C'est peut-être ma dernière semaine dans le nid d'amour donc j'en profite autant que je peux pour visiter une dernière fois quelques lieux phares de la propriété, toujours sous cette chaleur quasi étouffante voire brûlante. Le soleil tape fort. Je décide de m'abriter sous l'arbre centenaire pour libre un livre et pour faire une sieste par la même occasion. Je sens une légère brise caresser mon visage. Je m'endors paisiblement dans l'herbe, me délectant de ce moment de répit fort agréable. Dans mon sommeil, je suis assailli de pensées fugaces à propos de la sortie. Je pensais à la première chose que je ferai à l'extérieur, je pensais aux journées sans caméra qui nous scrute à longueur de journée, je pensais aux prochaines nuits que je passerai dans les bras de Avalon. Et tout cela, ne sont que pensées agréables. J'ouvre les yeux. C'est presque le soir. Le soleil est lentement en train de se coucher. Je me lève, me dépoussiérant un peu. Je me mets en route. Je passe non du jardin botanique. J'y pénètre et flâne parmi les palmiers et autres arbres exotiques. J'arrive près du pont. Il y a déjà quelqu'un dessus. Je m'approche doucement vers cette silhouette familière. C'est Ismène. Je lui souris et dit : - Coucou toi. Je caresse doucement ses cheveux en guise de salutation. Je ne l'ai pas vu ces derniers temps. Elle traînait beaucoup Sully. C'est peut-être pour ça. D'ailleurs, ce dernier n'est plus là. J'aperçois une larme sur sa joue. Je fronce légèrement les sourcils - Tu pleures ?, murmurai-je d'une voix mêlée de douceur et d'inquiétude. Je sais que ce n'est pas facile pour elle en ce moment. Sully doit sûrement beaucoup lui manquer. Il me manque à moi aussi. Je la serre délicatement dans mes bras pour lui apporter le réconfort nécessaire. Je suis là, si elle veut en parler.

Ismène a beau avoir sa place en demi-finale, c'est vrai qu'elle a du mal à en profiter sans Sully. Sans lui, se nouveau palier passé est bien moins intéressant. Ismène, penchée sur le pont, regarde en contre-bas. Elle regarde l'eau, où elle espère voir de beaux poissons asiatiques faire surface. Après tout, elle est dans un jardin japonais alors pourquoi ne pas avoir ajouté de la faune aquatique adéquat avec le cadre. Même si la défense pour les animaux ne seraient pas forcément d'accord avec ça. Elle regarde l'eau calme, sa tête posée sur ses mains croisée et elles-même posée sur la rambarde. Elle tient dans une de ses mains un pan de sa robe pour laisser les quelques brises de fraîcheur la rafraîchir sous le tissu. Doucement, elle voit une ombre et bientôt une silhouette se dessiner sur l'eau et un coucou toi, qu'il la fait sourire doucement. Enoch est sûrement l'une des personnes encore ici sur qui elle peut compter ou plutôt pour qui elle a une réelle affection s'approchant de celle qu'elle a pour Sully (même si d'une manière différente). Elle tourne sa tête dans sa direction alors que ses doigts à lui caresse doucement ses cheveux. Il lui demande si elle pleure et ça la surprend un peu. Elle se demande pourquoi il lui demande ça avant de sentir, sur sa joue, une sorte de gouttelette. « Non je...euh... » Elle est désarmée, désemparée. Elle n'avait même pas sentit cette larme tomber de son œil. Il la serre dans ses bras et c'est là que ça ne va plus. Elle pose sa tête contre son torse et elle l'enlace également, laissant couler le long de ses joues ces deux/trois larmes qu'elle ne voulait pas lâcher. Ismène ne pleure pas, elle ne laisse pas sa faiblesse et sa fragilité faire surface. Normalement non, même pas dans des moments comme celui-là pourtant il a fallu deux secondes à Enoch pour la faire extériorisé tout ça. Elle pleure et renifle contre lui, profitant de cette promiscuité pour lui parler sans honte : « Je sais qu'on va se revoir bientôt, mais je ne suis pas bien sans lui. Ses bisous me manquent... » Et ses câlins aussi et son rire. Toute sa présence en fait.

Je cherchais un coin pour me promener. J'erre ça et là avant d'arriver près du jardin botanique dans lequel je pénètre sans attendre. Mes pas me guident vers le pont. Je vois au loin une silhouette familière. Je m'approche et m'aperçois que c'est Ismène. Je lui souris et elle fait de même. Quelque chose cloche. Je remarque une larme qui s'écoule le long de sa joue. Je lui demande si elle a pleuré. Elle me dit que non. J'aurai juré que oui. Au cas où, je la prends dans mes bras pour la réconforter. Je n'aime pas la voir comme ça. Elle resserre l'étreinte. Elle s'effondre. Je la serre encore plus contre moi pour lui apporter le réconfort nécessaire. Elle se laisse aller. Je pense que ça lui fait du bien. Même si je préfère qu'elle ne pleure pas autant. Je lui caresse tendrement le dos. Elle n'a pas à cacher sa sensibilité avec moi. C'est une des personnes avec qui je suis le plus proche. Elle est comme ma petite soeur. Je ne supporte pas de la voir malheureuse. Elle lui manqué énormément. Ses baisers surtout. - Je sais, je sais. J'imagine ce qu'elle traverse en ce moment. Je serai très triste si Avalon n'était plus là, avec moi. Je ne pourrai pas survivre une journée sans elle. Je comprends très bien ce qu'elle ressens. J'essaie de la rassurer en lui disant : - Tu vas bientôt le revoir. Et puis, Sully n'aimerait pas te voir comme ça. Je me détache un peu d'elle. J'enlève ses larmes à l'aide de mes pouces. Mes doigts viennent ensuite entourer son visage. Je plonge mon regard dans le sien et lui souris. - Je préfère quand tu souris. Lui aussi, je pense. Ismène est plus belle quand elle sourit. Je me sentirais mieux si elle souriait pour moi. Pour Sully. Je sais qu'elle est courageuse et brave.

Ismène s'était promis de ne pas pleurer, pourtant c'est difficile quand elle voit et quand elle sent Enoch près d'elle. Elle se dit qu'il peut la comprendre. Que si Avalon était partie plus tôt, qu'il serait aussi triste qu'elle en cet instant. C'est difficile de se dire que l'on est entré dans le jeu seul et libre et qu'on en ressort le cœur rendu captif par quelqu'un et que l'on ne peut pas s'empêcher de penser à lui à la moindre occasion. Une jolie fleur dans le jardin, sous son nez et c'est son pique-nique d'anniversaire qui refait surface. Il faut dire qu'ils ont passé aussi beaucoup de temps ensemble et qu'elle a peut-être un peu négligé son temps passé avec les autres. Qu'elle les a un peu mis de côté et du coup elle s'en veut. Alors maintenant qu'elle est loin de lui, elle est triste. Elle se colle un peu plus contre Enoch, qui lui aussi resserre son étreinte autour d'elle. Elle essaye étouffer ses larmes contre lui du mieux qu'elle le pouvait. Pour que cela ne se voit pas trop, ni ne s'entend trop. Il est gentil. Non pas parce qu'elle est proche de lui et que pour le coup, il l'aide à surmonter ça, mais parce qu'elle le sait. Enoch a un très beau cœur, comme personne même. Il la rassure ne lui disant qu'elle allait bientôt le revoir. Que Sully n'aimerait pas la voir comme ça. C'est certain. Il n'a pas l'habitude – personne n'a l'habitude – de la voir triste. « Je sais... En même temps personne n'aime voir les gens triste... » Elle souffle ça en levant un peu sa tête vers lui. Elle dit ça, amusée, mais elle n'a pas de sourire sur les lèvres. Juste les traces de ses larmes séchées sur ses joues rosies. Enoch les lui enlève, pour finalement prendre délicatement son visage. Elle ne réussit pas à soutenir ses yeux très longtemps, parce qu'elle a honte de pleurer. Que pleurer, ce n'est pas elle. Qu'elle, c'est la joie de vivre incarnée normalement. Il ajoute alors qu'il préfère quand elle sourit. Que Sully doit la préférer aussi quand elle sourit. « J'sais pas si tu le mérites... » Qu'elle souffle, toujours dans ce soucis de dire des bêtises, même dans des moments pareils. Puis finalement elle esquisse un sourire. Un petit qui peu à peu, s'épanouit sur ses lèvres. Elle enlève délicatement les mains d'Enoch de son visage : « Me regarde pas comme ça... On va croire que t'es amoureux de moi ! » Qu'elle lâche, finalement rieuse. C'est vrai que c'est mieux ainsi quand même. Beaucoup mieux que pleurer.