better dig two, 23.05 - 16:45

seth

Ah la plage. Ça faisait un moment que j'en rêvais. Oui, parce qu'au final je n'avais jamais vraiment eu le temps de m'y rendre, ce qui était un peu nul, je vous l'accorde. Franchement, moi j'étais un peu dégoutée quoi. Mais du coup là je me sentais prête. J'avais tout de même fait un tour avant, histoire de voir si il y avait quelqu'un ou pas de présent sur l'étendue de sable et avais été ravie de découvrir que j'allais me retrouver toute seule à profiter sur soleil. Oui ravie parce que bon, si il y avait eu une des mannequins de la maison, je crois que j'aurais vite fait de remballer ma serviette autour de mon corps. Je sais, j'arrête pas de vous en parler, mais c'était assez effrayant tout de même. J'avais l'impression d'être affreusement banale à côté de toutes les autres filles. Physiquement parlant, bien entendu. Cela ne me posait en soit pas vraiment de problème. Enfin, à partir du moment où je ne me retrouvais pas en maillot de bain à côté d'elles quoi. Du coup j'en avais profité pour enfiler mon deux pièces bleu ciel, trouvant que cette couleur m'allait drôlement bien au teint avant de m'aventurer sur le banc de sable. Sentir celui ci se creuser à chacun de mes pas m'était drôlement agréable je dois dire. Cependant, voilà, surprise. Un candidat était arrivé avant. Mais c'était un homme, alors ça allait. J'aimais bien les garçons. Etrangement j'avais toujours été plus à l'aise avec eux qu'avec les femmes et je crois que cela se voyait puisque la plupart des personnes avec qui j'avais pu parler jusqu'ici étaient justement des hommes. Etendant ma serviette Titi -je sais, la classe, comme je vous l'ai dit, ça fait un moment que je ne suis plus allée à la plage, et donc, qui dit plage dit serviette hm- à ses côtés, je terminais par m'allonger sans réelle gêne avant de prendre la parole « Salut ! Beau tem.. » je m'interrompais un instant lorsque mon regard dévalait par hasard le corps du jeune homme, scrutant avec intérêt ses tatouages. « Mais ils sont drôlement cools ces tatouages ! » m'exclamais-je en surprenant ma main se saisir de son bras pour les observer. « T'en as dans le dos ? » bon il n'eut pas vraiment le temps de me répondre que je le poussais un instant, décuplant ma force de moineau pour le faire basculer sur le ventre, me penchant ainsi au dessus de son dos « C'est drôlement cool, j'ai jamais osé m'en faire autant. J'suis Brune, d'ailleurs, et tu es ? » mal à l'aise ? Peut-être, d'ailleurs je décidais de me reculer un peu, oui, parfois j'étais peut-être un peu trop tactile, mais on était tous comme ça dans ma famille, hm. On était chaleureux.

J'avais toujours trouvé que le sable c'était plutôt dégueulasse et je crois que c'est pour cette principale raison que, de mémoire d'homme, j'ai toujours keaffé le sable. Ça et aussi le côté un peu mystérieux du truc, donc la conception m'échappait tout simplement. C’est-à-dire que je me demandais toujours qui le premier avait eu l'idée de foutre du sable sur les plages. C'était un peu l'idée du siècle, quand même – fallait y penser. Malheureusement pour moi, j'avais jamais eu spécialement l'occasion de flemmarder sur la plage, je sais pas, je devais être occupé à faire d'autres trucs dans la vie, et ma famille était pas du genre à aller passer les vacances d'été sur la cote, donc je suppose que c'était en quelque sorte mon baptême de la plage. Je m'amuse un instant à faire des pâtés de sable, des trucs assez immondes qui méritent même pas la nomination de pâté, mais c'est, hum, thérapeutique ou je ne sais quoi, une façon pour moins de résurrectionner mon enfance, quelque chose dans le genre, ça me fait du bien et je réfléchis pas trop. J'aurais bien envie de creuser, comme un gros teubé, juste pour le plaisir de creuser (y a-t-il un besoin plus irrépressible que celui d'un homme, sur une plage, désirant creuser un trou, sans aucune finalité, juste pour la, hum, beauté du geste ?) mais j'ai un peu peur que ça brise la magie du truc, vu que je suis pas sûr qu'il y ait énormément de profondeur de ces petits grains qui ressemblaient à s'y méprendre à du couscous et qui - argh, spleurlk – n'en ont absolument pas le goût. Ma maman m'a toujours interdit de manger du sable mais, he, j'imagine qu'un jour ou l'autre il faut savoir s'émanciper ? Je continue mes gentilles petites conneries de mec ému devant la beauté de la plage un moment, et puis finalement je m'installe plus confortablement pour siroter un cocktail que je m'étais préparé plusieurs minutes auparavant et dont les glaçons avaient largement eu le temps de fondre entre temps. Et puis, débarquant de nulle part (ou plus vraisemblablement de quelque part) une nana débarque et s'installe à côté de moi et je lui souris chaleureusement parce que j'aime bien quand les nanas ne s'installent pas à quinze mètres de moi parce que ça me fait me sentir comme si j'étais un monstre ou un pédophile ou je ne sais quel individu flippant qui pourrait potentiellement les agresser. Je vais vous dire quelque chose, j'ai plus souvent été agressé par des femmes que je n'en ai agressées, c'est la vérité vraie. Elle commence à papoter et s'interrompt pour me reluquer, ce qui ne me déplaît pas. Bon, certes, je suis un vrai petit laideron par rapport à la majorité des mecs ici présents, mais j'aime bien quand les gens me matent, même si c'est pour m'insulter après et tout. Mais elle m'insulte pas du tout (cool) et au contraire me dit des trucs plutôt sympas concernant mes tatouages. Est-ce qu'il est trop tôt pour admettre que j'ai aucune idée de ce que représente la majeure partie d'entre eux et que j'étais bourré ou stone chaque fois que je me suis rendu chez le tatoueur ? « Merci merci, c'est moi qui les ai dessinés. » je réponds nonchalamment, tellement nonchalamment que je sais pas pourquoi j'ai dit ça, vu que je crois pas que ça soit l'entière vraie vérité. Elle me tâte le bras, je la laisse faire, docile – toujours quand il s'agit d'une nenette décidant volontairement de son plein gré et consciemment de me palper les biceps. Elle me demande si j'en ai dans le dos et c'est seulement une fois allongé sur le ventre, grimaçant légèrement (j'avais réussi d'une façon ou d'une autre à bouffer du sable, sans le faire exprès cette fois) que je lui réponds inutilement « Euh, ouais, je crois. » vu qu'elle est en mesure de le constater elle-même à l'heure qu'il est. Je sais même plus exactement ce que j'ai dans le dos. Faut dire que je mate pas souvent mon propre dos, principalement parce que n'étant pas assez souple pour. « C'est drôlement cool, j'ai jamais osé m'en faire autant. J'suis Brune, d'ailleurs, et tu es ? » Finalement je suis bien allongé sur le ventre, et je me relève à demi sur les coudes pour mieux regarder mon interlocutrice, jolie au demeurant. « Le secret c'est de surtout pas réfléchir. De juste se lancer. Moins je réfléchis, plus je me fais de tatouages. C'est aussi le secret pour être heureux d'ailleurs, de surtout, surtout pas réfléchir. C'était la leçon de sagesse gratuite du jour Brune, reviens demain et je t'expliquerai le but de l'existence de l'homme. » je lâche avec un sourire en coin, laissant sortir les mots de ma bouche sans chercher à avoir le moindre contrôle sur eux. Je repousse un peu mon cocktail sur le côté pour me rouler une cigarette, toujours en appui sur mes coudes. « Moi c'est Seth, soit dit en passant. Et c'est marrant comme prénom, ça Brune. Enfin, c'est original j'veux dire. Tes parents avaient clairement plus d'imagination que les miens. » je poursuis, concentré sur ma tâche. Et puis, ma cigarette enfin roulée, je la porte à mes lèvres avant de partir en quête de mon briquet, posé quelque part autour de moi dans le sable, je l'aurais juré. « Bon, j't'ai montré les miens, maintenant à toi de me montrer les tiens. » j'ajoute avec une œillade dans sa direction, avant de zieuter distraitement son corps, à commencer par son bras droit.

Oui bon, je vous l'accorde, c'était plutôt gonflée comme réaction. Mais bon voilà, j'étais comme ça, j'y peux rien, je crois simplement que j'étais un peu trop tactile. J'avais besoin de toucher. Bon, pas tout et n'importe quoi, je savais également me contenir, et clairement, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, hm. Mais, en l'occurrence le jeune homme n'avait pas l'air d'être bien dérangé par l'idée que mes mains parcouraient ses biceps. Enfin peut-être aurait-il était plus à l'aise si c'est hm... l'asiatique super belle là, qui l'avait acosté. Enfin j'veux dire, ça aurait été logique non ? Même moi je me serais sentie puissante si elle était venue me parler, parce qu'on avait beau se le cacher, les asiatiques allaient dominer le monde d'ici peu, si ce n'était pas déjà le cas. Je vous l'ai dit, je suis d'une autre planète, je vois dans le futur et mes yeux crachent des lasers, genre comme Cyclope, mais sans les lunettes. Parce que je serais clairement moins sexy que lui, hm. Quoiqu'on m'a toujours dit que j'avais un air de Paris Hilton quand j'enfile des lunettes mouches. Ça doit-être le menton, hm. J'ai un menton sexy, oui, c'est possible. Enfin bref du coup je tâte ses tatouages, sans trop de raison particulière, peut-être juste pour vérifier si ils sont vivants. « Merci merci, c'est moi qui les ai dessinés. » qu'il me déclare sur un ton totalement détaché. Je fronce un instant mon sexy menton, genre comme pour approuver la qualité, vous savez, c'est les grands spécialistes qui font ça. Je ne sais pas trop en quoi je pourrais être une experte d'ailleurs. En grimace peut-être. Par contre, je savais miauler aussi bien qu'un chat. C'est une chose tout à fait essentielle, je vous jure. Par exemple, si un mec se ramène dans la rue et essaie de vous voler votre sac à main, eh bien au lieu de le frapper avec -chose totalement dépassée, c'était au vingtième siècle ça, les mamies qui protégeaient leurs colliers de perles, vous ne me verrez jamais avec des perles, j'préfère les scoubidou- vous vous mettez à miauler, genre super fort, et là deux choses pourraient se passer. Premièrement, le mec peut vous prendre pour un malade et prendre les jambes à son cou, ou alors, deuxièmement, y'aura la brigade des chats mafieux -ou la SPA, hm- qui va se ramener, et le déchiqueter en deux. Parce que les chats, ça déchiquette. Demandez à mon chargeur de portable. RIP. Enfin bref je le prends, je le retourne -hm, ce n'est pas ce que vous croyez- et je cherche à voir si il a d'autres tatouages dans le dos « Euh, ouais, je crois. » qu'il lâche entre deux bouffées d'air. Bon je termine finalement par me relever, histoire de le laisser un minimum respirer, et de se relever aussi, ce qu'il ne tarde pas à faire. Je lui explique alors que je n'ai jamais osé m'en faire autant. Enfin ce n'est pas que je ne veuille pas, non, j'adorais ça, simplement qu'entre ma tournée, mes concerts, et... ma vie actuelle, je n'avais plus vraiment eu le temps d'y penser. « Le secret c'est de surtout pas réfléchir. De juste se lancer. Moins je réfléchis, plus je me fais de tatouages. » Ah ! C'est pour ça qu'il en a beaucoup ! ... J'allais garder cette pensée pour moi. « C'est aussi le secret pour être heureux d'ailleurs, de surtout, surtout pas réfléchir. C'était la leçon de sagesse gratuite du jour Brune, reviens demain et je t'expliquerai le but de l'existence de l'homme. » je laisse échapper un léger rire. Bah voyons. « T'es un peu le maitre Yoda de l'aventure quoi, genre, le padre. Celui qui sait tout. C'est bon à savoir. » enfin j'étais heureuse et arrivais quand même à réfléchir un minimum, encore heureux. « Moi c'est Seth, soit dit en passant. Et c'est marrant comme prénom, ça Brune. Enfin, c'est original j'veux dire. Tes parents avaient clairement plus d'imagination que les miens. » j'hausse les épaules, un peu vague « J'crois que tu dois être le premier qui ne s'est pas encore moqué de mon prénom, fais gaffe si ça continue, je pourrais en venir à t'apprécier ! » je joue un instant la carte de l'ironie. Il n'a pas l'air méchant. Son regard est quand même assez intrigant. « Bon, j't'ai montré les miens, maintenant à toi de me montrer les tiens. » mon esprit divague alors une demi seconde, observant la fumer s'échapper des lèvres du jeune homme. A vrai dire je ne compris pas tout de suite ce que je devais lui montrer. C'était les mèches teinture blonde ça, ça atteignait parfois mon cerveau, le ralentissait. Mais c'était histoire de ne pas avoir trop d'avance sur le reste de la race humaine, je devais m'handicaper vous voyez. Hm. Je tends mon bras devant moi, le faisant tourner comme un lapin embroché, cuisant au dessus d'un feu. « Tu vas être déçu, mais c'est le seul que j'ai. Je me le suis fait faire en tournée, sur la route, y'avait un mec un peu louche, je l'ai trouvé drôle et puis voilà. C'est plutôt joli non ? Pour un tatouage de fille. » eh bien oui y'avait un peu de rose tout de même. « Par contre ! J'ai un super "smiley-bonne-humeur" sur la main regarde. » je l'agite fièrement devant ses yeux. « Ne sois pas jaloux, veux-tu. » c'est que je me la pèterais presque. Presque, hein. Parce que lui il a des étoiles trop canon sur le torse, c'n'est pas juste. « La prochaine fois que je me ferai tatouer, je penserai à toi ! Enfin, si j'suis consciente... J'espère que je serais consciente. Han. T'imagines ce que le tatoueur pourrait faire si j'étais inconsciente ? Oh. » oh je m'égare, oui, tout à fait. Je me redresse, tentant de chasser cette idée de mes lèvres, lui piquant un instant sa roulée pour la porter à mes lèvres, toussotant par la suite comme une amateur avant de finalement lui rendre. Eurk. Pas pour moi.

« T'es un peu le maitre Yoda de l'aventure quoi, genre, le padre. Celui qui sait tout. C'est bon à savoir. » Pensif (enfin, pseudo-pensif) je me gratte la barbichette (sauf que j'ai pas de barbichette) les yeux plus ou moins perdu dans le vague. Ouais, ça me va comme rôle. Un mix en Yoda et Don Corleone. Et j'avais carrément les épaules pour ça, ouais ouais. « C'est exactement ça, tu m'as percé à jour poulette. On t'a déjà dit que t'étais douée pour cerner les gens ? » Parce que clairement, elle a un don. « J'crois que tu dois être le premier qui ne s'est pas encore moqué de mon prénom, fais gaffe si ça continue, je pourrais en venir à t'apprécier ! » Le truc c'est que je suis pas tellement d'un naturel moqueur. Ça me prend parfois, mais comme la plupart des facettes de ma personnalité qui sont plutôt désagréables, j'crois que j'ai une tendance naturelle, genre de préservation, qui me pousse à repousser au plus tard possible le moment où je commence à l'exprimer. Je crois que c'est très important dans toute relation qu'il y ait cette, hum, phase initiale, durant laquelle chacun des spécimens observés testent l'autre, ses limites etc., de sorte à ce que suite à cette phase on puisse définir avec exactitude à quel point l'autre est susceptible de supporter toutes les caractéristiques insupportables de notre personnalité. C'est un vrai travail long et fastidieux. « J'crois que je suis prêt à courir le risque ! Et puis je te parie que tu vas finir par me détester. C'est ce que font les gens, en général. » je réponds du tac au tac avec un ptit sourire en coin, parce que les trucs vrais tendent à me faire sourire. « D'ailleurs il faut que je t'avoue un truc, je me sentirais mieux après. » je poursuis, avant de ménager une courte pause, genre histoire de préserver le suspens avant la révélation finale. D'un mouvement de tête, je désigne sa serviette. « Je peux pas sacquer Titi. En fait, j'admets carrément que je suis d'avis que c'est un gros vicieux ce petit canari. Chaque fois que Grosminet échoue en essayant de le gober, ça m'donne envie de pleurer. » je confie, l'air de rien, mais en secouant doucement la tête comme si de douloureux souvenirs me revenaient à l'esprit. Je reprends une taffe. Elle agite son bras devant, je saisis doucement son avant-bras pour mieux voir le tatouage en question, c'est clair que c'est coloré, mais j'aime bien le piaf. « En tournée ? T'es quoi, genre, une chanteuse ou un truc comme ça ? Mais ouais, pour un tatouage de fille c'est pas trop mal, j'imagine. » j'admets malicieusement en reprenant une gorgée de mon cocktail. « Par contre ! J'ai un super "smiley-bonne-humeur" sur la main regarde. » Bien dressé, je regarde, forcément. Et c'est en fait exactement le genre de tatouage que je serais capable de me faire. « C'est, hum, ça m'a tout l'air très représentatif de ta personnalité et de ton, hum, essence en général. » je commente, genre philosophe/poète et tout. C'est que tous les deux on se connaissait depuis au moins trente secondes donc j'étais plutôt bien placé pour faire des déductions de ce type. « Ne sois pas jaloux, veux-tu. » J'esquisse une petite moue. L'idée d'être jaloux est tentante soudainement. « Trop tard, le mal est fait. » j'annonce sur un ton boudeur. C'est vrai quoi. Pourquoi j'ai pas un smiley sur la main moi aussi ? « Je pense que cette jalousie risque de ronger notre amitié. Mais ne t'inquiète pas ça ira mieux dès que je me serai dessiné un visage qui tire la langue sur ma main. » je fais, pour la rassurer – parce qu'elle devait forcément être inquiète concernant l'évolution de notre relation, c'est obligé. « La prochaine fois que je me ferai tatouer, je penserai à toi ! Enfin, si j'suis consciente... J'espère que je serais consciente. Han. T'imagines ce que le tatoueur pourrait faire si j'étais inconsciente ? Oh. » Oh. J'imagine plutôt bien. « Hum je me suis fait tatouer en était pas tout à fait dans un état complètement conscient, une fois. J'ai un papillon rose sur la fesse droite, depuis. Donc ce n'est pas très franchement quelque chose que je te recommanderai. Et puis en tant que padre qui veille sur un peu tout le monde ici, je me ferais du souci si tu te faisais tatouer en étant inconsciente, tu vois ? » Par mimétisme social (ou une connerie psychologique du genre) je me relève à demi en même temps qu'elle, et puis aussi parce que c'est plus pratique pour causer qu'en étant allongé, puis j'arrive mieux à boire mon ptit cocktail comme ça. Elle me pique une taffe mais a pas l'air de trop gérer le truc. « Attends, tu fumes pas ? » je lâche, soufflé. Je croyais que fumer était un truc universel, que tout le monde faisait, globalement à cause d'un gros manque de personnalité et un désir déprimant de se fondre dans la masse, aussi j'en revenais pas de tomber sur une nenette qui avait visiblement pas l'air à fond dans le délire de la fumette.

Spoiler:

« C'est exactement ça, tu m'as percé à jour poulette. On t'a déjà dit que t'étais douée pour cerner les gens ? » à vrai dire oui, à peu près tous les jours de ma vie, mais je vais jouer la carte de la modestie et faire comme si de rien n'était « Oh oui, on me le dit, parfois. Tu sais, par ci, par là. » voilà, au moins il n'allait pas croire que je me la pétais ou quoi. Non ce n'était pas mon genre. Ce n'est pas comme si je clamais haut et fort que j'étais la meilleure non... Après tout, les gens le savaient déjà ça, c'était une évidence, hm. Sur ce je lui clame que je risque de l'apprécier. Enfin, peut-être. Je préfère ne pas trop m'avancer. Si ça se trouve il me parle juste pour pouvoir se glisser sous mes draps. Ce ne serait pas le premier. Y'avait eu Peter, boite de nuit, il travaillait sur des chantiers, je crois. Il avait des bras en béton, ce qui en soi, est plutôt amusant non ? Chantiers, béton... « J'crois que je suis prêt à courir le risque ! Et puis je te parie que tu vas finir par me détester. C'est ce que font les gens, en général. » j'arque un sourcil, interrogatrice. Je ne voyais pas bien pourquoi les gens pourraient en venir à le détester. Mais bon, ça n'était pas vraiment mes ognons. Comprenez, je ne me mélangeais pas avec le reste de la race humaine. Enfin si. J'étais une alien en camouflage, aussi discrète qu'une souris de taille humaine. Tout à fait logique, oui. Ne me regardez pas comme ça. « D'ailleurs il faut que je t'avoue un truc, je me sentirais mieux après. Je peux pas sacquer Titi. En fait, j'admets carrément que je suis d'avis que c'est un gros vicieux ce petit canari. Chaque fois que Grosminet échoue en essayant de le gober, ça m'donne envie de pleurer. » mes lèvres s'entre ouvrent un instant, avant que je ne décide de les refermer, histoire qu'une mouche ne s'y glisse pas entre temps. Erk. « T'es team Grosminet ? Attends, mais t'imagines, d'un côté si il réussit à le manger le Titi, eh bien il n'y aurait plus aucune émission, et en plus les gamins seraient traumatisés à vie. » je secoue la tête de droite à gauche « Et puis bon, Titi est bien trop mignon pour mourir de la sorte. » oui, j'étais à fond derrière le canari, c'était le meilleur, j'avais même posé à côté de lui. Enfin je crois. Du moins je me souviens qu'il y avait eu son sosie qui s'était baladé dans les rues de New York. Il avait un peu de bout sur lui, mais bon j'avais sur le moment supposé que c'était Grosminet qui était encore passé par là. « En tournée ? T'es quoi, genre, une chanteuse ou un truc comme ça ? Mais ouais, pour un tatouage de fille c'est pas trop mal, j'imagine. » j'hoche la tête, un sourire s'esquissant un instant sur mes lèvres « Oh tu sais, j'ai juste été en tête des ventes pendant un mois et demi en Amérique, et en France... Et en Angleterre... » je compte un instant sur mes doigts « Troisième au Japon... Cinquième en Allemagne... J'ai pas assez de doigts, hm. » quand je vous disais que j'étais modeste. J'aurais pu continuer d'énumérer, mais non, j'm'étais arrêtée à cinq, oui, c'est bien cinq. C'est joli. Du coup je lui dévoile mon magnifique tatouage smiley. Il est canon, c'est vrai. « C'est, hum, ça m'a tout l'air très représentatif de ta personnalité et de ton, hum, essence en général. » j'approuve d'un sourire, genre comme pour copier la tête du dessin. Je me souviens encore du moment où je me l'étais fait faire, mais non, je ne vous le raconterai pas. Oh non. Trop longue histoire, et je me suis promis de ne pas taper dans les cent lignes... « Trop tard, le mal est fait. » qu'il continue boudeur. Oh non. Mon coeur. Il se brise. Ah. Ou presque. Attendez que j'en recolle les morceaux par la force de la pensée. « Je pense que cette jalousie risque de ronger notre amitié. Mais ne t'inquiète pas ça ira mieux dès que je me serai dessiné un visage qui tire la langue sur ma main. » « C'est vrai que c'est, ça aussi, plutôt représentatif de ta tête ! Hm... De ta façon de penser, je voulais dire. » oui voilà, c'est mieux. « Hum je me suis fait tatouer en était pas tout à fait dans un état complètement conscient, une fois. J'ai un papillon rose sur la fesse droite, depuis. Donc ce n'est pas très franchement quelque chose que je te recommanderai. Et puis en tant que padre qui veille sur un peu tout le monde ici, je me ferais du souci si tu te faisais tatouer en étant inconsciente, tu vois ? » je tapote un instant son épaule, compatissante, parce que je suis comme ça moi, je suis là pour soutenir les autres. J'ai presque la larme à l'oeil pour lui, presque. Pas tout à fait. Disons que pour que ça coule, je devrais me forcer. Mais bon, on est pas devant les chutes du Niagara quoi. « Je suis sûre que ta fesse droite est toujours aussi canon, ne t'en fais pas. Et puis de nos jours, les femmes apprécient le côté féminin dans chaque homme, apparemment. J'ai lu ça l'autre jour dans un magazine people, à côté de la tête de Karl Lagarfeld. » était ce un message caché ? Nous ne le saurons jamais, hm. Finalement j'lui pique sa roulée, et ne tarde pas à toussoter, parce que c'est carrément horrible. J'ai jamais vraiment compris comment les gens pouvaient se mettre à fumer, c'est vrai quoi. C'était comme si hm... Je m'amusais tous les jours à me cramer l'orteil. Juste aucun intérêt autre que de se bousiller. « Pas vraiment non. Ça a l'air de t'étonner, j'ai une tête de shootée ? » préoccupée , je rabats mes cheveux sur mon épaule droite, peut-être que comme ça j'aurais moins l'air d'une allumée, hm.

Spoiler:

« Oh oui, on me le dit, parfois. Tu sais, par ci, par là. » J'hoche doucement la tête, c'est bien elle est modeste, c'est une qualité qui se perd par les temps qui courent. Mais c'est pas leur faute, aux gens, c'est juste qu'on leur fait croire qu'ils doivent se vendre, et qu'ils sont perpétuellement en concurrence avec le reste de l'univers. « T'es team Grosminet ? Attends, mais t'imagines, d'un côté si il réussit à le manger le Titi, eh bien il n'y aurait plus aucune émission, et en plus les gamins seraient traumatisés à vie. […] Et puis bon, Titi est bien trop mignon pour mourir de la sorte. » Je hausse les épaules, une petite moue en biais sur les lèvres, bon d'accord je le concède, tout l'enjeu du truc réside à savoir si Grosminet va pouvoir finir par se le bouffer son Titi, et du c'est assez chaud d'imaginer un sequel à Titi et Grosminet sans Titi. Il se passerait quoi dans la suite ? On suit l'histoire de Titi au travers des intestins du matou ? Ou bien Grosminet, traumatisé, réalise sur le tard qu'en fait il keaffait Titi, et bim ! Pris de remord il devient végétarien et passe le reste de ses vies de chat dans la misère profonde ? Ou il devient un paria, ça peut se faire aussi. Toujours est-il que je suis Team Grosminet et ça changera pas. « Certes certes certes, mais n'empêche que Titi est toujours en train de narguer Grosminet et je ne trouve pas qu'il a une attitude de bon vainqueur. Tout le monde est tout le temps en train de rire aux dépends de Grosminet et sincèrement je trouve que c'est pas cool. Au contraire, on devrait valoriser un peu sa détermination ! Parce que chais pas mais si moi je me cassais autant la gueule en essayant de bouffer un canari, je finirais par, hum, capituler, mais pas lui, non, pas Grosminet, lui il continue, il baisse pas les bras, et ouais je le trouve plutôt brave. » je conclus, j'en ai presque les larmes aux yeux j'vous jure. Chaque fois que je vois un gosse ricaner parce que Grosminet se prend une taule, je l'ai mauvaise. « Bon par contre en ce qui concerne Tom et Jerry je suis Team Jerry. Mais c'est très très différent. » je précise, afin de bien montrer que mine de rien, je suis quand même impartiale, comme qui dirait, et je fais pas du favoritisme de chat ou je ne sais quoi. « Oh tu sais, j'ai juste été en tête des ventes pendant un mois et demi en Amérique, et en France... Et en Angleterre... Troisième au Japon... Cinquième en Allemagne... J'ai pas assez de doigts, hm. » Je lui aurais bien prêté les miens mais les surplus de chiffres ça a tendance à m'embrouiller l'esprit alors autant éviter qu'elle continue – j'arriverai pas suivre de toute façon. « Oh bah si c'est juste ça je sais pas si on peut te qualifier de vrai chanteuse alors. Mais saperlipopette, ça en fait des pays ! T'as fait des, hum, tournées un peu partout alors ? » J'suis clairement dépassé par tout ça, c'est que j'y connais pas grand-chose à tous ces trucs de chansonnette, j'ai jamais trop fais gaffe aux, hum, hit musicaux du moment et je suis globalement plutôt déphasé en ce qui concerne tout ce qui peut se passer sur cette planète, mais j'imagine que c'est pas plus mal que je sois venu ici, ça va me permettre de me mettre un peu à jour concernant les tendances actuelles. « C'est vrai que c'est, ça aussi, plutôt représentatif de ta tête ! Hm... De ta façon de penser, je voulais dire. » Je hoche doucement la tête, approuvant ces paroles profondes. « C'est très vrai. Que tu l'ais remarqué me conforte dans mon idée que tu es douée pour cerner les gens. » je renchéris, songeant qu'un tel pouvoir est crucial dans un jeu tel que eeeuh j'ai oublié son nom mais celui auquel on participe là présentement quoi. « Je suis sûre que ta fesse droite est toujours aussi canon, ne t'en fais pas. Et puis de nos jours, les femmes apprécient le côté féminin dans chaque homme, apparemment. J'ai lu ça l'autre jour dans un magazine people, à côté de la tête de Karl Lagarfeld. » Elle a mal prononcé le nom de Garfield mais, plein de tact, je me retiens de faire la réflexion – personne n'aime un monsieur-je-sais-tout. Terriblement fier de mes social skills et me félicitant de progresser niveau sociabilité et empathie et tout l'bordel, j'oublie momentanément de répondre puis me souviens soudainement que je suis en pleine conversation avec un autre être humain. « Oh ! Je saurais pas dire parce que je me matte pas très souvent les fesses. C’est-à-dire que je crois pas être assez souple du torse pour. Bon, certes, y'a les miroirs pour ça, mais je me fie pas trop aux miroirs. Comment savoir qu'ils te mentent pas ? Hum. En tout cas c'est bon à savoir, mais j'ai remarqué que la féminité était de plus en plus en vogue chez les hommes et, euh, c'est peut-être un peu déconcertant, mais, oui, il faut définitivement savoir vivre en phase avec son temps. » je déblatère, avec encore une fois cet air de philosophe/sociologue diantrement intelligent. « Pas vraiment non. Ça a l'air de t'étonner, j'ai une tête de shootée ? » Je penche un peu la tête sur le côté, pour mieux l'observer – je sais pas trop pourquoi mais quand mon oreille droite est plus proche du sol, ça accroît mes facultés d'observation, et je note plus de truc. « Hum, oui, un peu. Enfin, de façon positive, tu vois ? Mais c'est pas exactement ça que je voulais dire. C'est juste que c'est rare les gens qui fument pas. La majorité des gens sont des moutons un peu débiles qui aiment claquer du fric pour se bousiller la santé, pour peu que ça leur donne un style et une vague contenance. Comme moi quoi. » je clame faussement fièrement en tapant mon torse du poing, l'air gonflé d'importance. « Mais je suis impressionné du coup, genre vraiment. Tu dois avoir du caractère et tout. » Je hoche légèrement la tête avec une moue appréciative au visage. C'était pas n'importe qui, cette Brune la vedette tatouée.

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Franchement, quelle idée de faire parti de l'équipe de Grosminet. Ce chat était carrément flippant. La vieille avait décidément de drôles de gouts, enfin pas que je critique, mais tout de même. Je grimace un instant, du genre que je n'approuve pas du tout du tout cet avis. « Certes certes certes, mais n'empêche que Titi est toujours en train de narguer Grosminet et je ne trouve pas qu'il a une attitude de bon vainqueur. Tout le monde est tout le temps en train de rire aux dépends de Grosminet et sincèrement je trouve que c'est pas cool. Au contraire, on devrait valoriser un peu sa détermination ! Parce que chais pas mais si moi je me cassais autant la gueule en essayant de bouffer un canari, je finirais par, hum, capituler, mais pas lui, non, pas Grosminet, lui il continue, il baisse pas les bras, et ouais je le trouve plutôt brave. » qu'il continue tout en alimentait le débat. Grosminet était plutôt brave oui, ou clairement un imbécile « Si tu veux mon avis, c'est plutôt le genre à ne pas apprendre de ses erreurs, et dans ce cas, le genre de chat qui n'évolue pas. » parce qu'un chat ça dévolue, techniquement, autant pour la chasse que pour faire sa toilette. Du moins c'est ce qu'il me semblait. Oui, ça me semblait logique. Moi je n'avais qu'un poisson rouge, au moins, je n'avais pas à surveiller qui que ce soit, c'était certainement l'animal le plus sage du monde. « Bon par contre en ce qui concerne Tom et Jerry je suis Team Jerry. Mais c'est très très différent. » j'approuve d'un signe de tête, parce que bon, Jerry c'est quand même la souris la plus canon du monde, après Mickey. Petite, j'étais mariée à mon jouet Mickey, il suffisait d'appuyer sur un bouton pour qu'il se mette à danser et à chanter. Mais dans une crise de panique, mon frère, surnommé Atila à l'époque n'avait pu supporter sa vue et l'avait amputé d'un bras. Et d'une tête. Mais ça n'avait pas été le pire, non, ce n'est pas ça qui avait marqué mon traumatisme, c'était surtout le fait qu'il continue de chanter même une fois la tête coupée. J'avais crié. C'était tragique. Je ne m'en suis jamais vraiment remise. Du coup je me suis mise aux barbies. Parce que même si elles ne parlent pas, une fois la tête coupée, elles ont toujours l'air aussi connes, avec ce vieux sourire niais sur leurs lèvres. « Oh bah si c'est juste ça je sais pas si on peut te qualifier de vrai chanteuse alors. Mais saperlipopette, ça en fait des pays ! T'as fait des, hum, tournées un peu partout alors ? » j'approuve une nouvelle fois d'un geste affirmatif de tête « En Europe et en Amérique principalement, c'était plutôt génial. » un nouveau sourire s'esquisse sur mes lèvres. J'avais réellement passé de bons moments. Maintenant que je démarrais une carrière solo, j'allais devoir tout reprendre depuis le début, mais la création était toujours l'étape la plus intéressante d'un projet. « C'est très vrai. Que tu l'ais remarqué me conforte dans mon idée que tu es douée pour cerner les gens. Oh ! Je saurais pas dire parce que je me matte pas très souvent les fesses. C’est-à-dire que je crois pas être assez souple du torse pour. Bon, certes, y'a les miroirs pour ça, mais je me fie pas trop aux miroirs. Comment savoir qu'ils te mentent pas ? Hum. En tout cas c'est bon à savoir, mais j'ai remarqué que la féminité était de plus en plus en vogue chez les hommes et, euh, c'est peut-être un peu déconcertant, mais, oui, il faut définitivement savoir vivre en phase avec son temps. » un rire s'échappe de mes lèvres « Oui, enfin ne va pas non plus te travestir hein, la féminité à ses limites ! » parce que bon, je voulais bien croire qu'avec un minimum de féminité, un homme pouvait être plus qu'attirant, il ne fallait cependant pas oublier de rester masculin. Finalement il semble étonné d'apprendre que je ne fume pas. Moi ça m'amuse. Parce que je reçois cette question assez souvent. Certainement que mon passée de rockeuse doit attirer ce genre de remarques. « Hum, oui, un peu. Enfin, de façon positive, tu vois ? Mais c'est pas exactement ça que je voulais dire. C'est juste que c'est rare les gens qui fument pas. La majorité des gens sont des moutons un peu débiles qui aiment claquer du fric pour se bousiller la santé, pour peu que ça leur donne un style et une vague contenance. Comme moi quoi. » dit-il en tapant sur son torse, ce qui eut le don de me faire rire de nouveau « Mais je suis impressionné du coup, genre vraiment. Tu dois avoir du caractère et tout. » « Tu n'imagines même pas. Je suis une femme de pouvoir. » ou presque, en fait non, j'étais plutôt douce comme fille, et je crois que quotidiennement, ce n'était pas bien compliqué de le deviner.

« Si tu veux mon avis, c'est plutôt le genre à ne pas apprendre de ses erreurs, et dans ce cas, le genre de chat qui n'évolue pas. » Je hausse un sourcil, légèrement sceptique. Bien sûr qu'il évolue pas. C'est un chat, pas un pokémon, sacrebleu. C'est les nouvelles générations tout craché, ça. Faut que y'ait du changement sinon ils s'ennuient, et y'a rien de moi cool que de rester fidèle à d'anciennes valeurs. « Ralala, ça c'est typiquement une réplique de jeune. » je réplique, en parfait vieux con. « Grosminet il per-sé-vère, c'est quelque chose d'honorable. Bon, certes, ça, hum, ne porte pas royalement ses fruits, je te l'accorde. Mais qu'est-ce que tu aurais fait à sa place ? » Parce que c'est facile de critiquer mine de rien, mais c'est pas elle qui doit s'coltiner les croquettes Eukanuba à chaque repas. Puis les chats sont des prédateurs, ils ont besoin, genre vitalement, de, hum, prédater. C'est pas sa faute à Grosminet, il a juste des pulsions. « Mais je crois que ce débat est somme toute assez, euh, stérile. J'aurais toujours de la peine pour Grosminet et je ne crois pas que quoi que ce soit puisse changer ça. » je confesse avec, genre, un regard profond presque embué de larmes. On m'ôtera pas l'idée de la tête que Grosminet aurait bien besoin d'un sacré câlin, et qu'au fond c'est juste une victime, et que peut-être il n'a pas reçu assez d'amour de la part de sa maman chat, ou quelque chose comme ça, et que globalement, il mérite mieux, voilà. « En Europe et en Amérique principalement, c'était plutôt génial. » C'est qu'elle en avait vu du monde la p'tite. Ça me fascinait toujours un peu toutes ces stars qui, si jeunes, avaient déjà tracées un sacré chemin. J'avais jamais réussi à réellement comprendre le phénomène. Comment pouvait-on accomplir autant en si peu de temps ? « Ça doit faire bizarre, quand la tournée est terminée et que, hum, faut rentrer chez soi et tout, non ? Je me suis toujours dit que ça devait être, genre, intenable émotionnellement, pour les musiciens, de passer d'un rythme de malade où ils sont tous les soirs en contact avec le public, et en permanence entouré par leur groupe, leur staff, etc. à un appartement vide sans personne pour t'applaudir. Sérieux, ça fout pas un peu le seum ? » je demande, sincèrement curieux, et ptêtre que l'espace de trois-quatre secondes j'arrive à m'intéresser suffisamment à un truc pour être sérieux à genre quinze pourcents – un nouveau record personnel. « Oui, enfin ne va pas non plus te travestir hein, la féminité à ses limites ! » Je prends bonne note. « Tu vois, ça c'est un truc que j'avais besoin d'entendre. Enfin, j'ai dépassé cette phase. S'habiller comme une fille c'est marrant quand on est ado, mais on finit par s'en lasser. » je lâche, vague. Je me souvenais parfaitement d'un ami avec lequel on s'amusait tout le temps à se déguiser en nana. Bon, chez lui ça avait été en quelque sorte le signe précurseur d'une sexualité un peu trouble, mais à l'époque je le savais pas. Quant à moi j'étais juste curieux. « Tu n'imagines même pas. Je suis une femme de pouvoir. » Je hoche la tête en signe d'assentiment. « Ça ne m'étonne point du tout, je l'ai tout de suite vu. Tu, hum, dégages clairement quelque chose d'autoritaire et de puissant. Je ne serais pas étonné de te voir présidente un jour, ah mais complètement. » je déblatère, sans trop réfléchir – comme d'habitude. Je termine enfin ma clope et l'éteins dans le sable, puis reste quelques secondes un peu penaud avec le mégot en main, avant de le déposer précautionneusement sur ma serviette, afin de pas l'oublier quand je partirai – c'est que je ne voulais pas polluer et tout. « Tu crois qu'on peut se baigner, là-dedans ? » je demande, un brin sceptique, en désignant d'un geste de tête le bassin attenant. Il m'inspirait pas trop confiance, mais fort dire que l'eau ça avait jamais été trop mon élément.

« Ralala, ça c'est typiquement une réplique de jeune. » et là, Seth prit à mes yeux environ quarante ans de plus. RIP. « Grosminet il per-sé-vère, c'est quelque chose d'honorable. Bon, certes, ça, hum, ne porte pas royalement ses fruits, je te l'accorde. Mais qu'est-ce que tu aurais fait à sa place ? » pourtant pas le temps de répondre que le jeune homme décide d'y mettre fin, ce qui n'est de toute évidence pas plus mal, autant pour nous que pour les petites oreilles de nos téléspectateurs, qui ont d'ailleurs certainement déjà changé de chaine. « Mais je crois que ce débat est somme toute assez, euh, stérile. J'aurais toujours de la peine pour Grosminet et je ne crois pas que quoi que ce soit puisse changer ça. » eh bien moi, je dis que Grosminet n'est qu'un imbécile, et que Titi c'est la vie, voilà. Y'a rien d'autre à ajouter. Du coup je lui fais part des destinations de mes précédentes tournées. « Ça doit faire bizarre, quand la tournée est terminée et que, hum, faut rentrer chez soi et tout, non ? Je me suis toujours dit que ça devait être, genre, intenable émotionnellement, pour les musiciens, de passer d'un rythme de malade où ils sont tous les soirs en contact avec le public, et en permanence entouré par leur groupe, leur staff, etc. à un appartement vide sans personne pour t'applaudir. Sérieux, ça fout pas un peu le seum ? » j'hausse les épaules, pensive le temps de quelques secondes avant de reprendre la parole. « Pas vraiment non, même si rencontrer du monde, rencontrer ses fans, son public, voir tout l'amour et tout le soutient qu'ils te portent est super, rien ne vaut une bonne tasse de thé chaude dans son lit, devant sa télé. Ou un repas de famille avec ses parents. C'est une autre dimension, mais je crois qu'elle est essentielle pour le bon équilibre de chaque artiste. Et puis je suis quelqu'un de très "famille", j'ai grandi dans une maison où ce genre de liens étaient très importants, donc je ne tirerais un trais là dessus pour rien au monde. » je lui souris, plutôt heureuse de ma réponse. Bien sûr que j'en viens parfois à avoir le manque de la scène, et de vouloir y retourner, mais je sais que tout vient à point à qui sait attendre. « Tu vois, ça c'est un truc que j'avais besoin d'entendre. Enfin, j'ai dépassé cette phase. S'habiller comme une fille c'est marrant quand on est ado, mais on finit par s'en lasser. » je ne peux retenir le rire qui s'échappe alors de mes lèvres. Seth est quelqu'un d'assez imprévisible, qui semble aimer tester tout et n'importe quoi, débattre de la chose la plus insignifiante comme si sur celle ci reposait le poids de sa vie. Il était simplement fascinant. Et drôle. Oui, je m'amusais beaucoup en sa présence, chose qui ne m'était jusque là pas autant arriver qu'en cet instant. « Ça ne m'étonne point du tout, je l'ai tout de suite vu. Tu, hum, dégages clairement quelque chose d'autoritaire et de puissant. Je ne serais pas étonné de te voir présidente un jour, ah mais complètement. » je fronce les sourcils, sérieuse et ce malgré le sourire qui ne peut s'empêcher de tirailler mes lèvres. Je suis puissante. Enfin quelqu'un qui l'approuve. « Tu crois qu'on peut se baigner, là-dedans ? » dit-il en désignant le bassin. Mon sourire s'agrandit. Je ne comprenais jamais ces femmes qui restaient là, allongées sur la plage, ne voulant pas aller se baigner simplement pour ne pas mouiller leurs crinières. Autant rester cloitrer chez soi. Moi, j'avais besoin d'action. « Allez viens. » que je lui dis en me remettant sur mes pieds tout en commençant à me diriger vers le bassin. « J'suis sûre que vu ton age, je dois clairement courir plus vite que toi. » vu qu'apparemment, il avait plus de soixante dix ans. Pété Seth.

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