Il devait être au moins 04h du matin quand j’avais enfin réussi à trouver le sommeil et là même à moitié assommée, je ne cessais de me retourner frénétiquement dans le lit. Puis lentement, telle une poupée de chiffon, j’allais m’asseoir au bord du lit, embrumée. Cette situation me rappelant les lendemains de soirées arrosées. Pourtant, je n’avais -presque- ni bu, ni fumé, j’en étais certaine ou du moins, vraiment pas beaucoup. Je soupirais, ensuite, en portant une main à ma tête puis fermais les yeux quelques instants avant que je ne décide de me lever. Les yeux semi-fermés, tombant de sommeil, je me dirigeais vers les toilettes, j’y fis ce que j’avais à y faire avant d’aller me laver machinalement les mains. Remontant les escaliers tel un patin indolent, nonchalant, ne regardant pas où j’allais, le moindre pas relevais de l’épreuve, mon corps devenant lourd –allez savoir pourquoi- à tel point que je me traînais presque dans les couloirs du Nid. J’arrivais, enfin, devant la porte de la chambre, la poussais, avant d’aller m’avachir sur ce que je croyais être mon lit et posais ma tête doucement sur le torse de ce que je supposais être mon partenaire, Blaise, m’approchant de ce dernier.

Rien ne réussit à entraver mon sommeil désormais, pas même le soleil qui doucement faisait irruption au travers des persiennes. Lit regagné, vessie soulagée, chaleur retrouvée, c’était juste parfait. Comme quoi, il en fallait peu pour être heureux. La main du jeune homme glissa ensuite lentement vers mon épaule, dans la mesure où Blaise était d’un tactile monstre, je n’en tenais pas compte, comme habituée en somme et même m’approchais un peu plus de ce dernier. J’inspirais doucement, me blottissant un peu plus contre mon partenaire avant de remarquer que son parfum –d’une manière générale- avait changé, non qu’elle ne soit pas bonne ou quoi, loin de là, c’était juste le changement qui me laissa quelque peu perplexe. Tel qui l’était, il serait venu me le dire avec un sourire béat aux lèvres, le genre « Ruusty, renifles moi je sens bon » enfin une connerie dans le style.

« Tu ne te serais pas trompé de lit par hasard? » s’éleva ensuite une voix masculine, là aussi différente de celle de mon prétendu partenaire mais embrumée que j’étais n’y fis guère attention. Prenant, une nouvelle fois, ceci pour une de ses nombreuses provocations, je ne bronchais pas, gardais les yeux fermés, mais surtout ne bougeais pas pour autant. « Blaise, je t’ai déjà dit que si tu ne voulais pas partager le lit.. tu bouges » grommelais-je toujours embrumée dans un soupir, somnolente.

Je sentais la paume du jeune homme se poser contre mon front et malgré mes paupières toujours fermées, je fronçais les sourcils quelque peu perplexe. Il foutait quoi là au juste ? Nan j’étais pas malade. Pitié je voulais juste dormir était-ce trop demandé ? « Je peux savoir comment il est possible de me confondre avec Blaise? Je suis beaucoup plus sexy et musclé que lui, je comprends pas. » dit-il à nouveau laissant échapper un rire. Un rire qui n’était définitivement pas celui de mon partenaire non. Attendez, c’était vraiment pas Blaise, ou alors il se foutait de ma gueule encore une fois. Je soupirais bruyamment témoignant de mon agacement naissant avant d’ouvrir les yeux et de braquer mes prunelles vers le candidat. « FRANZ ! » m’exclamais-je ensuite presque ahurie ou plutôt très étonnée en apercevant le jeune homme, me redressant ensuite rapidement pour me retrouver assise, non sans sentir ma tête ma lancer l’espace d’un moment. Putain j’avais bu quoi la veille pour être dans tout les sens ce matin.

A genou sur le lit, je continuais de le dévisager franchement perplexe, commençant à me demander sérieusement qu’est-ce que je foutais ici, comment mes pieds m’avaient amené jusqu’ici. De deux choses l’une soit c’était la fatigue mêlée à l’alcool de la veille, soit c’était mon subconscient, ou encore le hasard. Ouais ce devait être ca. « NOOOON NE ME MANGE PAS! » rétorqua-t-il dans une pâle imitation de ma voix, je fronçais un sourcil avant de lui envoyer un coussin. « Ca ne me vaut pas » dis-je ensuite doucement un petit sourire aux lèvres. L’envie de m’allonger sur le lit me reprenant. Dormir, douce paix intérieure. Puis je le regardais qui s’allongeait, l’enviais presque, avant qu’il n’affiche une bouille –absolument- adorable, presque attendrissante jusqu’à ce qu’il n’ouvre la bouche, une seconde fois. « Je fais si peur que ça? Je vais finir par me vexer tu sais, arrêtes de tirer cette tronche de constipée ! » Je ne répondis pas et décrispais les traits de mon visage avant de lui tirer la langue. « Héé ! mais j’ai froid ! » m’exclamais-je ensuite en le voyant tirer la couette de sur moi dans sa direction, affichant un air presque outrée. Certes, ce n’était pas mon lit, mais tout de même, comment disaient-ils déjà ? Ah oui, un peu de galanterie ! Puis, j’ouvrais la bouche, m’apprêtant à râler une nouvelle fois avant de la refermer rapidement en constant qu’il me proposait de reprendre place contre lui. J’affichais un nouveau sourire, me mordillant la lèvre inférieure malicieuse furtivement avant de, lentement, m’allonger de nouveau sur le lit, prenant place contre lui. Me couvrant de la couette, je relevais le visage vers lui, un fin sourire toujours aux lèvres. « T’es un ange, thanks » murmurais-je ensuite doucement avant de déposer légèrement mes lèvres sur sa joue.

Je me recalais contre le jeune homme, baissant mon regard et commençais à fermer les yeux alors qu’il resserrait son étreinte puis, la seconde d’après, dans un mouvement que je qualifiais d’indistinct, je sentis son souffle chaud sur ma poitrine. J’ouvris automatiquement les yeux, arquais un sourcil perplexe, baissant mon regard vers ce dernier. Hum. Il faisait quoi là au juste. Je m’apprêtais à le lui faire remarquer jusqu’à ce que je l’entende éclater de rire. « C'est le prix à payer pour vouloir dormir à mes côtés, je suis un grand garçon avare de gros câlin. Imagines un peu ce que supporte Billie-Jean toutes les nuits » enchaîna-t-il sans pour autant bouger. Mes traits se décrispèrent et je laissais échapper un rire. La situation me rappelant étrangement Blaise et ses besoins contant de venir se coller à moi la nuit, quoique Blaise c’était plus pour avoir le plus de place possible dans le lit que les câlins. Enfin à définir. Bref. Puis comme par "habitude" je passais mes bras autour de son cou, et commençais à, inconsciemment, effleurer sa nuque du bout de mes doigts. « Ce n’est pas cher payé quand on y pense » lui fis-je ensuite remarquer distraitement. Voilà que je me mettais à faire des compliments, on aura tout vu, ou plutôt les lendemains de soirées m'auront fait tout faire.