FAUST

Si il y avait bien une chose qui pouvait être particulièrement fatale dans ce genre de téléréalité, c'était bel et bien la bouffe. Oh ça oui, vous pouviez facilement prendre dix kilos si vous ne faisiez pas attention ! Déjà que mon organisme n'était pas franchement soucieux de me demander mon avis, il fallait en plus que j'adore les aliments trop gras, ou trop sucrés. J'y pouvais rien moi, si les hamburgers pesaient sur la panse. Franchement, c'était pas quelque chose que je conseillais aux gens, non, du moins pas les plus sportif. Parce que venir dans une téléréalité sans être un minimum sportif, c'était comme signer son arrêt de mort. Oui, voilà, c'était un suicide. Enfin, hormis si vous étiez végétarien comme Tifenn, là encore, ça pouvait tout à fait passer. Par chance, moi j'aimais plutôt le sport. A vrai dire, j'avais fait du basket pendant de nombreuses années, alors du coup, mon corps d'adolescent maigrichon avait eu bien vite fait de se transformer. Aujourd'hui, on ne pouvait pas dire que je pesais vingt kilos tout mouillé, c'était certain. Mais si je restais bien sculpté, il fallait tout de même que je fasse attention à mon poids, à ne pas trop me relâcher, et c'était pour cette raison que je m'étais rendu dans la salle de sport, afin de courir un petit peu. C'était en passant le pallier que j'étais tombé sur un candidat avec qui je n'avais pas échangé jusqu'ici. Faust, il me semblait. Le moins que l'on pouvait dire, c'est qu'il avait également l'air d'être des plus sportifs vu sa carrure. Probablement le candidat le mieux sculpté que j'ai pu voir jusqu'ici. « Wooo, sympa. » dis-je en désignant son torse dénudé. « T'as mis combien de temps pour en arriver là ? » je n'étais pas en reste, mais le corps se développait différemment en fonction de l'activité que l'on pratiquait, alors j'étais curieux de savoir si il avait atteint ce stade rapidement ou pas. Je m'approchais alors d'un des tapis de course, commençant à le mettre en marche.

Comme tous les jours, tu avais ton rendez-vous à la salle de sport avec toi-même. Enfin, plutôt avec les tapis de courses ou encore les altères. Il n’y avait pas un seul jour où tu ne faisais pas de sport. Tout simplement parce qu’il fallait que tu t’entretiennes et que tu avais largement le temps dans la journée pour passer une ou deux heures dans la salle de sport. Ce n’était clairement pas en restant devant la télévision à manger des chips que quelqu’un pouvait espérer voir apparaître des tablettes de chocolat sur le ventre, hein. Non, les miracles ça n’existe pas. On n’obtient pas quelque chose sans travailler pour l’avoir. Bref. C’était justement le temps de faire des abdos. Tu t’étais allongé sur le tapis dans la salle de sport, pour commencer à travailler. Il fallait que tu battes ton record cette fois-ci. Ça n’allait clairement pas être facile. « Wooo, sympa. » Tu t’arrêtes au milieu de ta série, remarquant la présence d’un des candidats. Un des nouveaux. « Je fais souvent cet effet, je sais. » tu dis en lâchant un léger rire. « T'as mis combien de temps pour en arriver là ? » Tu te remets en position assise pour attraper ta bouteille d’eau et boire un coup, tout en haussant les épaules. « J’sais pas trop, j’ai commencé au lycée quand j’ai compris qu’on regardait plus les mecs baraqué et que les allumettes. » Oui, tu avais été une de ces allumettes, eh bien quoi ? Tu n’en avais pas honte. « Et.. j’sais pas, peut-être un peu plus de trois ans pour maintenir tout ça. » Tu n’en faisais jamais trop non plus, parce que tu ne voulais pas ressembler à un bodybuilder avec les veines qui ressortait de partout. Et autant dire que tu n’avais jamais été à fond comme ça. « T’es Simon, c’est ça ? » tu connais déjà la réponse, mais bon. « J’ai connu un Simon une fois. Un pauvre type. » Bon, t’étais honnête, c’était déjà ça de bien chez toi, non, hm ? « J’espère que tu vas te rattraper pour lui et tous les autres Simon de la terre. » tu rajoutes, bien que tu n’aies aucun préjugés sur les Simon, que ce soit clair.

Pas mal de candidats étaient plutôt bien bâti ici, il fallait bien l'avouer. J'étais même certain qu'il s'agissait de l'un des principaux critères de sélection dans une émission comme celle ci, d'autant plus lorsqu'elle était tournée à Hawaï. En même temps, c'était compréhensible, les bidoches n'attiraient en général pas les petites minettes devant leurs écrans -voire même les ménagères, je ne juge pas. Mais clairement, le jeune homme sur qui je venais de tomber était probablement le plus dessiné qu'il m'avait été donné de voir ici. Du moins jusqu'ici, puisqu'après tout, il était fort probable qu'il ait une rude concurrence. Et sans vouloir me vanter, j'étais presque certain que je pouvais facilement arriver à son niveau de ce côté ci, hm. Mais bon, je n'étais pas franchement du genre à me balader torse nu à tous vas, pas que j'étais particulièrement complexé, non, puisque je n'avais aucune raison de l'être, juste que ça n'était pas dans mes habitudes. Désolé pour l'audimat, hm. « Je fais souvent cet effet, je sais. » mon rire se joignit au sien alors que je m'approchais de l'une des machines. Oh ça, je voulais bien le croire. J'en étais tout de même venu à lui demander depuis quand il pratiquait la musculation, puisqu'un corps comme celui ci devait forcément s'entretenir un minimum, non ? C'est ce que je pensais, dans tous les cas. Et puis je connaissais mon rythme quotidien, et il était en général de plusieurs fois par semaine.  « J’sais pas trop, j’ai commencé au lycée quand j’ai compris qu’on regardait plus les mecs baraqué et que les allumettes. » Ah ça, c'est certain que tout le monde préférait lorsqu'il y avait du volume. Je ne savais d'ailleurs pas pourquoi certains faisaient autant de fixation sur les muscles, à mes yeux, ça ne voulait clairement pas tout dire. « Et.. j’sais pas, peut-être un peu plus de trois ans pour maintenir tout ça. » j'hochais la tête. A vrai dire, j'avais mis à peu près le même laps de temps. Allumant le tapis de course, je grimpais ainsi sur celui ci, pour commencer à régler la vitesse. « C'est du bon boulot en tout cas, chapeau. » et je n'étais probablement pas le premier à le lui faire remarquer. J'étais même certain qu'il avait déjà quelques candidates à ses pieds, oh ça, c'était obligé. « T’es Simon, c’est ça ? » j'approuvais d'un nouveau hochement de tête alors qu'il continuait « J’ai connu un Simon une fois. Un pauvre type. » un léger rire s'échappa de mes lèvres « J’espère que tu vas te rattraper pour lui et tous les autres Simon de la terre. » C'est qu'il me mettait presque la pression là. « Ouais non, les Simon sont pas des gens super fréquentables en règles générales. » à vrai dire, je n'en avais aucune idée, puisque je n'en avais pas rencontré des masses jusqu'ici. « Mais je préfère que l'on m'appelle Junior, tu vois, ça me rend de suite bien plus agréable. » le rythme de la machine commençait ainsi à s'accélérer, alors que je me mettais à courir. « J’aime bien ton prénom aussi d'ailleurs. » il n'avait pas eu besoin de me le dire pour que je le retienne, il faut dire que je connaissais déjà un peu les noms de tout le monde. Merci ma mémoire. « Eeeet dis comme ça, tu vas me prendre pour un stalker. » repris-je en un léger rire alors qu'une musique qui ne m'était pas franchement familière se mis à sonner. On m'avait averti des règles avant que j'entre ici, et même si je ne l'avais jusqu'ici pas entendu, je savais parfaitement sa signification. « Bon hm... j'aurais bien eu envie de venir t'embrasser... » enfin 'envie' rimait étrangement plus avec 'obligation' tout de même, puisque personne n'embrassait un inconnu de cette façon. « Le problème c'est que si je m'arrête de courir, là, me connaissant, il y a de très fortes chances pour que je me rétame, et ce serait tout de même bête que tu doives embrasser un gars défiguré. » oui oui, défiguré, carrément, hm. D'ailleurs, j'avais jamais embrassé d'homme dans ma vie, mais ça, je me gardais bien de lui dire, histoire qu'il ne me prenne pas pour une mauviette. « Donc je te propose de te lancer... comme tu peux... Limite, en te penchant par dessus la machine ou quoi ? » ouais, ça risquait d'être un peu technique.