Elle ne rit pas autant que moi, la jolie tâchée. Elle ne rit pas du tout même. On dirait qu’elle va plutôt pleurer, en fait. J’comprends pas, j’suis hilarant pourtant. Non ? Franchement, si, je le suis. Elle aurait dû rire sérieux. Les femmes sont incompréhensibles putain. Bon tant pis, j’ai même pas le temps de dire quoi que ce soit qu’il y a une annonce. Les abysses. Un remix de Koh Lantah. Mon sourire disgracieux s’agrandit. C’est de la bombe, ce truc. « P-putain, t-trop bien ! » je parle fort, comme d’habitude. C’est ma façon d’être. Je ne suis pas discret, je ne suis pas délicat, je suis Ziggy, et c’est très bien comme ça. Certains groupes sont appelés jusqu’à ce que mon nom apparaisse quelque part. Ah bah tiens, je suis avec l’accro à la glace à la vanille. « Allez, m-ma belle, a-arrête de chialer et v-viens ! » je m’exclame en attrapant sa main pour l’entraîner avec moi, sans lui demander son avis, jusqu’aux abysses. Elle n'a pas vraiment le choix, en fait. « J-je sais que tu me k-kiffes déjà, fais pas s-semblant. » j’lui souffle à l’oreille, assez ironiquement, alors que je suis le groupe sans lâcher la jolie jeune femme. Faudrait pas qu’elle s’échappe, quand même.

+ Oui, je suis grand et costaud, mais la nana qui m'a choisi mon costume avait pas dû bien prendre mes mesures parce qu'elle a dû m'en faire changer trois fois pour trouver le mieux adapter. J'ai rien dit parce que ça me dérangeait pas de me déshabiller pour exhiber mon corps relativement bien conservé de sportif pour un mec de mon âge, et puis parce que je suis tout simplement trop aimable et très compréhensif, mais ça m'a foutu un petit coup de pression. Au final je suis bien arrivé en retard, mais je suis sûr que ça n'étonnera ni ma fille ni ma charmante ex-épouse qui doivent regarder le lancement de l'émission toutes les deux dans la maison que j'ai lui laisser après le divorce. Enfin, c'est pas comme si j'y tenais beaucoup, la déco me ressemblait pas pour un sous -devait y avoir un ou deux posters à moi- puis je l'entretenais pas des masses, ou juste le jardin à la rigueur. Bref. Elles doivent me regarder et me prendre pour un gros guignole mais moi je suis bien content d'être là, je suis plus que positif, je sens que ça va bien se passer, ça va être une bonne expérience, un putain de bon moment à vivre que je raconterais plus tard à mes petits enfants en modifiant la moitié de l'histoire à mon avantage, évidement. Bon, c'est pas tout ça mais je traîne encore. En fait je débarque au moment où une horde de candidat font marche arrière et retournent en coulisses pour je ne sais quelle raison. Ok, tout va bien. Je leur jette un coup d'oeil mais ils sont déjà caché dans l'ombre. Tant pis, rien à foutre. J'arrive sur le plateau, je fais des signes avec mes grands bras et mes grandes mains, mais je me doute bien que tout le monde s'en tape alors j'arrête vite fait puis j'essaye de passer inaperçu, ça vaut peut-être mieux. J'essaye juste de capter deux trois infos sur ce qui se passe. Forcément, arriver en retard c'est pas le meilleur des plans qui soit, puis ça montre pas la meilleure image de ma personne dans ce genre de situation un peu importante, c'est quand même une émission connue, que les gens regardent et jugent, et ils doivent déjà se dire que le vieux mec noir qui doit prendre des stéroïdes pour garder la forme il est pas ponctuel et un peu couillon en plus de ça. Non mais je suis le portrait type du parfait candidat, je sais. « Voilà, voilà. » Je parle tout seul, ouais, j'aime bien. Non mais en vrai j'ai l'impression qu'ici c'est un joyeux bordel et je préfère laisser les choses se faire, en mode hakuna matata.

Son rejet sonnait comme un coup de fouet, j'avais tenté d'être gentil de me faire bien voir et voilà que non…Exclusion … Je me devais donc d'aller voir ailleurs…. Je reviendrai vers elle plus tard, quand elle sera mieux, qu'elle ira mieux. En attendant, j'errais seul sur le plateau ne sachant où aller, apercevant alors une jeune fille brune aux allures asiatiques… Je m'approchais d'elle tout sourire et lui disait comme ça, alors que la majorité des candidats quittait le plateau… À vrai dire, il me semblait bien qu'il ne restait plus que deux groupes… Mais je me trompais peut-être, surement même. En tout cas, je n'étais pas intimidé et lançait à la petite brune :

T'as pas l'air véritablement effrayée ou choquée par l'annonce ?

Au contraire (@Sailor), la jeune femme semblait plutôt excitée, impatiente de vivre cette aventure et je la comprenais. À son âge j'étais comme ça, mais plus maintenant… Les choses avaient changées. Tout avait été bouleversé… Mais il n'était plus temps de penser au passé, mais de se concentrer sur l'avenir qui s'annonçait riche en évènements et émotions.

L'ambiance est folle, les gens s'agitent, une petite asiatique piaille de plaisir. Ranja se sent presque trop calme, comme si elle était en décalage avec la réalité de la situation. Pourtant elle n'est pas préoccupée, cette soirée ne signifie rien pour elle. C'est le début de quelque chose potentiellement certes mais si elle n'est pas prise qui ça intéressera ? Personne, et elle la première. Dans l'absolu si elle n'est pas choisi en premier, ou en second cela dépendra de quand Claudia fera son entrée, elle ne voit pas vraiment l'utilité d'être sélectionnée. Attendre comme une conne c'est vraiment pas son truc, attendre tout court en fait. Les choses doivent être en action pour être intéressantes. Elle s'est trouvée un compagnon de fortune, le seul qui pour l'instant a l'air aussi blasé ? serein ? qu'elle. En fait c'est tout ce dont elle a besoin pour l'instant, quelqu'un à qui parler sans accorder trop d'importance au reste. Pas qu'ils ne soient pas tous intéressants à leur façon, mais Ranja ne voit pas l'intérêt de s'émoustiller et de connaître les noms des trente-neuf autres candidats potentiels si elle se retrouve du mauvais côté des portes. Si elle entre, elle aura largement le temps d'apprendre les noms. Elle apprend vite en plus de ça. Alors elle porte son attention sur son voisin, elle le dévisage, puis elle passe à sa tenue, son langage corporel, ses mains. Tout ce qui peut lui apporter une indication. Il fait une plaisanterie sur Claudia Schiffer... des gens se rappellent encore d'elle ? Très bien, il est plutôt old school. « Enchantée, Allen. C'est toi que j'att... ah. un homme marié ! C'est bien ma veine, je sais vraiment pas les choisir... » dit-elle en pointant du doigt l'annulaire gauche de son acolyte momentané. Avant d'ajouter distraite « Le champagne c'est par là. » Les tableaux des équipes apparaissent, le premier se remplit et elle fait de son mieux pour associer les noms aux étoiles. Elle ne regarde pas la colonne amour, elle s'en moque. C'est la stratégie et le prêt-à-tout qui l'intéressent. Un minimum d'informations pour savoir à qui on a affaire. Ce qui semble être une minute passe et son visage s'affiche à l'écran. Si elle est restée silencieuse à la suite de l'annonce, quand on lui fait comprendre qu'il est temps de partir Ranja réalise que c'est en train de se passer pour de vrai. « Oh... wow. Déjà ? Bon... J'ai le sentiment que l'humiliation va commencer plus vite que prévu. Il me faut plus de champagne. Beaucoup plus. À plus tard ! » et en s'éloignant d'Allen, un petit geste d'au revoir, à tout de suite, sur le visage elle chope une coupe de champagne de plus qu'elle tombe d'une traite en rejoignant les coulisses.

Imma ne s’était pas attendu à ce genre d’éventualité. Enfin si, elle s’attendait bien à avoir des remarques, des sourires, des regards de coin intrigués. Elle ne s’attendait simplement pas à se prendre de plein fouet des mots auxquels elle ne saurait répondre. Elle ne peut pas répondre à ça, elle n’a pas les armes pour. Quelqu’un de doué lui aurait rétorqué quelque chose sur le fait qu’il ne parle pas bien, que c’est ridicule. Elle ne saurait le faire. Elle est démunie face au sourire débile du gars et elle ne peut s’empêcher de garder son visage bas. Histoire qu’il ne le voit plus. Que plus personne ne puisse le voir. Mais alors, un autre jeune homme vient à ses côtés. Imma tourne sa tête de sa direction, essayant de ne pas entendre ce que pouvait lui ajouter l’autre homme. Elle ne craquera pas, il peut dire ce qu’il veut. Le deuxième jeune homme (ADDIL) aussi peut lui dire ce qu’il veut, elle ne pleurera pas. Resserrant sa main autour de son kimono, finalement il est gentil. « Oui » Qu’elle lâche en soufflant. Il est même drôle. Effectivement, il ne faudrait pas qu’elle tombe dans les pommes. Alors elle souffle un bon coup, un sourire spontané bien qu’éphémère sur ses lèvres. « Ca serait gênant. » Qu’elle répète alors, le regardant un instant. Elle lui adresse un nouveau sourire, avant de s’entendre appeler. Outre le fait que cela fait battre de nouveau son cœur, ça ne la rassure pas. Le bonhomme à la remarque pas drôle est à ses côtés. Pire, il s’en rend compte. Ses sourcils froncés, elle baisse doucement la tête. « Je dois partir. » Qu’elle adresse à l’autre jeune homme à qui elle ne demande rien de plus. Elle n’en a pas le temps. Il lui attrape sa main, la dévoilant alors. Elle n’aime pas ce contact, qui la fait légèrement trembler. Ses yeux grands ouverts sur cette main dont elle a horreur. Il n’en parle pas. Elle a le cœur serré. Elle ne peut plus rien dire, déjà qu’elle ne parle pas beaucoup, paralysée. Alors elle se laisse trainer comme une enfant. Lorsqu’il parle à son oreille, elle détourne son visage tout en avalant sa salive. « Non… » Qu’elle répond tout de même, si bas que même elle, elle ne s’est pas entendu. « Non tu me fais un peu peur… » Qu’elle réplique alors de nouveau. Elle n’a pas peur de cette semaine en pleine nature, elle a vécu pire chez elle en Afrique. Elle a peur de ce genre de personne en fait, qui pourrait la brusquer trop.

Tu observes tes deux compagnons et tu remarques qu'ils ont la même réaction que toi. Perdus tout autant que toi. Tu te demandais bien ce que la suite te réservait et quel sort était le tien. Tu vois Joey s'en aller, rejoindre les abysses, comme il l'aimait à appeler ce campement. Tu te retrouvais donc seul, tes mains jouant sur tes genoux encore angoissée à l'idée de ce qu'il allait bien pouvoir arriver. Quitter tes vêtements n'était pas là le soucis puisque tu pouvais tout aussi te débrouiller dans un jogging, mais l'idée de dormir à la belle étoile, en pleine nature ne te plaisait guère. Tu n'osais pas non plus reparler à qui que ce soit, l'annonce t'ayant grandement perturbé. Très vite, tu entends ton nom, tu te lèves, observant au passage les membres de ton groupe. Un personne en particulier attirait ton attention, un grand blond (@István) qui n'était vraiment pas désagréable à regarder. Tu ne peux t’empêcher de te mordre légèrement la lèvre inférieur. Tu ne tardes pas trop, passant en coulisse pour te changer.