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Clémentine

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MessageSujet: » who you are le 15 oct à 13h    » who you are le 15 oct à 13h EmptyLun 13 Oct 2014 - 0:48

Une clope entre mes doigts fébriles, j’avance d’un pas errant, sans réelle idée de ma destination. Mes pas esquissent une ligne droite parfait, je ne m’arrête pas, je salue les rares candidats que je croise sur mon chemin avec un manque évident de bonne volonté. Je n’ai pas forcément envie de faire la conversation, j’avoue. Je finis par atterrir au stade. Je mets ma main en visière sur mon front, pour protéger mes yeux fragiles des rayons du soleil, assez pour apercevoir une silhouette qui commence à mettre familière sur les gradins. Paloma. Nous n’avons pas eu le temps de parler, de toute façon, ils me semblent tous être étrangers.  Or de ma bulle. Je ne demande qu’à les découvrir, c’est surement cela que, mue d’une certaine volonté, je m’approche de la belle, d’un pas aussi léger que délicat. Je finis par monter dans les gradins pour arriver à la hauteur de l’espagnole, je me pose en face d’elle, esquissant un léger sourire. J’inspire en douceur. « Paloma » je balance de mon doux soprano pour capter une nouvelle fois son attention. Une fois cela fait, je peux ensuite continuer sans crainte de la perdre. « Je t’inspire quoi ? » je lui demande alors en vrillant mes prunelles avidement curieuses aux siennes. Je désire son avis, pourquoi elle ? Parce que c’est simplement la seule que j’ai sous la main, la seule qui peut m’aider pour le moment. J’ai simplement besoin d’un avis franc, je passe pour quoi ? Une blonde ? Une fille peu réfléchie ? Une chieuse ? Ma difficulté à lier avec les autres ici est criante, me saute parfois à la gueule, j’ai simplement besoin de savoir si je me traine encore l’image malsaine de femme-enfant que je véhicule à l’extérieur. Je n’arrive pas à me détacher de cette insouciance que j’incarne. La preuve en est, je serais bien sauté de la falaise si Hadrien ne me l’avait pas fortement déconseillé. Voire interdit. Alors je me demande s’ils arrivent à capter à ce manque cruel de limite qui agit comme un répulsif pour les autres ? Pourtant, je les considère tous comme aveugles ici, alors, dans un sens, cela m’étonne un peu.
Paloma

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MessageSujet: Re: » who you are le 15 oct à 13h    » who you are le 15 oct à 13h EmptyLun 13 Oct 2014 - 22:15

Paloma est venue courir. Pas pour faire du sport, pas vraiment pour se dépenser, plutôt pour se canaliser. Ici, elle ignore pourquoi, elle est souvent à vif. Plus irritable qu'habituellement, plus triste, prompte à se laisser bousiller par le spleen qui l'assaille ou le vague à l'âme qui l'accompagne partout, tout le temps, comme une traîne invisible mais bien palpable. En fait, c'est le problème des gens comme elle. Les calmes, ceux qui conservent un sang-froid exceptionnel dans toutes les situations, ceux qui se mangent une gifle et prétendent que c'est pas grave et qu'une chute, c'est juste pour fait pour se relever et puis apprendre à mieux tomber. Paloma élève rarement la voix, elle se fâche pas, n'aime pas les conflits pas par lâcheté mais plutôt parce qu'elle sait observer le monde avec une réserve un peu distanciée qui lui octroie certaines qualités : elle sait. Elle sait que les conflits mènent nulle part, que battre en retraite c'est pas manquer de courage mais éviter une destruction mutuelle assurée. Et puis, elle fait partie de ceux qui laissent les autres briller de mille feux, dans la lumière, et se contentent bien de l'ombre ou du dernier plan. Mais les Paloma, en réalité, ils sont pas calmes, pas vraiment. Ils savent mieux encaisser que les autres, ils apprennent plus facilement à prendre sur eux et à ne pas se laisser avoir par les débordements de grands sentiments. Sauf que c'est du vent. Les Paloma qui intériorisent tout finissent toujours par exploser à un moment ou à un autre, comme la soupape d'une cocotte-minute. Souvent, c'est pour pas grand-chose, c'est pour rien, pour un détail, un truc pas grave, de rien du tout, que personne peut soupçonner. Mais c'est le volcan qui entre en éruption et on peut rien y faire. On aimerait bien le contenir, s'excuser, retenir à mains nues cette lave dévastatrice qui gonfle, monte inexorablement et dévale les pentes pour tout bouffer sur son passage mais on peut pas. C'est pour ça qu'elle est partie courir, Paloma. Parce qu'ici, tout est décuplé, les émotions en premier lieu et qu'elle sent souvent monter en elle une tension qu'elle ressent jamais. Rien que la semaine dernière, elle a jeté à la poubelle les fringues de quelqu'un parce qu'ils avaient fait déteindre les siennes. Ca, c'est pas elle. C'est pas son truc de prendre la mouche pour si peu et pourtant, elle l'a fait. Alors aujourd'hui, Paloma a décidé de se taper un sprint. De courir vite, très vite, trop vite, de courir jusqu'à sentir sa propre respiration lui brûler les poumons, son sang fuser dans ses veines comme de l'acide. Elle va courir jusqu'à laisser son coeur loin derrière et se délester des semelles de plomb qui l'empêchent de dormir, la nuit. Elle s'élance sans échauffement sur la piste et se concentre sur le coeur qu'elle sent battre jusqu'à ses tempes. Il tape à en perdre la raison, il frappe fort contre sa cage thoracique, il résonne partout, il lui crie de s'arrêter, qu'il peut pas suivre, qu'il va clapser et la laisser tomber mais Paloma n'écoute rien. Rien d'autre que le bruit de ses baskets qui frappent durement le sol et de sa respiration erratique qui siffle comme un asthmatique. Elle accélère encore la cadence, plus vite, encore plus vite, tout son corps est en feu, il va se consumer et laisser derrière lui rien de plus qu'une traînée de cendres et elle s'en moque. Paloma pense que si elle appuie sur la pédale encore un peu, juste un peu, elle va s'envoler. Comme un oiseau, elle déploiera ses bras comme des ailes et sentira le vent frais lui fouetter le visage. Sauf qu'elle sent rien du tout, plus rien si ce n'est les points noirs qui dansent devant ses yeux et la nausée qui menace de la plier en deux. Paloma s'arrête brusquement, les muscles brûlants, les jambes tremblantes et le coeur au bord des lèvres. Elle est trempée de sueur, peine à respirer, sent qu'elle aura des courbatures partout dès demain mais étrangement, elle se sent mieux. Elle est fatiguée, elle est crevée, mais elle ressent plus ce courant électrique désagréable la parcourir et bander son corps à la moindre remarque perçue comme une agression. Alors, difficilement, elle se traîne jusqu'aux gradins pour reprendre son souffle, la peau brillante d'une fine pellicule de sueur. Elle ferme les yeux, sent son coeur battre jusque dans ses paupières et quand elle les rouvre, c'est pour entendre Clémentine l'appeler doucement. Paloma rive son regard sur elle, la couve d'un oeil curieux, et cligne plusieurs fois pour parvenir à la regarder sans qu'elle soit partiellement floutée par son corps abîmé par l'effort. La question de la blonde a le don de l'étonner, voire de la troubler. L'espagnole prend le temps de la dévisager, laissant son regard délicat glisser sur son visage de poupée, sur sa silhouette toute fine, longuement. Elle est bizarre, sa question. Quand elle la prononce, Clémentine a l'air toute fragile, demandeuse d'attention, à mille lieux du portrait qu'elle s'en est fait jusqu'à présent. En fait, comme ça, elle a l'air vulnérable et c'est étrange. Et attirant. Un peu décontenancée, Paloma esquisse une moue pensive, à la recherche des bons mots. C'est con, parce qu'elle est nulle, avec les mots. Elle a besoin de les penser, de les réfléchir, de les écrire et de les raturer pour mieux recommencer sinon ils ont jamais le sens qu'elle souhaite leur donner. Tout est toujours plus joli, plus poétique, dans sa tête. « Pourquoi tu me demandes ça, à moi ? » qu'elle s'interroge à voix haute avant de reporter des prunelles perçantes sur Clémentine, comme si elle aimerait lire ce qui se cache sous ses vêtements, sous sa peau, sous ses muscles. En fait, elle voudrait lire son âme mais ce genre de choses se dévoile pas aisément. Encore moins à une inconnue. « C'est à Hadrien que tu devrais demander ça... Il te connaît mieux et puis les mots qu'il prononce sont toujours jolis, bien choisis. Ils ont du sens. » Elle est persuadée qu'Hadrien noierait Clémentine sous des bijoux verbaux, qu'il transformerait les mots en d'autant de perles pour venir habiller la blonde, qu'il saurait capter son essence et la lui dévoiler. Paloma ne les connaît pas beaucoup, ni l'un, ni l'autre, mais elle est très observatrice, ça compense. Quand elle pose son regard aussi léger qu'une plume au détour d'une pièce, ou d'un prime, ça la frappe en plein coeur. Il se passe un truc entre eux, un truc fort, du genre qui effleure l'âme et le coeur. Les relations qu'on rêve à travers les livres mais qui n'arrivent jamais, pour de vrai. Ils partagent un truc, un vrai et si quelqu'un devrait rassurer Clémentine, c'est Hadrien. « Je sais pas trop ce que vous êtes mais du peu que j'en vois, je trouve que c'est quelque chose de vrai » En fait c'est peut-être la seule relation, à ce stade du jeu, qui lui inspire des bons sentiments, un certain optimisme. Paloma se rend compte qu'elle n'a pas répondu à la question de Clémentine mais elle est déjà d'ailleurs, flottant à mille lieux de son interrogation originelle, au milieu d'une bulle de douceur qui naît en se rendant compte qu'il y a encore de belles choses qui méritent d'être vécues. Même si ça arrive aux autres, ça ne les rend pas moins tendres.
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MessageSujet: Re: » who you are le 15 oct à 13h    » who you are le 15 oct à 13h EmptyMar 14 Oct 2014 - 0:24

Paloma s'étonne, dans le fond, c'était prévisible. On n'est rien l'une pour l'autre, alors pourquoi me tournerais-je vers la demoiselle ? Justement pour cette raison précisément. « Parce que tu es la seule âme des environs » je réponds comme s'il s'agissait qu'une évidence, ma main désigne notre entourage. Ne voit-elle pas que nous sommes seules ? Juste toutes les deux. Mon regard se perd alors que je sens le sien peser sur moi, je me laisse faire, je subis l'examen sans broncher parce que c'est moi qui l'ai instigué. Mais la demoiselle est maligne et élude avec classe la question, me provoquant dans l'un des sujets les plus vastes de ma vie. Elle est la première candidate à évoquer son prénom face à moi. Pourquoi je ne m'adresse pas à Hadrien, je ne cille même pas face à sa question, parce qu'elle allait finir par arriver, inévitablement. « Parce que sa vision me concernant est altérée » je m'étends de ma voix cristalline, en inclinant légèrement la tête. Parce qu'il n'arrive plus à me distinguer clairement maintenant. « Il serait incapable de me détester » je lui explique même si je venais à incarner soudainement tout ce qui lui fait horreur. Je resterais toujours Clémentine, éternelle. L'image qu'il a de moi semble être à jamais la même dans son esprit, sans changement possible. Il fut un temps où j'ai essayé de me prouver que je pouvais être la plus forte des deux, alors je l'ai détesté, j'ai réuni les arguments qui me poussaient dans cette direction, contrairement à ce qu'elle pourrait penser, j'ai des arguments, mais je n'arrive pas à tenir plus d'un jour. Je m'écrase lamentablement à chaque fois, c'est la même routine. Voilà pourquoi je ne peux pas lui demander, parce qu'on est tout sauf objectif concernant l'autre. Il pourrait tuer quelqu'un, il resterait Hadrien. Rien ne bougerait d'un pouce. On est prisonnier l'un l'autre de notre propre dynamique, de notre façon de fonctionner. Et je n'arrive pas à en sortir, je n'ai pas besoin de l'avis d'Hadrien parce que je pense que je peux le frôler du doigt sans qu'il ouvre la bouche. Voilà pourquoi je m'adresse à toi. Mes prunelles ne reflètent que maigrement mes réflexions internes. « Et ça sera toujours comme ça » je réponds avec un léger sourire. On est bloqué dans notre non-évolution tous les deux alors que le monde ne s'arrête pas lui. Je l'écoute avec attention lorsqu'elle tente de s'exprimer sur ce qu'elle perçoit d'Hadrien et moi. En fronçant les sourcils, je l'écoute avec une extrême attention, mes pupilles dangereusement focalisées sur son visage. « Ne nous idéalise pas trop Paloma » je commence alors tandis qu'un léger sourire se peint sur mon minois de poupée. Parce que j'ai l'impression de pouvoir entendre ses pensées, sur notre relation qu'elle qualifie comme vraie. « Tu risques d'être déçue » je lâche sur un ton amusé  parce que c'est la stricte vérité, malheureusement.
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MessageSujet: Re: » who you are le 15 oct à 13h    » who you are le 15 oct à 13h EmptyMer 15 Oct 2014 - 22:50

C'est drôle parce que si la question de Clémentine la surprend c'est pas seulement parce qu'elle est incongrue. C'est aussi parce que c'est son truc, les interrogations qui n'ont rien à faire là. Paloma aime à croire que les banalités sont à proscrire, qu'elles apprennent rien sur personne et que franchement, elles sont une perte de temps. Elle préfère découvrir Clémentine à travers une relation qui la marque, à travers ce qu'elle aime ou ce qui l'effraie plutôt que de connaître le nom de ses parents, son âge et les lieux communs que tout le monde demande. Paloma sait pas pourquoi c'est ce genre d'interrogations qui intéressent les gens en premier ou pourquoi, à l'inverse, elle s'en fiche. « Les environs sont denses, dans le coin » renchérit-t-elle sur l'exact même ton, un sourire taquin flottant sur ses lèvres pulpeuses. Paloma n'est pas dupe en fait et c'est pourquoi elle intensifie la prise de son regard sur le visage de Clémentine, ses traits de poupées et ses allures de môme. Elle a le physique d'une héroïne romantique, blondie. Pas le genre qui finit bien, plutôt le genre à officier dans un drame romantique, avec une mort violente à la clef parce que le destin inéluctable joue contre elle et son amant. Elle ferait une Dona Sol très crédible, si ce n'est sa blondeur et sa peau pâle. Ou une Juliette. Mais Juliette, elle est trop imitée, ça la rend bien moins intense qu'elle l'est en réalité. Clémentine évoque Hadrien et Paloma en profite pour tenter de retrouver une respiration moins erratique. C'est pas facile parce qu'elle sent ses poumons brûler à chaque bouffée inspirée et son coeur bat encore trop vite, si vite, qu'elle sait même plus si c'est causé par la course ou par ce que Clémentine lui dévoile avec une sincérité peu commune qu'elle peut pas s'empêcher d'apprécier. Elle est pas nécessairement d'accord, mais c'est pas comme si elle savait quoi que ce soit de la situation. « Sa vision n'est peut-être pas altérée » souffle Paloma, inspirée, en laissant couler sur Clémentine un regard limpide. « La Clémentine qu'il voit existe, ne serait-ce que parce qu'il la voit justement. » note-t-elle sobrement de sa voix câline mais insaisissable. Perdue dans ses pensées, elle continue, elle s'égare sans doute mais dans sa tête, c'est plutôt clair. « On est tous plusieurs choses à la fois, un peu comme un prisme. La lumière y pénètre et elle en ressort dispersée en plusieurs faisceaux lumineux, colorés. Elle est différente, éparpillée, mais pas inconciliable. Au fond, cet arc-en-ciel, ça reste une simple lumière blanche. Hadrien te voit peut-être pas dans ta globalité mais ça veut pas dire que sa vision est altérée » Elle sait pas pourquoi elle balance ça, Paloma. Ca la regarde pas, elle ignore tout d'eux, mais elle est certaine qu'ils ne peuvent pas se planter l'un sur l'autre, c'est tout, c'est comme ça. C'est une impulsion, un sixième sens peut-être foireux mais une conviction. L'espagnole offre un joli sourire à Clémentine en compensation de sa réponse un peu minable, une esquisse lumineuse, sincère, qui fleurit sur son visage épuisé et l'irradie. Il s'estompe de lui-même, finalement, quand Clémentine la met en garde. Encore une histoire de secret, sans doute... C'est toujours une histoire de secret mais Paloma le sait. Elle y est préparée. Elle n'est pas certaine d'avoir la noblesse d'âme de pas juger, de ne pas effacer tous les souvenirs précédant la révélation au profit de celle-ci mais elle se jure d'essayer. De conserver dans un renflement de son coeur les sentiments que lui ont inspiré ses camarades quand ils détenaient encore ce qui justifie leur présence ici. « T'en fais pas pour moi j'ai déjà été assez déçue pour toute une vie » sourit-elle faiblement. « Je me demande ce que vont devenir les relations qu'on noue ici quand on connaîtra nos secrets respectifs... Si c'est tout du vent, si les gens font vraiment que mentir parce qu'il le faut ou si certains prennent un malin plaisir à se foutre de nous » Paloma, elle, est sincère dans sa démarche. Elle se fiche de la figure de personne au contraire, elle est elle-même. Le plus possible du moins. Elle se contente de pas livrer ce qui pourrait lui porter préjudice et ça lui pèse, parce que justement, ce secret, elle voudrait le crier, s'en excuser, s'expliquer et puis libérer ses épaules du poids qui les accable. Mais elle peut pas, elle a signé pour un jeu, alors elle joue. Mal. Peu. Mais elle joue, elle aussi. Son regard, aérien, se pose en douceur sur le visage de Clémentine alors que ses lèvres se rejoignent en une moue pensive. « Tu m'inspires tout et son contraire en fait. Tu m'inspires une môme insouciante qui porte en elle, sur elle, une gravité qui lui fait perdre son innocence de gosse. Je crois que tu m'inspires un truc coloré, un peu brouillon, mais joli. Un tourbillon, un feu d'artifices, ce genre de choses un peu folles. Mais j'en suis pas certaine parce que j'ai l'impression de t'examiner au microscope tu sais. De ne voir qu'une parcelle du tableau avec un zoom immense et de louper son essence. » Paloma penche légèrement la tête sur le côté et puis d'un coup, ça la frappe. C'est pas Juliette, Clémentine, c'est pas Dona Sol, non plus. C'est plus fort, plus extrême. C'est quelqu'un qui veut tout, tout de suite, qui a la folie et l'impétuosité de la jeunesse et qui lâchera rien, jamais. « Antigone. » souffle-t-elle simplement, comme surprise elle-même de la révélation qui la frappe. Clémentine, elle lui fait penser à l'Antigone d’Anouilh. La petite fille plein de vie qui ne voulait pas mourir, mais qui décidera quand même de le faire. Par amour, mais pas celui qu'on croit.
Clémentine

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MessageSujet: Re: » who you are le 15 oct à 13h    » who you are le 15 oct à 13h EmptyJeu 16 Oct 2014 - 23:53

Sa réponse me fait sourire, mais je la balaie loin de moi, la chassant avec ma main. « Alors ma vision est sélective » je lui réponds avec un air mutin, comme si j'avouais, en haussant les épaules parce que je ne vais pas me justifier plus que nécessaire. Je lui explique sommairement la situation concernant Hadrien et mon incapabilité à lui demander de me rassurer. « Il se raccroche peut-être simplement à une version de moi qui n'est plus d'actualité » je propose sincèrement parce que je suis actuellement entrain d'y réfléchir, en même temps qu'elle. J'affiche une moue pensive, parce que j'ai constamment la sensation, la peur de le décevoir un jour parce que j'aimerais rester à la hauteur de ce qu'il a connu. De ce qu'il a aimé connaître. Habituellement, lors de mes légères remises en causes internes, il est toujours présent, assistant au spectacle, réagissant à sa manière, mais maintenant ce n'est plus possible, je suis donc obligée de me tourner vers les autres. Ceux qui respirent en dehors de notre bulle si fragile depuis quelques temps, prête à exploser, à nous laisser nous faire contaminer par l'extérieur.
Je la protège, enfin, je tente de l'inviter à ne pas fonder trop d'espoirs sur notre relation qui semble si simple d'un point de vue extérieur, sauf que ce n'est pas le cas. Je me contente de la vague esquisse d'un sourire presque contrarié avant qu'elle ne continue. Sa première remarque m'amène à réfléchir, pas assez pour lui poser directement la question, je me contente de la contempler avec délicatesse, mes grands yeux bleus scrutent la moindre parcelle de son visage. « Il faut se préparer à tout » je lâche d'une voix prudente. Elle me parle des secrets. Mon visage déjà tourné vers elle, je bois ses paroles. Je ne peux rien lui dire, je ne me considère pas dans la catégorie des menteurs chroniques, c'est surement pour ça que je crains à chaque fois que le buzzer retentit que cela soit pour moi. Cela me parait tellement évident, mais c'est parce que je sais. Mais j'ai toujours la sensation que ça va décevoir certains. « Mais vu que la déception est ta compagne depuis un certain temps, tu devrais être plus immunisée que nous » je lâche naïvement parce que j'ai envie d'y croire. Dans un sens, je sais que je ne suis pas pressée de découvrir les secrets de tout le monde, surement parce qu'un rien m'ébranle, me fait douter, me contrarie. « Et puis ça fait parti du jeu, on a signé pour ça, c'est trop tard » je lui rappelle en haussant les épaules parce que je me suis faite à l'idée. Paloma se décide à répondre à ma question, je suis contente que nos minutes d'errance portent ses fruits, finalement. « Ta définition donne envie de rêver » je me permets de lui répondre, parce qu'elle est très bien formulée, parce que je pourrais me reconnaître dans certains aspect du portrait qu'elle brosse mais la formulation semble embellir la réalité. Elle m'imagine en héroïne tragique, prête à mourir pour son frère. J'hausse simplement un sourcil, parce qu'actuellement mon envie de sacrifice ne pourrait apparaître que pour deux personnes. Dans un sens, il s'agit plutôt d'une bonne nouvelle. « Et dans le second rôle d'Ismène, je ne suis pas crédible ? » je lui demande parce que beaucoup de gens semblent s'arrêter à mon physique; une frêle blonde plutôt mignonne dans certaines circonstances.
Paloma

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MessageSujet: Re: » who you are le 15 oct à 13h    » who you are le 15 oct à 13h EmptySam 18 Oct 2014 - 17:14

Paloma écoute Clémentine dans un silence opaque, solennel, presque religieux. Y'a quelque chose de fascinant dans ses paroles, dans la vulnérabilité qu'elle sent percer à travers sa voix de gamine, de rossignol. Elle y entend son besoin impérieux d'être rassurée et puis ses doutes, aussi. Mais elle peut pas l'aider, parce qu'elle ignore de quoi elle parle. Paloma évoque ce qu'elle croit voir en filigrane, ce que Clémentine lui inspire mais c'est des foutaises tout ça. Elle met des mots sur des sensations, des intuitions, des espoirs même, avec sa vision propre de la vie qu'elle imagine toujours plus poétique, plus sincère, plus belle qu'elle est en réalité. Paloma flotte toujours en apesanteur, à dix mille lieux du commun des mortels et de la bassesse des sentiments humains. Elle n'en voit que la noblesse, une grandeur d'âme surannée et des bons sentiments qu'existent sans doute pas. Clémentine, elle ne sait rien d'elle, rien d'autre que ce qu'une observation quasi-chirurgicale lui dévoile ou ce qu'elle apprend via des images volées lors des primes. Mais c'est sa force - ou sa faiblesse - de faire d'un rien un tout, de s'y raccrocher et d'envelopper n'importe quelle banalité du quotidien en quelque chose de plus. Parfois, elle arrive à conserver une certaine méfiance avec les autres, une méfiance de rigueur, née après s'être mangée des murs, et des chutes, et des plaies qui se referment mal. Qui restent à vif, en réalité. Mais la plupart du temps, Paloma se raccroche à la lumière qu'elle distingue, à une aura positive, au plus petit fragment de bonté. Elle l'isole du reste, d'un tableau moins beau, et s'en gorge jusqu'à se persuader que c'est ça, la vérité, et que le reste est dérisoire. Une carapace, une façade, un lieu commun derrière lequel les gens se protègent. Paloma est le genre à toujours voir ce qu'il y a de plus pur, de plus beau, chez quelqu'un parce qu'elle en a besoin. Elle a besoin d'espoir auquel se raccrocher, elle a besoin de savoir que ce en quoi elle croit et qui lui manque désespérément, existe encore même si c'est pas pour elle, même si elle en profite pas. C'est tout. Alors peut-être qu'elle se plante, qu'elle sait rien de Clémentine, rien d'Hadrien et rien d'eux ensemble mais pour elle, ils forment un tout qui peut pas être aussi bancal que la blonde essaye de lui confier, à demi-mot. « Tu crois avoir changé ? » demande Paloma en fixant Clémentine, à la recherche de sa réponse. Parfois, on change pas vraiment. On croit changer, mais en fait on grandit juste. On gagne en texture, en substance, en maturité, on apprend à colmater un peu nos failles, à se protéger mieux, à enrouler son coeur de papier bulle ou à enrober ses paroles de miel, mais au fond, on change pas. On est la même personne, on fait juste illusion. Paloma aussi, aime à croire qu'elle a changé. Qu'elle est une version améliorée d'elle-même, pas tout à fait semblable mais pas non plus différente sauf que c'est des conneries. Elle sait, au fond, que ses réserves ne font pas illusion et qu'elle serait de nouveau prête à se casser la gueule, exactement comme dix ans auparavant sans s'en rendre compte, une fois encore. Clémentine se livre à son tour à une analyse de son minois de poupée et Paloma laisse ses prunelles couler sur ses traits, absorbée par ses pensées qui voltigent. Ca ne la gêne pas, de subir ce genre d'examen parce que le regard des autres ne la déstabilise pas, généralement. Ce serait un peu lâche, de baisser les yeux sous ce genre d'observation alors qu'elle passe son temps à opérer de la même manière. « On n'est jamais vraiment préparé. Encore moins quand on peut pas anticiper la chute. » souligne Paloma en haussant les épaules. Elle a beau prétendre pouvoir accuser le coup, celui-là comme les autres, c'est qu'une semi-vérité. Une semi-vérité qu'est pas un mensonge parce qu'elle est persuadée de sa bonne foi. Mais en réalité, c'est plus facile à dire qu'à faire. On peut se préparer, prétendre que les secrets changeront rien, qu'on s'attend au pire mais on peut pas s'empêcher d'être surpris et de recevoir l'équivalent d'un uppercut en plein estomac. Surtout ici où tout est amplifié. Comment se préparer à ce qu'on ignore ? On ne sait même d'où le coup viendra, qui le donnera, et quand. Peut-être que la plus grosse déception viendra de quelqu'un qu'elle apprécie, peut-être qu'elle comprendra qu'elle croyait connaître quelqu'un et que c'était du vent et que ça lui fera mal, même si elle se persuadera du contraire. C'est pas facile. C'est pas facile parce que ça a beau être un jeu, il est cruel. Parce qu'on doit s'jouer des autres au lieu de le faire avec eux. « J'aimerais te croire » lance Paloma dans un sourire, d'une voix plus fluette, moins claire qu'habituellement. Elle aimerait croire Clémentine quand elle lui dit qu'elle sera plus immunisée parce qu'en fait, elle n'est pas certaine qu'on s'habitue vraiment à la déception ou bien qu'elle ait une date de péremption. C'est sûr, elle en a subi des déceptions, et de plein fouet s'il vous plaît. Paloma imagine que ça la rend plus solide ou mieux armée parce que la vie peut pas s'acharner infiniment, non ? Y'a bien un moment où le stock de déceptions qu'elle a en réserve pour elle est épuisé, allez, on passe au suivant... Mais c'est un peu naïf comme constat, elle le sait au fond. Clémentine a l'air d'apprécier sa définition brouillon et Paloma lui offre un sourire franc qui éclot et fleurit sur son visage avec la grâce d'une pivoine, même si ses traits ne sont pas au meilleur de forme sous leur fine pellicule de sueur, sous l'acide qui coule dans son sang à cause d'un effort bête, trop intense. Inutile. L'entendre se comparer à Ismène lui arrache une moue contrariée alors que ses prunelles coulent une nouvelle fois sur le visage de la blonde. Oh bien sûr que Clémentine est jolie, comme elle, gracieuse, comme elle. Mais elle peine à l'imaginer docile, sage, lâche. Elle se contente de secouer négativement la tête, sans piper mot. Paloma, réfléchit, l'air un peu poétique qui est toujours le sien quand elle ailleurs, quand elle flotte dans son esprit à la recherche d'un truc bien précis. Les secondes s'égrènent lentement et enfin, elle met le doigt sur ce qu'elle a juste sur le coeur. Son visage se transfigure un moment, comme si elle vivait les mots sur le point d'éclore, comme si elle en mesurait la mesure, la véracité, la beauté aussi. « Moi, je veux tout, tout de suite, et que ce soit entier, ou alors je refuse ! Je ne veux pas être modeste, moi, et de me contenter d'un petit morceau, si j'ai été bien sage. » clame-t-elle avec une ferveur qu'est pas la sienne mais qu'elle emprunte à Antigone, comme son timbre plus éraillé, plus vif, moins feutré que celui avec lequel elle s'exprime tout le temps. Antigone, c'est un bouquin qui lui parle mais qui l'attriste aussi pour une raison qu'elle ignore. Parce que dans les tragédies, y'a personne qui gagne à la fin, y'a que des perdants, des morts et un destin inéluctable, impossible à déjouer. « Je me plante sûrement mais j'trouve que ça te va bien, cette réplique. Elle me fera penser à toi, maintenant » Elle, la réplique, comme Antigone toute entière, en fait. Paloma se fiche d'avoir un regard biaisé, ce qui compte c'est qu'à elle, il lui parle. Un peu curieuse, elle relève un regard sur Clémentine et ose poser la question qui vient cogner contre ses lèvres pulpeuses. « Et si je te retournais la question, tu répondrais quoi ? » Paloma demande doucement, d'une façon détournée. Elle pose pas délibérément la même interrogation que Clémentine, elle la sous-entend parce que c'est pas son genre de se mettre en avant, de rechercher à ce qu'on parle d'elle. Mais y'a un truc chez elle qui la met en confiance, qui l'incite à sortir un peu de sa réserve, à accepter qu'on parle d'elle au lieu des autres.

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