we are one, 15.04 - 23:45

BABOU

Il était tard, peut-être un peu trop pour oser se balader dehors, d'autant plus lorsque l'on avait connaissance de la légende parlant d'un étrange sanglier se baladant dans la forêt... Pourtant, j'avais décidé de me rendre dehors, oui. J'étais armé de mes sandales, d'une chemise non boutonnée et d'un short blanc cassé. Il ne faisait pas vraiment froid par ici, c'était à croire que les jours pluvieux n'existaient que dans leurs pires cauchemars. Oui, ça me changeait clairement de l'hiver que j'avais eu de retour en France. Le ciel se voulait une nouvelle fois criblé d'étoiles, des petites tâches de lumières se volant l'une l'autre la vedette, jouant à celle qui serait la plus brillante. Moi, j'avais ma favorite, la lune. C'était probablement l'une des plus belles planètes à mes yeux, et puis lorsque l'on regardait minutieusement, on pouvait même apercevoir les crevasses qui longeaient celle ci. C'était incroyable à quel point elle pouvait briller. Peut-être même autant que le soleil. J'avais donc traversé la forêt pour me rendre sur la plage, là où le sable se glissait entre mes orteils. Machinalement, j'avais retiré mes sandales, les abandonnant près d'un panneau pour fourrer mes mains dans mes poches. Ma chemise naviguait un peu aléatoirement au grès de la brise qui me soufflait dessus, alors que je remarquais une silhouette assise non loin de l'eau. Aucune idée de qui il s'agissait, mais je me sentais d'humeur à aller la rejoindre. Je décidais ainsi de m'exécuter, remarquant au fur et à mesure que j'avançais qu'il s'agissait en réalité de Babou. La lumière crachée par la lune se reflétait sur l'eau, éclairant de ce fait son visage. Un léger sourire s'esquissa alors sur mes lèvres, alors que je prenais calmement place à ses côtés. Oh, c'était agréable parfois, de ne pas trop échanger. Et puis nous nous croisions tous les jours, dans un bruit monstre, alors parfois, des choses aussi simples que celles ci pouvaient réussir à me bercer. Mais j'étais un homme bavard, oui, probablement mon plus gros défaut, et c'était sur un ton incertain que je m'étais engagé. « Je... je voulais te demander quelque chose... » en effet, ma voix avait perdu l'assurance qui l'habitait, peut-être parce que j'étais toujours plus ou moins mal à l'aise vis-à-vis de tout ça. « Entre toi et Benjamin... il n'y a vraiment rien ? » me mordant la lèvre inférieure, mes yeux émeraude détaillent un instant ses pulpeuses avant de remonter jusqu'à ses yeux. Passant une main sur ma nuque, je pousse un soupir inaudible tout en ajoutant « Parce que j'aurais bien aimé t'embrasser, mais je tiens tout de même assez à mon visage, hm. » mes lèvres s'étirent une nouvelle fois. Oui, je n'avais pas franchement envie que son partenaire me tombe dessus, alors je préférais qu'elle soit prévenue, vous voyez. Je reprenais par la suite d'un ton un peu plus prononcé et sérieux. « Là, c'est le moment où tu m'aveugles en me jetant du sable dans les yeux avant de partir en courant. » M'enfin, inutile de préciser que ça n'était pas le scénario que je préférais.

Ça doit faire une bonne demi-heure, déjà, que je suis assise sur cette plage et au bord de l'eau. Mais je ne vois pas le temps passer, tant le moment présent est agréable et enrichissant. Oh oui, bien plus encore qu'on ne pourrait le penser. Vous vous dites peut-être que c'est un peu bizarre que je sois de sortie à une heure pareille, alors qu'il n'y a encore pas si longtemps je prenais peur à l'idée de mettre un pied dehors de nuit, hm. Et bien il faut croire que certaines choses ont changé, j'ai simplement réalisé qu'étant dans un nid très bien sécurisé et non lâché en pleine nature sauvage, je pouvais quand même m'occuper d'autre chose que des potentiels dangers auxquels je m'expose à chaque fois que je mets un pied devant l'autre. Non mais c'est vrai, le fait d'avoir peur comme ça ce n'était de toute évidence plus possible, et je me réjouis d'avoir laissé ça derrière moi car ça m'empêchait de faire pas mal de trucs. Bah c'est simple, dès que le soleil se couchait je m'interdisais de sortir mais c'est bel et bien fini, fort heureusement. Je suis donc des plus apaisées et sereines sur cette plage quand j'y suis finalement rejointe par un camarade, qui s'avère être quelqu'un que je connais plutôt bien à présent. Junior, qui me fait donc le plaisir de me tenir un peu compagnie, et j'avoue que je ne suis pas contre le fait qu'il reste un peu avec moi car comme ça, on pourra parler tous les deux, enfin j'imagine. Toutefois, je ne m'attends pas trop à ce que notre discussion débute par une question qu'il aurait à me poser. Ah, tiens, je ne l'ai vraiment pas vue venir celle-là mais après tout... « Je t'écoute ! » que je rétorque pour le pousser à me demander cette fameuse chose, même si je suis presque interpellée par l'air qu'il prend à cet instant. Et bam, c'est finalement dit, enfin demandé. Est-ce qu'il n'y a réellement rien entre mon partenaire et moi... « Je... » ... suis totalement prise de court, là, parce que je ne pensais pas que ça pouvait l'intéresser en fait. Mais de toute façon... « Qu'est-ce que tu voudrais qu'il y ait entre nous... non, il n'y a rien du tout. » Je crois que ça a le mérite d'être clair, c'est le but disons mais ça ne me dit pas pourquoi il tenait à le savoir. C'est là qu'il ajoute ce qui a le don de me décontenancer totalement. Il dit qu'il aurait aimé m'embrasser, mais qu'il tient à ne pas finir défiguré, en gros. Oui bah déjà, je doute que Benjamin irait jusqu'à lui refaire le portrait même s'il y avait quelque chose, mais... m'embrasser ? « qu... QUOI ?! » Je sursaute, étonnée, ébahie, interloquée même. Mais qu'est-ce qui lui prend, à quoi joue-t-il ? Oh ça pourrait presque être drôle, sauf qu'il semble un peu trop sincère à mon goût. Je laisse quelques secondes s'écouler, sans réagir tellement je suis surprise. Je le regarde avec de grands yeux, tandis que j'ai entre-temps exercé un mouvement de recul. J'y peux rien, c'était un réflexe comme un autre sur le moment. Rassurez-vous je ne vais pas l'aveugler avec du sable, non, mais j'aimerais y voir un peu plus clair et comprendre ce qu'il se passe car on peut dire que je suis véritablement perdue après ce qu'il vient de m'avouer. « Junior... qu'est-ce que ça signifie, tu... tu as pris quelque chose, tu as bu non ? » Je ne vois que ça, franchement. En dehors du fait que je ne suis pas le genre de filles qu'on a envie d'embrasser et encore moins dans un tel contexte, y'a un truc très louche là-dessous, et je saisis rien là, rien du tout. « Tu ne m'as peut-être pas reconnue vu qu'il fait nuit mais... c'est Babou ! Babou, tu sais... Donc tu peux pas vouloir de ça, c'est pas possible. » Non mais je cherche la théorie la plus plausible pour expliquer tout ça, et ma foi qu'il ne m'ait pas reconnue et m'ait prise pour une autre me semble envisageable. Plus sérieusement... c'est un rêve non, un rêve conscient mais un rêve malgré tout, n'est-ce pas ?

Je ne saurais vous décrire l'exacte raison qui m'avait poussé à lui demander si il se passait quelque chose entre elle et Benjamin. A vrai dire, tout le monde avait plus ou moins remarqué la proximité des deux candidats, et ainsi, j'étais peut-être quelque peu obligé d'en passer par là. Ce qui m'intéressait, c'était plutôt l'avis de la jeune femme sur cette question. Est ce qu'elle éprouvait quoi que ce soit pour Benjamin ? Les sentiments du concerné auraient également pu m'importer oui, mais égoïstement, j'avais choisi de ne pas y prêter d'attention. Peut-être avais-je simplement peur de la réponse. Je ne connaissais pas bien les liens qui les unissaient, mais si Babou avait pris Benjamin comme partenaire, c'est qu'elle devait lui trouver quelque chose non ? C'était du moins ce que j'avais pensé. Maintenant je pouvais encore me tromper. « Je t'écoute ! » Je lui posais donc la question qui me rongeait les lèvres depuis quelques semaines maintenant, me mordant par la suite la lèvre inférieure alors qu'elle semblait hésiter à me répondre. « Je... Qu'est-ce que tu voudrais qu'il y ait entre nous... non, il n'y a rien du tout. » un léger soupir de soulagement s'était alors échappé de mes lèvres. Peut-être un peu trop prononcé d'ailleurs, j'en étais même venu à me demander si elle l'avait noté ou non. Ce qui m'amenait ensuite à ma prochaine pensée. J'avais envie de l'embrasser, oui, c'était aussi simple que ça. Pourtant, une moue presque choquée s'installa sur le visage de la candidate, alors que je lui signifiais qu'elle pouvait totalement me jeter du sable à la figure, je le prendrais bien. Enfin, non, peut-être pas hyper bien non plus, mais disons que je comprendrais. « qu... QUOI ?! » je fronçais un instant les sourcils, plissant les yeux face au volume sonore si soudain. C'était si choquant que ça ? J'étais presque certain que beaucoup avaient déjà compris que je m'intéressais à elle, mais de toute évidence, ça ne devait pas être le cas de la jeune femme. Babou s'était alors quelque peu écartée de moi, reprenant par la suite la parole. « Junior... qu'est-ce que ça signifie, tu... tu as pris quelque chose, tu as bu non ? » pourquoi est ce que tout le monde allait tout le temps s'imaginer que j'étais sous stupéfiants ? J'allais finir par être vexé à la longue. « Tu ne m'as peut-être pas reconnue vu qu'il fait nuit mais... c'est Babou ! Babou, tu sais... Donc tu peux pas vouloir de ça, c'est pas possible. » un léger rire s'échappa alors de mes lèvres, tandis que j'étendais une jambe, ma cuisse rejoignant le sable. « Q-Quoi ? Babou ?! Mince, je pensais que c'était Silas ! » repris alors que je riais d'autant plus. C'est sûr que l'on ne pouvait que les confondre, hm. Reprenant un ton légèrement plus sérieux, mes prunelles s'étaient fixées une nouvelle fois dans les siennes. « Ça te parait si improbable que tu me plaises ? » parce que si c'était le cas, il allait clairement falloir travailler sur son égo. J'avais beau m'amuser du mien, en exagérant toujours mes propos, il était certain que le sien était bien loin d'être élevé. Et ça n'était pas réellement mérité, si vous vouliez mon avis. « Alors non, je ne suis pas sous détergeant, je n'ai pas pris les pilules d'anxiété de Jasmine ni les somnifères de Maxence, et je ne me suis clairement pas tromper de personne. » repris-je quelque peu amusé avant de prendre une poignée de sable « Cela dit tu peux encore me fuir, m'assommer ou me crever les yeux... mais dans ce cas, essaie juste de ne pas trop trop m'amocher, genre, juste un oeil quoi. » je marque une courte pause avant de reprendre « Ou un oeil et demi, à la limite. » c'était elle qui voyait, hm.

Je sais pas pourquoi, j'ai l'impression que les gens ont tendance à imaginer que ma relation avec Benjamin a des chances de prendre une tournure, disons... sentimentale, quoi. L'autre jour, déjà, y'a eu cette fameuse question lors du prime et maintenant celle de Junior, les deux laissant insinuer plus ou moins la même chose, en fait. J'ignore pourquoi Junior me demande ça, si la réponse l'intéresse réellement ou si c'est pour me faire la conversation plus qu'autre chose. Il est vrai que cela m'intrigue, et que ça me pousse aussi à m'interroger comme je ne l'aurais sans doute pas fait sans ça. Est-ce que j'envisage quelque chose avec Benjamin qui puisse sortir du cadre amical... et bien... il me semble que non, enfin ça se saurait si j'étais du genre à me poser ce genre de questions et surtout après deux mois de cohabitation. Je sais que certaines histoires commencent à voir le jour, on en entend parler assez fréquemment mais moi... je ne pense avoir envie de vivre ça, pas ici, ni en ce moment. Je l'ai dit, je n'ai pas le temps pour y penser, même si j'ai bien conscience que je ne pourrai pas rester seule éternellement. Ce n'est d'ailleurs pas ce que je veux, mais là, ce n'est pas à l'ordre du jour en fait. Je fais donc savoir à Junior qu'il n'y a rien de particulier entre Benjamin et moi, en tout cas, rien de plus que la très grande sympathie que j'ai pour lui, et l'affection que je lui porte. Et mine de rien, c'est déjà beaucoup ! Il ne faut pas minimiser ça, il compte beaucoup pour moi, et il le sait. Bon, je ne sais toujours pas pourquoi Junior tenait à savoir une telle chose. Mais il parvient à grandement me surprendre, par la suite, en m'avouant avoir envie de m'embrasser. C'est une information qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, pour le coup. Je ne dissimule pas l'étonnement qui est le mien à cet instant, j'envisage même la possibilité d'avoir simplement mal entendu mais bon, avec ça je pourrais presque faire le lien avec sa précédente question. Et puis, non, je peux pas le croire il doit se tromper de personne si tant est que ce soit possible, ça. Attendez pourquoi aurait-il envie de m'embrasser, c'est pas normal, ça cache forcément quelque chose. Et le premier avril est passé alors... non vraiment je ne comprends pas ce qui lui arrive. En plus il fait de l'humour, mais qu'on se le dise c'est pas du tout le moment pour ça, il peut pas me laisser dans un tel sentiment d'incompréhension. Est-ce que ça me parait à ce point improbable que je puisse lui plaire, hm, attendez un peu... « Baaah, oui, quand même oui ! » je rétorque, puis ajoute aussitôt « Enfin je veux bien croire que tu me trouves... disons... plus ou moins à ton goût mais de là à avoir envie de m'embrasser, et t'en faire pour la nature de mes rapports avec Benjamin qui plus est... » Non écoutez, il n'est pas sérieux. Tout ça ce n'est pas... et bien ce n'est pas possible, voilà, je peux pas croire qu'il s'intéresse véritablement à moi et de la façon dont je l'imagine. Il m'affirme qu'il ne prend rien, et qu'il ne s'est pas non plus trompé de candidate. Oh j'ai l'impression que rien de tout ceci n'est réel, c'est très étrange. Enfin la situation en elle-même l'est, c'est clair. « Mais dis-moi... si je t'avais répondu tout à l'heure que j'envisageais de passer à la vitesse supérieure avec Benjamin parce que j'en suis raide dingue, ça t'aurait fait quelque chose, ou...? » Ah mais pourquoi je lui demande ça, moi, ça va pas la tête. Je suis un peu nunuche comme fille, en plus je redoute la réponse que je vais obtenir, voilà c'est malin.

Je ne sais pas bien pourquoi, mais j'avais toujours imaginé qu'il pourrait se passer quelque chose entre Benjamin et Babou. Peut-être était-ce de par l'attention qu'il portait à la jeune femme, et peut-être également prêtais-je moi-même trop d'attention à ces bruits de couloirs. La vérité, c'est que je ne savais pas bien où me placer dans tout ça. Non pas que j'avais le droit de réclamer quoi que ce soit, puisque Babou n'était clairement la propriété de personne, et que de toute façon, elle ne devait même pas avoir conscience du fait qu'elle pouvait me plaire. Mais peut-être avais-je parfois l'impression de m'insérer dans quelque chose qui était déjà tout établi. C'était comme tout misé sur une table remplie de billet. Il y avait de grandes chances de tout perdre, mais ça valait le coup de tenter. Evidemment, je n'imaginais pas que la jeune femme partirait en courant, non, d'autant plus que ça aurait tout de même été plutôt vexant, il fallait bien se l'avouer. Babou me plaisait, c'était ainsi. Je crois que c'était principalement sa fraicheur qui me touchait, bien que j'étais encore incapable de totalement pouvoir qualifier la jeune femme. Oh, je ne demandais rien en particulier non, j'avais bien passé l'âge de devenir le "petit copain" de qui que ce soit. Oui, en grandissant, j'avais bel et bien compris que tout était plutôt compliqué que ça. Malheureusement, j'aurais envie de dire. Cela dit, je restais tout de même fervent admirateur du côté "traditionnel" et romantique d'une relation. Toutes les femmes que j'avais pu fréquenter l'avais souligné. Certaines m'avaient d'ailleurs trouvé quelque peu vieux jeu, mais j'étais ainsi. Je n'étais pas le genre de garçon à sauter sur la première venue, oh ça non. Je lui demandais ainsi si elle trouvait cela étrange que je lui plaise. « Baaah, oui, quand même oui ! » Vraiment ? « Enfin je veux bien croire que tu me trouves... disons... plus ou moins à ton goût mais de là à avoir envie de m'embrasser, et t'en faire pour la nature de mes rapports avec Benjamin qui plus est... » à vrai dire je n'arrivais pas bien à savoir si ça la dérangeait ou non. Elle trouvait cela étrange, oui, mais le terme "étrange" n'était ni positif ni négatif, en soit, non ? Oui, je sais, je poussais l'espoir jusqu'à ses derniers retranchements, hm. « Mais dis-moi... si je t'avais répondu tout à l'heure que j'envisageais de passer à la vitesse supérieure avec Benjamin parce que j'en suis raide dingue, ça t'aurait fait quelque chose, ou...? » un léger rire s'échappe de mes lèvres, alors que mes yeux quittent l'étendue d'eau pour se déposer sur le visage de la jolie brune. « J'aurais probablement été légèrement jaloux. » dis-je en tenant une quantité invisible entre mon pouce et mon index. Oh, oui, je l'aurais probablement envié le Benjamin. Cela dit, j'étais tout de même plutôt content d'apprendre que ça n'était pas le cas. Enfin, à moins qu'ils aient en réalité une relation des plus secrètes, après tout, je ne les surveille pas non plus tout le temps, hm. « Mais ne t'inquiètes pas, hm ? J'ai conscience d'être tout de même peut-être un peu trop... âgé pour toi... » j'aurais jamais pensé dire ça un jour tiens, j'avais l'impression de prendre vingt ans dans la tronche. « J'ai une fille qui aurait facilement pu donner son prénom à un ouragan, des gosses pleins les bras, et des bras pleins de morsures et coups de crayons en tous genre... un gout réellement douteux pour les gamines miniatures siliconée... » merci Stacie. « Et, d'après Jorah, une tendance presque impulsive à me shooter au dissolvant. » ça me résumait plutôt bien non ? « Alors oui, à ta place, je réfléchirais plutôt à deux fois avant de, ne serait-ce que considérer mes avances, hm. » enfin, cela dit, elle faisait bien ce qu'elle voulait.

Non mais, bien sûr que ça me flatte de savoir que je lui plais. Franchement, Simon c'est l'un des plus beaux garçons du nid si ce n'est le plus beau, alors forcément ça fait quelque chose de prendre connaissance d'une telle chose, attendez c'est quand même pas rien même si j'ai encore un peu de mal à réaliser, c'est vrai. Bah, je mentirais en disant que j'avais soupçonné ça depuis un moment, parce qu'en réalité je ne pensais pas qu'il me trouvait à ce point à son goût. Oui, au point de ressentir l'envie de m'embrasser en fait. C'est que je dois quand même sacrément lui plaire, non ? Oh je ne sais pas, tout est si confus, dans ma tête surtout. J'étais loin de me douter que Junior me dirait un jour de telles choses, et du coup je ne sais pas trop comment réagir maintenant. Qu'il se rassure, je ne risque pas de prendre la fuite, oh non, c'est pas mon genre. Mais je m'interroge, eh oui, il me dit ça après m'avoir demandé où j'en étais avec Benjamin, s'il y avait quelque chose entre mon partenaire et moi ou non. J'ai répondu non, puisque c'est un fait, nous sommes très proches mais il ne s'agit à mes yeux que d'amitié - et je tends à penser que du côté de Benjamin, c'est également le cas. J'ose demander à Junior si ça lui aurait éventuellement fait quelque chose si j'avais reconnu être dingue de Benjamin, et vouloir vivre une folle histoire d'amour avec lui. Oh. Il aurait probablement été jaloux, dit-il. Je ne sais pas comment le prendre, enfin, qu'est-ce que ça veut dire exactement tout ça... Franchement, n'hésitez pas à m'aider à y voir plus clair. Je pose un regard hésitant sur le beau métisse, tout en peinant à enchainer ce qui, croyez-moi après ça, n'est vraiment pas facile. « Jaloux... ah oui, quand même. » Cela signifie qu'il n'aurait pas forcément vu tout cela d'un très bon oeil s'il y avait eu quelque chose, non ? Il me dit de ne pas m'inquiéter. Ah mais je ne m'inquiète pas, enfin... peut-être un peu, oui, c'est probable mais c'est parce que... je sais pas, ce tête à tête ressemble de plus en plus à un rencard improvisé et du coup, je suis toute stressée sans savoir pourquoi, c'est vraiment bizarre. Enfin l'âge n'est pas le problème, non, du tout. « Tu sais, je me fiche bien de la différence d'âge, ce n'est pas ça qui... » Je m'arrête, et réfléchie un instant. Et si je me prenais trop la tête, au fond ? Rah, c'est pas évident, j'ai fait certains choix et je me vois mal tout chambarder pour... je ne sais même pas comment qualifier ce qui m'arrive, c'est tellement soudain, j'ai presque l'impression de devoir prendre une décision dans la minute or j'en suis incapable, je crois bien. Enfin j'ai toujours pas terminé ma phrase du coup, et je le laisse poursuivre parce que ça vaut sans doute mieux au fond. Ah oui, considérer ses avances, donc on parle bien d'avances ici, je vois. « Je... tout ça me chamboule, dans le sens où, déjà, ça me fait très plaisir mais aussi parce que c'est la première fois que je me retrouve dans une telle situation depuis... pfouuu, un moment crois-moi. » Face à un garçon à qui je plais, et qui ne me laisse quand même pas indifférente, faut pas pousser, aucune fille ne cracherait dessus et je suis une fille, que je sache. Hm. Booon. « Je crois que ça me fait un peu peur, tout ça. J'ai tendance à m'attacher hyper vite, c'est mal, bien souvent c'est l'assurance de morfler deux fois plus vite aussi. Je sais bien que t'es quelqu'un d'adorable, j'ai confiance en toi mais je me dis que peut-être tu cherches maintenant à te poser, non ? le truc, c'est que je suis pas sûre d'être suffisamment mature, et d'être également prête pour vivre quelque chose, aujourd'hui. Je me ferme pas à ces choses-là, du tout, mais c'est compliqué parce que je ne pas très fan des histoires sans lendemain, et en même temps je panique presque à l'idée de me lancer dans une nouvelle relation. Bon, je suis une chieuse en gros, mais tu l'auras compris, ça. Et en fait je suis à peu près sûre que ça n'avance pas du tout notre schmilblick. » Et en même temps, qui est-ce que ça étonnera, hm. J'ai le chic pour compliquer les choses, moi, plus que pour les simplifier c'est certain. Le truc c'est que j'ignore ce que lui, voudrait ou tout du moins quelles sont ses attentes, en admettant qu'il en ait. Dans quoi est-ce que je me suis encore fourée, aah. « C'est un moment très gênant, je me sens ridicule. » je souffle avant de cacher mon visage derrière mes deux mains. Et maintenant on peut revenir en arrière et oublier ma dernière prise de parole, hm, y'a moyen ?

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