nothing like you and i
STARRING ENOCH AND avalon

Je ne sais pas ce que j'ai ce soir, mais je n'arrive pas à dormir. Je change de position. Je me tourne et me retourne. Il n'y a rien à faire. Ce genre d'insomnie est quelque peu irritant et vous maintient éveillé alors que vous ne rêvez que d'une chose : dormir. Las, je cesse de bouger pour fixer le plafond. J'ignore quelle heure il est. Je ne préfère pas savoir. Avalon dort. J'hésite à la serrer contre moi. Peut-être que ça m'aiderait à m'endormir. Elle désire sans doute d'avoir un peu d'espace. Dans la pénombre, je scrute ses traits et caresse son visage endormi. Elle semble apaisée. Elle est belle. Mes doigts retirent une mèche de cheveux qui barre son visage. Ses cils sont longs et graciles. Le vert de ses yeux a cet effet apaisant sur ma personne. Je cesse de la toucher, de peur de la réveiller. C'est en bougonnant que je me lève enfin du lit. Je vais prendre l'air, courir. Finalement, j'opte pour la bibliothèque. Je m'habille en silence, je quitte le dortoir sur la pointe des pieds. Ce soir, c'est une belle nuit pour dormir la belle étoile. Non, un bon livre m'attend et un canapé confortable où je peux m'allonger en toute tranquillité sans qu'une personne puisse me déranger.  A cette heure-ci, je n'y croiserai aucun candidat. Je pénètre dans le sanctuaire du savoir. Je regarde les différents rayons à la recherche d'un livre en particulier. Mon regard tarde sur un exemplaire du Belle de Seigneur, d'Albert Cohen. Je le saisis et viens m'asseoir sur un des fauteuils de la pièce. J'ouvre le livre, puis commence à lire quelques pages. Le temps passe. Je n'ai toujours pas sommeil. Je poursuis ma lecture lorsqu'une silhouette fait son entrée. Elle s'avance vers moi. La lumière tamisée de la lampe vient éclairer le visage de l'inconnu. Je croise le regard émeraude de ma camarade. Je la dévisage un instant avant de froncer les sourcils et lui demander d'une voix douce : - Ava, qu'est-ce que tu fais ici ? Je prends sa main l'invitant à s'asseoir sur mes genoux. Je pose mon livre sur la petite table à ma droite et la couve du regard. J'ai du la réveiller, je m'en veux. Je caresse ses cheveux avec tendresse. - Tu ne dormais pas ? Elle est toujours en pyjama. Elle a du s'inquiéter. J'embrasse délicatement sa main pour la rassurer.

Ce soir je me suis endormie comme un bébé. Fatiguée, j'ai enfilé mon pyjama et mes yeux se sont fermés dès que ma tête eut trouvé l'oreiller. Je ne sais pas bien quelle heure il était, minuit ou sûrement un peu moins. Enoch n'était pas encore couché lui. J'avais le lit pour moi toute seule, même s'il me paraissait un peu vide pour le coup. Je m'endors alors sans avoir à chercher le sommeil, il vient à moi rapidement. Mes yeux s’entrouvrent légèrement quand j'entends du bruit autour de moi, un bruit léger qui suffit cependant à me tirer de mon sommeil. Je suis encore fatiguée, je n'arrive pas à les ouvrir complètement. Je voudrais me rendormir, mais j'ai envie de savoir quel était ce bruit. J'ouvre péniblement les yeux et je constate qu'Enoch n'est pas dans le lit. Sa place est encore chaude, c'est lui qui a dû partir. Je me demande pourquoi, j'espère qu'il va bien. Je commence à m'inquiéter. Maintenant qu'il est parti, je ne vais pas pouvoir le rattraper, encore moins dans le noir. Pourtant, je n'arrive pas à retrouver le sommeil, j'ai besoin de savoir. Je me lève difficilement et je prends la direction de la salle de vidéosurveillance. Je n'aime pas faire ça, je n'ai pas envie de le faire, mais je ne suis pas rassurée. Je le vois dans la bibliothèque. Il a l'air d'aller bien, mais je veux m'en assurer, et puis désormais je ne suis pas certaine de retrouver le sommeil. Je me dirige donc vers cette bibliothèque, j'entre et j'y trouve donc Enoch. Il me demande ce que je fais ici. Il m'appelle Ava, en réalité j'ai remarqué qu'il m'appelait comme cela désormais. Je préfère, je me sens plus proche de lui. Je lui souris légèrement, tandis qu'il prend ma main. Je m'assois sur ses genoux comme il m'y invite, je me sens bien là. Je m'apprête à lui répondre, quand il me demande si je ne dormais pas. « C'est juste que ... Je t'ai entendu te lever, et je me suis inquiétée. Je voulais savoir si tu allais bien. » Et je l'ai même suivi jusqu'ici, je baisse la tête, je crois que je rougis légèrement.

N'arrivant pas à dormir, j'ai décidé à la bibliothèque. Histoire de me changer les idées et de retrouver le sommeil surtout. J'arrive dans la pièce. C'est le silence total. Je choisis un livre de Cohen, je m'installe. Avachi sur un fauteuil confortable, j'entame la lecture de quelques pages. Je l'ai déjà lu ce roman, mais il y a fort longtemps. Tandis que Soledad déclare son amour pour sa bien-aimée, j'aperçois une silhouette familière s'approcher de moi. Je reconnais les traits délicats de Avalon. En la voyant, mon palpitant loupe un battement. J'ai du la réveiller, en plus. Elle vient vers moi. Ma main saisit la sienne pour qu'elle s'assoit sur mes genoux. Je l'appelle par son dimunitif qui est devenu très vite une habitude. C'est de l'ordre de l'affectueux, de l'intime. Je me sens plus proche d'elle de cette manière. Elle est là, lovée contre moi. Je viens entourer sa taille de mes bras pour la rapprocher d'avantage de moi, mes lèvres effleurant un peu sa nuque. Je mets ses cheveux sur le côté pour admirer le tracé de sa nuque. Elle m'a entendu me lever, elle s'est inquiétée. Elle voulait s'assurer de mon bien-être. Elle baisse sa tête cachant sa gêne. Un sourire béat s'épanouit sur mes lèvres. Je murmure contre son oreiile :- Je suis désolé de t'avoir réveillée. Je resserre mon entreinte, je tourne son visage vers le mien. Je caresse délicatement les contours de celui-ci, capturant chaque trait dans ma mémoire. Ses yeux verts me dévisagent. Je plante mon regard dans le regard avec intensité, puis mes prunelles s'attardent longuement sur la commissure de ses lèvres rosées. J'approche mon visage du sien, nos bouches s'effleurant légèrement. Je lui demande d'une voix douce : - Je peux ? Je n'attends pas sa réponse. Mes lèvres gûtent les siennes en un baiser voluptueux. Je prolonge de plus en plus ce baiser jusqu'à ce que je me rétire enfin, en affichant un sourire satisfait. Tout est en train de se faire naturellement. Je me délecte de cette proximité entre nous. On s'est rapproché. Je ne parviens toujours pas ce qui nous lie l'un à l'autre. Pour une fois, je n'appréhende rien. Je me laisse vivre tout simplement. Je peux me livre sans crainte. J'ai une confiance aveugle en elle. Je ne lui demande rien de plus que son affection.

J'aurais pu me rendormir, je n'avais pas la force de me lever, mais de savoir qu'Enoch avait quitté le lit à une heure si tardive m'avait inquiété. Je voulais m'assurer que tout allait bien, je ne serais pas tranquille tant que je ne m'en serai pas assurée. Un léger détour par la salle de vidéosurveillance et je le trouve sur un canapé dans la bibliothèque. Je m'avance doucement vers lui, m'asseyant sur ses genoux comme il m'y invite. Je lui dis simplement que je me suis inquiétée pour lui, que c'est pour cela que je suis ici. Je sens ses bras autour de ma taille, pour me rapprocher de lui. Je viens poser mes bras sur les siens. Je me sens bien, apaisée. Je n'ai plus envie de partir désormais. Il est désolé de m'avoir réveillé, je souris légèrement. « Ce n'est pas grave. » Nous n'avons rien à faire de toute manière, j'aurai tout le loisir de dormir demain. Je m'en moque. Je me sens mieux ici que dans le lit, seule. Je suis mieux avec lui. Il tourne ma tête vers la sienne, je plonge mon regard dans le sien. Je peux admirer ses yeux bleus, ils sont rassurants. Ses doigts caressent doucement mon visage, mes prunelles ne quittent pas les siennes. Je me sens en sécurité, mon cœur bat un peu plus vite. Son visage s'approche un peu plus du mien, ses lèvres près des miennes, je sens son souffle chaud contre ma peau. Il me demande s'il peut, m'embrasser j'imagine, je ne sais pas je ne voudrais pas m'avancer. Il n'attend pas ma réponse pour le faire, déposant ses lèvres contre les miennes. Je pose une main sur sa joue, répondant à son baiser avec envie. Le baiser se termine, j'observe le sourire qui a pris place sur ses lèvres. « Tu sais que normalement il faut attendre la réponse. » je lui dis dans un léger rire pour plaisanter. Je caresse doucement sa joue du bout de mes doigts. Je suis troublée par tout ce qui est en train de se passer, ça ne me déplaît pas pour autant. J'apprécie les moments que je partage avec lui, j'apprécie que nous soyons si proches. J'essaie de ne pas me poser trop de questions. A mon tour je viens déposer tendrement les lèvres contre les siennes. Je ne fais pas durer le baiser, je replonge mes yeux dans les siens. « Je peux ... Je peux te poser une question à propos de cette femme que tu as aimé ? » je lui demande timidement. La semaine passée, il m'avait déjà parlé de son père je n'avais pas osé lui demander, et puis tout s'était enchaîné très vite. Je ne sais pas si c'est le bon moment, je ne veux pas tout gâcher, mais je profite de ce moment d'intimité pour lui demander. Il a le droit de me dire non. Je continue de caresser sa joue délicatement, si ma question le dérange il peut me dire non.

On manque cruellement d'intimité par ici. On est dans une télé-réalité, je sais. Les caméras nous observent à longueur de journée. Avec le temps, on s'y fait mais on trouve ça fatiguant à la longue. Je dois faire attention à ce que je fais, à ce que je dis. C'est épuisant et importun. La discrétion est de mise surtout lorsque deux personnes se rapprochent, au risque d'exposer leur relation aux yeux de tous. Les autres candidats sont au courant de ce qui se passe entre Avalon et moi. Je n'ai pas été gêné plus que ça.  Mais je reste sur mes gardes. J'évite de trop montrer mon affection pour ma partenaire. Je préserve une certaine décence et contenance par pudeur. Je n'ai pas envie que ça ne s'ébruite trop. Je lui prodigue des caresses en toute discrétion. Je l'embrasse quand j'en ai envie avec parcimonie toujours. Je prends notre idylle naissante au sérieux. Je lui veux prouver que je suis un homme sur qui elle peut compter. Je veux la rassurer sur mes intentions, en espérant que ça soit réciproque. Je ne doute pas de sa sincérité. Je la sais avenante et affectueuse. Elle est ce que j'ai des plus précieux ici. Elle est assise là, sur mes genoux. Je la serre doucement contre moi, resserrant mon étreinte lorsque ses bras viennent se poser sur les miens. Je la vois me dévisager de son regard émeraude. Mes doigts glissent sur sa peau. J'oublie tout et savoure cet instant en sa présence. Je me détends et profite pour l'embrasser à la sauvette avant qu'elle ne réponde à ma requête. Elle répond à mon baiser ardent avec la même intensité. J'en ai le cœur qui palpite à toute rompe.  On rompt le baiser. Elle me dit que normalement il faut attendre la réponse. Je rétorque joignant mon rire léger au sien : - Je n'ai pas pu m'en empêcher. Je ne suis même pas désolé. J'affiche un sourire avant qu'elle scelle nos lèvres à nouveau. Le baiser est plus tendre, cette fois. J'espère que cela va être toujours ainsi. Je ne veux rien gâcher entre nous. De jour en jour, je la vois différemment. Cela se précise dans mon esprit. Je ne doute plus. C'est elle que je veux et personne d'autre. On a décidé ensemble qu'on devait prendre notre temps. J'attendrai le temps qu'il faut. Rien ne presse, de toute manière. Mon regard bleuté se perds dans le vert de ses yeux. Elle aborde un sujet délicat. La dernière fois, je lui ai révélé que j'ai aimé une femme autrefois. Elle veut me poser une question sur elle. Je baisse les yeux un instant. Elle me caresse délicatement la joue. Je grimace un peu avant de reposer mon regard sur Avalon. Je lui demande d'une voix calme : - Que veux-tu savoir ? Ces mots sont sortis de ma bouche comme une forme de délivrance. Il est temps de tourner définitivement la page sur une histoire révolue de mon passé. Je regarde droit devant moi, la tête haute. Mon avenir, il est sous me yeux. C'est Ava. Cela fait longtemps que je ne me suis pas projeté. C'est soulageant de savoir qu'il y aura un lendemain et que je réveillerai dans ses bras, jour après jour. Je ne veux rien lui cacher de mon passé. Elle en connaît déjà une partie.

Je me sens mieux ici, contre lui. Je ne regrette pas d'avoir écourté ma nuit. Je ne regrette jamais de passer du temps avec lui. Et puis c'est différent maintenant entre lui et moi. Différent mais en mieux. Aucun de nous n'est gêné par ce qui est en train de se passer, je crois qu'on prend les choses telles qu'elles viennent. C'est ce que je fais en tout cas. Je suis très attachée à lui, j'aime ses étreintes, ses caresses, ses baisers, je n'ai pas envie de retourner en arrière. Je réponds au baiser qu'il me donne, j'en ai envie, même s'il n'a pas attendu ma réponse. Je m'en moque, il me dit qu'il n'a pas pu s'en empêcher ce qui me fait sourire. « Tu es pardonné. » je lui réponds sur le même ton. Je crois que cela fait longtemps que je n'ai pas été aussi spontanée avec quelqu'un. Tout ce qui est en train de se passer ne m'effraie pas. Avec n'importe qui d'autre, j'aurais eu peur, peur de souffrir. Je lui fais confiance, je n'ai pas envie de gâcher ce qu'il y a entre nous, j'ai envie de voir où tout cela va nous mener. Je ne sais pas ce qui nous lie, ce qu'on est exactement lui et moi. On s'est mis d'accord pour prendre notre temps. Je crois que c'est nécessaire, ce qu'il y a de mieux à faire. Je n'ai pas envie que l'on se précipite, même si quelque part je sais que c'est avec lui que j'ai envie d'être. Je n'ai pas envie que cela soit trop rapide, que la situation nous échappe. Et puis il y a encore des questions que j'aimerais lui poser. Des questions qui restent sans réponse dans ma tête. Je lui demande si je peux lui poser une question à propos de la femme qu'il a aimé. D'elle je ne connais que son prénom. Je caresse sa joue avec tendresse, attendant sa réponse. Je ne me vexerai pas s'il me dit non. Il me demande ce que je veux savoir. « Il s'est passé quoi entre vous, pourquoi ... pourquoi ça s'est terminé ? Elle a l'air de t'avoir tellement fait souffrir. » C'est ce que j'avais ressenti quand il m'en avait parlé. Je n'ai pas envie qu'il se sente mal après avoir répondu à sa question, je continue de caresser sa joue, et mes lèvres viennent se poser sur l'autre joue délicatement. J'essaie de le mettre en confiance, je voudrais simplement savoir, essayer de comprendre. Mais s'il n'a pas envie de parler de ça, je le comprendrai aussi.

Tout se passait bien jusque là. On s'embrassait, on se faisait des caresses en tout innocence. C'était parfait. Un moment intime que j'aimais partager avec elle. Elle aborde alors un sujet épineux. Elle veut que je lui parle de la femme que j'ai aimé. Je lui ai révélé son nom. Rien que de me prononcer son nom me met dans l'inconfort. Son prénom sonne un lointain écho du passé. La douleur est moins profonde, mais difficile à déloger. J'ai le coeur qui se déchire en repensant à cette histoire. De l'eau a coulé sous le pont depuis. J'en garde un souvenir amer. Pour Avalon, je suis prêt à dévoiler une partie de mon passé. Quitte à souffrir un peu dans le processus. Je ne veux rien lui cacher. De toute façon, ce sujet allait revenir sur le tapis. Je ne veux pas qu'elle l'apprenne d'un autre. Je soupire, je respire, je me lance.  Je ne sais par où commencer. Le début, peut-être. Ma main vient caresser la sienne. Je pose ma tête proche de son cou. Je fuis son regard, sur le coup de l'émotion. Je grimace, puis murmure : - Reese a été mon seule amie après la mort de ma mère. Un ancien béguin d'adolescent. Ça n'a jamais été réciproque jusqu'à que je la vois quelques années plus tard. Cela a été le coup de foudre immédiat. Je me souviens encore de cette robe rouge qu'elle portait ce jour-là, qui signait ma perte l'instant d'après. Une passion est née entre elle et moi. Mon regard s'assombrit peu à peu. Je lève les yeux vers elle. J'ai la gorge serrée, le coeur qui palpite. - On a eu aventure qui a duré près deux ans. Elle était ... Mariée.  Je ne suis pas fier de ce que je fais. Aujourd'hui, je m'en mords encore les doigts. J'ai commis le pire des péché. Celui de l'adultère. J'en ai payé le prix dans une certaine manière puisque je me suis détourné du droit chemin.  - Naïvement, je pensais qu'elle allait quitter son mari pour moi. Mais je me suis trompée. Elle est partie comme ça. Envolée. En brisant mon cœur au passage. Elle m'a quitté du jour au lendemain sans prévenir. Son départ m'a complètement anéanti. J'ai tout perdu, j'ai tout sacrifié pour elle.  Ce n'est pas une période de ma vie que j'aime raconter. Cela a été une erreur. Une erreur que je paie encore chaque jour. Je lui ai envoyé des lettres, mais elle ne m'a jamais répondu. J'ai perdu tout espoir de la récupérer un jour. Il fut un temps où je l'ai haïe jusqu'à l’écœurement. Elle était morte à mes yeux. Je lâche ensuite : - J'ai mis du temps à m'en remettre. Je me suis renfermé de plus en plus, me coupant volontairement du monde. Nuit et jours, je n'ai jamais cessé de penser à elle. Un matin, je n'ai ressenti que du vide que j'ai tenté de combler par le travail. J'ai finis par l'oublier et fermer mon coeur aux autres femmes. J'ai souffert, oui. Je n'ai pas envie de revivre ça. Je plante mon regard dans le sien pour y chercher du réconfort. Je veux qu'elle me serre dans ses bras. Je caresse son visage en douceur. - Tu veux toujours de moi après tout ce que je t'ai dit ? Mes yeux sont un peu humides. C'est la fatigue sans doute. Mes doigts vient s'entremêler dans les cheveux de la belle. Ce silence est insoutenable.

J'ai peur d'avoir gâché ce moment, j'aurais peut-être du garder ma question pour moi. La garder pour plus tard. Simplement je me sens toujours épiée. Là tout le monde dort, je suis certaine que ce moment n'appartient qu'à nous, enfin jusqu'à ce que les images soient diffusées. J'ai envie, j'ai besoin de savoir ce qui a bien pu se passer entre Enoch et cette femme, dont je ne connais que le prénom : Reese. De ce que j'en sais, elle lui a brisé le cœur, c'est tout de cette histoire je ne connais rien de plus. Pourtant je n'ai pas envie de raviver en lui des souvenirs trop douloureux. Il n'est pas obligé de m'en parler, de faire cet effort là pour moi. Je le comprendrai. Il a du mal à se lancer, je le vois. Il caresse ma main, je viens la serrer dans la mienne. Je suis là, il peut me faire confiance. Je l'écoute me parler d'elle, qu'elle a été la seule amie après la mort de sa mère, qu'il l'a revu des années après et que c'est à partir de ce moment là que le béguin a été réciproque. Ça commence plutôt bien, mais je sais d'avance que ça va mal se terminer. Je le sais et je peux le voir dans ses yeux. J'ancre mon regard au sien, cette fois-ci c'est moi qui caresse doucement sa main avec mon pouce. Il me raconte que tout cette histoire a duré deux ans. Il ajoute aussi qu'elle était ... mariée. Je dois avouer que je ne l'avais pas vu venir, ça m'étonne de lui. J'essaie de ne rien laisser paraître, je ne veux pas le juger, je sais que c'est un homme bien et qu'il devait avoir ses raisons. Il n'est pas le plus à blâmer dans cette histoire. Je crois que je commence par comprendre comment tout a pu se terminer. Elle n'a pas quitté son mari et du jour au lendemain elle est partie. Je peux voir qu'il en a énormément souffert, je ressens sa peine. Il ajoute qu'il a mis du temps à s'en remettre. Je le comprends, je le vois dans ses yeux. « Et ça fait combien de temps ? Tu penses toujours à elle ? » Et je ne dis pas ça égoïstement, je veux simplement savoir si cette histoire le fait toujours souffrir. J'aurais voulu pouvoir atténuer la souffrance qu'il a connu. Je caresse une nouvelle fois sa joue avec tendresse. Je sens son regard se poser sur le mien. Il a besoin de réconfort, je peux le lire assez facilement. Je sens ses doigts caresser mon visage. Sa prochaine question me fait légèrement sourire. Je n'ai pas envie de tout oublier, de l'oublier parce qu'il vient de m'avouer avoir eu une relation avec une femme mariée. Je ne suis pas comme ça. « Bien sûr, ça ne change pas la vision que j'ai de toi. » Et je dis ça sincèrement. Je dépose un baiser sur sa tempe, et je viens tendrement l'enlacer. Une de mes mains vient se nicher dans ses cheveux, et l'autre se glisse sous son t-shirt dans son dos que je caresse délicatement. Je le serre contre moi, je voudrais qu'il ne plus à tout cela. Je ne sais pas s'il y pense toujours, je n'espère pas.

J'ai eu le cœur brisé. Une rupture qui m'a beaucoup affectée. Cela n'a pas été facile de l'oublier. Je l'ai maudit plus d'une fois. J'aurai voulu qu'elle ne soit jamais rentrée dans ma vie. J'ai sacrifié tout ce que j'avais pour qu'on soit ensemble. J'attendais qu'elle fasse de même. Mais ce n'est jamais arrivé. J'ai espéré, je l'ai attendu. Elle n'est jamais revenue. Je l'ai vécue comme une trahison. Elle a ébranlé toutes mes convictions. D'une certaine manière, je l'ai mérité cette punition. J'ai commis un adultère. J'ai été tout aussi fautif qu'elle dans cette histoire. A l'époque, on n'était pas conscient des conséquence. Maintenant, on vit des vies séparées. Je n'ai pas cherché à la revoir. Voyant qu'elle ne répondait pas mes lettres, j'ai abandonné l'idée de la récupérer un jour. Avec le temps, j'ai compris que je la mettais dans cette situation délicate. Que je lui demandais trop. J'aurai voulu qu'on s'explique pour que je tourne enfin la page sur cette histoire. Bien sûre, je suis remontée contre elle. Aujourd'hui, encore plus. Alors que je ne pensais plus jamais recevoir de ses nouvelles, elle m'a envoyé une lettre il y a quelques mois de cela. Dans cette lettre, j'apprends que de cette union est né un enfant. Ma fille. Cela a été un choc dont je ne m'en remets toujours pas. Elle a élevé cet enfant avec un autre et je ne l'ai jamais su jusqu'à ce que je reçois cette lettre. Je lui en veux terriblement. Cet enfant ignore tout de mon existence. Je ne veux pas qu'elle l'apprenne. Dans ma tête, c'est encore confus. Mais je sais que je n'aurai jamais le droit de la voir. Je n'en ai pas envie pour l'instant. Je n'ai aucun droit sur elle. Je ne veux aucune querelle. Avalon poursuit son petit interrogatoire en me demandant depuis combien temps s'est écoulé depuis cette rupture. - Cela va faire cinq ans. Oui et non. Tout dépend des jours, mais je suis passé à autre chose, tu sais.  Je n'y pense plus depuis un certain temps. C'est de l'histoire ancienne désormais. Je pense que je suis prêt pour une nouvelle étape dans ma vie. J'ai fini par le deuil de notre relation. C'est mieux ainsi. Dois-je dire à Avalon que j'ai un enfant ? J'ai peur que ça soit trop d'un coup. Je lui en parlerai un autre jour. On a tout le temps pour ça. Tout ce que je désire pour le moment, c'est qu'elle me prenne dans mes bras. Qu'elle me rassure. Veut-elle toujours de moi après cela ? Elle me répond que oui avec ce sourire que j'aime tant. Elle me serre dans ses bras, une de ses mains s'égarant dans mes cheveux et l'autre glissant sur mon dos. Je soupire de plaisir. Je resserre mon étreinte, me blottissant contre elle comme jamais. Ma main vient caresser le bas de son dos. Je viens embrasser délicatement son cou. Je lève les yeux et emprisonne son doux visage de ses mains. Elle me rends heureux. Je pose mon front contre le sien. - Je me sens bien avec toi. Tout paraît si simple avec toi. On dirait presque un rêve. Je ris légèrement. Mes sentiments se développent de plus en plus. Au fur et à mesure qu'on passe du temps ensemble. J'ai envie qu'elle soit rien qu'à moi. Qu'on préserve à tout prix cette intimité. J'embrasse tendrement son nez. Je ne pense plus à Reese. A aucune autre femme. Il n'y a qu'elle.  

Je peux facilement lire dans ses yeux à quel point il a souffert, à quel point elle l'a fait souffrir. Je ne comprends pas comment elle a pu lui faire une chose pareille, comment elle a pu le laisser partir. Cette histoire n'était pas morale, bien entendu, mais j'imagine que l'amour ne se contrôle pas. Il n'a sans doute pas choisi de s'éprendre d'elle. Je ne m'attendais pas à une telle révélation, surtout venant de lui, mais ça ne change rien, je parviens à comprendre tout cela. Je n'aime pas voir la souffrance dans ses yeux, je regrette un peu de lui avoir posé cette question. J'ai peur d'avoir fait remonter des souvenirs trop douloureux, mais il fait l'effort, l'effort de tout m'expliquer. Je lui pose une autre question, la dernière sur ce sujet. Je crois en avoir déjà assez fait. Je veux savoir s'il pense encore à elle, si cette histoire est plus ou moins récente. Il me répond que cela fait cinq ans. Cinq ans c'est long quand on ne parvient pas à passer à autre chose, je crois que je peux pas imaginer à quel point il a souffert. Il me dit qu'il est passé à autre chose. « Tant mieux, je n'ai pas envie que tu souffres. » Et je le pense vraiment, je ne veux pas le voir souffrir, j'ai envie qu'il soit heureux. Elle ne le méritait pas si elle est partie du jour au lendemain sans plus donner de nouvelles. Je sens en tout cas qu'il a besoin de réconfort, j'ai envie de lui en donner, je ne veux pas qu'il reste dans cet état. Il est évident que je veux toujours de lui après tout ce qu'il vient de me dire, ça ne change rien. Rien du tout, je ne suis pas comme ça. Je le serre dans mes bras, tout contre moi. Je sens qu'il resserre encore plus son étreinte, sa main caresse le bas de mon dos, je frissonne légèrement. Je continue de le serrer contre moi, je caresse délicatement son dos, ses cheveux, je veux le détendre. Il encadre mon visage de ses mains et colle son front au mien. Je ferme les yeux. Il me dit qu'il se sent bien avec moi, que c'est presque un rêve. Je joins doucement mon rire au sien, parce que je suis touchée. Je n'ai pas l'habitude que l'on me dise ce genres de choses, je me retrouve dans ces paroles, je pourrais lui dire la même chose. Je ne dis rien pendant un temps, je n'ose pas parler. Je n'ose pas montrer ce qu'il y a à l’intérieur de moi, ce que je ressens. « Je ... Je me sens bien avec toi aussi tu sais. En réalité je me suis rarement sentie aussi bien avec quelqu'un. » Voire jamais. Je crois que je rougis. Je le serre toujours contre moi, je viens déposer tendrement mes lèvres contre les siennes. Je me détache quelques secondes, et une nouvelle fois je viens sceller nos lèvres, j'approfondis un peu plus le baiser cette fois-ci, avec envie. Je crois que j'ai le droit de faire ça, j'en ai envie. Et une nouvelle fois je me détache, je rougis encore un peu plus. Je n'ai pas l'habitude, je souris légèrement.