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 forgiving what i've done, 09/12 - 04h19

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Alistair

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MessageSujet: forgiving what i've done, 09/12 - 04h19   forgiving what i've done, 09/12 - 04h19 EmptyMar 9 Déc 2014 - 2:07

w/paloma
Il y en a partout. Du sang, partout autour de lui, sur ses vêtements, sur son visage, sur ses mains. Il ne comprend pas. Il ne comprend pas ce qu’il a fait, mais il y en a partout. Il n’a pas le temps de comprendre qu’on l’emmène, qu’on l’enferme. Il n’a pas le temps de comprendre où on l’a enfermé qu’il est assis derrière une vitre, sa famille au premier rang. Sa mère pleure, son père reste stoïque. La sentence tombe, cinq ans. On le ramène dans sa cellule et cette fois-ci, le temps s’est arrêté. Il y a les premiers mois, sans visite, en isolement, parce que c’est un danger. Et puis, il revoit le visage de ses parents pour la première fois, il décroche un sourire, le premier depuis longtemps. Sourire qui s’estompera bien vite, après quelques mois, quand d’une fois par semaine, ils ne viendront plus qu’une fois toutes les deux semaines, puis une fois par mois, et puis plus jamais. Et ça recommence. Il y a du sang, partout, il glisse dessus, il en est barbouillé. Et finalement, il se réveille en sursaut, en sueur, haletant, comme si ses poumons ne faisaient pas leur travail. Il met quelques minutes, interminables de son point de vue, à reprendre ses esprits, à comprendre qu’il est en sécurité ici, encore pour quelques jours. Habituellement, il lui faut une dizaine de minutes pour se calmer, mais ce soir, il n’y parvient pas. C’est un cauchemar récurrent, mais il est plus difficile de l’accepter maintenant qu’à l’extérieur, tout le monde doit être au courant de ce qu’il a fait. Il est certainement perçu comme le candidat sociopathe de la saison, celui qu’ils n’auraient jamais dû choisir, parce que merde, c’est pas un humain qui mérite de respirer le même air qu’eux. Il se lève finalement, trébuche un peu, paumé et dans les nuages. Il n’arrive pas à reprendre pied, à sortir de son état de léthargie. Il est réveillé, sans vraiment l’être. Il jette un coup d’œil à l’heure. Quatre heures du matin. Une heure trente de sommeil. C’est tout ce qu’il aura pour la journée. Il prend difficilement le chemin de la salle de bain, désertée à cette heure-ci, rien de bien surprenant. Il passe ses mains sous l’eau pour rincer son visage en sueur. Ça n’aide pas, il a toujours cette sensation d’étouffer, d’être en train de brûler. Alors il retire son t-shirt, qu’il jette négligemment dans un coin et en relevant les yeux, il croise son reflet, qu’il prend habituellement soin d’éviter. Et il les voit, ses fameuses cicatrices qui seront toujours là pour lui rappeler son passé et ce qu’il a pu faire. Il y a ses poignets, tout d’abord, œuvre d’un gosse de dix-neuf ans complètement paumé, relâché dans une société à laquelle il ne comprend plus rien et qu’au final, il ne veut pas comprendre. Il y a celles sur son ventre, au nombre de trois, oscillant entre cinq et douze centimètres, dues à une brique de verre soigneusement taillées et d’un petit caïd pensant qu’il fallait nécessaire montrer qui était le patron. Il y a les différentes marques un peu partout sur son corps, des épaules aux jambes, œuvre de son premier vrai employeur, le premier a lui avoir donné une chance malgré son manque de qualification, quand il a découvert son passé et est entré dans une colère noire. Il l’avait attendu, un soir, à la sortie du travail, avec deux autres de ses employés. Il se souvient du premier coup, il se souvient de son nez lui faisait atrocement mal et répandant du sang jusque sur sa chemise, il se souvient de la douleur dans sa boite crânienne après avoir heurté le sol. Il se souvient d’un autre coup sur le visage, d’un au ventre, et finalement, plus rien, le choc a la tête lui ayant permis de tomber rapidement dans le coma. Il s’est réveillé quelques jours plus tard, son corps tout entier le faisant souffrir, chaque geste lui arrachant un cri de douleur. Le bilan était lourd, mais ce n’était pas le pire. Non, le pire, c’est que c’est à ce moment-là qu’il a compris quel genre de vie allait être la sienne dorénavant : il ne cesserait de fuir. Il dépose ses prunelles ailleurs, sur le carrelage, mais rien n’y fait, il a toujours cette désagréable sensation d’être en feu. Alors il se précipite dans la cabine de douche, actionne celle-ci pour laisser couler l’eau froide et se positionne pile sous le jet d’eau. Tant pis pour son pantalon, ce n’est que de l’eau, il passera au lavage. Il reste ainsi cinq bonnes minutes, avant de se laisser glisser le long du mur, toujours en laissant couler l’eau sur son corps, repliant ses genoux contre son torse. À défaut d’être totalement apaisé, il n’a plus l’impression d’être brulé vif. Il reste ainsi encore quelques minutes, tant pis pour la préservation de l’eau, jusqu’à ce que la porte s’ouvre et qu’il relève la tête, légèrement paniqué. Il ne pensait pas que quelqu’un débarquerait à pareille heure, il ne veut pas que quelqu’un débarque à pareille heure. Il se détend un peu, malgré tout, quand il reconnait Paloma. Elle l’a déjà vu dans un état anormal, lors de leur rencontre dans l’ascenseur. Mais il sait aussi qu’elle est bienveillante, trop, et qu’elle ne risque pas de passer outre l’image qu’il renvoie. « Ça va. » Il murmure, tandis qu’il plonge son regard ailleurs, parce qu’il ne peut pas soutenir celui de la jeune femme. « Ça va. » Il répète un peu plus fort, comme pour s’en convaincre, alors qu’il sait pertinemment que ce n’est pas le cas. « Je vais bien. » Il termine, ultime tentative de s’en convaincre, mais tous deux savent que c’est peine perdue. Lui le premier, mais vivre dans le mensonge, c’est un peu son truc, à Alistair.
Paloma

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MessageSujet: Re: forgiving what i've done, 09/12 - 04h19   forgiving what i've done, 09/12 - 04h19 EmptyVen 12 Déc 2014 - 21:59

Paloma gaspille beaucoup d'énergie à faire en sorte que cette dernière semaine soit mémorable ou à défaut juste jolie et simple. Elle n'a pas envie de trop penser aux secrets, de s'angoisser pour tout le monde et elle-même, de pleurer, de regretter. Elle fait des efforts, sourit à s'en décrocher la mâchoire même quand elle a envie de conserver un minois d'une neutralité chagrinée et chaque fois qu'elle se sent flancher elle se rappelle que c'est la fin et qu'une fin ça doit être jolie. Elle est pas certaine que sa fin à elle le soit, jolie, mais la fin de l'aventure se doit de l'être parce qu'elle a envie d'en faire un souvenir agréable, pas le genre qu'elle occulte et espère rayer d'sa vie comme allez... vingt-deux années sur vingt-huit ? Fake Lover c'est un pont suspendu, vacillant, entre sa vie d'avant et celle d'après. Une parenthèse qu'aurait du être apaisante dans une existence chaotique, pour une fille un peu paumée, submergée par la force et l'intensité de sa détresse et incapable de s'en sortir, de faire le deuil, de s'aider ou de demander de l'aide autrement qu'en se réfugiant dans les bras du propre fils d'Antoine. Fake Lover devait l'aider à panser ses plaies, à suturer sa cicatrice et à repartir du bon pied. Sauf que l'expérience a été bien plus éprouvante que prévue, que les plaies ont été étirées au fil des semaines jusqu'à se déchirer et que de nouveaux bleus se sont rajoutés sur son coeur déjà criblé. Mais malgré ça, Paloma pense que ça a été salvateur et qu'elle sait pas où elle serait aujourd'hui si c'est pas au bout du monde, loin de tout et de tout le monde, loin de Paris qui lui crie Antoine à chaque coin de rue, loin de l'Espagne qu'a le goût d'une enfance ratée, loin de la France et loin de toutes ces villes qui rappellent Aslam le magicien et leurs voyages enivrants juste bons à jeter d'la poudre aux yeux à la môme impressionnable qu'elle était. Y'a des moments où ça va mal, si mal qu'on a juste besoin de s'oublier et de tout oublier et Fake Lover a été e moment-là, un bout d'paradis qu'a pas été de tout repos, qu'a parfois eu un goût de cendre mais qui aura quand même été bénéfique parce que Paloma y a fait de belles rencontres. Elle est pleine de bonne volonté cette semaine, vraiment. Mais y'a des moments où ça suffit pas et la nuit c'est toujours plus difficile parce qu'elle peut contrôler beaucoup d'choses mais pas son subconscient qui se réveille pour lui jouer des tours au pire moment. Comme cette nuit. Elle se réveille en sursaut, Paloma, le visage mouillé de larmes, le souffle rauque et l'coeur vacillant au bord des lèvres. Elle accouchait, cette nuit, dans son rêve. Elle accouchait d'un bébé aussi mort qu'Antoine, pourri par les vers, boursouflé, puant. Mort et dévoré par les insectes qui grouillaient partout, qui sortaient de sa bouche qui pleurait quand même dans une absence de logique propre aux rêves. Paloma comprenait pas. Elle répétait qu'elle avait fait le nécessaire, qu'elle ne pouvait pas vivre avec l'idée de porter son bébé sans lui, sans Antoine. Que c'était impossible, que ça pouvait pas être vrai. Mais personne ne l'écoutait. On lui collait le cadavre tout mou dans les bras, plein de sang et de vers dans un large sourire bienveillant. Et elle le détestait d'être là, à la narguer, à subsister à Antoine et à ce qu'elle avait fait pour lui, juste pour lui, parce qu'il méritait pas un départ dans la vie aussi minable. Et puis, il lui glissa des doigts pour s'éclater contre le carrelage et y exploser comme une pastèque trop mûre. Paloma ouvre les yeux au moment où son regard perçoit les organes rongés par les bêtes sur le sol et ça lui file un haut le coeur. Pourtant c'est qu'un rêve mais c'est le genre de songe dérangeant qui file la nausée, des bleus au coeur et qui empêche de se rendormir. Elle se passe une main sur le visage, essaye de calmer les battements de son palpitant, le souffle erratique d'sa respiration mais c'est pas la peine. Elle se retourne, instinctivement, pour retrouver la chaleur réconfortante de Clémentine ou de quelqu'un en fait mais y'a personne et Paloma rejette le drap qui l'enserre et l'étouffe pour sortir de là. Elle a besoin de s'éloigner de ce lit, de s'ancrer dans la réalité pour pas replonger dans ce cauchemar à la seconde où elle fermera les yeux. Elle se lève, une main agitée se porte à son ventre dans un geste un peu confus - presque maternel - avant qu'elle aligne les pas jusqu'à la salle d'eau. Elle compte sur la douche pour aspirer son mal-être, chasser le vilain songe qui s'accroche à sa peau comme un parasite mais quand elle ouvre la porte, Paloma comprend que même une douche n'y arrivera pas. Elle l'avise immédiatement, Alistair, recroquevillé sous un jet d'eau, qui lance un regard paniqué dans sa direction. Elle hésite et reste un moment suspendue dans le vide, quelque part entre entrer et sortir et incapable de prendre une décision. Elle se dit qu'elle devrait lui ficher la paix, pas lui imposer sa présence et faire se rétracter sa pudeur sauf que l'autre part d'elle qui bataille dit l'inverse. Même si quelque chose s'est brisé entre eux et que la sagesse voudrait qu'elle lui laisse l'espace, ce serait une connerie de faire ça. Elle est là, il va manifestement mal et même s'il veut pas de son aide, la lui proposer est la chose la plus décente à faire. Et en réalité y'a pas besoin d'argument ou d'guerre des tranchées dans son cerveau : Paloma sait parfaitement comment agir. Elle sait parfaitement ce que lui dicte son coeur qu'écoute jamais sa raison. Alors elle fait reculer le bébé mort et elle s'avance dans la pièce. Il disparaît pas bien sûr, il s'cache seulement dans un angle sombre dans la pièce pour revenir sauter sur son dos plus tard mais c'est toujours ça de pris. Paloma attrape une serviette et ignore les protestations d'Alistair qui affirme que ça va bien. Bien sûr ouais. Il est rayonnant et elle est stupide. « Me prends pas pour une idiote » qu'elle souffle doucement, d'une voix rauque et écorchée comme si elle avait autant hurlé que le poids mort entre ses bras. Elle s'approche de lui lentement et arrête l'eau glacée. « Tu vas attraper froid... » se justifie Paloma avant de s'agenouiller près de lui. Elle s'en fout de se tremper ou de se glacer à son tour. Le t-shirt qui lui appartient même pas et qu'elle porte en pyjama craint rien et elle non plus. A sa hauteur, elle coule un regard soucieux, concerné sur le visage d'Alistair en prenant garde d'éviter le reste de son corps. Ca n'a duré qu'une seconde, qu'un instant, mais elle a aperçu les cicatrices, les balafres qui strient ses bras, son torse et ça l'a aveuglée comme un éclair avant qu'elle détourne le retour, convaincue que c'était pas sa place, qu'elle violait son intimité et qu'elle le voulait pas. Elle est là avec sa serviette à la main et ses yeux alertes qui savent pas où s'poser sans avoir l'air de se repaître du spectacle. Elle se sent gourde, Paloma, toute pétrie d'une réserve qu'elle connaît pas et qui s'est érigée entre eux brique après brique alors que normalement les semaines qui s'écoulent amènent l'effet inverse. Et puis merde, il va mal, Alistair. Alors elle arrête d'hésiter comme une mijaurée et elle fait ce qu'elle ferait avec toutes les autres personnes à qui elle tient : elle tente d'aider, de soigner, même si ça marche pas, même si ça sert à rien, même s'il est plus brisé qu'elle l'imagine. Elle esquisse un geste de réconfort envers lui, de soutien, un geste de rien du tout, timoré et plus léger qu'une plume : elle enroule la serviette autour de ses épaules et les frictionne précautionneusement, délicatement, avant de se stopper et de s'écarter un peu, juste d'un pas, pour le laisser poursuivre à sa place. Pour l'avoir expérimenté lors du second prime, Paloma sait qu'il n'aime pas ça. « Pardon je sais que t'es pas à l'aise avec ça » Les contacts physiques ou peut-être, comme elle, seulement ceux qu'il a pas initiés elle sait pas. Paloma s'excuse de sa voix qui porte pas parce qu'elle veut rester avec lui, mais pas s'imposer de façon désagréable. Elle reste près de lui, accroupie, et sent son coeur résonner jusqu'à ses tempes devant la détresse insondable qu'elle lit sans pouvoir l'apaiser. Bien sûr qu'elle a des questions sur son secret, bien sûr qu'elle se doute que c'est lié. Mais elle n'a pas envie de remuer le couteau dans la plaie ce soir en lui posant des questions qui appuieront là où ça fait mal alors que c'est déjà manifestement sa spécialité, avec Alistair. Pour l'instant, Paloma se berce d'illusions parce qu'elle en a besoin, de voir le meilleur en chacun. Elle s'dit que ça peut être qu'un accident ou qu'il avait une bonne raison, une raison valable qu'on peut excuser en connaissance de cause. Mais dans tous les cas, elle voit bien que ça l'a brisé, Alistair, et c'est ce qui le sépare des hommes mauvais. Eux, ils se fichent des conséquences de leurs actes et ne se laissent pas anéantir pour si peu... Mais dans l'attente, avec ses questions sans réponses au bord des lèvres, ça l'aide pas à le soulager un peu. Alors elle tâtonne, Paloma. « On peut en parler si tu en as besoin... je sais écouter. Ou on peut parler d'autre chose ou pas parler du tout si tu préfères. On peut aller prendre l'air ou boire quelque chose ou... je sais pas qu'est-ce que tu fais dans ces cas là généralement ? On peut faire n'importe quoi, ce que tu veux, même rien du tout et rester ici mais me demande pas de m'en aller c'est la seule chose que je serais incapable de faire. Pas cette fois. »
Alistair

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MessageSujet: Re: forgiving what i've done, 09/12 - 04h19   forgiving what i've done, 09/12 - 04h19 EmptyDim 14 Déc 2014 - 1:45

C’est toujours le même cauchemar, en général. Parfois, il connait des variantes, mais les protagonistes sont toujours les mêmes. Il y a le père d’Emily et lui. Et la scène qu’il a vécue se répète encore et toujours dans ses cauchemars, avec toujours la même issue fatale. Il est secoué, il est insulté, il est paniqué, il veut juste que cet homme arrête de lui hurler dessus et lui lâche le bras, qu’il compresse de plus en plus à mesure que les mots sortent de sa bouche. C’est un bon à rien, il a une mauvaise influence sur sa fille, c’est un petit con qui se croit tout permis, pas étonnant que ses parents aient renoncé à avoir un deuxième gosse. Et le gamin souriant et peu déconcerté par ce qui l’entoure fait place à un gosse totalement paniqué, se débattant péniblement tandis que les larmes roulent le long dans ses joues. Et puis, il l’aperçoit. Là, sur le plan de travail, la lame brillante et bien aiguisée. Il voulait juste lui faire peur, au départ, il voulait juste qu’il arrête de le secouer comme un poirier, de marquer son bras d’un bleu qui mettra des jours à disparaître et de le rendre à moitié sourd à force de hurler. Sauf qu’il ne s’est pas arrêté, il n’a pas pris sa menace au sérieux, et sa main est venue rencontrer la joue d’Alistair. Et ce dernier, par réflexe, tout en étant parfaitement conscient de son geste, a avancé son bras tenant le couteau. Une fois, deux fois, et puis trois fois, jusqu’à ce que Garry se taise. Enfin. Et Emily, attirée par le soudain silence, fait son apparition. Il se souvient de son expression, de son cri strident, tandis qu’il prend peur, qu’il réalise, qu’il cherche une issue, mais c’est déjà trop tard. Et ça recommence, encore et toujours. Le père d’Emily le tire jusqu’à la cuisine tandis qu’il se débat et tout se répète dans son esprit, dans les moindres détails. Il y a parfois des variantes, dans lesquelles la victime, c’est lui. Et il aurait préféré cette issue à la réalité. Il serait enfin apaisé, puisque six pieds sous terre. C’est toujours la même chose quand il se réveille, il met quelques instants à remettre ses idées en place. Généralement, son regard se porte immédiatement sur ses mains, comme pour s’assurer qu’elles sont propres et non pas souillées de sang, comme dans son cauchemar. Mais ça ne l’empêche pas, les nuits où il ne parvient pas à se calmer, à frotter celles-ci sous l’eau jusqu’à réellement faire apparaître du sang, à force de les abimer à coup d’éponge et de savon. Et cette nuit-là, il ne parvient pas réellement à se calmer. Il est présent sans l’être réellement, il avance dans les couloirs sans que son esprit ne dicte à ses pas où se rendre. C’est un mécanisme qui ne change pas, quel que soit le lieu où il se trouve. Il se réveille, il file à la salle de bain, à chaque fois. Comme si le fait de se passer de l’eau sur le visage ou de prendre une douche d’eau glacée avait le pouvoir de calmer son esprit. À défaut, ça le réveille complètement, en général. Alistair sait qu’il n’aurait pas dû se coucher cette nuit-là. Il ne l’a pas fait après le prime, il aurait encore dû s’abstenir un jour ou deux, laisser les choses se tasser. Le fait qu’il s’inquiète de la réaction des autres y est pour beaucoup pour ce cauchemar. Il le fait souvent, certes, mais son sommeil agité est amplifié quand d’autres inquiétudes entrent en ligne de compte. Il n’y a pas que les personnes présentes ici, il y a aussi celles de l’extérieur, celles qui n’ont pas appris à le connaître et qui se basent sur ses actes passés. Il a purgé sa peine, pourtant, dans son entièreté, son âge ou son visage de gamin perdu ne l’ont pas aidé à raccourcir celle-ci. Il a plaidé coupable sans même tenter de se sortir de la situation dans laquelle il s’est lui-même fourré, il a suivi les thérapies qu’on lui a demandé de suivre, il s’est plié de bonnes grâces aux études des psychologues. Il a payé sa dette envers la société, mais ce n’est pas suffisant pour l’inclure dans celle-ci. Et ça ne le sera jamais, c’est bien ça, le pire. Tout cela se chamboule dans son esprit et ça n’aide pas. Il a l’impression de brûler, de fondre comme neige au soleil, de ne pas parvenir à respirer. Il enlève son t-shirt qu’il jette négligemment dans un coin de la pièce, espérant qu’un peu d’air parviendra à apaiser les brûlures, pourtant inexistantes, sur son corps. Sauf qu’il lui suffit d’un regard, un simple regard en direction de son reflet pour que son esprit s’agite à nouveau. Les cicatrices. Partout, bien présentes, bien ancrées en lui pour lui rappeler ce qu’il a fait, ce qu’il est, ce qu’il sera toujours. Chaque cicatrice lui rappelle un moment particulier de sa vie. Son adolescence passée dans une cellule, son retour à la vie réelle en ayant perdu tous ses repères, sa tentative pour réapprendre à exister dans une société qui laisse rarement de seconde chance. Il l’a expérimenté, ça lui laisse un goût amer dans la bouche, ça lui renvoie trop de souvenirs, trop d’images, trop de douleurs de la part de blessures censées avoir cicatrisées depuis longtemps. Alors dans une dernière tentative de se calmer, il se précipite dans la cabine de douche, actionne le jet d’eau et laisse couler l’eau glacée sur son corps, comme pour anesthésier celui-ci. Il se laisse glisser le long de la douche, ramène ses genoux contre lui et reste ainsi, immobile. Il ne brûle plus, mais il n’est pas apaisé. La vérité, c’est qu’il ne le sera jamais et une douche d’eau glacée ne peut rien y changer, mais faut croire qu’il aime ça, se mentir à lui-même. Il est interrompu par la porte qui s’ouvre, il glisse un regard paniqué en direction de celle-ci. Il n’aime pas se montrer vulnérable, ce n’est pas pour rien qu’il préfère opter pour la carapace du type qui s’en fout de tout, même si celle-ci finit tôt ou tard par voler en éclats. Et c’est une des rares personnes ayant réussi à percer celle-ci qui entre dans la pièce, le rassurant quelque peu, même s’il n’est pas à l’aise et que silencieusement, il prie pour que Paloma s’en aille. Sauf qu’elle ne bouge pas, elle reste plantée là, dans l’encadrement de la porte, durant quelques instants. Elle l’a déjà vu dans un sale état, un peu paniqué, même si c’était moindre par rapport à aujourd’hui. Mais pour autant, elle n’a qu’à circuler, il n’y a rien à voir, si ce n’est un pauvre déchet qui n’a aucune estime pour lui-même et qui cède à l’appel de ses démons. Quand elle s’avance, il tente une parade, il répète que ça va, qu’il va bien, faut pas qu’elle s’inquiète. Mais c’est la prendre pour une idiote. Il ne relève pas la tête, n’esquisse pas le moindre sourire ou rictus, reste immobile et vide de toutes émotions à sa remarque. Il va attraper froid, qu’elle ajoute. « C’est pas grave. » Il répond, murmurant, ne prêtant pas attention à l’espagnole, ses prunelles s’étant perdues sur le carrelage immaculé de la douche, teinté de rouge vif l’espace de quelques instants, avant qu’il ne ferme les yeux pour se débarrasser de cette vision. Il s’en fiche bien d’attraper froid. Avec un peu de chance, ça dégénéra en pneumonie qu’il ne prendra pas soin de soigner et une chose en entraînant une autre, sur le long terme, il sera débarrassé de ses souffrances. Il chasse bien vite cette pensée de son esprit, bien même si elle lui semble agréable, tentant de se raccrocher à Paloma, parce qu’il doit porter son attention sur quelque chose, sur quelqu’un, au détriment de la petite voix dans son esprit. Et il surprend son regard porté sur son torse. C’est bref, mais c’est suffisant, même si elle tente de déposer ses prunelles ailleurs. Il referme un peu plus ses bras, rapprochant ses genoux, transformant ceux-ci en rideaux qui obstruent l’accès à ses cicatrices. Celles sur ses poignets, les plus évidentes, il a toujours tenté de les cacher, à coup de vêtements ne laissant pas la moindre parcelle de peau découverte. Alors il se sent vulnérable et cette sensation est loin d’être agréable. Elle passe une serviette autour de ses épaules, passe ses mains sur celles-ci un bref instant pour tenter de les réchauffer. Son vieux réflexe revient toujours, même si le contact entre leur peau n’est pas direct, il sursaute avant de se laisser faire, il peut supporter cela quelques secondes, mais il ne faut pas qu’elle s’éternise. Ce qu’elle ne fait pas, puisqu’elle s’arrête pour s’excuser puisqu’elle le sait peu à l’aise avec cela. « C’est pas grave. » Il répète, sortant de son immobilité pour tenir lui-même la serviette sur son épaule, même si ça ne sert à rien et qu’elle n’est d’aucune efficacité. Peut-être même que d’ici quelques secondes, cette simple couche de tissu lui donnera l’impression d’être à peine sortie d’un volcan avant d’être déposée sur son corps. « Tu sais pourquoi je ne suis pas à l’aise avec ça, maintenant. » Elle l’a vu de ses yeux, il y a quelques secondes. Elle ne s’y est pas attardée, mais elle l’a vu. Son rythme cardiaque ne s’est pas calmé, ses pensées non plus, mais pourtant, il parvient – difficilement – à aligner les mots pour en faire une phrase. Ce n’est pas pour autant qu’il compte parler, il est en incapable dans ces moments-là, le silence reste son meilleur allié. C’est Paloma qui brise l’ambiance lourde qui commence à envelopper la pièce. Il l’écoute, ne relève pas la tête pour autant, restant muet un instant. Il ne veut pas parler, il ne veut pas rester dans le silence, il ne veut pas aller prendre l’air ni boire quelque chose. Il ne veut rien, si ce n’est disparaître. Malheureusement, cette option ne s’offre pas à lui. « Je peux rien faire. » Il répond simplement. Il ne fait rien dans ces cas-là, si ce n’est attendre. Parce qu’il n’y a que cela qui fonctionne, la patience. « On va rester là. » Il ajoute par la suite. On, parce qu’elle ne va pas s’en aller, elle vient de lui le dire, alors il se voit contraint de l’inclure dans son plan. Parce qu’en fin de compte, ce n’est pas parce qu’il accepte sa présence qu’il la souhaite pour autant. Ce n’est pas contre elle, il aurait refusé n’importe quelle présence s’il l’avait pu, parce qu’il n’a pas juste un petit coup au moral. C’est décuplé, c’est désagréable. Et c’est pour cette raison qu’il se mure à nouveau dans le silence, quelques minutes. « Tu comprends maintenant. » Il lâche finalement, reprenant la parole, parvenant à parler sans trop d’hésitations ni de difficultés. « Tu comprends mes réactions, l’ascenseur, le grenier, pourquoi je me suis éloigné. Pourquoi je ne veux pas être aidé. » Ou peut-être que non, elle ne comprend toujours pas. Mais il compte lui donner des précisions, dès que les mots parviendront à former une phrase digne de sens. Ce n’est pas parce qu’il est moins paniqué qu’il n’est pas paumé pour autant. « Je n’ai pas supporté ta surprise, parce que j’essaie d’effacer les premières années de ma vie. » S’il pouvait effacer sa vie entière, il le ferait. Mais comme c’est impossible, il concentre toutes ses forces sur les vingt premières années de sa vie, avec une préférence pour la première décennie, même avant son acte, parce que ce sont les plus douloureuses, paradoxalement. « Parce que j’essaie d’effacer le souvenir de mes parents. » Il est toujours lié à eux par l’argent, mais peu-à-peu, ils ne sont plus que des souvenirs distants, flous, une esquisse qui ne sera jamais complétée. Et c’est ça qu’il recherche, perdre le souvenir de ces gens aimants. Parce qu’ils l’ont été, ils ont été de très bons parents, dévoués à leur fils unique, le gâtant assez mais pas suffisamment pour qu’il devienne un gosse capricieux, lui imposant des règles pour réussir son éducation sans pour autant le priver totalement de liberté. Le genre de parents rêvés, qui ont su faire preuve de discipline pour lui assurer des valeurs, mais qui ont su être des amis au-delà d’être des parents, quand il avait besoin de parler ou de s’amuser, tout simplement. Et c’est douloureux, parce qu’ils l’ont aimé, parce qu’il a connu la joie d’un foyer avant d’être rayé de leur vie.  « Et dans l’ascenseur, tu ne pouvais pas dire ça, je ne pouvais pas l’entendre. » Elle avait précisé qu’elle se basait sur ce qu’elle avait vu depuis son arrivée, mais ça lui important peu, à Alistair. Ça avait suffi à le chambouler suffisamment pour qu’il quitte précipitamment l’ascenseur, la laissant sans explications quant à cette disparition soudaine. « Ça a commencé à cause d’une mauvaise décision et tout s’est enchaîné. » Et la suite, elle est en mesure de la deviner. La suite, c’était le procès, l’enfermement, les difficultés à se réadapter. À vivre. « Et être aidé, ça voudrait dire accepter. » Et il ne peut pas, il ne peut pas vivre en ayant la conscience tranquille.

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