IVAN

Cela faisait bien quelques semaines que je n'avais pas vu le visage d'Ivan... A vrai dire, je ne lui avais pas adressé la parole depuis ce jour là. Et je m'en voulais. Parce que je savais bien que malgré tout, il ne méritait pas que je l'évite. Pourtant, j'avais honteusement presque été satisfait de son élimination. Non pas que je voulais à tout prix le voir dehors, c'était probablement tout le contraire, mais cela m'avait tout de même beaucoup aidé à tourner la page. Aujourd'hui, je me sentais juste horrible d'avoir pu être soulagé de ce poids, alors qu'il n'avait rien demandé, et que c'était une personne que j'appréciais le plus ici. Et c'était toujours le cas, malgré les apparences. Mais je m'étais juste senti bien trop honteux pour oser aller lui parler lors de son retour, la semaine passée. Alors, lorsque je l'avais aperçu dans le kiosque à musique, j'avais longuement hésité. Devais-je aller lui parler, ou devais-je laisser les choses telles quelles ? Mon coeur me disait d'y aller, alors que ma tête tentait de me convaincre du contraire. Pourtant, j'avais finalement pris place à ses côtés, ne sachant trop par quoi commencer. « Coucou... » lâchais-je d'une petite voix tout en croisant son regard. « Je... Je voulais juste te dire que... je suis d'accord (...) Je suis d'accord pour que l'on soit ami... enfin, si tu le veux toujours. » pas plus, pas moins, mais je devais bien avouer qu'il me manquait. Après tout, nous avions commencé à nous parler sans aucune ambiguité, enfin, il me semblait...

Depuis que Camille t’avait clairement fait comprendre qu’il ne voulait plus vraiment que vous restiez en contact, tu n’avais pas cherché à arranger les choses. Tout simplement parce que tu savais qu’il avait pleinement le droit de faire ça, et que tu n’étais pas ce genre de mec lourdingue qui insistait encore et encore. Même si ça t’avait fait drôlement mal, et que ça t’avait blessé de perdre quelqu’un comme lui, tu savais qu’en quelque sorte tu l’avais mérité. Ce n’était pas pour autant que tu avais moins d’estime pour lui. Camille était quelqu’un avec qui tu t’étais tout de suite bien entendu, quelqu’un avec qui tu t’étais directement senti à l’aise de par vos ressemblances. Et ça, dans ta tête, ça ne changeait pas. Pourtant tu avais appris à l’éviter depuis ton retour, tout simplement parce que, légitimement, tu te disais qu’il ne voulait pas te parler. Alors voilà ta surprise lorsqu’il s’approche de toi pour t’adresser la parole. Tu ne peux pas t’empêcher de froncer tes sourcils. « Coucou... Je... Je voulais juste te dire que... je suis d'accord (...) Je suis d'accord pour que l'on soit ami... enfin, si tu le veux toujours. » Et toi, sans prendre le temps de répondre, tu te contentes de sourire. Un vrai sourire heureux, vous savez. Parce que t’étais content, vraiment. Parler avec Camille te manquait, il fallait l’avouer. « C’est.. c’est vrai ? » tu souris d’autant plus, t’espérais vraiment que tu n’aurais pas de fausse joie sur ce coup-là. « Je.. J’aimerai vraiment t’avoir comme ami. » tu confirmes.