Je suis levée tôt ce matin. Mes heures de lever sont assez variables dans le jeu. Un jour je peux faire la grasse matinée, et l’autre être complètement éveillée à 7h. Cela dépend de tout un tas de facteurs. Si j’ai beaucoup de sommeil à rattraper, si les autres ne font pas trop de boucans, si je ne suis pas prise d’insomnies, si je ne fais de mauvais rêves…Fin voilà, c’est très variable. Et ce matin, je suis debout à 8h30. Je prends mon petit déjeuner, dehors, à l’écart, voulant m’assurant de ne pas tomber sur un certain candidat…On ne sait jamais des fois que Benjamin aurait dans l’idée de se lever et squatter la cuisine en même temps. Malheureusement à vouloir l’éviter, voilà que je le croise au détour d’un couloir. Bon sang. Pourquoi grand dieu faut il toujours qu’il débarque dans mon champ de vision ? Je l’ignore royalement, comme on le fait souvent, et je prends la direction du dressing. J’ai dans l’idée d’aller faire du sport, pour me défouler. Cela va me faire du bien. Lorsque je pénètre dans la pièce, je tombe sur une scène très…cocasse. Notre starlette internationale en train de chouchouter ses chaussures. Elle les tient tout près contre son cœur, et les qualifient comme étant ses bébés. Elle a l’air en adoration. Hm mouis pourquoi pas. « Hm ça va aller entre vous ? Ou t’as besoin que je vous laisse un peu d’intimité ? » J’ai l’impression de déranger un moment intime entre Jasmine et ses talons aiguilles. Evidemment, c’est de l’humour, si elle me demande réellement de dégager, je ne compte pas le faire. « Une starlette de la chanson, je m’attendais à quelqu’un de superficiel, mais ça va, tu ne l’es pas trop. » J’en ai l’exemple flagrant sous les yeux.

Regardez là à serrer ses petites chaussures contre son cœur. Elle en serait presque mignonne. Telle une gamine qui tiendrait jalousement sa peluche. Sauf que bon elle a la vingtaine passée, et ce sont des talons aiguilles, c’est moins adorable. « Puis que tu me le propose, la porte est juste derrière toi. » Réponse prévisible, mais non non. Hors de question de la laisser seule avec ses escarpins. Les pauvres pourraient se faire violer à tout moment, il faut quelqu’un pour les protéger. J’évoque sa superficialité. Ce n’est pas spécialement un reproche. Juste une constatation. Elle ne déroge pas au cliché de la starlette superficielle. Puis bon ce n’est pas le pire défaut qui puisse exister sur Terre. « Je laisse ça aux prêtres. » Ce n’est certainement pas de moi qu’elle va entendre un sermon. Prêcher la bonne parole. Faire la leçon. Cela serait bien hypocrite de ma part dans la mesure où j’incarne tout ce qu’il ne faudrait pas faire ou être. Je serais plutôt la meuf qu’on regarderait en disant : vous voyez ce que cette fille est en train de faire ? Et bien faites tout l’inverse. C’est alors que la demoiselle complimente mon physique. Selon elle je serais bien foutue. Cela sort de nulle part, je ne l’avais pas vu venir celle là. Elle n’est pas spécialement la personne dont je m’attendrais à recevoir des compliments. Bon ceci dit elle n’a pas finit, vaut mieux attendre. Et en effet elle déclare que je ne sais pas toujours me mettre en valeur. Je m’habille comme un pied peut être ? Baaah je m’en fiche bien. « Que veux tu, on a pas tous la chance d’avoir du fric pour se payer une garde robe digne de ce nom. » Je m’achète rarement de nouvelles fringues, faute de fric. Contrairement à elle, qui doit avoir un millier de paires de chaussures par exemple, j’en ai que quelques unes. Toute la différence est dans la taille du portefeuille. Malgré tout, je trouve que je m’en sors pas mal. « T’es bien foutue toi aussi. » Je ne sais pas pourquoi je me sens obligée de lui retourner la faveur. Ceci dit si je ne le pensais pas, je ne le dirais pas. « Pour quelqu’un de ta taille. » Parce que bon elle est quand même courte sur pattes. Mais bon la pauvre n’y peux rien. On ne peut pas aller à l’encontre de mère nature.