Étrangement, à quelques jours du premier de l'an, le temps s'était réchauffé, à mon plus grand bonheur. Cette après midi, il faisait assez bon, pourtant je savais que cela ne durerait pas. Je souhaitais donc en profiter un maximum, prenant ma petite radio ainsi que le premier CD qui me venait. Aujourd'hui j'allais m'amuser et profiter un maximum de ma peut être dite dernière semaine. C'est avec étonnement mais néanmoins plaisir que je croisais Maxime en traversant la maison, elle aussi nominée. Un sourire aux lèvres, je trottinais vers elle avant de l'attraper par le poignée.

« MAXOOOU' viens viens on va s'amuser ! » dis-je avant de la tirer, ne lui laissant pas réellement le temps de répondre.

Nous arrivâmes bien vite à la cascade, posant ma petite radio sur un banc, je l'allumais et commençais à danser. Enlevant un a un et lentement mes vêtements je laissais la musique me guider.

« Allez Maxou' fais pareil ça va être marrant ! »

Me retrouvant en maillot de bain, je me dirigeais gracieusement vers la barrière, grimpant dessus pour me retrouver un équilibre. Continuant de bouger en suivant le rythme, je me déhanchais, profitant pleinement du moment.

Première nomination pour Maxime et pourtant celle-ci ne s'était pas laissée démontée. Elle n'était pas présente dans cette maison pour chialer à la moindre contrariété. C'était pour l'amusement et l'argent qu'elle avait tenu à participer à cette émission. Alors qu'elle marchait sans but précis à travers la maison elle vit Héléna se rapprocher d'elle et la saisir par le poignet. Un air interrogateur se fixa sur le visage de la parisienne tandis qu'elle trottinait derrière Héléna la guidant dans un endroit encore inconnue à Max. Une chose était sûre Héléna avait promis qu'elles s'amuseraient et Maxime pouvait lui faire confiance à ce sujet, c'est pourquoi elle n'avait même pas hésité à la suivre. Le chemin qu'elles parcoururent les mena tout droit à la cascade. Endroit que la serveuse n'avait même pas prit la peine de venir visiter en cinq semaines, et pourtant il était tellement bon. Ne pouvant s'émerveillé plus longtemps devant la beauté de l'endroit, son attention fût attirée par la musique d'Héléna. Ou plutôt Héléna se déshabillant en dansant sur cette musique. Après avoir rit brièvement la parisienne commença elle aussi à bouger son corps au son de la musique. Ses vêtements rejoignirent le sol tout comme ceux d'Héléna. A un détail près peut-être, elle n'avait pas songé à mettre de maillot. Tant pis, les autres avaient probablement du la voir plus d'une fois en boxer et soutien gorge. L'hiver ne lui faisait pas peur, elle avait bu un actimel ce matin. Elle attrapa alors la main d'Hélena montée sur une barrière.

«Viens danser avec moi ! C'est plus drôle.
Ou alors, je te rejoins sur ces barrières ... Au choix ma chère »

Le regard perdu dans la vague à travers la baie vitrée, je sirotais avec un certain détachement mon thé au lait, la neige avait presque fondue tant les températures étaient montées ces deux derniers jours. J'entendis quelques éclats de conversations derrière moi et aperçus Maxime et Héléna sortirent de la maison pour s'éloigner dans le jardin, une radio dans les mains de la plus brune des deux. Je jetais un bref regard dans le salon. Personne. Bon... Peut-être que les rejoindre n'était pas une si mauvaise idée? Après tout, maintenant que je savais Héléna intruse de la maison et donc affublée de mission pour le moins belliqueuse dans certain cas, l'océanologue me paraissait nettement plus sympathique de loin. Avalant d'une traite ma boisson encore chaude, mon ventre gargouillant ainsi agréablement, je sortis dans le froid Irlandais, resserrant les pans de ma veste autour de moi. Me dirigeant vers la cascade d'où provenait une musique de plus en plus audible, je vis finalement ces dernières en sous-vêtements près de la barrière de la chute d'eau. Arquant un sourcil, je m'approchai discrètement des deux candidates.

BOUH! Je peux savoir ce que vous fichez dans cette tenue?! Héléna, c'est ton idée ça, avoue!

Soirée plutôt calme dans le nid d'amour quasiment à la veille du réveillon de la nouvelle année. Tout le monde semblait plus ou moins vacquer à ses occupations habituels, tandis que je trainais dans mon lit un livre à la main. Combien de temps étais-je resté ainsi? Je n'en avais pas vraiment conscience, complêtement absorbé par mon roman, je n'avais pas vu les heures passer.

Ce n'est que lorsque l'appel de la nicotine vu plus fort que la passion pour les phrases de l'auteur que je m'extirpais de mes couvertures pour me diriger vers le jardin. À peine ma cigarette allumée, j'entendis des éclats de voies non-loin. Comment ça? On osait faire la fête au sein de la maison sans moi?

Intrigué je m'approchais donc et découvrit Héléna et Maxime en sous-vêtement et maillot de bain entrain de danser tandis que Franz semblait se délécter du spectacle.


- BOUH! Je peux savoir ce que vous fichez dans cette tenue?! Héléna, c'est ton idée ça, avoue!
- Oh ça va Franz! Fais pas ta meuf! À poil! Lançais alors que je commençais déjà ôté quelques couches de vêtements.

Très vite, Maxime m'imita, se laissant aller. Nous en avions besoin, après tout, il fallait s'amuser, surtout en période de fêtes n'est ce pas ? J'étais donc là, en équilibre, portant mon maillot deux pièces de couleur azurée, me déhanchant en rythme.

« Viens Max', ça va être drôle ! » dis-je en lui faisant signe de monter à son tour sur celle ci.

Heureusement, la barrière était réputée pour être tout de même assez large et solide pour supporter plusieurs personnes. Ce fut ensuite au tour de Franz d'arriver, il s'exclama sur le fait que tout ceci était surement mon œuvre, riant quelques peu je n'eus pas le temps de répondre que Blaise s'empressa d'enlever ses vêtements.

« Allez Franz à poil, tu sais à quel point nous aimons profiter de ton corps » dis-je avant de lâcher un rire cristallin « Venez ! »

Deux mètres sous nous se tenait un bassin engendré par l'eau qui s'écoulait de la cascade. C'est à ce moment qu'une idée me vint.

« Et si on sautait ? » dis-je avant d'attendre qu'ils montent tous.

Le bassin avait l'air assez profond pour nous laisser nager en paix, par contre je douté que cette eau soit chauffée.

Monter sur la barrière avait été chose facile, le tout désormais était de pouvoir y tenir en équilibre pour l'empoté qu'était Maxime. Vous savez ces gens qui ont deux pieds gauches, deux mains gauches et tout de gauche en fait. Et bien Maxime en fait partie et en a toujours fait partie, même si disons-le : Elle ne reproche rien au côté gauche. Rien du tout. Alors que Maxime tenait plus ou moins le coup sur cette barrière suffisamment large pour éviter une catastrophe elle vit arriver Franz et Blaise l'un à la suite de l'autre. Maxime les regarda un à un en leur souriant.

« Oui Oui ! Montez avec nous. Je ne vous tendrai pas la main pour vous aider à monter parce que pour être honnête je finirai par terre avec vous. »

Avait-elle alors fait remarqué légèrement surexcitée-on pouvait le voir à sa tête, qui avait accompagné son oui-oui et qui continuait de basculer d'avant en arrière, son rire aussi en était aussi le témoin- L'idée de sauter plus assez à Maxime, elle qui aimait repousser ses limites. Elle se tourna alors vers Héléna, balançant ses cheveux par dessus son épaule.

« On ne vit qu'une fois comme on dit ... Donc je suis totalement pour ... »

Alors que les deux hommes montaient -ou pas- sur la barrière Maxime commença un petit décompte pour que tous quitte la barrière en même temps. Elle voulait profiter à fond de ces quelques peut-être derniers jours. La main de Maxime chercha celle d'Héléna, l'attrapant au final avant que tous s'élance dans cette eau peut-être gelée. Certainement gelée pour tout dire.

« Cinq ... Quatre ... Trois ... Deux ... »

Oh ça va Franz! Fais pas ta meuf! À poil!
Allez Franz à poil, tu sais à quel point nous aimons profiter de ton corps !

C'est bon les donzelles arrêtez de crier comme ça, je sais que cette vision de rêve en allèche plus d'un mais quand même! J'arrive!

Hum? Non pas que l'idée de me mettre nu avec ces trois jeunes gens ne m'enchantait guère, mais les températures de cette fin décembre ne frisaient tout de même pas et de très loin celles des tropiques. J'haussai néanmoins les épaules face à toute cette sollicitation, commençant à dézipper ma veste tout en me déhanchant le plus sensuellement possible malgré mon irrépressible envie de claquer des dents. M'effeuillant ainsi couche par couche, je me retrouvais enfin en simple boxer, mort de froid à côté de Blaise qui d'après ce que j'avais pu en juger, semblait toujours partant pour montrer ses boules aux autres.

Oui Oui ! Montez avec nous. Je ne vous tendrai pas la main pour vous aider à monter parce que pour être honnête je finirai par terre avec vous.

Le corps couvert de microscopiques "capitons" à cause du froid, les tétons douloureux et les pieds glacés, je fis l'effort de m'avancer vers la barrière que j'escaladais difficilement, passant une jambe après l'autre au dessus de celle-ci pour me retrouver en vue plongeante sur le lac plus bas. Héléna proposa de sauter, à vrai dire au point où nous en étions l'idée s'avérait soudainement très excitante. Mes bras vinrent ainsi respectivement agripper la taille de Maxime et Blaise alors que cette dernière débutait déjà le décompte fatal.

Cinq ... Quatre ... Trois ... Deux ...

UN!

Une poussée d'adrénaline me nouant le ventre, je me jetai ainsi dans le vide avec mes trois camarades sans patienter plus longtemps, savourant la courte mais pourtant incroyable chute libre avant de brutalement rencontrer la surface du lac, le froid de l'eau venant aussitôt figer ma respiration prise de court.

Alors que je retirais une à une les couches de vêtements, je sentais la morsure du froid se faire de plus en plus forte. Car malgrè l'enthousiasme de mes collocataires, l'hiver était toujours là et la température ne devait pas dépasser le 4 ou 5 degrès. Rien de tel pour se sentir vivant, pensais-je alors que je me retrouvais maintenant en boxer et chaussette. Étape difficile, je frissonnais lorsqu'enfin mes pieds furent en contact avec le sol glacial mais ne me laissait pas décourager.

Sans plus hésiter je saisissais après Franz la main que Maxime me tendait et montait sur la balustrade. Mon regard se tourna ensuite automatiquement vers le fond d'eau non-loin et à l'instant où l'idée me traversa l'esprit Héléna me dévança nous proprosant de sauter dans l'étendue - sans aucun doute - glacée.


- On ne vit qu'une fois! Proférais-je avant que Maxime ne débute son compte à rebours, une fois celui-ci arrivé à terme grace à Franz je lançais : GO!


La chute fut aussi longue que courte. Je sentis le frissonnement au niveau de mon ventre propre à la chute libre avant que mon corps tout entier ne vienne heurtée l'eau glaciale. Nous disparûmes tout les quatres dans l'étendue sombre avant que je sorte la tête la première éclatant de rire.


- Oh putain c'est froid!


Lorsque je remarquais Franz enfin emerger, je m'approchais de lui - une fois qu'il avait repris son souffle - et l'enfonçait une nouvelle fois dans l'eau.

Les deux jeunes gens ne tardèrent pas à nous rejoindre, laissant leurs vêtements pour affronter avec nous le froid qui se faisait de plus en plus ressentir, heureusement, aujourd'hui il ne neigeait pas. Imaginez ce que cela aurait été si ça avait été le cas, nous aurions sauté avant de nous écraser comme des chiffes molles sur la glace, se brisant quelques os par ci par là... peut être même qu'un de nous l'aurait traversé, le plus lourd peut être... allez savoir. C'est donc tous ensemble, et après le compte à rebours de Maxime, que nous nous élançâmes dans le vide, profitant de al chute comme l'on profite du corps de son conjoint ou bien comme l'on déguste un chocolat liégeois. Bien vite, le froid envahit mon corps alors que celui ci éventrait l'eau. Après quelques secondes de choc, je remontais finalement à la surface, observant Blaise couler l'autre jeune homme. Dans un rire je m'approchais de lui, faisant abstraction du froid.

« Hey, Blaise ! » dis-je avant d'appuyer mes deux mains sur sa tête et de l'enfoncer à son tour.

L'eau était glacée, certes, mais l'amusement et l'excitation compensaient le tout, et c'était le principal. Profiter, voilà ce qu'il fallait faire, voilà ce qu'il nous rester. Puis je décidais de m'approchais de la paroi pour m'accouder à une pierre.

Aucun des candidats n'était restés sur le bord, tous les quatre avaient sauté pour rejoindre cette eau qui frappa chacun de leur corps. Insouciance avait sans doute été le mot qui définissait leur geste. Il faisait tellement froid que pour dire vrai Maxime ne sentait plus ses membres au fond de cette eau glacée. Elle s'en fichait complètement pour dire vrai, elle remonta alors à la surface après quelques seconde de naufrage intérieure. Oui, elle avait fait naufrage à l'intérieure d'elle-même admirant le fond du bassin avant de prendre conscience qu'elle se devait de remonter. Sa tête fût la dernière à sortir de l'eau, ses lèvres tremblant légèrement. Les trois autres s'amusaient à se couler l'un l'autre et en les voyant Maxime ne pu s'empêcher d'en rire. Voyant qu'Héléna se rapprochait de l'une des parois pour s'y accrocher et sans doutes s'y reposer, la jeune française décida de rejoindre celle-ci laissant les garçons vaquer à leur occupation. Trouvant elle aussi un endroit où se poser elle fixa ses iris dans celles de la brune aux yeux bleus, réalisant qu'il ne faudrait pas rester ici durant trop longtemps de crainte de peur d'attraper quelque chose ou de mourir congelé.

J'aimerai éviter de mourir congelée

Avait-elle dit en souriant. Elle avait aimé ce moment, sentir le vent lui mordre la peau lors de cette chute, sentir son corps tomber lourdement sur la surface de l'eau pour s'enfoncer dans l'étendue bleu.

CÂLIN COLLECTIF POUR SE RÉCHAUFFER ?

Avait-elle crié en tendant ses bras au premier qui viendrait la rejoindre. Ou simplement au premier qui accepterait après tout, il était possible que celle-ci se mange un vent monumental.