brune & oliver

La cuisine, ma résidence secondaire. Je pense que si je le pouvais, il a de fortes chances que je dormirais dans cette pièce. Non, sans blague, je ne suis pas tant accro que ça au réfectoire, surtout que malgré toutes ses installations, elle est loin de répondre à tous mes désirs. J’ai mes habitudes de cuistot, et la fonctionnalité de la cuisine que j’utilise, au travail, est faite en fonction de mes besoins, et surtout, d’efficacité. Chez moi, elle répond à mes goûts, mes désirs, mes fantaisies. Ici, elle n’est là que pour satisfaire l’appétit des candidats et répondre à leur besoin primaire qui est de se nourrir. N’empêche, j’aime bien traînasser ici, me mettre derrière les fourneaux et cuisiner pour tous les chanceux qui décideront de venir manger à cet heure-là. Je suis même gentil en laissant quelques portions supplémentaires au frigo, pour ceux ayant la flemme de se concocter un bon petit plat. Ça changera des surgelés – que je méprise au plus haut point. Ce midi, pas de fantaisie. Ni rien de casse-tête. J’ai seulement envie de me faire des pizzas maisons, de a à z. Grace à l’épicerie, j’ai pu me procurer tous les ingrédients inimaginables, de quoi combler mon appétit. Mes deux mains sont en train de pétrir la pâte quand je constate que j’ai de la visite. Une petite brunette qui porte bien son nom. « J’espère que vous avez faim, mademoiselle. » lui lançais-je en commençant à faire tourner ma pâte, puis lui donner sa forme caractéristique ronde. « Par contre, le service risque d’être un peu retardé, mon assistant ne s’est jamais présenté et je dois tout faire seul… » Ou une invitation détournée à venir me donner un coup de main...