/w Casey.

Casey, c'était le petit chou qui vivait dans le lit de Brune et en sortait une fois par semaine, le dimanche, pour le prime. Du moins, c'était l'impression que j'avais eu de lui, et hormis la photo trouvée dans mon iPad la première semaine, je pense que je n'ai jamais du voir son visage, en dehors de ces dits dimanches. Néanmoins, nous avions un rendez-vous d'organisé, si mes souvenirs sont bons. Oui, nous avions un rendez-vous d'organisé, car Casey me devait un déjeuner, pour "compensation" du traumatisme subi en voyant sa tête d'oeuf à la place de mon fond d'écran de vagues d'eau si serein et calme ... J'avoue que j'avais un peu exagéré ma surprise, sur ce coup là, mais quand je voyais ce que cela me rapportait (ie : un mets gratuit), je ne le regrettais en aucun cas. J'espérais simplement que le bonhomme savait bien manier les fourneaux, parce que je n'avais pas l'intention de clamser par intoxication alimentaire de sitôt. On était bien le samedi, aujourd'hui, hein ? Parfait. Non, parce que notre rendez-vous, en l'occurrence, c'était le Samedi, vers ... Midi, environ. Je me dirigeai donc vers la cuisine, où, indéniablement, bon nombre d'autres candidats se trouveraient également pour profiter de leur déjeuner. Mais ce n'était pas grave, parce que Casey, je le reconnaîtrais aisément ... Et d'après les photos postées sur son blog, il savait bien s'y prendre, avec ses fourneaux. Ah bah, j'suis con, en fait, j'ai dû le voir une ou deux fois, le matin, aussi ... Lorsque le miracle de me réveiller tôt se produisait.

- Hey ! Tu vas bien ? lui demandais-je alors.

J'aime bien faire la cuisine, ça m'apaise. Je ne pense pas au reste, juste à la recette et aux ingrédients. Je coupe, je mélange, je cuis. Mais je ne tente pas d'expériences surnaturelles, non je me contente de suivre les recettes sans sortir des sentiers battus. Aujourd'hui je dois cuisiner pour Cosmas. Tout le monde sait qui est Cosmas. Un peu l'inverse de moi. Tout le monde le connait, on se souvient rapidement de son visage, de sa carrure, de sa prestance. Je suis là moi, en permanence, avec eux mais personne ne se souvient de moi, je fais parti du décor, on ne me remarque pas vraiment. Je suis le type gentil qui prépare le petit-dej pour tout le monde le matin sans que personne ne s'en rende compte. Je pense qu'ils s'imaginent qu'il est déjà prêt que la production s'en charge mais ce n'est juste moi. Ça me dérange pas, je le fais avec plaisir. En tout cas je suis entrain de faire du nettoyage parce que ce n'est pas très propre par ici quand il arrive, Cosmas. - Hey ! Tu vas bien ? Je sursaute légèrement et me retourne. Je souris. « Salut. Oui. Toi ?   » Réponse monosyllabique parce que ma voix est encore un peu rauque, je n'ai pas adressé le moindre mot à qui que ce soit aujourd'hui. Je pose mon éponge et m'essuie les mains ainsi que le plan de travail. « Tu veux manger quoi ? Je sais faire à peu près tout, tu as qu'à me dire ce qui te fera plaisir.  » Parce qu'en général je n'aime pas trop me mouiller, je n'aime pas prendre l'initiative du choix du plat. C'est son plat, c'est lui qui choisi.

Casey était sympa, je crois. À part Sandro et Valeri, de toutes façons, tout le monde était sympa, c'était comme ça, je crois. Il allait bien avec Brune, par contre, à mes yeux. Ils étaient appréciables, tous deux, aussi, et ne ressemblaient pas au stéréotypes de l'homme et de la femme classique. J'arrive donc à la cuisine, et je crois que Casey est en train d'y faire la vaisselle. C'était adorable, l'air de rien. Digne d'un conte de fées, je crois, même. Autant dire que des gens comme lui, y'en avait pas assez, par ici ; c'était en tous les cas clair que moi, je ne me ruais pas pour les astiquer, ces assiettes et ces verres. Enfin bon, y'avait toujours les lave vaisselles, mais je supposais que pour une ou deux assiettes, le mettre en route ne valait vraiment pas la peine. Néanmoins, j'savais pas que c'était lui, celui qui nettoyait et rangeait. Un peu comme les femmes de ménage dans les hôtels : elles faisaient tout le travail, puis, disparaissaient de la circulation.

- Ça va bien, oui, merci.


Lui répondis-je alors, souriant. C'est alors qu'il me demande ce que je veux manger, et je devais l'air assez surpris. C'était en grande partie dû au fait que je n'avais aucune idée, moi, de ce qui me ferait plaisir. Peut être quelque chose de pas trop sophistiqué, non plus.

- Enfin, je suppose que ça dépend de ce que y'a dans le frigo.

Lui dis-je alors, en souriant. Finalement, je me mouille, et j'avance un choix, comme n'importe quel autre.

- Quelque chose avec du saumon ?

Ça devrait lui donner de la substance pour travailler.