en vouloir pour cela. Et si c’était le cas, il ne cessera pas de s’excuser alors. Pardon. Pardon. Pardon. Il n’avait plus que ce mot-là à la bouche. Pardon. Pardonner. Se faire pardonner. Emilien ne voulait pas qu’il lui en veuille. Et Ezra reprit la parole. « Je suis quoi Emilien ? » lui dit-il alors. Emilien cligna les yeux, deux ou trois fois. Qu’avait-il dit avant tout ça ? Avant de se perdre dans ses pensées, avant que ce baiser vienne lui faire oublier ses mots. Il se rappelait bien d’avoir commencé une phrase, mais laquelle. Et que voulait-il dire ? Il ne savait plus. Mais cela, il n’allait pas partager sa réflexion avec Ezra, il aurait bien trop peur que ce dernier se moque de lui. Il était certain qu’il en serait capable. Ce serait bien son genre, après tout. Il déglutit avec peine, tentant de prendre la parole. Il ne savait même pas ce qu’il allait lui dire, il ne savait plus. Il était perdu. « T’es étrange quand même… En général, les gens quand ils veulent se montrer amicaux avec moi, ils agissent pas comme ça. ».

Qu'étais-je à ses yeux ? Je ne faisais que me le demander, et ce depuis le début. Peut-être n'étais-je qu'un gamin prétentieux. Peut-être étais-je un de ceux qu'il aimerait ne plus avoir à parler avec. Peut-être aurait-il simplement aimé ne jamais me rencontrer. C'est en tout cas ce qu'il me semblait le plus évident, et alors que je tentais en cet instant présent de faire un effort, et de briser la glace. De tenter de lui faire avouer ce qu'il pouvait éprouver à mon égard. Tout le dégout qu'il avait pour ma personne. Lors du dernier prime, j'avais volontairement choisi de l'embrasser oui, pour lui prouver que malgré ses regards, il avait un tant soit peu d'importance dans ce jeu, à mes yeux. Cependant ce baiser avait été accueilli comme le dernier de ceux souhaités, et j'avais ainsi compris qu'il ne servait à rien d'insister. Il était donc normal que je le convoque en cette soirée pour tirer les choses au clair, et savoir dans quelle direction avancer. Dans quel chemin nous devions nous engager. Dans lequel il souhaitait nous voir. « T’es étrange quand même… En général, les gens quand ils veulent se montrer amicaux avec moi, ils agissent pas comme ça. » je baisse un instant les yeux, avant de remonter jusque dans ses billes azur. Je cherche un indice sur la réponse qu'il souhaitait avoir, mais seule une me venait en cet instant à l'esprit. « Tu avais besoin de savon, je t'en ai donné. » dis-je d'une voix grave avant de reprendre « On m'a demandé d'embrasser les sept personnes que j'appréciais le plus, je t'ai embrassé. » finalement j'haussais un instant les épaules. « Je ne vois pas en quoi ça me fait passer pour un monstre. Et si on me demandait de te rembrasser, là, tout de suite, je le ferais sans hésiter. » Après tout, malgré ce qu'il avait pu me montrer, je savais qu'il était un type bien.