Ecouter de la musique, en paix, la nuit, pouvoir chanter, jouer de la guitare par dessus la bande son, danser s'il l'envie lui en prend. Ghika se sent tout simplement absolument et irrémédiablement libre une fois qu'il n'y a plus âme qui vive, ou du moins une fois que toutes les âmes dorment, dans le nid. Ce morceau est un de ses favoris, de tous les temps. Il peut l'écouter en boucle, des jours durant à ne rien faire d'autre. Donnez lui une bouteille de vodka, un sandwich végétarien et un tourne disque et il vous laissera tranquille. La chanson a tout ce qui faut pour être l'un des plus grands tubes de tous les temps. La folie qui incarne la chanson, la touche de génie de l'interprète. Quand il entend quelqu'un lui parler dans son dos il sursaute. Putain mais il est quoi ? Trois heures du matin ? Qu'est-ce que Percy fout encore debout?! En plus de lui faire peur il se permet de discréditer ses choix musicaux... ouh Ghika sent qu'il cherche la bagarre. Il s'excuserait presque de ne pas aimer n'importe quoi. Mais c'est pas le genre de Ghika de s'excuser, surtout lorsqu'il a raison -et il considère qu'il a très souvent raison oui-. « Tout le monde n'est pas sensible au talent de David Bowie je suppose. » Parce que c'est quand même de l'icône, Monsieur David Bowie, qu'on parle. Alors certes sa musique est un peu excentrique, son personnage l'était aussi à l'époque, mais ne pas reconnaître le talent là dedans, c'est être tout bonnement sourd. « Laisse-moi deviner, il est trop androgyne pour toi ? » rigole Ghika après avoir baissé la musique. Il aime bien taquiner Percy et Isaac, surtout Isaac, sur la sexualité, parce qu'ils ont tous les deux une sorte de répulsion instinctive envers l'homosexualité. Masculine s'entend, Ghika est convaincu que si deux nanas commençaient à s'emballer devant eux ils seraient on ne peut plus d'attaque pour un round à trois. Il continue de gratter les cordes de sa guitare doucement, reproduisant la mélodie sans faire de bruit, juste un murmure qui se perd dans l'air vaste de la pièce. « On a établi que Bowie n'était pas ton favori... Led Zeppelin peut-être ? » Pitié, il ne peut pas détester tous les bons artistes qui ont fait la légende du rock'n'roll, c'est tout bonnement impossible.

Son meilleur morceau ? Si ce n'était pas Life on Mars, il ne voit pas ce que c'est. Bon, c'est aussi celui qui a reçu le plus de couverture médiatique, le plus iconique. Alors oui, Ghika dirait que c'est le meilleur morceau du bonhomme. De là à soutenir cette affirmation quand il ne connaît pas toute la discographie de l'artiste sur le bout des doigts, il ne va pas pousser. « Je ne sais pas si c'est son meilleur morceau, mais si j'me souviens bien ça a été considéré comme la trente-cinquième meilleure chanson britannique de tous les temps par une radio spécialisée dans le rock... tout dépend de la valeur que tu accordes au jugement des british sur le rock. » Oui parce que quand Ghika aime vraiment une chanson, et celle-là est dans son top dix, il apprend des faits sur elle, des anecdotes, pour élargir le spectre de la conversation. La précision est toujours la clé d'un bon argument après tout, non ? Quant à la possibilité de voir un jour Percy déguisé en David Bowie, Ghika l'envisagerait dans le cas d'une soirée costumée après avoir drogué le pauvre garçon. « J'm'en doutais un peu à vrai dire. » Comment ça ? Vous ne voyez pas Percy dans un juste au corps d'inspiration circassienne ? Ou un costume disco au pantalon extra-extra-large ? D'ailleurs... Il faudra que Ghika demande à la production s'il ne peut pas avoir une copie de cette tenue pour l'un des primes. Ça serait vraiment, vraiment cool. « Bon Jovi, Depeche Mode... ça vaut pas les Beatles ou les Stones, on me fera pas changer d'avis là dessus. Mais j'admets que Bon Jovi a quand même fait de très bons morceaux. » répond-il sans plus de précisions quant à ses goûts. Oh il aime bien les deux groupes qu'a cité Percy, mais ce ne sont que des groupes de seconde main à ses yeux, Beatles et Stones sont les vrais groupes originels. Et rien ne pourra l'en faire démordre. Wow, wow, wow. Comment en sont-ils arrivés à parler de cul aussi vite ? Pas que ça dérange Ghika hein, parler de cul c'est bien plus simple que de le faire. Surtout pour un type comme Ghika qui a du mal avec l'intimité physique. « Je suis plus branché (I can't get no) Satisfaction quand on en vient à écouter de la musique au pieu. Ça fait passer le message plus clairement je trouve, il n'y a rien de pire que de ne pas savoir communiquer au plumard. » Quoi ? C'est la vérité, il est difficile pour lui de passer l'étape de l'intimité avec quelqu'un, mais une fois qu'il a franchi ce cap... il est difficilement rassasié. « Bed of roses c'est quand même un peu lent... mais je suppose que tu peux pas comprendre mon point de vue sur la question. » précise-t-il avec un sous-entendu qui, il est sûr, sera totalement du goût de Percy. C'est bien connu, franchement c'est même maintenant de réputation mondiale, les blagues sur l'homosexualité sont de loin celles que le jeune bookmaker préfère. Roh... il va pas chipoter c'est pas comme si Ghika vomissait à chaque fois qu'on évoque un vagin. Et dieu sait qu'il a entendu parler de vagin plus que nécessaire depuis le début de l'aventure.

Ghika essaye d'estimer les conséquences qu'un comportement n'accordant à l'opinion d'autrui aucune valeur implique. Un esprit froid, calculateur, profondément détaché de la notion de conformisme social. Rien de bien attirant en somme. Pas très attractif mais tout de même particulièrement intéressant, un sujet d'étude sans autre pareille. Une personne comme Percy, on n'en croisait pas tous les jours, il y a juste une chose que Ghika n'arrive pas à comprendre. Et cette chose c'est la participation même de Percy à Fake Lover, parce qu'admettons le, au final cette émission c'est un concours de popularité se reposant uniquement sur le jugement des autres. « C'est pour ça que tu t'en fous de passer pour un connard dans les rubriques ou même aux yeux des autres ? » demande Ghika sans essayer d'être blessant. Il a été dépeint comme un salaud, prêt à donner aux filles de l'aventure une note, comme de vulgaires objets. Ce n'est pas vraiment Ghika qui a commencé à le juger, il interprète juste ce qu'on lui a montré. Boy George hein ? Il sourit, réellement amusé à l'idée de voir Percy déguisé en ce type androgyne. « J'aurais dû m'en douter... Chapeau, maquillage, c'est tout toi. » affirme-t-il en tentant de garder son sérieux, n'y parvenant cependant pas tout à fait. Quant aux goûts musicaux du britannique, Ghika doit bien l'admettre il les comprend. C'est un peu comme la littérature française, en général on aime Sartre ou Camus, en matière de musique, on aime les Beatles ou les Stones. Ghika n'a jamais réussi à ne pas aimer l'un des deux groupes mais sa préférence va tout de même vers le second. « J'pourrais t'en vouloir de ne pas aimer les Beatles, mais tu te rattrapes avec les Stones alors ça va. » estime-t-il en faisant avec ses mains l'imitation d'un balancier. Quand Percy lui expose sa stratégie de drague, son plan machiavélique pour se farcir une fille. Ghika ne peut se retenir d'avoir envie de dégobiller. C'est tellement calculé, tellement planifié qu'il ne voit aucun intérêt là dedans. Le sexe pour le sexe, ce n'est vraiment pas son délire. « Eurk. Tout ça sent le mélo à plein nez, si tu cherchais une raison suffisante pour laquelle les filles c'est pas mon truc : tadaaam tu l'as trouvée ! » Parce que oui, en dehors de l'absence d'engagement émotionnel de Percy dans ses petites aventures, c'est aussi toute la dramaturgie autour d'un simple plan cul qui le démoralise. Ghika, il donne pas dans les plans culs, il n'a pas besoin du sexe pour survivre. Quand il a une pulsion très forte, il l'assouvit, sans décorum, sans mise en scène et puis il retourne à sa vie quasi-monastique pendant que ses instincts sont en sommeil. Ghika le remarque souvent, les gens ne peuvent pas concevoir que le sexe ne soit pas une composante importante de la vie d'un jeune homme de son âge. Pourtant, c'est le cas. Aussi quand Percy lui dit qu'il comprendra mieux quand il le verra se faire prendre, Ghika explose de rire. « Les chances pour que tu me vois me faire enfiler dans le nid sont aussi fortes que celle que tu as de gagner à la loterie sans jouer. La dernière fois que j'ai checké les chances de gagner le gros lot au loto c'est genre... une sur des millions. J'te laisse deviner le ratio si tu ne joues pas. » Le tableau semble être assez juste. Premièrement parce que Ghika, il ne se laisse pas baiser si souvent que ça, deuxièmement parce qu'il n'est pas assez con pour le faire devant les caméras et troisièmement parce qu'il ne se ferait jamais surprendre pendant l'acte. « En dehors d'un petit travail manuel en douce pour soulager Isaac, rien jusqu'ici. » lâche-t-il sans autre forme de procès, c'est un mensonge, un petit, mais qui ça intéresse ? Isaac est largement assez homophobe pour se refouler, alors ce n'est pas la chose la plus inconcevable qui soit. « Il est vachement moins bien monté qu'il ne le fait croire... les mecs tous les mêmes. Vous aimez fanfaronner sur la taille de votre engin mais au fond, vous êtes tous faits sur le même modèle. » ajoute-t-il d'une voix presque scientifique, sur le ton de la constatation dénuée de connotation péjorative. Une bite, c'est une bite après tout. « Et toi t'as marqué combien de points pour l'instant ? » demande-t-il inquisiteur. Quoi ? Il a le droit de s'intéresser à la petite compétition entre les deux badboys du nid non ?