L'un des objets qui m'avait le plus manqués au sein du nid, c'était le piano. Malgré les quelques connaissances que je possédais en la matière, je n'avais pas encore eu les moyens de m'en fournir un. Je m'installais donc en ce premier avril, devant les touches nacrées, déposant délicatement mes mains sur le clavier, fermant les yeux et me laissant emporté par la mélodie qui m'avait tant ému, la semaine précédente lorsque par le plus grand des hasards, je l'avais entendu sur une radio spécialisé dans les morceaux classiques. En jouant, de nombreuses images me revenaient en mémoire, des souvenirs heureux de mes quelques semaines ici, ainsi que ceux de ma vie avant mon exil parisien. Je pleurais, de bonheur, mais aussi d'émotion. Alors que je m'emportais dans mon élan, atteignant sans difficulté les plus subtiles accords du morceau, j'entendais derrière moi des pas se rapproché. Je me retournais à temps pour voir dans l'encadreur de la porte Mickey. Je lui souriais l'invitant, à se rapprocher avant de dire :

Toujours attiré par les belles choses à ce que je vois.

C'était, en effet, notre attirance commune pour tout ce qui touchait aux domaines du merveilleux, du sacrés qui m'avait fait me lier un peu plus à Mickey. J'étais ravis de le revoir, ravis de réentendre sa voix, son ironie. J'étais surtout heureux pour lui, car il avait réussi là où j'avais lamentablement échoué, il avait trouvé au sein du jeu quelqu'un avec qui partager ses sentiments. Comme quoi Fake Lover pouvait réellement réer de belles histoires et non seulement des fantasques unions.

Je ne comprenais toujours pas d’où provenait mes larmes. Quelle étrange forme de nostalgie c’était éprise de moi. Ainsi, quand Mickey après m’avoir rejoint et expliqué qu’il ne me connaissait pas un tel talent pour le piano, me demanda si j’allais bien, je ne pus que lui répondre :

Tu sais j’ai appris à jouer du piano depuis très jeune, je n’avais juste pas eu l’occasion de réellement exprimé ma passion lors de mon début d’aventure.

En effet, seul Hyram avait découvert que je jouais du piano. Cela par le plus grand des hasards. On c’était retrouvé lors des premiers jours autour de cette cheminée à jouer l’un des plus célèbres airs des Stones : paint in black. Le frisson dans mes membres, l’adrénaline, l’énergie déclenchée par le morceau m’avait ravis et laissé à sa fin un léger goût de reviens y. Je retrouvais ces sensations aujourd’hui en jouant ce sextet plus mélancolique, plus profonde, plus envoutante. Abandonnant mes pensées je retombais sur terre et reprenais le fil de ma conversation :

Désolé, j’étais ailleurs. Je vais bien, je suis nostalgique des quelques bons moments passé ici. Je suis aussi ravis d’être de retour. Au fait, tu ne peux pas imaginer la notoriété que l’on possède à l’extérieur. Ainsi que la curiosité des gens concernant des choses que l’on considère comme étant du domaine du privé.

Je plongeais mon regard dans le sien, avant de continuer :

Tu dois voir, de quoi je suis en train de parler n’est-ce-pas ?

Je n’étais pas du genre à me mêler des affaires des autres, mais il faut avouer que cette histoire avec Emmeline pouvait en intriguer plus d’un. Mickey, le stricte petit écrivain du début d’aventure était tombé dans les bras de la jolie rousse. Une véritable romance, qu’on aurait pu croire monter par la production, mais le connaissant, j’étais persuadé que tous cela était sincère.