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 The more I see, the less I know, the more I like to let it go.

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MessageSujet: The more I see, the less I know, the more I like to let it go.   The more I see, the less I know, the more I like to let it go. EmptyDim 8 Déc 2013 - 1:42

J'y connais rien à Dublin, moi. Les rares fois où je suis venu, j'avais un esclave pour me servir de guide. En vrai, j'ai jamais tellement aimé cette ville. J'sais pas, c'est physique. Mais comme je suis pas là pour me plaindre mais pour une raison plus précise, je me contente de longer les vitrines des magasins en ruminant sur les billets de trains vachement chers. J'ai pas bougé de Galway, depuis le temps. C'est toujours là que je vis. Que je bosse, que j'ai cours. Bref, j'ai absolument pas évolué en deux ans. J'en ai revu, et bien revu, des anciens candidats, mais à part ça, j'essaie de laisser derrière moi tout ce qui concerne la télé-réalité. Ma vie pénard me plait bien. Pas de contraintes. J'expire un panache de fumée, mêlant fumée de clope et fumée de froid, puis j'écrase mon mégot. Évidemment, je ne le laisse pas par terre. Je les connais bien les mecs de Greenpeace. Faut pas les sous-estimer, ils sont partout, ces trucs-là. Je le sais, j'en suis. Du coup, je me traîne jusqu'à une poubelle, puis jusqu'à un café. J'ai rien d'autre à faire jusqu'à l'heure de mon rendez-vous. Et j'ai envie d'un truc chaud. Genre un chocolat. Ouais, genre un chocolat. Je picolerai plus tard. Je m'installe, puis je me perds dans la contemplation de la rue. Les gens passent. Vieux, jeunes, pressés ou non, intéressants ou pas du tout. Aucun d'eux ne retient mon attention. Dieu que les habitants de la capitale sont ennuyeux. Tous pareils. Je dois pas être beaucoup mieux, j'imagine. Distraitement, je fourre dans ma bouche deux cachetons que j'avale aussitôt. Depuis le temps que je me bourre de médocs pour des tests médicaux quelconques, je n'ai même plus besoin d'eau. Ouais, au fond, ma vie n'est que routine. Encore et toujours. J'ai beau dire que je déteste ça, ça change rien. Je dors, je bouffe, je vais en cours parfois, je me fais piquer ou je prends des cachetons pour les recherches contre le cancer, je me bats pour les conditions de vie des dragons de Komodo (qui n'en ont d'ailleurs rien à foutre) ou pour les petits africains, j'appelle de temps en temps mes parents pour leur dire que je suis toujours en vie. Et voilà. Une main qui s'agite devant mes yeux me fait lever la tête. Hm ? C'est la gosse du bar qui s'agite. Apparemment, je la fais poireauter depuis quelque minutes. Ah ouais, j'étais perdu dans mes pensées pourtant pas si passionnantes. Je me force pour lui adresser un sourire d'excuse. Puis je paie et elle se casse. Et je l'ai déjà oubliée. Et je reste là, à attendre, en sirotant mon chocolat en silence. Machinalement, je me mets à songer à Síomha. Je sais pas trop pourquoi je l'ai appelée. Après deux ans sans nouvelles, elle doit penser que je me fous de sa gueule. Ou je sais pas, j'ai jamais été très doué avec les gens. Les comprendre, tout ça, c'est pas tellement mon rayon. Elle en a rien à foutre, si ça se trouve. Moi, j'ai vu une blonde, un jour, et ça m'a fait penser à elle. Et voilà. Et me voilà. À tenter de m'occuper jusqu'au moment où on doit se retrouver. Je sais même pas comment je vais aller jusque là. La carte que j'avais dessinée dans ma paume s'est effacée. Alors je finis par demander à la gosse du café de m'expliquer. Vu son expression, ça doit faire amende honorable à ses yeux. Le pauvre petit touriste un peu perdu. Ses accents mielleux me font soupirer et, peu diplomate, je la remercie à peine en partant. J'ai mieux à faire. Les mains dans les poches, une nouvelle clope entre les lèvres, j'essaie de me rappeler ses indications, cela dit, puis finalement, je me retrouve au lieu de rendez-vous, comme un con, avec rien à faire. Alors j'attends.
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MessageSujet: Re: The more I see, the less I know, the more I like to let it go.   The more I see, the less I know, the more I like to let it go. EmptyDim 8 Déc 2013 - 14:55

Est-ce que c'est aujourd'hui ? Oui, probablement. Elle n'est pas certaine de savoir la date d'aujourd'hui. Encore moins l'heure. Et pour tout dire, l'endroit où elle se trouve lui échappe aussi. Un coup d’œil vers sa gauche lui remet les idées en place. Oui, le mec de la veille. Pas son meilleur coup, loin de là. C'est décevant. Un soupir lui échappe. Elle va devoir se racheter des clopes aujourd'hui. Elle y pense en se rhabillant discrètement, explorant la pièce du regard à la recherche d'un quelconque porte-monnaie ou simple argent qui traîne. On ne change pas les bonnes habitudes. Et puisqu'ils font tous pareil, elle n'a pas de mal à trouver de quoi financer son paquet de clopes et son déjeuner. La journée commence mieux que celle d'hier.  Ou que les précédentes. Peu importe, elle récupère ses trucs et elle se tire de cet appartement où, c'est certain, elle ne foutra jamais les pieds à nouveau. Sa première préoccupation : les clopes. Ce n'est que lorsqu'elle en a acheté un paquet qu'elle songe à rentrer chez elle. Chez elle... Ce petit appartement qu'elle parvient à se louer et dans lequel elle ne passe que très peu de temps. Elle n'est pas certaine de l'aimer, cet endroit. Mais c'est vrai que c'est bien pratique de venir y prendre une douche et de s'y changer rapidement avant de repartir aussitôt. Elle préfère passer un maximum de son temps à l'extérieur. À faire un tas de trucs inintéressants, à vrai dire. Inutile de les détailler. Oh, Milan, c'est vrai. Elle doit le voir pour... pour une raison qu'elle ignore. Tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle est invitée à le rejoindre. Ce qui est surprenant, c'est vrai. Très surprenant, étant donné que ça doit bien faire quasiment deux ans qu'ils ne se sont pas vus, rien, que dalle. Deux ans. Qu'est-ce qui a pu le pousser à la rappeler après deux ans ?  Autant dire que ça lui échappe. Elle ne s'attend jamais à être rappelée, pour des raisons évidentes. Donc oui, quand elle a entendu cette voix au téléphone, elle n'a pas tout de suite tout compris. Milan qui ? De fake lover ? C'est quoi fa... Ah, d'accord. Elle secoue la tête, sa cigarette au bec tandis qu'elle avance dans ces rues qu'elle connaît si bien. Elle se demande si c'est pas totalement idiot de se rendre là où on l'attend. Elle ne sait pas trop quoi penser. Peu importe, au fond. Elle atteint la rue en question, elle repère la tête connue. Ce qui lui confirme que tout ceci n'est pas qu'une simple illusion idiote. Il est là, elle est là. Elle n'aurait pas parié là-dessus la semaine dernière. Elle s'approche jusqu'à se planter devant lui, sans vraiment savoir ce qu'elle doit faire maintenant. Des retrouvailles, ça perturbe tout le monde, à ne pas en douter. À défaut de mieux, son sourcil se hausse. « Je dois avouer que je suis surprise. Pas un hôtel dans les environs. » qu'elle lance platement. D'accord, si, il y en a un deux rues plus bas. Cela dit, c'est surtout pour souligner le fait que, à part pour se retrouver dans un hôtel (ou pas, ils n'ont pas forcément besoin d'une chambre d'hôtel pour ça, c'est vrai), elle ne voit pas trop pourquoi il l'aurait contactée. Elle ne voit pas d'autres raisons. Quoique, après tout ce temps, il s'est sans aucun doute trouvé un, trois ou même quinze plans cul donc oui, on peut dire qu'elle est un peu déroutée.
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MessageSujet: Re: The more I see, the less I know, the more I like to let it go.   The more I see, the less I know, the more I like to let it go. EmptyDim 8 Déc 2013 - 18:01

Je redresse le nez, les sourcils froncés. J'ai la sale manie de regarder tout autour de moi quand j'ai rien à faire. Les gens, le ciel, les maisons, tout le bordel qui m'entoure. Et je fume. Clope sur clope. J'dois en être à ma quatrième depuis que j'suis là, à tourner en rond. Ça me donne des airs de vendeur ambulant, faut croire, parce qu'il y a déjà deux mecs qui sont venus me gratter. C'est marrant, parce que d'habitude, on s'abstient le plus possible de venir me demander. J'ai l'air froid, il parait. Distant. Moqueur. Ce genre de conneries. Heureusement que je m'en fous de ce que les gens pensent. J'ai pas envie de sourire pour leur faire plaisir. Bref, j'écrase ma clope en me disant qu'en vrai, j'ai le temps d'aller me réchauffer quelque part à l'intérieur, quand une silhouette se fige face à moi. Une silhouette gracile surmontée d'une tignasse blonde, au regard impérieux. Là, je peux pas m'empêcher d'esquisser un sourire désabusé. Ça a le mérite d'être clair et puis elle n'a pas tord, dans le fond. Rien de crédible ou de concret ne justifie ma présence ici, et encore moins l'appel que je lui ai passé. « Je sais pas pourquoi je suis là » j'admets finalement, presque de mauvaise grâce, histoire de lui donner une bonne raison de me prendre pour un fou. Pas la peine d'essayer de trouver en vitesse une excuse bidon. Parce que c'est vrai, j'en sais rien. Enfin si. Mais pas vraiment. Un jour, je me suis retrouvé à songer à Síomha, sans raison. Juste comme ça. Parce que j'ai croisé une fille qui lui ressemblait. Un peu. Elle était blonde, quoi. Et je me suis demandé ce qu'elle foutait. Si elle était en vie. Elle l'est. C'est déjà bon à savoir. Quoi que si je lui demandais, elle me répondrait sans doute qu'elle ne l'est pas vraiment. Du coup, je ne songe pas tellement à lui demander comment elle va. Je ne suis pas certain qu'elle ait envie que je le lui demande. « J'crois que j'avais besoin de vérifier que c'était pas trop pourri » tout ça, j'sais pas. La vie. Tout ça. Je hausse les épaules. Ouais, ça doit être ça. Je la surveille pas, c'est juste histoire de voir, il le fallait, je me serais senti mieux. De toute façon, même si c'était pourri, j'aurais pas pu faire grand chose, et j'aurai sans doute rien foutu. « Tu peux m'envoyer chier » et la connaissant, elle ne se gênera pas pour le faire si elle en a envie. C'est pas le genre à en avoir quelque chose à faire du pognon que j'ai mis pour le billet de train. En même temps, je préfère ça. Elle doit être pas mal imbuvable quand elle se force. « Ou alors, tu peux profiter de ma gentillesse pour faire un truc dont t'as envie. » Autrement dit, du peu de tune qu'il me reste. J'y peux rien, j'ai aucune notion de l'argent. Je suis le pire avare du monde. Et puis comme il faut que moi aussi, je m'occupe jusqu'à ce qu'il soit l'heure de repartir, autant satisfaire tout le monde, pas vrai ? « Que ça nécessite un hôtel ou non. » On sait jamais. Jusque là, les seuls « liens » qu'on ait jamais eus étaient essentiellement tactiles. Ça serait peut-être moins bizarre de commencer par là.
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MessageSujet: Re: The more I see, the less I know, the more I like to let it go.   The more I see, the less I know, the more I like to let it go. EmptyLun 9 Déc 2013 - 23:21

Elle ne comprend pas pourquoi elle est là, pourquoi il a ressenti le besoin de l'appeler, de déterrer ce passé qui lui semble loin à présent. Pourquoi, une question récurrente. Un semblant d'explications, ça pourrait être pas mal. Quoique, elle n'est pas certaine d'en vouloir. Elle ne sait pas trop. Au fond, elle n'est pas certaine de vouloir prendre tout ça de façon très sérieuse. Il est là, il va repartir dans une demi-heure. Petite parenthèse sans grande importance dans sa vie, n'est-ce pas. Il dit ne pas savoir pourquoi il est là. Au moins, ça a le mérite d'être clair. Elle le toise de son regard éteint, elle fourre ses mains dans les poches de son manteau. Parce que, non, il ne fait pas chaud à cette époque de l'année à Dublin. Elle suppose que c'est un peu partout pareil. Elle, elle n'y connaît rien, elle n'a jamais vraiment été ailleurs. Elle est là, la plupart du temps, à Dublin. Là, elle y est avec Milan. Ah, oui, Milan. Qui souhaite donc s'assurer que... ce n'est pas trop pourri ? Quoi donc ? Sa vie ? Il pense pouvoir estimer cela comment, au juste ? En voyant sa tête ? Elle est exactement la même que celle qu'il a connu durant quelques mois, presque deux années plus tôt. Et autant dire que c'est la même chose pour sa vie, son quotidien. Toujours aussi peu agréable. Elle ne sourcille pas, elle préfère le laisser parler, puisqu'il semble bien parti à faire ça. Parler, ce n'est pas trop le truc de la blonde, ça a dû se voir. L'envoyer chier, dit-il. Parce qu'il a décidé de venir faire un petit tour du côté de la vie de Síomha ? Parce que du jour au lendemain, comme ça, il a décidé de s'intéresser à elle, l'espace de quelques heures ? C'est surtout étrange. Et plus que ce que beaucoup ne lui ont accordé, c'est bien vrai. Non, elle ne sait pas comment réagir. Au fond, elle s'en fout un peu. Ce qui ne devrait pas surprendre lorsqu'on la connaît. Cela dit, puisqu'elle n'est pas au bout de ses surprises, la suite a tendance à l'étonner. Profiter de sa gentillesse ? Peu importe pour quoi ? Juste comme ça ? C'est vrai que ça, ça lui fait plisser les yeux, froncer les sourcils. Excusez-la de ne pas totalement tout comprendre. Un peu plus et elle pourrait croire qu'elle a sérieusement abusé de l'alcool et que celui-ci a décidé de se venger comme il le peut. « J'étais bonne à ce point-là ? » Bonne pour la baise, bien entendu. Bonne au point où, presque deux ans plus tard, le revoilà. Bonne au point où il va même jusqu'à lui proposer un peu tout et n'importe quoi, tant qu'elle en a envie. Hôtel ou non, baise ou pas baise, il s'en fout. Définitivement confuse, la gosse. En tout cas, c'est tentant, c'est certain. Cette histoire d'hôtel. Pourquoi pas, après tout. S'il ne rejette pas l'idée, c'est que, a priori, ça ne l'emmerderait pas. Et elle, ça ne l'emmerderait pas non plus. Et ça ne serait pas parce qu'elle est en manque ou parce que les mecs se montrent difficiles ces derniers temps, non, ça serait juste parce qu'elle s'est bien amusée avec lui, pendant un temps. Et parce que ses lèvres sont toujours aussi aguichantes. Oui, tentant. Peut-être plus tard. Éventuellement. « J'ai faim. » signale-t-elle. Profiter de sa gentillesse pour tout ce dont elle a envie, non ? Eh bien, voilà, son estomac ronchonne. Alors qu'il soit là, ok, mais il ne faudrait pas non plus que ça l'empêche d'avaler un petit quelque chose. Elle n'irait pas non plus jusqu'à réclamer de l'argent pour lui payer son repas. Mais puisqu'il est là, autant qu'il l'accompagne. Ou pas. Il fait ce qu'il veut. Oui, elle tourne les talons, avance avec l'idée de s'arrêter au premier bâtiment qui propose de la bouffe mangeable et lui, il fait ce qu'il veut, il vient, il vient pas, peu importe.
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MessageSujet: Re: The more I see, the less I know, the more I like to let it go.   The more I see, the less I know, the more I like to let it go. EmptyMer 11 Déc 2013 - 18:33

Je me contente de l'observer. C'est marrant. Elle est toujours pareille. Même expression, même façon de se tenir. On dirait que même ses cheveux sont toujours foutus de la même façon. C'est marrant, mais c'est aussi un peu bizarre. J'ai l'impression d'être de retour dans le passé. J'me demande même pourquoi je l'ai appelée. Que ça soit une bonne idée ou pas, je m'en branle un peu. Sans doute que j'avais pensé à elle à ce moment-là, alors c'était tombé sur elle. Ça aurait pu être mon cousin ou mon ex ou mon ancien prof de politiques du personnel ou n'importe qui. Quelqu'un susceptible de m'occuper. Je suis pas très difficile. Rien à voir avec sa propension à me faire prendre mon pied ou pas. Je m'amuse pas à comparer, faut dire. Les gosses de dix-huit ans le font peut-être, ouais. Alors je hausse les épaules et puis basta. Je sais pas trop quoi lui dire. J'crois que de toute façon, j'ai jamais été super doué pour lui dire quoi que ce soit. En général, je disais rien. C'était très bien. Elle me demandait rien, moi non plus. Pourquoi se faire chier ? Pourquoi se faire chier, maintenant ? J'ai pigé le message et quelque part, ça me va. Je suis là, ouais, mais je me vois pas lui faire la conversation. Et la connaissant, elle doit pas en avoir envie. J'suis même pas sur qu'elle ait envie de me voir. J'ai presque envie de me marrer en y pensant, mais au lieu de ça, je sors une clope, une énième clope. Je vais finir par crever à trente balais avec un cancer de la gorge. Je dois en être à deux paquets par jour. Pourtant, j'le sais que je pourrais m'arrêter quand je veux et comme je veux. Mais c'est une habitude que j'aime bien. J'dois pas tourner rond. Elle a faim. OK. Cool. Elle repart en sens inverse, donc moi aussi. Je ne sais déjà plus comment je suis arrivé jusqu'ici et j'ai pas particulièrement envie de passer le reste de ma journée à errer dans Dublin pour tenter de trouver la sortie. Autant la suivre. Même si je sais pas où elle va. Ah oui, bouffer. Pas dans un resto cinq étoiles, j'espère. En attendant, j'ajoute rien. Et je déambule comme un con en songeant à pleins de trucs, et à rien à la fois. Dans ces moments-là, je pense, mais quand j'essaie de me rappeler à quoi j'ai pensé, je suis incapable de citer quoi que ce soit. Comme si mon cerveau était complètement vide. J'aime assez cette sensation. C'est pas comme quand tu essaies de ne pas penser. Non, non, c'est pas du tout pareil. Tu penses, mais tu es si peu absorbé par tes pensées, que ta tête se vide. Et ça fait un putain de bien. Mais c'est dur d'atteindre cet état d'esprit volontairement. Alors ce que j'fais, c'est que je fume. Je bédave. Et là, j'en ai putain d'envie. J'écrase ma clope, et je la fourre dans ma poche. Ouais, je vais pas jeter une demi-clope, au prix qu'elles coûtent. De cette même poche, je tire mon vieux paquet de tabac racrapoté et je passe le pilote automatique. J'ai acquis un don pour le roulage de joint. À croire que j'étais prédestiné à ça. Feuille. Filtre. Tabac. Herbe. Tabac. Tabac. Herbe. Je suis toujours Siomha, je sais pas où elle va. Elle voudra peut-être tirer une taffe. En redressant la tête pour la repérer, je coince ma clope entre mes lèvres, et inspire une bouffée salvatrice. Y'a personne dans la rue susceptible de m'emmerder avec la loi. Parfait.
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MessageSujet: Re: The more I see, the less I know, the more I like to let it go.   The more I see, the less I know, the more I like to let it go. EmptyDim 15 Déc 2013 - 16:15

Oui, elle a faim. Il faut dire que son estomac a tendance à constamment faire parler de lui, à gargouiller plus que la normale, à l'emmerder à n'importe quel moment. Elle a tout le temps faim, ou presque, c'est comme ça. Elle mange quand elle peut. Et l'avantage d'avoir souvent faim, c'est qu'on s'y habitue. Elle a eu le temps de s'habituer à la chose, la blonde. C'est pas très important. À vrai dire, elle aurait pu faire sans un peu de bouffe, là. Elle aurait pu attendre là, plantée devant Milan sans savoir quoi lui dire et encore moins quoi faire. C'est vrai qu'elle aurait pu. Mais à quoi bon, après tout. Ça aurait été stupide, inutile. Ils ne vont pas passer leur journée à se regarder dans le blanc des yeux. Ils ne vont pas passer leur journée ensemble non plus. Si elle part,  c'est parce que ça semble être le plus logique à faire. Elle avance de plusieurs dizaines de pas – pas qu'elle s'amuse à les compter – avant de regarder par-dessus son épaule. Et si elle ne remarque personne au premier coup d’œil, en regardant mieux, elle voit la tête de Milan. Elle ne sait pas si elle ressent de la déception, de l'indifférence ou une toute petite part de joie. Elle ne comprend juste pas pourquoi il est toujours là. Elle s'arrête, elle se retourne vers lui. Il a pas dit qu'il était gentil, généreux ou autre chose du genre ? Alors il pourrait partager au lieu de faire ça dans son dos. Oh, elle compte bien lui piquer sa sèche à un moment ou à un autre. « Je pensais te voir partir dans l'autre sens.  » Ça aurait été le plus logique, de son point de vue. Pas que c'est dit comme un reproche. Non, elle a toujours sa voix indifférente et monotone. « Je comprends pas comment quelqu'un peut perdre son temps comme ça.  » Parce qu'il doit bien savoir qu'il perd son temps, là, ni plus, ni moins. Sans aucun doute qu'il a conscience de cela. Ça la dépasse quand même, de le savoir, là, prêt à la suivre n'importe où alors qu'il pourrait tout simplement retourner d'où il vient. À vrai dire, c'est ce qu'elle attendait de lui, en tournant les talons. Elle s'attendait à ce qu'il se tire et elle pourrait faire comme si tout ceci n'était pas arrivé, qu'elle ne l'avait jamais revu. Ça serait plus simple, elle en a l'impression. Pas que c'est très important, dans le fond. Elle ne veut pas y penser. Elle préfère éviter de réfléchir sur le sujet. Il est là, il ne sera plus là dans pas longtemps : fin de l'histoire. Ses yeux s'attardent sur ses lèvres un instant. Puis elle tend la main, agite ses doigts dans un mouvement supposé lui signaler qu'elle ne dirait pas non à une petite bouffée, qu'il pourrait être assez gentil pour partager. Ça la changera de ses clopes habituelles.
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MessageSujet: Re: The more I see, the less I know, the more I like to let it go.   The more I see, the less I know, the more I like to let it go. EmptyMer 18 Déc 2013 - 23:27

Elle me fait un foutu bien, cette herbe. Et j'ai beau accroître ma consommation de façon plutôt vertigineuse, le truc chouette, c'est que ça n'a aucun effet sur moi. J'veux dire que je pourrais m'arrêter quand je veux. Je le sais, j'ai déjà fait le test. La clope c'est pareil. Mais ça, c'est pas tellement chouette, c'est plutôt déprimant. Je m'étais dit que je pouvais me donner à fond dans un truc, mais même ça, j'parviens pas à y être accro. Ça m'empêche pas de fumer trop. C'est à ça que je pense en tirant une longue bouffée sur ma sèche. Ça me monte au cerveau. Un peu. Pas trop, encore. Je laisse mon regard courir le long des vitrines et façades que je longe, mon reflet déformé par la fumée que j'expire. De temps à autre, je guette la tignasse blonde de Síomha. Je ne tiens ni à me perdre, ni à la perdre. Mais elle marche toujours devant moi. Ah non. Elle se fige et se retourne. Et elle me jauge un instant. Je reste silencieux. Quel intérêt aurais-je à l'appeler, à me taper deux cents bornes jusqu'ici pour finalement me tirer après l'avoir aperçue cinq secondes ? Sans compter de la tune que m'a coûté le billet de train. Non, ouais, je suis là, je reste. Bon, pas pour toujours. Disons que la journée, c'est déjà bien. « Je perds mon temps comme je veux » je réponds simplement. Ouais. Si j'ai envie, pour une fois, de perdre mon temps ici et en sa compagnie plutôt que chez moi, c'est mon problème. Ça sera du temps perdu, de toute façon. Puis j'ai pas tellement l'impression de perdre mon temps. Bizarrement. Enfin pas de manière suffisamment significative que pour avoir une envie intenable de repartir tout de suite. J'avise ses doigts qui gesticulent dans ma direction. Je sais bien ce qu'elle veut. Je me doutais qu'elle voudrait mon spliff à un moment ou à un autre. Une dernière taffe et je me défais de mon herbe salvatrice pour la lui céder. Je ne devrais pas m'étonner de la voir fumer. Cette nana, c'est un peu la personnification de "sex, drugs & rock'n'roll". Sex et drugs en tout cas. Rock'n'roll, j'sais pas. Je suis même pas certain qu'elle écoute de la musique. Je sais pas grand chose d'elle, en vérité. Vraiment pas grand chose. J'ai toujours la fumée dans mes poumons, je m'en imbibe, avant de la souffler doucement. Ouais, ça fait vraiment un putain de bien.
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MessageSujet: Re: The more I see, the less I know, the more I like to let it go.   The more I see, the less I know, the more I like to let it go. EmptyDim 22 Déc 2013 - 16:13

Non, elle ne comprend pas. Sa présence ici. Ça lui paraît juste stupide, rien de plus. C'est inutile, c'est n'importe quoi. S'il ne sait pas pourquoi il est là alors rien ne le retient. Qu'il aille profiter de Dublin tout seul ou qu'il trouve une nana pas trop emmerdante pour l'accompagner, elle s'en fout. Elle n'a pas envie qu'il la suive pendant x temps. Non, il peut repartir, ça lui conviendra très bien. Elle ne comprend pas et pire encore, elle sent que ça va l'agacer. On ne peut pas dire qu'elle l'est facilement, agacée. Elle a un niveau de tolérance très élevé, à mettre sur le fait que « elle s'en fout ». Mais lui, ici, à lui coller aux basques sans la moindre raison, oui, c'est vrai que ça risque de l'emmerder. Alors certes, il perd son temps comme il veut mais autant qu'il le perde ailleurs, loin d'elle. Ça, ça serait bien. « Dans ce cas, t'es vraiment trop con. » C'est marrant, elle ne l'a jamais vraiment pensé stupide ou totalement crétin mais peut-être qu'elle devrait revoir son jugement, après tout. Qu'il soit ici ne fait pas de lui l'homme le plus intelligent du monde. De son point de vue. C'est vraiment stupide d'être là, il pourrait sans aucun doute trouver mieux à faire.  Bon, elle lui pique quand même son herbe, parce qu'il faut bien qu'il serve à quelque chose dans l'immédiat, le Milan. Autant que ça soit pour ça, après tout. Ses clopes sont devenues une habitude, perdant totalement d'intérêt avec le temps. Mais elle continue. Parce que c'est de toute évidence bien plus amusant de dépenser le peu d'argent qu'elle a dans des clopes plutôt que dans de la bouffe. Ou des fringues. Ou juste des meubles pour garnir un peu son appartement. Peu importe. Puisqu'elle s'en fout, c'est bien vrai. Pourquoi ferait-elle l'effort de se débarrasser d'une mauvaise habitude. Quoi qu'elle en soit, elle a l'impression de ne pas avoir fumé autre chose que ses pauvres clopes sans saveur depuis une éternité. Sensation qui s'accentue lorsqu'elle teste le joint de Milan. Elle devrait vraiment faire en sorte de profiter de ça plus souvent. Elle attend que le nuage de fumée se dissipe dans l'air avant de tirer une nouvelle taffe. Elle lui rend ce qui reste de sa sèche. Non, elle ne compte pas rester là, à profiter de son herbe durant toute la journée. L'idée, c'est qu'il dégage. Et ce besoin est étonnamment plus fort que le reste. Ça ne lui plaît pas qu'il soit là. Elle a été trop conne, elle aurait dû l'envoyer sur les roses dès son appel. Elle n'aurait pas dû se pointer ici. Elle soupire. « Allez, Milan, dégage. » lance-t-elle de sa voix froide. Elle espère que ça fonctionnera sur lui, comme ça a tendance à fonctionner sur d'autres. Il y a un tas de raisons pour justifier le fait qu'elle ne souhaite pas le savoir ici. Et il y aura toujours une raison contre qui sera capable de faire taire les quelques raisons qui pourraient éventuellement la pousser à accepter sa présence pendant quelques heures. Alors elle lui tourne à nouveau le dos pour continuer à avancer. Elle l'aura à l'usure. Il ne pourra pas la suivre éternellement. Elle se doute même qu'il va en avoir marre en deux minutes. Ça fonctionne toujours comme ça.
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MessageSujet: Re: The more I see, the less I know, the more I like to let it go.   The more I see, the less I know, the more I like to let it go. EmptyMar 31 Déc 2013 - 0:07

J'dois être con, ouais. J'ai jamais prétendu ne pas l'être. Ça m'étonnerait pas tant que ça que je le sois complètement. Con. Un pur crétin, un parfait imbécile, un véritable abruti. Franchement, ouais. On peut dire ça. Pas toujours, mais parfois. Alors elle a pas totalement tord quand elle dit que je suis vraiment trop con. Mais je m'en fous. L'avis des gens à ce sujet ne m'a jamais tellement préoccupé, à vrai dire. On pourrait dire que je suis intègre, et que je sais faire la part des choses entre le vrai et le regard des autres, tout ça. Je crois surtout que je suis si égocentrique, des fois, que c'est pas l'avis des gens mais les gens eux-mêmes qui m'indiffèrent complètement. Je suis un je-m'en-foutiste branleur qui s'assume pas, c'est tout. Du coup, que Síomha me trouve con ou pas, ça me passe un peu au-dessus de la tête, et je réponds pas. Je vais pas perdre mon temps (vu qu'elle semble si soucieuse de la façon dont j'occupe mes journées) à épiloguer sur un sujet dont on se fout l'un comme l'autre. Ouais, parce que j'imagine que c'est purement rhétorique, son hypothèse sur mes facultés mentales. Que je sois con ou pas, ça changera pas sa vie. Ça changera pas la mienne non plus. C'est pas ça qui m'empêchera de me buter à l'herbe si je veux, et elle non plus. Je la laisse se servir sur ma sèche. Je crois que j'aurais pu la lui filer, tout simplement, parce que je suis plutôt du genre panier percé, comme gosse, sauf que j'en ai plus, après, de l'herbe. Et mes bonnes adresses, bah elles sont à deux cent bornes d'ici. Là, elle a la gentillesse de me le rendre, mon spliff. Cool. Merci. Je la soupçonne d'utiliser ce doux geste comme une rebuffade symbolique, et une façon à peine détournée de m'envoyer chier. Encore que. Non. Non, c'est mal la connaitre ça. Elle ne se donnerait pas cette peine quand trois petits mots suffisent. Je peux pas m'empêcher de sourire. Un con de sourire absolument pas justifié. Mais ça me fait marrer. Ça me fait marrer, sa franchise, et l'effet qu'elle aurait eu sur n'importe qui. Ça aurait pu être blessant, ça aurait pu. Mais je sais pas si c'est parce que je sais qu'elle est comme ça avec tout le monde ou si c'est parce que je suis vacciné, ou parce que j'ai l'habitude de parler aux gens exactement de la même façon, ou je sais pas, mais en bref, je me vexe même pas. Je me dis que c'est bien essayé, je fourre clope entre les lèvres, mains dans les poches, je hausse les épaules, et j'avance. Même dans l'hypothèse où je me casse, je sais pas où je suis, et faut bien que je sorte de cette foutue rue d'un côté ou de l'autre. Alors je me contente de la filer de loin. Elle a qu'à ne pas faire attention à moi. C'est pas comme si on avait de quoi se taper la discut de toute façon. On clope chacun de notre côté. Ouais, c'est bien ça.

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