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  » if you just let me invade your space. le 28 oct à 11H

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Clémentine

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MessageSujet: » if you just let me invade your space. le 28 oct à 11H    » if you just let me invade your space. le 28 oct à 11H EmptyLun 27 Oct 2014 - 1:33

PALOMA.

Je cherche l’objet de mes désirs, métaphoriquement parlant. Je finis par croiser la brune, ma main s’agrippe alors à son bras lorsque je lui intime de me suivre, de toute façon, j’ai bien compris qu’elle n’avait rien de mieux à faire dans l’immédiat que de m’écouter. De toute façon, j’espère qu’elle l’a compris, on ne m’a jamais rien refusé dans la vie, en commençant par mes parents qui étaient prêts à tout pour un simple sourire, jusqu’à mes amis. Je suis l’enfant roi même maintenant. Et elle ne va pas déroger à la règle. Je lui adresse un doux sourire avant que l’on arrive dans notre chambre, oui, depuis que j’ai décidé que je dormirais avec elle tous les soirs. Je l’attire sur notre lit où elle prend position en s’asseyant en tailleur, je fais de même en face d’elle. Mon index et mon pouce attrapant le coin de mon drap, d’un geste aérien je me balance au-dessus de nos deux têtes pour former une bulle de protection autour de la demoiselle.  « Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? » je lui demande de mon timbre de gosse en plantant mes prunelles dans les siennes, très sérieusement. Parce que je n’oublie pas sa tête pendant le dernier prime. Parce que c’est gravé. Parce que j’aimerais savoir pourquoi elle semble souffrir.  « Laisse-moi être ton catalyseur » je lui souffle simplement alors que mes doigts frôlent en douceur les siens. J’aimerais comprendre sauf qu’elle ne parle pas. Elle m’écoute simplement, elle veut toujours arrondir les angles sans penser à elle. Ou alors elle fait exprès. Une vague sensation d’injustice s’engouffre dans mes brèches trop nombreuses depuis une semaine. Injustice. Je m’ouvre à elle, je lui parle, mieux, je lui montre, je lui décris ce que je ressens  et je n’ai aucun retour. J’avais partagé la souffrance du départ d’Hadrien et elle ? Elle se contente d’ériger son corps en barrière, impénétrable, sans rien dire. Je ne le mérite pas, c’est ça ? Je n’aime pas les relations à sens unique, mes doigts fébriles s’en vont presser les siens. Qu’elle déverse sa peine, je peux essayer de faire avec, qu’elle me confie un pan de sa vie, contrairement à ce qu’on pourrait penser, Hadrien ne m’a pas fait uniquement vivre à coup de paillettes dans les yeux, je pourrais gérer. Mes grands yeux bleus se posent sur elle.
Paloma

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MessageSujet: Re: » if you just let me invade your space. le 28 oct à 11H    » if you just let me invade your space. le 28 oct à 11H EmptyMar 28 Oct 2014 - 19:20

Paloma flotte à la surface de la piscine, le dos chauffé par le soleil qui miroite et son visage serein entièrement immergé. Elle a les yeux grands ouverts, les cheveux bruns qui flottent paisiblement autour d’elle comme une auréole et le cœur au bord des lèvres à force de retenir sa respiration. Elle ne pense à rien du tout si ce n’est aux battements de son palpitant qui s’amplifient jusqu’à battre dans ses tempes et au calme apaisant, relaxant, qu’on ressent sous l’eau. Tout y est tranquillisant, languide. Les gestes sont lestes, les bruits étouffés et le manque d’oxygène finit par détruire tout ce qui pèse sur elle comme une chape de plomb. Parce qu’elle devrait couler à pic, Paloma, avec le poids de cet organe nécrosé et celui de sa culpabilité, de ses regrets, de toutes les fois où elle a merdé en beauté en suivant ce que lui dictait sa tête réfléchie qui sait pourtant pas faire. Réfléchir. Prendre les bonnes décisions. Cesser de se saborder elle-même. Cette semaine est morose, y’a rien qui se passe comme prévu et hormis ses genoux écorchés, brûlés comme ceux d’une môme, Paloma ne conserve plus grand-chose de la volupté de dimanche soir si ce n'est de fugaces élancements au creux de son ventre. Isaac a colmaté ses brèches mais ça n’a pas duré et maintenant les plaies sont là, béantes, comme si elle s’était amusée à arracher la peau avant cicatrisation. Pourtant, non, elle y a pas touché, elle jure. On s’en est chargé à sa place et ça fait plus mal encore. Paloma sent plus rien de tout ça et elle doit lutter pour remonter à la surface, reprendre son souffle quand ses poumons la crâment alors qu’elle aimerait juste rester là. Fermer les paupières et s’oublier un peu c’est reposant. Elle se hisse sur le rebord, laisse le soleil sécher sa peau dorée et juste quand elle à point, Clémentine vient la cueillir pour l’entraîner à sa suite. Petite poupée docile, elle foule gracieusement ses pas jusqu’à leur chambre, ignorant la raison de ce kidnapping en règle. Paloma pense que Clémentine a besoin de parler, de se confier, de la laisser bercer son chagrin et ça lui plaît, cette idée. Parce qu’elle la bouleverse, sa petite héroïne tragique, rêveuse et obstinée. Sauf que non. C’est l’inverse qui se produit et Paloma mord sa lèvre inférieure face à sa question, qui la percute avec la précision d’une balle quand elle est pourtant si vague. Ce qui lui est arrivé, c’est ce qui arrive à tous. La vie. Paloma n’a pas d’excuses, pas vraiment, elle est née dans un milieu privilégié alors p’têtre qu’elle avait pas d’yeux pour voir le monde mais elle avait l’reste pour s’en sortir. Toutes les cartes. Une partie facile, gagnée d’avance sauf qu’à force de mauvaises décisions, de naïveté elle a renversé le plateau, pipé les dés et tout perdu. A chaque fois, à chaque tour. Clémentine la fixe de ses grands yeux limpides, ses doigts frôlent les siens puis s’en emparent et elle la regarde en retour, en silence. Paloma n’a pas envie de l’accabler, elle a pas envie de lui faire jouer le rôle qu’elle semble attendre quand elle a déjà bien assez à encaisser. Mais plus encore, elle a pas envie de décevoir Clémentine. De pas lever le voile, un peu, juste un peu, quand elle lui a demandé l’inverse si souvent.  « Est-ce que t’as déjà du affronter la mort de quelqu’un qui compte tellement que tu peux pas l’accepter ? » Elle demande, Paloma, sa voix feutrée empreinte d’une pudeur vaporeuse. C’est une question rhétorique, en fait. Juste de quoi poser les bases et faire comprendre à quel point c’est dévasté, à l’intérieur. Y’a plus rien à sa place, y’a plus qu’un champ de ruines fumantes et de rares survivants désorientés qui attendent l’apocalypse.  « Moi oui. Et dimanche ça faisait trois mois qu’ils avaient décidé de l’enterrer alors qu’il aurait pas voulu ça » Paloma sent sa voix faiblir, chavirer, s’évanouir dans sa gorge. Elle serre un peu plus fort les doigts fins de Clémentine entre les siens et tente une dernière confession avant qu’elle puisse plus rien dire derrière des lèvres scellées par le chagrin. Et les remords.  « J’ai même pas pu lui dire au revoir ou lui demander tous ces détails à la con que ça m’tue d’ignorer » Et ça la tue, vraiment. Elle sent bien qu’elle en crève, qu’elle se transforme en bois mort qui finira par s’consumer tout seul. Paloma, elle est un peu cassée maintenant et comme tous les gens cassés, elle nourrit sa souffrance en y ajoutant des conneries qui pèsent et qui font encore plus mal. Elle, elle en a deux. Deux balafres sur son cœur tout bleu qui accompagnent la mort d’Antoine.
Clémentine

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MessageSujet: Re: » if you just let me invade your space. le 28 oct à 11H    » if you just let me invade your space. le 28 oct à 11H EmptyMar 28 Oct 2014 - 22:30

Paloma évoque la mort. Je me contente de ciller, parce que je suis de celles qui relativisent, je suis celle qui avait balancé lors du casting qu'on se dirige tous à une vitesse différente au même endroit. On a tous la même destinations. Surement parce que j'ai l'impression que mon insouciance me prédestine à mourir jeune. Tant que je meurs aimé, je crois que cela m'importe que ce soit à 30 ans ou à 50. Elle n'arrive pas à accepter la mort de celui qu'elle aime, qu'elle a aimé ? Je ne sais pas ce qu'il en est pour elle. Silencieuse, je me contente de la regarder, les lèvres pincées. Sans rien dire. Les secondes défilent, s'égrainent à une lenteur qui me semble infinie. « Réveille-toi Paloma » je lâche de ma voix cristalline en la regardant. Parce que j'ai envie de la réveiller, de la secouer, pour qu'elle arrête de se morfondre parce que je le supporte pas. Je n'y peux rien. Parce que j'ai toujours aimé guider les perdus, soigner ceux qui souffrent, je me suis toujours attachée aux causes les plus difficiles. « Ne te sers pas de lui comme excuse » je lui réponds simplement en la regardant avant de me placer derrière elle, mes bras l'enserrant alors que son dos se cogne contre mon buste. Ne te sers pas de lui pour foutre ta vie en l'air, pour faire n'importe quoi pour oublier, te défouler. Ce n'est pas juste pour lui. Une de mes mains frôle sa chevelure. « Tu vas finir par associer tes souvenirs à la souffrance que tu ressens maintenant » je lui réponds. Je lui explique. « Et tu garderas que ça » je conclus d'une voix douce, parce les beaux souvenirs ont la fâcheuse tendance à s'estomper facilement. C'est vraiment ce qu'elle veut garder de lui ? « Tu pourrais être triste car aujourd'hui cela fait trois mois et un jour, demain, cela fera trois mois et deux jours... » je continue parce qu'elle voit où je veux en venir. « Pourquoi tu penses aux dates, pour mieux te torturer ? » je finis par lui demander d'une voix délicate. Parce qu'elle est humaine et qu’inconsciemment on fait tous cela, mais elle, Paloma, elle n'arrive pas à le gérer. Alors elle préfère s'interdire d'avancer, elle reste plantée avec moi, avec ses regrets et sa peine en bandoulière. Parce que c'est plus facile de se souvenir que de se bouger, c'est plus facile de se rattraper aux branches plutôt que se laisser véritablement tomber.
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MessageSujet: Re: » if you just let me invade your space. le 28 oct à 11H    » if you just let me invade your space. le 28 oct à 11H EmptyVen 31 Oct 2014 - 0:23

Clémentine la fixe pendant de longues secondes, presque des minutes et Paloma est incapable de lire quoi que ce soit sur ses traits harmonieux. Elle ne sait pas à quoi s’attendre avec elle mais ce qu’elle sait en revanche c’est qu’elle s’attend à tout sauf à ce qu’elle lui lâche l’air de rien. Réveille-toi. Elle est drôle. Elle croit qu’elle n’a pas envie de se réveiller, chaque jour qui passe, tous les jours en fait ? Parce que son quotidien c’est devenu un cauchemar. Un cauchemar où y’a personne contre elle, personne pour la poursuivre, la menacer, l’intimider ou l’assassiner mais un cauchemar quand même avec l’angoisse qui va avec. Son croque-mitaine, c’est le vide qu’elle ressent en elle, qui bouffe tout dans son trou noir et la laisse se désagréger dans des souvenirs qui refusent son absence. Paloma la sent sa douleur. Elle la sent distinctement en elle comme un puits vertical, vertigineux, qui partirait d’en haut, puiserait une énergie inépuisable dans son cœur et plongerait dans les abysses jusqu’à lui. C’est facile de s’y laisser absorber et en fait, parfois elle n’aspire qu’à ça. Alors p’têtre que Clémentine n’a pas tort, p’têtre que Paloma doit se réveiller et se relever – comme toujours – mais c’est tout ce qu’elle n’a pas envie d’entendre.  « Je suis parfaitement réveillée » qu’elle se contente de rétorquer, sans agressivité, sanas chaleur, sans rien en fait. Sa voix a percé les frontières de la neutralité pour virer lentement mais sûrement vers une apathie significative de sa semaine. Paloma est réveillée, elle a l’impression d’être lucide et de pas se refuser de vivre parce qu’il n’est plus là. C’est juste… Le nid, qui rend tout plus fort, plus intense, plus difficile. Ou le contrecoup qui vient lui filer un coup de poing dans l’estomac pour lui rappeler que tout ce qu’elle a occulté n’est pas résolu, que chasser la douleur au lieu d’accepter la perte ne peut fonctionner qu’un temps avant que les valves ne cèdent sous son poids. Clémentine rajoute encore quelque chose que Paloma ne veut pas – ne peut pas ? – entendre et elle lui lance un regard surpris, peiné. En fait, elle se sent incomprise, et ça la tue. Ca la tue d’essayer de s’ouvrir alors qu’elle le fait jamais et d’avoir l’impression qu’elles ne parlent pas la même langue. C’est dur de partager sa peine si c’est pour qu’on ne la comprenne pas. Paloma se sait injuste, elle sait qu’elle lui donne absolument rien pour la comprendre mieux mais le comportement de la blonde lui donne davantage envie de se retrancher en elle-même.  « Je me sers pas de lui pour – enfin y’a pas que lui c’est… des paramètres que j’peux pas expliquer » Paloma hausse les épaules et elle croit qu’elle en arrive à se recroqueviller un peu, à s’affaisser sur elle-même pour retenir l’abattement qui grimpe en elle. Celui de ne pas être comprise. Celui de ne pas pouvoir s’exprimer librement sur ce qui la ronge et qui va plus loin que la simple mort d’Antoine même si c’est ce qui a tout déclenché. Clémentine vient la serrer contre elle et elle se tend instinctivement sous ses doigts. Elle a du mal avec ça. Être tactile quand elle n’a pas initié le contact, accepter de s’ouvrir, de se laisser aller, attraper la main tendue et se faire aider. Paloma, c’est celle qui aide les autres, pas le contraire. C’est comme ça, on a tous un rôle et le sien c’est de s’oublier au profit d’autrui parce que c’est de cette façon seulement qu’elle va un peu moins mal. Comme si son cœur carnivore bouffait tout ce qui règne dans les autres palpitants juste pour trouver l’énergie de battre encore un peu. Elle la repousse pas pourtant Clémentine, parce qu’elle jouit d’un statut particulier à ses yeux. Un statut précieux, pur, que même un comportement rude peut pas égratigner. Paloma en vient même à apprécier le contact rassurant de ses doigts dans ses cheveux bruns qu’ont le rôle d’une berceuse et doucement, elle poursuit. Elle essaye de ne pas se montrer trop faible, elle qui revêt déjà la fragilité d’une poupée de porcelaine. Elle essaye de maîtriser les sanglots qui perlent à sa voix et au fur et à mesure qu’elle parle, elle se rend compte que Clémentine marque un point.  « C’est ça le problème » qu’elle souffle d’une voix plaintive mais feutrée, presque désolée de se manifester.  « Je sais même pas si les souvenirs que j’ai sont vrais. Y’a trop de choses que je sais pas, que j’aurais voulu demander si je pensais que ça serait aussi court. Je sais même pas ce qu’on était à ses yeux au final et j’ai personne à qui le demander parce que dans sa vie – officiellement – j’existais pas. Et puis il était déjà malade quand on a commencé à s’fréquenter et il me l’a jamais dit. Même quand c’est devenu sérieux, même quand il savait pour sûr qu’il allait mourir bientôt et que c’était la bonne chose à faire il m’a rien dit et s’est inventé une conférence au Danemark à la place de m’avouer qu’il rentrait à l’hôpital. P’têtre que ça avait pas la même importance pour lui que pour moi, p’têtre que c’était… je sais pas, une distraction. Une façon de se sentir jeune une dernière fois… » De vivre, en fait. En fait, Paloma lui en veut. Elle vient d’entamer le processus de deuil avec trois moi de retard et elle peine à passer les étapes. Y’a eu le choc électrique à l’annonce de sa mort et le tremblement interne qu’il a provoqué. Y’a eu le déni, jusqu’à présent. Le déni de sa perte, de sa mort, le déni de son absence, avancer en continuant de prétendre que ça va, que la peine est maîtrisée alors qu’elle est seulement calfeutrée. Et maintenant, elle oscille entre colère et tristesse sans parvenir à atteindre la résignation, puis l’acceptation et enfin la reconstruction. Paloma est bloquée, elle s’est perdue en chemin et c’est plus facile de rester là. Mais Clémentine a raison. Ses souvenirs commencent déjà à se biaiser parce qu’avant, jamais elle n’aurait douté de ses sentiments pour elle. Mais Antoine n’est plus là, y’a plus ses mots, ses caresses, sa tendresse, ses attentions toutes con et sa façon de s’intéresser à elle, à tout ce qui la compose, au plus petit rien, comme si elle était fascinante. Et c’est plus facile d’oublier tout ça plutôt que de se dire qu’elle en est privée. Clémentine poursuit et marque des points. Paloma sent son cœur tambouriner à perdre haleine, cogner ses parois et la priver d’une bonne partie de ses défenses – comme si elle en avait… Elle soupire, serre les dents, refoule les larmes qui menacent de s’échapper à tout moment et vient attraper la main de la blonde qui siège autour de sa taille.  « Oui. Et pour pas le laisser partir » C’est vrai, elle s’en rend compte. Si elle a mal, ça veut dire qu'il est encore un peu là, en elle. C’est pathétique aussi. Tout associer aux dates qui le composaient c’est une façon idiote de se raccrocher à lui, de continuer à vivre avec lui, pour lui, à travers lui. Paloma sent un étau se refermer autour de son palpitant, coincer sa gorge, serrer ses entrailles et elle se sent mal. Le drap au-dessus d’elle l’étouffe, Clémentine l’étouffe, son propre corps la comprime.  « Parle-moi d’autre chose. N’importe quoi. S’il te plaît. »
Clémentine

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MessageSujet: Re: » if you just let me invade your space. le 28 oct à 11H    » if you just let me invade your space. le 28 oct à 11H EmptyVen 31 Oct 2014 - 22:57

Elle est réveillée. Je n'en suis pas aussi sûre moi. La preuve, elle me parait complètement ailleurs. De toute façon, je ne pourrais jamais comprendre, je ne suis pas elle, et je préfère mon rôle de rêveuse écervelée, ça fait bien moins mal que ce qu'elle vit, je ne veux pas souffrir comme elle. Je tente d'éparpiller des bribes de conseils devant elle mais aucun ne lui plait, dans un sens, cela ne m'étonne pas vraiment. Je n'ai jamais été douée pour cela. C'est de nature publique. Paloma tente de m'expliquer qu'elle commence à se poser certaines questions sur ces souvenirs avec lui, les moments partagés avec son amoureux. « Ils sont vrais» je lâche même si je ne sais absolument pas de quoi je parle. J'ai simplement l'impression de pousser brutalement Paloma hors des rails alors qu'un train pourrait la percuter si elle commence réellement à réfléchir comme ça. C'est instinctif, pas forcément réfléchi, c'est tout moi. « Ce n'est plus le moment de douter » je lui glisse doucement, ce n'est plus le moment de se torturer pendant des journées, des mois, des années. Je reste silencieuse lorsqu'elle dit qu'elle préfère s’accrocher aux dates plutôt que le laisser partir. Mais, il est déjà parti. Mon incisive martyrise douloureusement la chair de mes lèvres alors que je me tais pour le pas en rajouter une couche. Parce que Paloma galère à se débarrasser de sa seconde peau de souffrance et de tourments. Si ça ne tenait qu'à moi, j'arracherais tout, je veux bien être la responsable, c'est juste que je ne sais pas comment m'y prendre, et elle doit s'en sortir toute seule. Elle me demande ensuite de parler. De m'exprimer, peu importe le sujet. Je finis par la laisser, lui laisser de l'espace. Je relâche son corps. Je me laisse quelques secondes, je ne vais pas parler d'elle, ni des autres, je ne veux pas être une commère, alors il ne reste qu'une seule solution. « Tu sais que c'est la première fois que j'ai l'impression de ne pas être surveillée, contrôlée, ici »  je lâche alors sans réelle inspiration. « A l'extérieur, j'ai mon frère qui veille aux moindres de mes faits et gestes, il est comme un correcteur, il floute mes erreurs constamment » je lui explique pour qu'elle puisse saisir à quoi je fais allusion. Mes parents ne sont pas bien loin en général. « Il vient même le midi sur mon lieu de travail pour vérifier que je suis bien présente » je lui explique même, je précise. Je tente d'insuffler dans le vie dans ce que je dis, mais je n'y suis pas, mon esprit vogue ailleurs tandis que je tente de la distraire comme je peux. Lamentablement. « C'est étrange de me dire que je me sens plus libre dans une émission à la big brother que chez moi» je lui confie en haussant les épaules.

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