FRIDAY, 10:45AM
THE ENGLISH RIVIERA
starring orson & india

Ce matin-là, il recherchait un endroit pour peindre. Il avait toujours sa palette d'aquarelle et ses pinceaux dans sa valise. Il les emmenait en voyage avec lui, de peur de s'ennuyer ou lorsqu'il était pris d'un élan de créativité. Comme à cet instant. Il sortit précautionneusement son matériel de la valise. Le sac en bandoulière, il sortit du château. Il fit un tour au jardin pour se dégourdir les jambes. Il marcha, marcha et marcha jusqu'à arriver près de l'étang. Le soleil brillait dans le ciel bleu. Il en était presque aveugle. Il dégaina alors une paire de lunettes de soleil qu'il enfila rapidement. Il s'installa sur un banc et sortit son calepin du sac qu'il portait et un crayon, bien sûre. Il préférait s'exercer d'abord avant d'entreprendre quoique ce soit. Histoire de s'échauffer un peu. Il avait le paysage idéal sous les yeux pour cela. Bien. Il fit quelques traits rapides, usant de son poignet à loisir. Tout était dans le poignet. Des années d'entraînement l'avaient assoupli, le rendant plus léger. Il fut un temps où il ne faisait que de griffonner et ce, sur n'importe quel support. Quand il dessinait, il était plongé dans un autre monde. Il en oubliait tout ce qui se passait autour. Rien ne pouvait le perturber lorsqu'il esquissait. Sa concentration était telle qu'il s'enfermait dans un mutisme étonnant. Il se sentit observé. Il leva les yeux et croisa le regard d'une candidate. Il la salua d'un petit sourire. - India, c'est ça ? Son visage, il s'en souvenait très bien. En revanche, il n'était pas sûr pour le nom. D'habitude, il n'avait pas de mal à retenir les prénoms des autres. Il ne voulait pas commettre d'erreur. Il ferma son carnet, puis reporta ses mirettes sur la vaste étendue. Il eut une idée. Il se tourna vers elle, un sourire en coin. - Ça vous dit de faire une promenade en barque ?, proposa-t-il, serein et courtois. Il avait vu des barques pas loin d'ici. Ce serait bête de ne pas en profiter par ce beau temps.

Demain c'est le prime, voilà presque une semaine qu'on est là, enfermés entre ces murs et je ne suis pas certaine de m'en rendre compte. Je ne sais pas, je n'arrive pas vraiment à prendre mes marques, à me faire à ces horaires, cette vitre au milieu du hall d'entrée, c'est assez perturbant. J'ose espérer que tout rentrera dans l'ordre la semaine prochaine. J'imagine que oui. En tout cas comme à peu près tous les matins je profite de l'extérieur, de l'air frais, je ne fais rien de spécial. J'ai fumé une cigarette, je fume très rarement parce que je sais que c'est très mauvais, parce que ça ne va pas vraiment avec mon hygiène de vie plus ou moins parfaite. C'est plus ou moins mon seul défaut,  et j'ai bien tenté d'arrêter je finis toujours par reprendre. Il aurait peut être fallu que j'interdise mes proches de fumer chez moi mais j'ai toujours trouvé ça ridicule, alors évidemment lorsqu'on me rend visite j'en viens à reprendre et au fond je ne m'arrête pour ainsi dire jamais. Je pense que ça m'aide plus ou moins à canaliser mon stresse. C'est ce que j'aime à penser tout cas. J'ai écrasé ma cigarette il y a presque dix minutes mais je marche toujours à travers le jardin, c'est plutôt agréable. D'ailleurs il faudrait que je pense à aller jeter un oeil au potager, je ne suis pas certaine que quelqu'un ait déjà pensé à aller voir l'état des légumes. Je suis tout près de l'étang lorsque je vois un homme entrain de dessiner, je m'approche doucement, je suis curieuse et je reconnais Orson. Je m'approche de lui pour voir ce qu'il peut faire, je sais que je ne devrais pas mais je ne peux pas m'en empêcher pourtant lorsqu'il redresse la tête je sens mes joues s'empourprer je me sens idiote.  - India, c'est ça ? Je crois que je commence un peu à paniquer.  « Oui je suis désolée, je n'aurais pas dû t'espionner, je...   » Suis stupide. Je balbutie légèrement, ce n'est pas dans mes habitudes en plus de regarder les gens de cette façon. Je suis sûre que je l'ai dérangé en plus. Il range son carnet, et voilà je suis idiote. Je suis sur le point de partir lorsqu'il s'adresse à moi à nouveau. - Ça vous dit de faire une promenade en barque ? Je suis à la fois surprise par sa proposition mais aussi par sa courtoisie. C'est rare, surtout de la part des hommes et parce qu'il m'a semblé l'entendre se disputer avec Donia.  « Oui d'accord, ce sera avec plaisir.   » Je suis assez enthousiaste parce que faire un tour en barque c'est plutôt sympa comme activité surtout par ce temps.

C'était la journée idéale pour dessiner dehors. Il avait ramené tout l'équipement nécessaire. Assis sur un banc, il entamait une esquisse des plus élaborées de l'étang et du panorama l'entourant. Il était tellement concentré sur ce qu'il faisait qu'il n'avait pas remarqué la présence de la brune. Elle s'excusa de l'avoir épié. Il la regarda, surpris. - Ce n'est pas grave, voyons. Son sourire s'accentua. Elle ne l'avait pas gêné en aucune manière. Si c'était le cas, il n'aurait pas hésiter à le lui faire savoir. Il n'avait pas remarqué sa présence jusqu'à ce qu'il lève son nez de son calepin. Quand il dessinait, il oubliait tout ce qui se trouvait autour de lui. Il la gratifia d'un sourire charmeur pour la rassurer. Il lui proposa d'emblée une promenade en barque. Ce qu'elle accepta. Il se redressa, rangea ses affaires dans le sac. - Allons-y., dit-il avec enthousiasme. Ils marchèrent l'un côté de l'autre en silence vers les barques sur la terre ferme. Ils s'approchèrent. Le jeune homme se recula d'un pas pour laisser passer sa camarade en premier.  - Après toi. Il lui tendit sa main pour l'aider à monter dans la barque. Il vérifia si elle était bien installée avant de pousser de toutes ses forces la barque vers l'étang. Une fois sur l'eau, il fit attention de ne pas mouiller ses chaussures en montant à bord prenant place face à sa camarade, le sourire en coin. Il enleva son sac qu'il posa à côté de lui. Il retroussa les manches de sa chemise et saisit des rames. Il commença à ramer et la barque bougea. Il continua les mouvements de rotation tout en contemplant le paysage aux alentours. - Quelle belle journée., qu'il soupira d'un air rêveur. Cela le changeait de la pluie anglaise. Il faisait un temps magnifique, ces temps-ci. On dirait que l'été indien se poursuivait. - Tu es américaine, je crois. Tu fais quoi dans la vie ? Quels sont tes passe-temps ? Tu sais. Les questions habituelles. Il rit légèrement. Elle avait déjà du entendre ces questions toute la semaine. Elles commençaient à devenir un peu répétitives. Il n'avait pas plus originales en réserve. Il partait du principe qu'il apprendrait à la connaître au fil de l'aventure. Ce n'était pas nécessaire pour lui de tout savoir d'elle, puisque cela était techniquement impossible.