+elsa

J’avais dit à Elsa les petits bras que je lui donnerai des cours, et je tenais toujours parole, évidemment. Alors après le petit déjeuner je lui avais dit de me retrouver dans peu de temps dans le gymnase tandis que je me mettais en tenue. J’étais donc allé me changer pour mettre un jogging et un t-shirt, et me rendre vers la salle de sport tout en commençant à réfléchir à ce que je pourrais bien lui faire faire. J’avais l’habitude de soulever des poids assez lourd, et de faire des exercices qui étaient loin d’être simple. Et je me doutais qu’Elsa ne pourrait pas soulever 140 kilos sur son dos. Oui, j’en doutais fortement, je pourrais même la tuer si je lui ordonnais de faire ça. Alors il valait mieux éviter. Passant ma main dans ma barbe, j’essayais donc de réfléchir, lorsque Elsa fit son entrée dans la salle. « Alors, prête à souffrir ? » Je lui demande, le sourire aux lèvres, montrant bien que je n’étais pas vraiment sérieux. Enfin, peut-être que si… Le sport ce n’était jamais une partie de plaisir après tout. Il fallait souffrir pour se muscler. Si j’en étais arrivé là où j’étais, ce n’était pas en sirotant un cocktail près de la plage, non, clairement pas.

Je venais de finir de petit déjeuner lorsque Lou m'avait convié à une petite séance de sport. Il me l'avait promit lorsque nous nous étions rencontrés dans le labyrinthe, sans doute parce que mon aptitude sportive lui semblait un peu médiocre. Si c'est ce qu'il pense, il a bien raison puisque à part courir autour de mon pâté de maison de temps en temps, je ne suis pas réellement une fanatique du sport. D'ailleurs ce n'était pas parce que j'avais envie de faire du sport que j'étais venue ici, que je l'avais rejoins. Non, c'était surtout que j'avais envie de passer un peu de temps avec le candidat. J'apprenais de plus en plus à le connaître et je n'avais pas envie de m'arrêter en si bonne route alors j'avais été enfilé ma tenue de sport. Un petit short rose et un t-shirt bleu très pâle. Rien de très extravagant, une simple tenue de sport. Je pousse la porte du gymnase une dizaine de minutes après que Lou m'y ai convié et c'est avec un sourire accroché aux lèvres que celui-ci m’accueille. Sourire que je lui rends bien volontiers tandis que je me rapproche de celui-ci. Suis-je réellement prête à souffrir ? hum, je dirais que oui. Approximativement. Je ne réponds cependant pas à sa question et préfère faire un peu d'humour. «Ha, quand tu parlais de sport ... C'était ça ? » Que je demande en grimaçant, posant mon index au coin de mes lèvres. «C'était donc pas du sport en chambre, zut. » je m'exprime sur un ton qui ne laisse pas de place au suspens, un ton léger. Le candidat ne risque pas d'avoir un doute sur ce que je pense, non, c'est une blague.

J’avais toujours aimé apprendre des choses aux gens. Ça me faisait sentir utile. Comme si tout mon savoir servait à quelque chose, à quelqu’un. Parce que oui, j’estimais avoir beaucoup de savoir. J’étais loin d’être débile, comme mec. J’avais fait des longues études, j’avais toujours été premier de la classe ou de ma promo, malgré que certains puissent penser le contraire. Oui, vraiment, je savais que je n’étais pas un idiot, alors autant en faire profiter les autres, n’est-ce pas ? Comme maintenant. J’avais convié Elsa à me rejoindre, sans pour autant savoir si nous allions vraiment finir par faire du sport puisque la demoiselle était plus du genre à parler qu’autre chose. Ce n’était pas bien grave, et puis même si je ne la connaissais pas plus que ça j’aimais bien passer du temps avec elle. Ce n’était pas comme Alistair qui ne disait pas un mot ou Isaac qui stéréotypait chacun des candidats. Aux paroles d’Elsa les petits bras, je ne peux pas m’empêcher de rire, amusé par ce qu’elle venait de dire. « On pourra faire du sport de chambre aussi, ne t’inquiète pas. Pleins d’options s’ouvrent à nous. » Je dis en souriant alors que mon regard bleu se pose dans le sien. « Alors, pour commencer en douceur, tu vas soulever un poids de 200 kilos seulement, ça te va ? » Je suis ironique, mais j’attends seulement sa réaction. Rien que de l’imaginer soulever un poids de 200 kilos me fait rire. Elle se retrouverait à l’hôpital la pauvre.

J'étais venue à Fake-lover pour oublier une part de mes responsabilité, pour retrouver une jeunesse qui est la mienne et pour m'amuser un peu. Avoir le culot de balancer ce genre de truc, sans me prendre au sérieux, ça fait parti de ce que je suis venue faire. Il semblerait que cela ne gêne pas Lou. Au contraire, il entre dans mon jeu et me promet plein d'options. Bien. «Fais attention jeune homme, c'est le genre d'informations qu'il m'est difficile d'oublier» Ses yeux se posent sur moi et j'aurais presque tendance à m'y perdre dans tout ce bleu... Je le fixe un moment. Jusqu'à ce qu'il reprenne la parole pour me demander si deux cent kilos me suffisent à l'entrainement. Il rigole c'est ça ? Mes yeux s'arrondissent, je suis un peu étonnée de sa question. Deux cent kilos, est-ce qu'il m'a vu ? C'est quatre fois plus lourd que moi. «Deux cent kilos ... c'est pas un peu beaucoup ? » que je demande, un peu crédule. «Moi je m'attendais un peu à porter ce poids-là mais divisé par cent quoi. Deux kilos c'est bien.» Un léger sourire se peint sur mon visage tandis qu'une idée me vient à l'esprit. Le mettre au défi. «Bon, je vais aller m'asseoir là. Et toi, tu vas me faire une petite démonstration d'un porté de deux cent kilos hein. »

Je ris aux paroles d’Elsa. Ce n’était pas comme si faire du sport de chambre me dérangeait particulièrement, hein. Pas du tout, même, à vrai dire. Evidemment, je savais qu’elle rigolait. Du moins, je le supposais. Peut-être pas, après tout. Mais bon, je n’étais franchement pas du genre à me prendre la tête, et je ne pensais déjà plus à ça. À quoi bon ? «  T’inquiète pas, moi-même je prends en note ce genre de choses. » Je dis en souriant, amusé, sans cesser de la regarder. Je la défie alors de porter 200 kilos avec sérieux, bien que je ne le pense pas une seule seconde. Et même si elle tentait de faire la maligne et de porter des altères de 200 kilos, je ne la laisserai pas faire. Il fallait être préparé et entraîné pour ça. Et faire 40 kilos tout rond ne rentrait pas dans les options. «  Bah non, 200 kilos c’est rien. » Je lui dis, tachant de garder mon sérieux. «  Ah oui, bien sûr, 2 kilos… C’est comme ça que tu vas devenir plus forte. » Je dis avec ironie, amusé par ses paroles. Et elle me défie. Bien évidemment, je devais m’y attendre. J’arque un sourcil, la regardant un instant. «  Et qu’est-ce que j’y gagne ? » je demande, intéressé.