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 nothing gold can stay ~ 13 octobre ; 5h01

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Paloma

Paloma
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MessageSujet: nothing gold can stay ~ 13 octobre ; 5h01   nothing gold can stay ~ 13 octobre ; 5h01 EmptyLun 13 Oct 2014 - 19:48

Paloma a mal dormi. Pas moins qu’habituellement puisqu’elle a le sommeil qui picore comme un moineau, mais moins bien. Elle a le prime qui lui colle au corps comme un chewing-gum et ça la démange. En fait, elle croit bien que c’est la première fois qu’elle réalise qu’elle est dans un jeu, avec tout ce que ça implique. Qu’elle n’est pas seulement là pour se libérer l’âme d’un secret qui lui pèse sans qu’elle ne puise en elle le courage de l’avouer ou pour l’expérience humaine. Mais qu’elle est un pion sur un échiquier plus grand qu’elle ne se le figure, où la production peut tout. Y’en a bien des trucs qui l’ont égratignée, ce soir, certains d’entre eux l’auraient sans doute pas touchée mais ce soir elle est perméable, à tout. Aux jeux cruels de l’angelot qui ressemblent à ceux des gladiateurs, à son lit vide et froid qu’elle partage plus avec personne, à l’irritabilité de Percy, au dénigrement perpétuel de Noah ou au comportement irrationnel d’Isaac, tantôt lapidaire, parfois prévenant. Et puis, à la grossesse de Tilda. Cette nouvelle lui a fait l’effet d’une douche froide. Non, d’un seau d’eau glacée en pleine gueule en fait. Ca a fait monter un cafard monstre qui s’est nourri d’elle, lentement, précautionneusement, tout la nuit durant jusqu’à faire de ses entrailles un marasme brûlant, un champ de ruine fumant d’où ne montent que les vaines lamentations des derniers survivants voués à s’éteindre. Paloma aurait aimé avoir un mot ou deux pour sa camarade, aller la voir, lui parler, la soutenir même à sa maigre façon, essayer de soulever le voile de mystère vaporeux qui l’entoure derrière son apparente légèreté. En fait, elle aurait aimé agir au lieu de préserver sa sacro-sainte réserve naturelle, celle qui lui offre une grâce palpable mais qui la leste parfois d’un trop-plein de pudeur inutile. En fait, la vérité c’est que cette histoire lui retourne le ventre parce que Paloma, elle aimerait un enfant mais elle peut pas décemment en avoir un. Elle aurait aimé un enfant de lui, elle aurait aimé qu’ils en parlent, qu’il soit d’accord, qu’il en veuille un de plus, lui aussi. Pour elle mais aussi pour eux. Mais il est parti trop tôt, emporté par les flots du cancer et jamais Paloma n’a su si son rêve à elle aurait pu être partagé. Parce que c’est ça, la clef. Son rêve n’en devenait un que s’il était partagé, c’est pas une décision qu’on impose en disant peu importe, je ferai un enfant toute seule. C’est un sentiment partagé, c’est le bonheur de donner la vie, ensemble. Et ce bonheur, cette envie sous la peau, imprimée dans son cœur, inscrite au plus profond d’elle-même, Paloma n’est pas certaine qu’elle sorte un jour du sommeil forcé dans laquelle elle la plonge. Et ça lui fait mal au cœur, de se dire qu’elle connaîtra peut-être jamais la maternité, pas dans les conditions qu’elle aimerait en tout cas. C’est un peu égoïste comme douleur, mais c’est le genre de douleur mélancolique qu’on chérit même si elle fait mal. C’est ce qu’elle fait ce soir, Paloma. Au lieu d’oublier, au lieu de dormir, de se reposer, de se préparer à une nouvelle semaine intense, elle divague. Elle imagine ce qu’aurait pu être sa vie avec des « si ». Plein de jolis « si », assez pour en remplir des livres de contes avec des pages et des pages de belles histoires vouées à finir par « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Paloma s’imagine enceinte au bon moment d’un Antoine qui le désire autant qu’elle, qui le sait et rit de bonheur en effleurant du bout de ses doigts la soie encore lisse de son ventre. A force de se concentrer, le film devient palpable, presque réel. Les couleurs sont rayonnantes, les formes limpides et tout sonne juste, jusqu’au timbre passionné de sa voix, celui qui faisait de lui un orateur exceptionnel, capable d’emporter même le plus sceptique dans le fleuve tumultueux de ses convictions. Paloma se retourne dans son lit, elle repasse en boucle les moments volés de son choix et les colle pour en faire un livre d’images, un bouquin pour enfants. Aseptisé, idéalisé, parfaitement imaginaire. Et quand ça ne fait plus du bien, et bien ça tord son ventre d’angoisse, ça donne envie aux larmes de se frayer un chemin hors de leur refuge et Paloma refuse de pleurer. A la place, elle se lève. Il est tard, ou tôt, elle l’ignore. En tout cas, le nid vit au ralenti alors qu’elle, elle vient de se sentir exister comme jamais, elle a vécu mille vies, mille prismes de la même figure qu’est son parcours ici, sur terre, passé, futur, tout ce qui aurait pu être ne sera jamais, aussi. Le chagrin, ça glace les os. Paloma a froid mais elle oublie les frissons qui impriment sa peau dévêtue et sort à l’extérieur. Elle s’éloigne du lit, elle s’éloigne de ses chimères mais s’y sent rattachée comme à un cordon ombilical qu’on aurait oublié de couper. Tant pis, elle tire, elle avance, elle rompt l’influence et se dirige vers la plage, portée par ses jambes fuselées qui semblent lestées de plomb. Il fait encore nuit, mais l’aube commence à poindre, là-bas, dans la ligne d’horizon. Alors elle se laisse tomber sur le sable frais et resserre ses genoux contre sa poitrine. Elle tire un peu sur le t-shirt d’Isaac qu’elle compte jamais lui rendre pour qu’il recouvre ses jambes et elle attend, les yeux dans le vague. Elle attend qu’un nouveau jour se lève et qu’il chasse ses tourments. Paloma y croit, au pouvoir de l’astre solaire. Elle pense qu’il brûle les pensées négatives dans un grand brasier joyeux et ne conserve que les plus jolis, qu’il donne la force à ceux qui n’en ont plus de vivre une nouvelle journée, chaque jour. Le ciel se teinte de rose et vient caresser son minois pensif sous la surveillance étroite de ses prunelles. Et puis, Paloma sent une présence derrière elle. Alors elle se retourne pour couver Alistair du regard. Ca va, il est accepté. Elle pense naïvement qu’elle l’apprivoise, un peu. Lentement. Qu’ils partagent un truc, même si c’est pas grand-chose, même si c’est dérisoire, même si c’est compliqué de le nommer, d’y accoler un nom et une jolie étiquette parce que parfois les choses sont plus compliquées que cela. Elle aime à croire tout ça, et ça lui suffit. « Tu n’arrives pas à dormir ou tu es venu voir le soleil se lever ? » demande-t-elle sobrement, avant d’abandonner la noirceur de ses yeux pour se replonger dans l’aube éclatante qui gagne du terrain à chaque instant. Bon, Paloma croit avoir sa réponse, elle imagine mal Alistair s’enthousiasmer devant ce genre de spectacle mais puisqu’il est là, peut-être qu’il pourrait le partager avec elle.
Alistair

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MessageSujet: Re: nothing gold can stay ~ 13 octobre ; 5h01   nothing gold can stay ~ 13 octobre ; 5h01 EmptyMar 14 Oct 2014 - 1:05

Il n’est pas loin de cinq heures, il est encore trop tôt pour que le nid s’éveille. C’est un fait, la plupart des candidats se réveillent plus volontiers autour des neuf, dix heures que des cinq ou six heures. Sauf qu’Alistair ne fait pas partie de cette catégorie de candidats qui ont un rythme plus ou moins régulier. Ce n’est pas le cas à l’extérieur, et ce n’est pas non plus le cas ici. Il dort quand il ressent l’envie, c'est-à-dire pas toutes les nuits. Et quand il dort, il dort peu et à tout moment de la journée, quand la fatigue prend le dessus sur tout le reste. Et c’est exactement ce qu’il se passe en ce tout début de matinée. Le prime l’a fatigué mais il n’a pas ressenti le besoin d’aller se coucher après celui-ci, tout simplement parce qu’il n’en avait pas envie. Sauf que quelques heures après la fin de celui-ci, il doit bien admettre que son corps lâche peu à peu et qu’il n’y a pas d’autres issues qui s’offrent à lui que de céder à l’appel du sommeil. Il ne voit plus cela comme un problème désormais, puisqu’il a accès à la loveroom et n’a donc plus cette angoisse d’être surpris en plein milieu d’un cauchemar, ou pire, de s’en prendre à quelqu’un au milieu de son sommeil. La loveroom n’est pas spécialement faite pour une nuit de sommeil en solitaire, mais il s’en fiche bien. Il sait que les caméras n’ont rien d’intéressant à filmer quand c’est lui qui s’empare d’une telle pièce, alors il en profite. Il a encore un peu de peine à s’habituer aux caméras, d’ailleurs. Si la plupart du temps il parvient à faire abstraction de celles-ci, dès que son regard en croise à nouveau une, il ressent de nouveau cette sensation d’être un sujet d’études pour les autres, une bête difforme qu’on épie. C’est l’une des raisons qui font qu’il passe le plus clair de son temps à l’extérieur. Et ce lundi matin ne fait pas exception à la règle, puisqu’aux alentours de quatre heures, il s’est éloigné du nid, bien même si la tranquillité retrouvée de ce dernier aurait pu le convaincre à y rester, pour une fois. Il a donc fait une balade à l’extérieur pour s’occuper. La nuit et l’obscurité ne lui font pas peur, et même l’idée de rencontrer le sanglier mystère (il ne l’a pas encore rencontré personnellement) dans la forêt ne l’a pas dissuadé de tenter une escapade à l’extérieur. Problème : l’air frais, c’est bien sympa, mais ça vous fatigue vite un homme. Il réprime un bâillement qui lui indique qu’il serait peut-être temps pour lui de regagner le nid, chose qu’il ne tarde pas à faire, mais il est interrompu dans son périple par une silhouette, seule, sur la plage. S’il n’est habituellement pas curieux, il doit bien admettre que cette fois, il l’est, d’autant plus que la silhouette lui est vaguement familière. En s’avançant jusqu’à n’être qu’à quelques pas de celle-ci, il attire l’attention de cette dernière qui se retourne, et il découvre le visage de Paloma. Malheureusement pour elle, il ne peut répondre ni par l’une, ni par l’autre des solutions qu’elle lui propose pour expliquer sa présence ici à une telle heure. La possibilité qu’il n’arrive pas à dormir serait la plus logique puisque ses problèmes de sommeil commencent à être connu. La seconde option est bien moins crédible, Alistair n’ayant jamais montré un goût particulier pour la beauté qui l’entoure, bien même s’il passe la plupart de ses journées à l’extérieur et donc plus proche de la nature que du besoin matériel que l’on trouve à l’intérieur du nid. Certes, un lever de soleil est toujours une vision agréable, il ne le cache pas, mais de là à se lever exprès pour cela, il ne faut tout de même pas exagérer. S’il a l’occasion de le voir il ne dira pas non, mais ce n’est pas une priorité, contrairement à d’autres. « Je ne suis pas encore couché. » Il rétorque simplement en prenant place à ses côtés, sans omettre de garder une certaine distance entre eux. Il ne l’est pas encore mais il ne tardera pas, la fatigue commence sérieusement à le peser, il doit bien l’admettre. D’ailleurs, il s’en allait en direction du nid avant d’être interrompu par la présence de la candidate. Mais puisqu’il a l’habitude de repousser l’heure du sommeil à plus tard, il peut bien s’arrêter quelques minutes sans risquer de sombre là, tout de suite, sur la plage. Il dormira d’autant mieux s’il repousse l’heure, à vrai dire. Peu, mais bien. « Et toi, tu broies du noir. » Il déclare sans même tourner la tête en sa direction, mais le bref aperçu qu’il a eu avant de s’asseoir lui a largement suffit pour comprendre que l’esprit de la jeune femme est occupé par certaines pensées peu réjouissantes. Et puis, il n’y a pas une cinquantaine de raisons qui expliquent sa présence ici, à cette heure tardive ou matinale (c’est selon les points de vue) et dans cette tenue. Ce serait mentir d’ailleurs que de dire que son regard ne s’est pas déposé sur la jeune femme, même s’il est principalement surpris qu’elle ait opté pour un tel accoutrement pour se rendre à la plage. Il compte sur elle pour l’éclairer un peu plus, si elle en a envie, il ne la forcera à rien.
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MessageSujet: Re: nothing gold can stay ~ 13 octobre ; 5h01   nothing gold can stay ~ 13 octobre ; 5h01 EmptyJeu 16 Oct 2014 - 0:20

Alistair n'est pas encore couché et étonnamment, la réponse ne la surprend même pas. Paloma commence à avoir l'habitude, de le croiser à des heures improbables dans des situations qui le sont tout autant. Mais c'est mieux, comme ça. La nuit, elle est souvent plus vulnérable, pas plus bavarde mais plus prompte à s'ouvrir un peu d'une certaine façon. Paloma se cache rarement derrière des apparences trompeuses parce qu'elle avance à nu mais elle élude souvent. Elle est passée maîtresse dans l'art de se dérober aux questions, d'en poser au lieu d'y répondre et puis de s'intéresser tellement à l'autre, avec une sincérité qu'elle feint jamais, qu'il en oublie la réciprocité. Avec Alistair, c'est un peu différent, le contexte aidant. C'est le garçon qui surgit tout le temps là où elle l'attend pas, un peu comme un croque-mitaine. Mais pas le vrai, le monstrueux, plutôt le genre de bête qu'on trouve dans Doctor Who et qui sont bien moins méchants qu'ils n'y paraissent. La plupart du temps, ce sont seulement des aliens paumés aux intentions pas mauvaise. C'est ce que lui inspire Alistair, en plus poétique. Un type un peu revêche mais surtout paumé, qu'a du faire des mauvais choix, comme elle, se manger des murs, comme elle, et puis altérer son comportement en conséquence, ériger un mur de protection qui, à force, est devenu une part de lui... Enfin, elle s'avance beaucoup, trop sans doute, mais sa façon de voir le monde. Comme un iceberg, avec une face cachée mille fois plus imposante que celle qu'on discerne. Cent fois plus fascinante, aussi. Alistair s'assied à ses côtés, à distance respectable, et elle tourne un instant la tête vers lui. Son regard coule sur ses traits fermés, indéchiffrables, glisse sur ses yeux durs, puis sur l'arrête de son nez. En fait, Paloma le dévisage vraiment, de fond en comble, sans jugement, juste pour déceler quelque chose. Elle a l'impression d'être une archéologue sur le point d'une découverte majeure, alors elle fouille. En fait, sa fouille, elle est un peu égoïste parce qu'elle broie du noir, Alistair a raison. Elle broie du noir, elle a mal, elle est triste et elle a l'impression que tout serait plus facile, si elle devenait comme lui. Fermée. Indifférente en apparence. « C'est arrivé comment ça ? » qu'elle demande avec la candeur d'une môme en englobant d'un signe de main son visage. Sa voix est modulée, c'est plus qu'un souffle, tout juste un murmure un peu rauque parce qu'elle a la gorge sèche de quelqu'un qu'a pas parlé depuis longtemps. Ou plutôt de quelqu'un qui a avalé une enclume qui refuse de descendre plus bas et reste-là, coincée, obstruant tout sur son passage. « T'es pas obligé de répondre si ça concerne ton secret ou quoi... mais t'as pas toujours été comme ça, n'est-ce pas ? Si c'était ton caractère, juste ton caractère, ta personnalité, t'essayerais pas d'en changer, de rechercher l'expérience humaine, de t'ouvrir aux autres à ta manière, ça n'aurait aucun sens » Paloma le juge pas, elle se contente de livrer ses pensées comme elles lui viennent. En bordel, en sac de noeud, en un marasme qui veut pas dire grand chose dès qu'il s'échappe d'entre ses lèvres et cela même s'il faisait sens, avant. Elle cesse de le fixer avec une tendresse particulière dans le regard, celle qu'elle a toujours pour les gens blessés, heurtés par le bolide de la vie lancé à pleine vitesse. C'est pas sa faute, si elle est comme ça, Paloma. Si elle s'attache qu'à ceux qui sont trop brisés pour lui rendre son affection, c'est juste son âme qui résonne plus fort quand elle est confrontée à tout ce qui fait mal. Elle se replonge dans l'horizon, au loin, la seule barrière invisible qui existe vraiment et enroule fermement ses bras autour de ses genoux relevés contre sa poitrine. Comme pour se réchauffer ou se donner du courage. Peut-être bien que c'est les deux, dont elle a besoin. Pour amorcer ce qu'elle s'apprête à livrer, en filigrane, en pointillés, comme un lancer de cotillons évanescents. « J'ai l'impression d'avoir un trou béant, ici. D'un geste gracieux, aérien malgré la gravité nouvelle de son visage, Paloma montre sa poitrine, puis son ventre. Un trou noir qui s'réveille par intermittence et me bouffe de l'intérieur » Elle se sent con, à chercher les mots qui sonnent justes sans les trouver. Elle les palpe, les mesure, les pèse et finit par les utiliser faute de mieux mais aucun semble raconter précisément ce qu'elle ressent.   « Je crois que je suis en train de devenir vide et je sais pas si je dois le craindre ou m'en réjouir, tu vois ce que je veux dire ? » implore-t-elle en relevant un regard soucieux en sa direction. Non bien sûr, pourquoi verrait-il ce qu'elle insinue ça n'a aucun sens. Paloma se sent vide parce qu'elle a l'impression d'avoir tout donné, de s'être donné aux quatre vents, pas forcément pour des gens qui le méritaient, tant et si bien qu'elle s'est dispersée et que petit à petit, son essence continue de se faire la malle. Y'a les plaies mal colmatées qui continuent de saigner, pas assez abondamment pour qu'on s'en inquiète, mais assez pour tout ronger sur leur passage. Y'a la mort d'Antoine qui a nécrosé son coeur pour en faire qu'un poids mort dans sa poitrine, un poids mort pas vraiment mort, juste ankylosé, parce qu'il sait encore souffrir, mais plus vraiment aimer. Y'a ce secret, aussi, qui contribue à la fragiliser et à accélérer cette perte d'émotions, de passion, d'amour, de tout. Paloma est fatiguée d'avoir le coeur à découvert et de le voir se manger des coups. Elle a peur de plus jamais rien ressentir parce qu'elle ne se sent complète que quand elle vit pour un autre (ce qui est un peu triste) mais en même temps, ce serait peut-être la solution. Se fermer complètement. Ne plus rien afficher. Ce serait peut-être reposant, après tout...
Alistair

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MessageSujet: Re: nothing gold can stay ~ 13 octobre ; 5h01   nothing gold can stay ~ 13 octobre ; 5h01 EmptySam 18 Oct 2014 - 1:05

Ça ne le surprend guère, désormais, de rencontrer la jeune femme à des heures qui paraissent déraisonnables. C’est devenu une habitude. Et ça ne le dérange pas, parce qu’il apprécie la compagnie de Paloma. À tel point qu’il s’arrête sur cette plage pour venir s’asseoir à ses côtés plutôt que de continuer sa route pour entamer sa nuit, alors même que pour une fois, le sommeil prend enfin le dessus sur sa motivation à rester éveillé. Il ne sait pas à quoi s’attendre avec elle. Peut-être qu’elle se montrera plus bavarde qu’il ne l’est et le questionnera ou peut-être qu’ils resteront dans le silence le plus complet. C’est bien elle qui lui a dit, lors de leur première rencontre, qu’ils n’étaient pas obligés de parler s’il n’aimait pas ça. Il a certes pris l’habitude de communiquer avec les autres sans forcément faire de grandes phrases, mais il ne dirait pas non à se laisser bercer par le bruit de l’eau face à eux. Ça lui suffirait. Il aurait l’impression de faire des efforts, sans vraiment en faire. Il accepterait la compagnie d’autrui – même si pour le coup, c’est plutôt à elle d’accepter la sienne – sans se sentir obligé de lancer une quelconque conversation, simplement rester dans le silence. Pour autant, quand Paloma s’adresse à lui, ça ne le dérange pas. Parce qu’il sait qu’elle se contente des réponses qu’il veut bien lui donner. D’ailleurs, il ne fait pas particulièrement d’efforts, se contentant de répondre à sa question et de déclarer qu’elle broie du noir. Rien de plus, et le silence s’installe entre eux. Pendant celui-ci, Alistair sent le regard de Paloma, persistant, sur lui, ce qui a le don de lui déplaire. Il sait que son truc à elle, c’est d’observer, mais ce n’est pas pour autant qu’il veut devenir l’objet à analyser. Les regards sur sa personne le déplaisent, mais ils deviennent à la limite du supportable quand ils se veulent insistants. Mais il ne dit rien, se contente d’un bref coup d’œil à la jeune femme avant de se concentrer avec un certain intérêt sur l’horizon, pour oublier les prunelles de la jeune femme qui le passent en revue. Et si cette façon d’être observé ne le met pas particulièrement à l’aise, ce n’est pas grand-chose en comparaison de la bombe qu’elle vient de lâcher. Une simple question à laquelle il ne s’attendait pas. Une question personnelle et comme à chaque fois qu’on se rapproche de sa vie, de son passé, il se mure un instant dans le silence, comme si c’était un moyen pour d’ériger un mur invisible et silencieux avant de faire éclater celui-ci en acceptant de répondre. « Un accident. » C’était un accident. Un accident qui n’en était pas vraiment un non plus. C’est compliqué, trop compliqué pour qu’il s’épanche dessus, là, maintenant. Parce qu’il ne le veut pas, parce qu’il ne peut pas. « C’était un accident. » Il se sent obligé de répéter. Pas pour elle, mais pour lui. Il a l’espoir secret de s’en convaincre un peu plus ainsi. Que le dire à voix haute changera quelque chose, mais ce n’est qu’une illusion parce qu’il sait pertinemment que ça ne changera rien. « Je ne serais jamais plus comme avant. » Quelque chose s’est brisé en lui il y a des années, quelque chose qu’il essaie de rattraper depuis sans y parvenir. Il lui donne ainsi un semblant de réponse à sa question. Il n’a pas toujours été ainsi, il l’a déjà avoué. Il était même radicalement l’inverse quand il était gosse. « Mais j’aimerais essayer de m’en rapprocher. » Et c’est stupide, puisqu’il sait qu’il n’y arrivera pas. Autant son visage que sa voix ne laisse rien paraître, il reste impassible, fixant ses prunelles sur l’horizon plutôt que Paloma. Parfois, il a l’impression qu’elle n’est là que pour écouter ses états d’âme. Ou plutôt, les observer, puisqu’il évite soigneusement de se dévoiler. Il est partagé au sujet de Paloma. Elle l’apaise, parfois, parce qu’elle ne lui demande rien et qu’il n’a pas à se forcer avec elle. Et parfois, il se sent pris au piège, comme si elle avait le pouvoir de lui en faire dire plus que ce qu’il ne veut. Comme maintenant. Ils sont similaires sur certains points. Pas sur leur histoire, mais sur la façon dont la vie s’est jouée d’eux. Sans rien connaître d’elle, il sait qu’elle n’a pas eu le droit à des cadeaux, comme lui. Et ce matin, c’est flagrant. Il le lui a dit, elle broie du noir, ça parait évident. Et si elle a esquivé sa remarque auparavant, elle y revient à présent. Il se décide enfin à détourner les yeux de l’horizon pour les poser sur Paloma et suivre les mouvements qu’elle exécute. Quand elle a terminé, ses prunelles se déposent devant lui. Et il l’écoute. Parce que c’est ce qu’il sait faire de mieux, écouter, même s’il n’est pas de bons conseils et qu’il est peu probable qu’elle puisse trouver le moindre réconfort en sa personne. Le réconfort, c’est ce dont elle a besoin, dans l’immédiat. Peut-être qu’elle en a conscience, peut-être pas, mais Alistair, lui, le sait. Et il est désolé de ne pas pouvoir lui offrir ses mots ni même son épaule pour l’aider. Il tique à sa dernière phrase et ses prunelles se déposent d’un geste vif sur elle. « Je vois. » Il est à même de comprendre ce qu’elle ressent, même si ce n’est pas pour les mêmes raisons. « Mais tu dois pas t’en réjouir. » Et pour une fois, sa voix ne se fait pas monocorde, mais plus dure, comme s’il tentait naïvement de la convaincre. « Surtout pas. » Il continue, dans une ultime tentative pour la rallier à sa cause. « Et pourquoi il est là, ce trou béant ? » Il achève finalement. Pas par curiosité – il n’a pas besoin de trouver impérativement des réponses à ses questions – mais pour l’aider à sa façon, peut-être que se confier à quelqu’un qui ne se permettra pas de la juger sera en mesure de panser ses blessures momentanément.

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