Dans ce nid, il y avait tant de choses, toutes plus ou moins étranges, plus ou moins luxueuses et le t C'était déjà le deuxième jour de cette aventure et le temps splendide m'avait convaincu d'aller me balader dans les jardins de l'hôtel. Après un petit moment de marche, je tombais sur ce qui semblait être un parcours de mini-golf. J'avais pratiqué cela, quelque fois au cours de mon existence. Toujours, lors de mes voyages et en excellente compagnie. Ne désirant donc pas jouer seul, je cherchais donc du regard un partenaire  Je n'eu pas à chercher longtemps, un homme à qui j'avais été présenté lors de notre entrée dans le nid avançait dans ma direction. Je venais à sa rencontre entamant la conversation d'une manière conventionnelle :

Bonjour, belle journée n'est-ce pas ?

Puis orientant, nos pas vers le mini-golf que je finissais par indiquer du doigt. Je lui demandais :

Une petite partie ?

Avec son air de dandy, il devait surement y avoir déjà joué. Dans le cas contraire, il fallait qu'il y essaye. C'était obligatoire. Souriant j'avançais vers le mini-golf, le laissant derrière moi. S'il refusait ce n'était pas grave, je jouerais seul même si ce serait bien moins amusant.

Allen avait un air de dandy branché qui lui allait plutôt bien. Son ton cordial, sa grande classe, me plaisait bien. C'était agréable de côtoyer un homme civilisé au vu des "sauvages" qui peuplaient aussi le nid. Je parlais bien évidemment de papa ours et du mec lourd et vulgaire avec qui je n'avais pas eu encore le bonheur de converser. Quand il acceptait ma proposition de golf, je souriais, cela s'annonçait fort intéressant. Intéressant et soulageant, quand j'apprenais qu'à mon image cela faisait un petit moment qu'il n'avait pas pratiqué :

Je te rassure, j'ai dû jouer au golf moins d'une dizaine de fois et cela doit remonter à déjà quelques années.

Je disais cela souriant, ravi. Cette petite partie nous permettrait en effet de faire plus ample connaissance. Allen, n'avait pas le profil classique du candidat, d'ailleurs sa question me prenait un peu au dépourvu. Après, j'avais déjà mon avis sur la question, cela ne me gênais donc pas de répondre, bien au contraire :

Légèrement trop luxueux pour moi, mais je m'adapte. En même temps, il faudrait que je sois vraiment exigeant pour ne pas être content de vivre dans un endroit pareil. La production nous a offert un véritable paradis, on n'a donc qu'une chose à faire et c'est bien ce que je compte faire avec le golf cette après-midi.

Je prenais un club, m'installais sur le green puis me tournais vers mon adversaire d'un instant :

À toi l'honneur…

Je tentais par cette manœuvre d'être cordiale. Si son niveau était aussi peu élevé que cela, je n'aurais pas de mal à gagner assez vite la partie. En effet, j'avais encore quelques bons souvenirs de coups sympathiques pouvant m'assurer la victoire. Je ne risquais donc rien à le laisser jouer en premier.

Allen était malin, il voyait vite dans mon jeu… Heureusement, j'avais appris au fil des années à feindre l'innocence. D'ailleurs, c'était ces talents de comédiens que j'utilisais à ce moment précis face à lui:

Moi, fourbe, jamais… Ce serait vraiment mal me connaître. Je joue vraiment mal au golf, je t'assure…

J'en avais peut-être fait un peu trop, même si sur le fond l'intention restait la même. Mais il n'était plus l'heure de parler de cela, Allen revenant à la charge concernant le luxe du nid d'amour. Ses remarques me tirèrent un sourire, puis un rire sonore sortit de mes lèvres entrouvertes. Au fond, il n'avait pas tort et tout bien réfléchie j'étais à peut-près dans la même situation que lui :

La coupe dans le champagne dans le bain à remous, si cela m'est déjà arrivé une fois… Pour le reste non jamais. Par contre, je suis déçu, moi qui t'imaginais seigneur surpuissant à la tête de son manoir, il faut dire que là... Cela surprend. Mais bon, je te rassure je suis comme toi, chez mes parents, l'intégralité de la demeure familiale ne doit pas faire un vingtième du nid d'amour…

Ces conventions dites, la partie pouvait débuter. Le premier trou, Allen utilisa trois coup pour le réussir. Avant de se retourner vers moi, je voyais dans son regard qu'il voulait recommencer, faire comme si rien ne c'était passé. D'ailleurs, il me demandait combien coutait mon silence. Lui souriant, je lui répondais :

Pas de triche, on joue à la loyal… Je fais partie de ces rares êtres humains qui ne s'achètent pas encore.

Je le regardais, faisais un clin d'œil et en deux coup mettait ma balle au fond du trou. Je regardais Allen, attendant qu'il continue. La partie ne faisait que commencer. Les choses pouvaient encore évoluer plus ou moins à mon avantage.