Je m’ennuie. Mais alors royalement. J’en ai marre de lire. La flemme d’aller à la plage, et de toute façon, toute seule, je n’ai pas envie. Vraiment je ne sais pas quoi faire en cet instant présent. Chacun est occupé à je ne sais quoi. Peut être à se faire chier aussi dans son coin allez savoir. Je suis soudain prise d’une envie d’embêter Valeri. Oui ça me prend souvent comme ça. Petit problème, où se trouve-t-il ? Je me rends à la régie, afin de repérer ma cible. En espérant qu’il ne soit pas dans un angle mort. Il me faut bien deux minutes avant de le trouver sur un des écrans. Faut dire qu’il y a tellement d’écrans, et d’endroits possibles que forcément… Mais c’est bon, cible verrouillée, il est présentement dans la salle informatique. Je quitte donc la salle de surveillance, pour me rendre à la rencontre du jeune homme. Mais lorsque j’entre dans la pièce, je fais semblant d’être surprise par sa présence. « Valeri ! Tu…tu es là…je pensais ne trouver personne. » Non seulement je feins la surprise, mais en plus j’ai pris une petite mine, dans le genre triste. La fille qui venait s’isoler limite pour pleurer. Et qui se retrouve gênée de tomber sur la présence d’un candidat. Actor Studio. Mes talents d’actrice ne sont plus à prouver, ma famille vous le dira. Je m’installe sur l’un des canapés. Je laisse passer un silence avant de reprendre la parole d’une petite voix. « Dis…Tu me rendrais un service ? » Je lui fais mes petits yeux de chat potté, impossible de résister. « Tu…tu me prendrais dans tes bras ? » Oui cela me prend souvent comme ça. J’ai envie d’un câlin, et de Valeri. Et j’use de petits stratagèmes pour l’avoir… Quand je vous dis que je m’ennuyais.

Valeri avait trouvé refuge dans cette pièce. Sûrement afin de trouver un peu de distraction. Il ne savait pas vraiment, il faut dire que les amusements se faisaient de plus en plus rares au sein de ce nid. Tout comme sa population, d’ailleurs. Il devait donc survivre avec sa solitude, en tant que compagnie. Il se trouvait nez à nez avec l’écran noir de cet ordinateur. Il faut dire que la nouvelle technologie et lui faisaient deux… ou peut-être trois, ou vingt. Il ne saurait compter le degré de séparation entre l’ordinateur ci-gît et lui-même. Il tenta vainement de consulter son blog. Il ne s’y passait pas grand-chose dessus, il doit avouer. Si pour certains, leur blog ressemblait à un journal public… pour Valeri, c’était encore un élément qu’il ne savait pas encore très bien dompter. Il poussa un soupir, alors qu’il pianota brièvement sur le clavier de l’ordinateur. Son regard se tourna lorsqu’une jeune femme fit son apparition. Une apparition très remarquée même. Il fronça légèrement les sourcils, avant de la saluer d’un bref signe de tête. Elle disait penser n’y trouver personne. Ah ? Oh, elle pouvait juger qu’il n’était « personne ». Après tout, il ne faisait pas des personnalités dont on parlait le plus au sein de ce nid. Il était personne. Sur cette brève réflexion, son attention se reporta sur l’écran sombre qui s’offrait à lui. Un jour, il réussira à dompter la machine. Il faut dire qu’il n’avait jamais été friand de tout ça. Chez-lui, il n’avait pas d’ordinateur, et le seul téléphone portable qu’il avait était un mobile qui avait traversé les années et les chocs. Un bref silence s’installa, tant dit que Sun-Hi reprit la parole. Lui rendre un service ? Il se retourna, une nouvelle fois, en direction de la jeune femme. « Euh… oui ? ». Enfin, ça dépendait du service en question. Il n’eut pas besoin de lui poser la question, puisque la jeune femme répondit à son interrogation mise sous silence. La prendre dans ses bras. S’il pouvait la prendre dans ses bras ? Il arqua un sourcil, avant de se pincer les lèvres. Elle était… étrange sa requête quand même. Enfin, disons qu’elle était inattendue. Il ne s’y attendait pas. Enfin qui voudrait une étreinte de sa part ? Il baissa le regard quelques instants, avant de quitter sa place. Il fit quelques pas en direction de l’asiatique qui s’était installée, un peu plus tôt, dans le canapé. « Euh… tu es certaine de ce que tu veux ? » lui demanda-t-il, un brin hésitant. Il faut dire que sa requête était quelque peu déconcertante pour le jeune homme. Il finit par s’asseoir à ses côtés et vint donc la prendre dans ses bras. Il la serra délicatement entre ses longs et fins bras. « Rassure-moi… tu ne me demanderas que ça comme service, hein ? » lui demanda-t-il, en ricanant quelque peu.  

Valeri accepte de me rendre un service, même s’il ne semble pas bien sur de lui. Il doit surement avoir peur de la requête. Pour sur, il ne s’attendait probablement pas à ce que je lui demande un câlin. Il faut le dire, c’est quand même une demande incongrue. Il doit me prendre pour une folle de lui demander ça comme ça. Mais je m’en fiche, je le veux mon câlin, et de sa part. C’est comme ça. Je le vois se lever, pour se rapprocher de moi. Bien bien. Cela veut dire qu’il est plutôt enclin à céder à mes exigences. Euh…tu es certaine de ce que tu veux ? Oh il ne va pas y échapper. « Sure et certaine. S’il te plait. » Limite si ce n’est pas une question de vie ou de mort. Il finit par s’installer à mes côtés. Et…et…me serre dans ses bras ! Quel pouvoir de persuasion quand même j’ai. Il ne peut pas le voir, mais j’ai le sourire jusqu’aux oreilles. Rassure-moi…tu ne me demanderas que ça comme service hein ? » Le pauvre chéri il serait presque inquiet. « Non t’inquiètes ça ira…Pour l’instant » Je finis par me détacher de lui, j’ai gardé mon sourire. Ce qui contraste fortement avec ma tête tristounette de tout à l’heure. Vous z’avez vu comment en un rien de temps il m’a remonté le moral, hm. « Quoi que t’sais, ma joue gauche est toujours jalouse de ne pas avoir reçu de bisou » Elle l’attends toujours son bisou. « Alors t’as vu, ce n’est pas si terrible que ça un câlin ! Je suis sure que t’as même apprécié. » Un peu de chaleur humaine ça ne fait jamais de mal.

Il ne comprenait pas pourquoi elle lui faisait une telle requête. Pourquoi lui demandait-elle de la prendre dans ses bras ? Pourquoi ? Valeri n’était pourtant pas le garçon le plus attachant et le plus démonstratif en matière d’affection. Elle trouverait une satisfaction plus grande auprès des autres personnes au sein de ce nid, c’est certain. Alors qu’elle lui disait qu’elle en était sûre et certaine, Valeri se résigna donc de se lever et vint la prendre dans ses bras, délicatement. Il n’allait pas non plus l’étouffer pour se débarrasser de cette tâche. Il espérait qu’elle ne lui demanderait que ça comme service. Après tout, il ne savait pas ce que l’asiatique pourrait lui demander un peu plus tard. Il n’y avait rien qui avait prédit qu’elle lui quémanderait une étreinte. Rien du tout. C’était même la première fois qu’on lui faisait cette requête. Il lui demanda alors si elle n’avait pas d’autres idées en tête. Il pouvait bien se renseigner après tout… Il ne devait pas s’inquiéter, c’était tout du moins ce que la jeune femme lui confia. Ce sera donc tout… enfin pour le moment. Pour l’instant. Ah ? Elle avait certainement d’autres requêtes en tête. Elle ne perdit pas de temps pour lui rappeler le baiser qu’il lui devait. En effet, la semaine passée, il lui avait adonné un candide baiser sur l’une de ses joues. Un baiser qui n’était en rien bien méchant. Sa joue gauche était donc toujours jalouse, ne manqua-t-elle pas de lui faire remarquer. Un léger rictus amusé se dessina sur les lèvres du jeune biélorusse. Elle n’avait donc pas oublié. Il faut dire que Sun-Hi était loin d’être une écervelée. Valeri se recula légèrement, afin de pouvoir venir déposer ses lèvres sur la joue en question de la jeune femme. « Bon, je crois que maintenant, elle ne va plus être jalouse… » souffla-t-il, un brin rieur. Oui, cette chère demoiselle Joue ne sera plus jalouse de sa jumelle, à présent. Sun-Hi commenta par la suite cette étreinte. Ce n’était pas si mal, parait-il. Enfin c’était ce qu’elle partagea. Valeri haussa très vaguement les épaules. Parait-il qu’il ait même apprécié ? Un petit sourire teinté d’amusement se fraya un chemin sur ses lèvres. Ah ? « Je pourrais dire la même chose pour toi… mais je ne suis pas très doué en matière d’étreintes. » lui fit-il remarquer, alors.

Oui j’ai des requêtes bizarres, mais que voulez vous, l’ennuie vous pousse à faire des choses… Puis je n’y peux rien si je suis en manque d’affection, c’est comme ça. A la télévision, ils parlent toujours de manger 5 fruits et légumes par jour. Et bien moi il me faut 5 câlins et bisous par jour, voilà. Bon j’exagère peut être un peu, mais un c’est déjà pas mal. Et pourquoi pas de Valeri. Je suis sure que dans le fond il en rêvait d’un câlin, sans jamais oser le faire, voila tout. Mais après cette étreinte, je parle d’autre chose. Mon baiser. Ma joue se sent toujours jalouse. Délaissée, abandonnée à son triste sort, la pauvre. Un peu de compassion. C’est ainsi que le biélorusse déposa un baiser sur ma joue. Ouuuui. « Non elle est plus que comblée maintenant. Tu as fais son bonheur pour la journée. » Elle est toute contente maintenant. Puis elle va pouvoir faire la paix avec sa jumelle, enfin. Parce qu’il y en avait marre de ses crises de jalousie. En attendant, je suis sure que Valeri a apprécié de petit échange. « Je pourrais dire la même chose pour toi… mais je ne suis pas très doué en matière d’étreintes. » Je tourne la tête de gauche à droite. « N’importe quoi. Pas besoin d’un bac+10 pour être doué en câlins. Tu t’y prends très bien. Alors évidemment que j’ai apprécié. Tu devrais faire ça plus souvent. » C’est pour son bien que je dis ça oui oui. « Bon tu faisais quoi avant que je ne t’interrompe ? Tu mettais à jour ton blog ? » Vu qu’il était sur son Ipad.