Le sommeil à été très long à venir et quand se fut le cas elle n'a pas vraiment dormit très longtemps. Pourtant elle est épuisée Gigi, elle pourrait dormir toute sa vie. Trop d'émotions pour une simple soirée. C'est ce qu'elle croyait, mais rien y fait. Elle a peut être dormit trois ou quatre heures avant de s'éveiller en sursaut, ayant l'impression qu'on pointe une arme sur elle. Son regard se pose sur Ronan qui lui dort encore malgré l'heure matinale. Elle l'a bien assez dérangé pendant toute une soirée, s'imposant à ses bras, le torturant avec ses larmes. Alors elle va certainement pas le réveiller. Non au contraire, elle fait en sorte de s'extirper du lit de manière la plus discrète possible. Il doit être huit heure du matin, elle a le temps de se mettre au poignet sa montre hors de prix et de passer un kimono en soie sur son ensemble short et caraco de la même matière lisse et brillante, et la voilà déjà dehors. Un bâillement sonore s'extirpe de ses lèvres pulpeuse, elle se frotte le visage. Elle croit bien qu'elle a une petite bosse sur le front, ou peut être que c'est dans sa tête. Ca fait déjà un moment que le prime s'est passé. Et même la journée elle arbore toujours son sourire habituelle, elle va bien tout ça. C'est Gigi quoi. Mais la nuit quand revient la peur elle n'y peut rien, elle ne contrôle plus. Elle ne dort pas. Et se retrouve au petit matin dans la salle de bain en priant pour que personne ne vienne la déranger. Elle aimerait rester seule, même si dans le fond elle sait bien que c'est pas une bonne idée. Pourtant elle aimerait croire qu'elle est téméraire, qu'elle a besoin de personne, qu'elle est indépendante et qu'elle peut se débrouiller même avec ses cauchemars. Sauf que non, c'est qu'une gamine qui a peur de tout. Une gamine qui croyait qu'il suffit de se mettre du maquillage, des talons hauts et des habits de luxes pour jouer à la femme. Gigi elle est une femme, le jour. Mais quand vient la nuit, sans maquillage, seule face à son reflet bleuît elle n'est qu'une enfant, elle déteste ça. C'est ce qui l'a fait pleurer en premier lieu quand elle a sut pour les abysse, quand tout le monde pensait que c'était parce qu'elle allait être loin de son fer à lissé, y avait de ça, mais pas seulement. Elle examine son front, l'air dubitative. Elle n'a pas mal, pas vraiment. C'est un peu bombé mais ça se voit même pas. Y a qu'en passant le bout de ses doigts qu'elle peut sentir que c'est une micro boss. Par contre, ses jambes elles sont bleus, moches et encore un peu douloureuses quand elle appuie un peu. C'est même pas la peine de penser au short la journée ou à la belle petite robe, elle aura l'air d'une femme battue. Un bruit la fait sursauter, frisonner des pieds à la tête. La porte vient de s'ouvrir sur Sayid. Elle pourrait pleurer là, encore. Mais non, elle sourit légèrement. « Tu m'as fait un peu peur, je pensais que je serais toute seule à cette heure là. » Elle espérait l'être, elle ne voulait pas être dérangé, mais finalement Sayid lui c'est pas vraiment un dérangement. Il est plutôt cool. Elle met ses cheveux d'un seul coté, découvrant une oreilles, dénoue son kimono pour le laisser tomber par terre et fait glisser la bretelle de son caraco pour mieux voir le bleu qui s'est logé dans le creux de sa clavicule. Elle soupire désabusée.

Il n'avait pas été assez stupide ou naïf pour s'imaginer qu'il parviendrait à dormir cette nuit, et finalement il n'avait même pas pris la peine d'aller jusqu'à sa chambre et de réveiller Claudia pour à l'arrivée ne pas fermer l’œil. Peut-être qu'il fuyait aussi un peu Claudia inconsciemment, il ne savait pas trop, sur le principe il savait qu'il n'avait rien à se reprocher et que la roulette n'était que le fruit du hasard, mais tout de même cela l'emmerdait un peu d'avoir fait nominer la jeune femme alors que sa place dans le classement de la semaine laissait à penser qu'elle n'aurait rien risqué du tout sans son intervention. Mais ce qui était fait était fait, assurément, et même si Claudia aurait peut-être apprécié que ce soit le cas ce n'était pas le fait de l'avoir nominée qui avait fait perdre à Sayid le sommeil. Il n'avait simplement pas terminé de se calmer, à Clarke cela pouvait bien sembler n'être qu'un caprice sans importance de la part d'un mec qui refusait de se mettre en danger au sens métaphorique du terme, mais cela allait bien au delà de cela et Sayid n'avait de compte à rendre à personne. C'était comme si l'univers se foutait de sa gueule, comme si en plus de lui rebalancer sa poisse à la figure dès qu'il touchait à la roulette - sans parler de la tombola - ce dernier décidait aussi de le mettre à l'épreuve. Le lâcher dans une partie de paintball, lui, alors qu'il supportait déjà difficilement qu'on élève trop la voix avec lui, que l'on envahisse son espace vital sans prévenir, et que le simple fait de se trouver au milieu d'une foule l'angoissait plus qu'il n'était raisonnable ... La définition même d'un prime était angoissante pour lui, et la production ne trouvait rien de mieux comme idée que d'organiser un paintball. Il ne savait même plus contre qui il était le plus en colère, contre la production pour ses idées fumeuses, contre Clarke pour la façon dont il avait profité de la situation, ou contre lui-même pour être à ce point infoutu de donner le change et d'avoir l'air normal ... Ce n'était pas aussi dur, dehors. Ici c'était un cauchemar. Fatigué mais encore tout à fait à même de supporter une nuit blanche Sayid avait donc attendu que vienne le matin, profitant des derniers moments de tranquillité que lui offrirait le nid avant de devoir se chercher un refuge pour la journée, là où personne ne viendrait le chercher, là où il pourrait attendre que son angoisse s'estompe et que le masque d'impassibilité qui ne le quittait jamais ne soit plus aussi difficile à conserver. Et s'il n'avait toujours pas besoin de dormir dans l'immédiat il avait besoin d'une douche en revanche, pour tenter de dénouer ses muscles et de se débarrasser des traces de peinture qui tâchaient toujours le bas de sa mâchoire et une partie de sa nuque. La salle de bain pourtant n'était pas vide comme il l'avait espéré, et bien que contrarié de devoir déjà faire avec la présence de quelqu'un à seulement huit heures du matin il s'était légèrement adouci en découvrant qu'il s'agissait de Gigi. « Tu m'as fait un peu peur, je pensais que je serais toute seule à cette heure là. » Évidemment qu'elle pensait être seule à une heure aussi matinale, un lundi matin. La plupart des candidats dormaient jusque tard dans la matinée et c'était bien sur cela que comptait aussi Sayid en venant ici à cette heure-ci. Il la dérangeait autant qu'elle le dérangeait, en somme, ce qui les mettait dans un sens à égalité. « Je peux m'en aller, si tu veux. » Sayid préférait généralement s'effacer que de prendre le moindre risque d'aller au conflit, et s'il doutait que Gigi ne soit ce matin ou un autre d'humeur à le chasser, il ne voulait pas s'imposer pour autant. Il n'avait pas bougé du pas de la porte pourtant, lorsqu'elle avait détaché la ceinture de son kimono pour le laisser glisser et s'échouer sur le carrelage, ses yeux glissant sur Gigi sans penser un seul instant au fait que cela pourrait être mal interprété. « Dans deux ou trois jours on ne verra presque plus rien. » Si c'était ce qui l'inquiétait. Mais il doutait que ce ne soit que ça, même si Gigi lui faisait l'effet d'une petite chose un peu trop précieuse qui se contrariait en se cassant un ongle, ses larmes de la veille cela semblait un peu trop pour deux ou trois bleus. Se mordant l'intérieur de la joue il avait soupiré légèrement, déjà blasé à l'idée de ce qu'il s'apprêtait à proposer. « Tu veux ... parler ? Ou je sais pas. Un câlin. » Pas que l'idée l'enchante, il s'était déjà senti assez stupide pendant la soirée de la veille, mais puisqu'elle lui en avait réclamé un la dernière fois il se disait que c'était peut-être le seul truc qui la consolait un peu. Et puisqu'il n'avait plus l'intention de se doucher maintenant qu'il y avait quelqu'un dans la salle de bain, autant qu'il se rende un peu utile.

Elle n'est pas si matinale habituellement et s'est déjà habitué à devoir partagé la salle de bain avec au moins cinq autres personnes en même temps. D'ailleurs elle trouve ça plutôt marrant de voir comme tout le monde s'affaire à être présentable et comparé les habitudes des uns et des autres. Certains ont simplement besoin d'un douche rapide quand d'autre passe un long moment sous l'eau chaude. Il y a les filles qui passe du temps sur leur maquillage et d'autres qui ne prennent même pas la peine de mettre un gloss. Y a les hommes qui passe un temps fou à sculpter leur coiffure et ceux qui n'en ont rien à faire. A cette heure là elle se doute que personne ne doit être là, peut être l'asiatique là mais même encore elle se doute qu'il est réveillé depuis longtemps vu l'heure matinale à laquelle elle l'a croisée la dernière fois. C'est donc tout naturel qu'elle soit surprise de voir Sayid. Mais y a pas que ça, elle a surtout eu peur du bruit, de l'intrusion, ça elle va le garder pour elle. Elle lui fait par de ses pensées, enfin en partie ne voulant pas non plus le noyé sous un tas de mots qui n'auront pas forcément de sens pour lui. C'est vrai qu'elle ne dirait pas non si elle pouvait être seule là face à son reflet. Mais Sayid n'est pas le genre à la déranger. Peut être que si elle avait eu en face d'elle un Addil ou un Gekko elle lui aurait dit de s'en aller. Lui, elle l'aime bien. Il est calme, reposant malgré la tension qu'elle peut lire sur les muscles de son visage à l'heure actuel. Il ne parle pas beaucoup et ne plaint pas non plus quand Gigi elle parle trop. Elle aurait put aisément s'accommoder de sa personne comme partenaire, même si elle n'échangerait pour rien au monde son héro, son Ronan. « Non tu peux rester, tu ne me dérange pas toi, tu es agréable. » Qu'elle lui confie du bout des lèvres, le regardant à travers le miroir. Elle se dénude un peu plus pour se rendre compte de l'horreur qui grandit sur sa peau laiteuse. Ce bleu logé dans sa clavicule est vraiment horrible. « J'espère... » Elle lui répond du bout des lèvres. Ce n'est pas seulement que c'est pas beau, enfin y a beaucoup de ça, mais y autre chose quelle ne saurait vraiment expliqué. Peut être que c'est parce qu'elle se disait que ça ne devrait plus lui arrivé d'avoir mal, d'avoir des bleus maintenant qu'elle est dans la haute société. Sauf que non, ça ne se passe pas comme ça. Oui ce n'était qu'un jeu, mais pour elle. C’était plus vrai que nature. « Parler ? » Qu'elle le questionne en se tournant vers lui. Elle sait pas trop, elle ne voudrait pas l'embêter. « Je refuse jamais un câlin, à moins que ce soit le vieil exhibitionniste de la cinquième avenue là. » Elle lui raconte d'un air un peu plus enjoué. Elle s'approche, sachant qu'il ne fera pas le premier pas, même si c'est lui qui propose. Sur la pointe des pieds elle vient l'enlacer brièvement, ne souhaitant pas non plus trop le mettre mal à l'aise, mais bon puisqu'elle est là autant déposé un baiser sur sa joue avant de retourner près du miroir d'un air mutin. « Tu as déjà vu une véritable arme à feu Sayid ? » Elle lui demande alors du bout des lèvres sortant son lot de crème de luxe pour avoir l'air un peu plus fraîche.

Bien sûr que Sayid recherchait avant tout la solitude en prenant la direction de la salle de bain, et pas uniquement parce qu'il s'en était accommodé toute la nuit mais également parce qu'il n'utilisait la salle de bain qu'à ce moment-là, lorsqu'il était certain d'avoir la paix. Et par conséquent la présence de Gigi dans la pièce lorsqu'il était entré avait quelque peu contrecarré ses plans, mais à la fois épuisé par son angoisse et attendri - contre ses propres attentes - par la jeune femme il avait décidé de prendre sur lui plutôt que de faire demi-tour. Mais sans être certain au fond qu'elle n'avait pas elle aussi envie qu'on la laisse tranquille ; Elle ne respirait pas la solitude perpétuelle comme lui, certes, mais cela pouvait tout de même arriver à priori. « Non tu peux rester, tu ne me dérange pas toi, tu es agréable. » Agréable ? Ce n'était assurément pas quelque chose qu'on lui attribuait souvent ... Mais après tout si avait réussi à passer pour autre chose que désagréable auprès de quelqu'un c'était qu'il commençait à bien faire son boulot. Sans rien répondre il s'était contenté de faire quelques pas de plus dans la pièce, refermant la porte derrière lui et reposant les yeux sur Gigi au moment où elle observait un bleu sur sa peau, un bleu qui assurément ne serait plus qu'un souvenir d'ici quelques jours. « J'espère ... » Il ne savait pas si c'était de la coquetterie, ou bien si c'était autre chose, mais puisqu'il avait déjà du mal à savoir quoi dire dans une conversation normale il n'y avait rien d'étonnant au fait qu'il soit encore moins calé lorsqu'il s'agissait de réconforter quelqu'un. Du coup il n'avait pu que proposer maladroitement son oreille attentive, parce que même si ce n'était pas son truc il était disposé à faire un effort et même à avoir l'air un peu moins pataud que la fois précédente. « Parler ? » Oui ? Non ? « Je refuse jamais un câlin, à moins que ce soit le vieil exhibitionniste de la cinquième avenue là. » Il préférait ne pas savoir, vraiment, et en attendant il n'avait pas bronché lorsqu'elle avait passé ses bras autour de lui et déposé un baiser sur sa joue, laissant même le plat de sa main glisser contre son dos dans une tentative maladroite de se montrer réconfortant. Il ne s'attendait du coup pas vraiment à ce que, s'éloignant pour retourner à nouveau face au miroir, Gigi ne lui demande finalement de but en blanc « Tu as déjà vu une véritable arme à feu Sayid ? » provoquant un léger pincement dans sa poitrine. Il ne savait pas trop d'où venait cette question, il se demandait si c'était ce qu'elle appelait parler, parce que lui pensait plutôt à l'écouter parler elle, pas à être celui qui devait se montrer loquace. « Beaucoup de braconniers en ont, oui. » Et le braconnage, pour Sayid et ses collègues, c'était un peu leur peste à eux, l'épidémie qu'ils ne parvenaient pas à endiguer. La haine n'était pas un sentiment qui avait sa place chez Sayid, sauf concernant ces gens-là. Les braconniers il les haïssait du plus profond de son être, maintenant. « Pourquoi ? » Pour que cette question arrive comme un cheveu sur la soupe au milieu de la conversation, Gigi devait bien avoir une idée derrière la tête en la posant. La scrutant d'ailleurs d'un air attentif, de l'expression dans son regard à la tension dans ses épaules, il avait de nouveau fait un pas en avant « Il nous serait rien arrivé, hier. C'était seulement de la peinture et beaucoup de bruit. » Cela pouvait sembler un peu hypocrite de sa part, parce que la veille il ne faisait pas beaucoup plus le fier qu'elle, mais il se disait que peut-être en l'avouant à voix haute la chose leur paraitrait plus inoffensive, à elle comme à lui. « T'as rien à craindre ici. » Il ne savait pas vraiment si c'était ce qui l'inquiétait, pourtant. C'était l'impression qu'elle donnait la veille, pendant le prime, mais au fond lui ne savait pas quelle impression il avait pu donner non plus à ce moment-là, ce n'était pas forcément un gage de fiabilité. Il se sentait de devoir le préciser pourtant, parce qu'on ne savait jamais, parce que ce genre de paroles rassurantes il les répétait souvent intérieurement pour se calmer et que peut-être cela lui ferait du bien à elle aussi.