Minuit trente, étonné si je vous avoues que Faustine avait dans l'idée d'aller se coucher ? Les journées sont bien longues en ce moment, moins qu'à un autre, mais c'est toujours pas en mode "éclair" que ça défile. Alors qu'elle venait de fumer sa cigarette du soir, elle s'apprêtait à rejoindre les toilettes où notre petit prude pourrait aller se changer derrière les yeux pervers et voyeurs de la production. Du jardin au toilette, une grande pièce à franchir, le salon. Elle était décidé à y passer en coup de vent quand le mot "cap" raisonna dans sa tête. Elle stoppa net, et tourna les yeux vers la petite bande de demoiselle en manque d'action qui s'était regroupée autour des canapés. Discrète mais présente, sans guère hésitation, elle vint les rejoindre. Elle s'installa à côté de quelqu'un, qui, on s'en fout, et lança. « Je suis. » Maintenant, il ne suffisait plus que de patienter. Elle tourna plusieurs fois la tête, de gauche à droite, en haut et en bas, baillant à tu-tête. Puis elle sentit enfin le moment de s'affirmer. Elle déposa tour à tour les yeux sur les différentes personnes présentes avant de s'arrêter sur « Betty-Jayne, n'est-ce pas ? ! » Elle décala légèrement sa petite tête avant de marmonner à elle même d'un timbre incompréhensible. « dit la lunatique ..."sainte-ni-touche" de la maison » Sortant rapidement de ses pensées, elle releva les yeux sur la concernée et lui lança sans plus tarder la première action qui lui vint à la tête. « Cap... d'embrasser la fille la moins attirante assise ici. » C'était con, nul, à chier, avouons, mais que dire d'autre ? C'est ça le phénomène de minuit : manque d'inspiration, autant que d'imagination.