15h30 feat shay + Quelques nuages à l'horizon, mais le temps est bon, frais, idéal pour jouer au golf. Plutôt habituer à y avoir des rendez-vous d'affaire, il n'a jamais pensé à venir y jouer uniquement pour son bon plaisir. Loin de son business, du monde des affaires, il tente d'occuper son temps libre du mieux qu'il peut. Il n'est pas habitué à être en « vacances », donc difficile de se détacher complètement de son travail. Sauf qu'ici, il n'a pas trop le choix. Club en main, il apprécie le fait ne pas apercevoir un candidat sur le parcours histoire de profiter de ce moment de calme. Concentration, il prend au sérieux ce jeu et s'y adonne à fonds. C'est bien le seul sport où il excelle. De plus, ce n'est pas violent, ça demande de la précision, c'est donc parfait pour notre homme. Il tire, il est attentif et il est au final satisfait de son coup, la balle n'étant qu'à quelques centimètres du trou, la destination finale. Le sac avec les clubs sur le dos, il se rend vers son prochain point de tire. Sauf qu'en route, il aperçoit une demoiselle traverser le parcours, s'arrêter devant sa balle et la ramasser. Bien sûr elle ne l'a pas vu, mais risque de bien l'entendre. « Comment osez-vous interrompre mon jeu ? » Il est éberlué. Elle vient de lui gâcher son jeu.

Il y a pas un grand soleil comme d’habitude mais il n’empêche que niveau température c’est le top. Et c’est pourquoi j’ai décidé de me rendre non pas sur la terrasse mais dehors. Je vais essayer de trouver un ou une partenaire de tennis histoire de faire un peu de sport. Mais rien ni personne sur le terrain. Tant pis. Je réessayerai plus tard. En attendant, je marche un peu l’esprit vide à la recherche d’une quelconque occupation externe. Et lorsqu’une balle atterrit non loin de moi sur le terrain de mini-golf, une idée presque malsaine me traverse l’esprit. Et si j’embêtais le joueur en piquant la balle ? Genre je lui fais croire qu’elle a disparue comme par miracle. Enfin il faudrait plutôt que je me cache avec en fait histoire de ne pas me faire griller puisqu’il n’y a pas grand monde dans les alentours. Du coup, je m’imagine déjà cachée dans un recoin avec la balle en train d’observer la scène ou plutôt le joueur chercher son bien vainement. Sauf que ma blague ne se déroule pas comme prévu puisque je suis prise la main dans le sac. L’asiatique au nom de lézard il me semble s’offusque. Me sentant hébétée, je décide de prendre un air ahurie avec des gros yeux. « C’est pas moi, c’est elle ! » Je montre quelqu’un du doigt dans le dos du candidat en question et celui-ci a le réflexe de se retourner. Quel idiot ! Y’avait personne ! Du coup, j’en profite pour prendre mes jambes à mon cou et filer. Est-ce qu’il osera me courir après ? Je prends un air malicieux en me positionnant au loin face à lui tel un maître qui s’apprêterait à lancer la balle à son chien. Allez viens Médor ! « C’est ça que tu veux ? » J’hausse les sourcils avec un grand sourire et en me décalant légèrement en arrière. Je crois que là, je le provoque un peu. Je sais être joueuse faut dire et ça reste un bon moyen de tester le candidat. « Il va falloir venir la chercher ! » Je pousse le bouchon encore plus loin car pour l’instant il n’a pas vraiment bouger ses petites fesses flasques pour venir à moi. « Ou alors tu me donnes un indice de taille sur ton secret et je te la refile. » Oui, là, ça s’appelle clairement du chantage. Mais faut bien que j’abuse un peu de ma position de force.

Une blonde débarque de nulle part, gambade sur le terrain de golf comme si elle était sur la croisette et ose en plus de ça perturber le jeu de notre homme. Il ne lui en faut pas plus pour qu'il aille l'interpeler. Quel manque de respect. De plus avec un swing aussi parfait, le gâcher de la sorte, c'est ignoble. Il est outré. Le pompon c'est lorsqu'elle commence à s'amuser avec ses nerfs. Une blague puérile et la voilà qui s'en va en courant. Il n'y comprend rien. Il a affaire à une adulte ou une gamine de cinq ans ? C'est à se poser la question. Il la regarde courir sans forcément bouger de sa position. Pourquoi irait-il à sa poursuite et s'essouffler pour rien ? Elle semble se foutre littéralement de sa gueule en le narguant avec la balle qu'elle tient. Il la laisse terminer de piailler et tout en sortant une balle du sac qu'il transporte, il lui sort. « Vous le faites exprès, ou vous êtes stupide ? » Dit-il tout en lui montrant la balle qu'il vient de sortir. Un bon golfeur ne se trimballe jamais avec qu'une seule balle, ça paraît logique. Donc il n'arrive pas à comprendre son cinéma. Si le but était de l'emmerder, qu'elle essaie encore. Pour le coup elle vient de faire l'imbécile pour rien et si elle envisageait de « s'amuser » avec Gekko, ce n'est pas l'homme qu'il faut. Lui, il ne rigole jamais.

Il me semble bien que Maha m’avait déconseillée quelques semaines auparavant de côtoyer l’asiatique avec qui je me retrouve aujourd’hui. Je crois que j’ai zappé ça en m’emparant de la balle de golf du jeune homme et en courant avec pour m’amuser. Sa réaction est nulle et me déçoit bien évidemment. Je sais que c’était un peu puéril de ma part et que mon attitude est enfantine mais il aurait très bien pu se prêter au jeu et déconner un peu. Sauf que non, ce gros flemmard bouge pas d’un poil et me regarde d’un air méprisant. Ça me démoralise presque. Si on a plus le droit de rigoler un peu, où va le monde ? « Ils avaient raison les candidats pour les adjectifs, tu es coincé. » J’ai un instant hésité à le vouvoyer mais il n’en est pas question. Je suis formellement contre et j’estime qu’il faut qu’il s’adapte car ici le tutoiement est de rigueur, peu importe l’âge des candidats. « Et moi, c’est pas vous, je suis Shay. » Ça il peut le retenir. Je crois d’ailleurs que tout le monde a plus ou moins retenu mon prénom ici. Je suis pas du genre à me la couler douce ou à jouer les plantes vertes du nid d’amour. Quoi qu’il en soit, ça m’est un peu égal qu’il ait une autre balle et qu’il me traite d’idiote. « Puis c’est quoi cette manie de cataloguer les blondes dans la catégorie "stupide" ? Moi je clame pas haut et fort que les asiatiques ont des petits zizi et pourtant, je le pense ! » Toujours à ressortir des clichés de blonde, y’en a assez ! Moi aussi je peux en sortir sur les asiats, c’est pas ce qu’il manque. D’ailleurs, ma partenaire Sailor en est témoin.

Si elle veut s'amuser, rigoler, qu'elle le fasse, Gekko ne va pas l'en empêcher, mais qu'elle ne l'implique pas dans son petit jeu puéril. Il a passé l'âge de lui courir après en lui suppliant de lui rendre sa fichue baballe. Ce n'est pas un toutou. Elle a l'air déçu, mais qu'est-ce qu'il s'en fiche. Qu'on le traite de coincé, de type chiant, ennuyant, barbant, il n'en a que faire. Il n'est pas là pour faire plaisir aux autres. De son côté il peut également énumérer bon nombre de défauts sur les candidats, sauf que vu qu'il ne s'en préoccupe pas, ça lui passe au-dessus. Elle lui rappelle également son prénom. Merci, mais il est au courant. Il n'est juste pas assez intime avec la candidate pour laisser tomber le vouvoiement. Bien que depuis peu il a tendance à utiliser de plus en plus fréquemment le « tu ». Une mauvaise manie qu'il commence à prendre. Pour lui, ce n'est pas une question d'adaptation. Mais les habitants du nid n'ont pas la même vision des choses. Comme la demoiselle qui s'enflamme lorsque Gekko lui demande si elle est stupide. « Vous vous êtes cataloguée toute seule ... » Il n'a jamais fait allusion à sa couleur de cheveux pour pouvoir la traiter de stupide. « Et vous pensez ce que vous voulez ... » Dit-il en référence au cliché qu'elle vient de sortir. « Pour ma part je n'ai pas à me plaindre » Rétorque-t-il inconsciemment. Une information pas forcément utile, mais il n'a pas réfléchi sur le moment.

Certes, il n’a pas clairement fait de lien entre ma couleur de cheveux et le fait qu’il me trouve stupide. C’est plutôt moi qui l’ait fait, ceci étant j’ai très bien lu le fond de sa pensée et je suis sûr qu’il est du genre à cataloguer les gens. C’est pour ça que je lui sort un cliché sur les asiatiques. Je veux le remettre en place un peu. Monsieur se sent apparemment vexé et il ressent le besoin de justifier qu’il n’a pas à se plaindre de la taille de ses attributs. « Tant mieux. » Qu’est-ce qu’il m’agace celui-là ! Bon, clairement pas autant que l’autre imbécile de Ziggy mais à la longue, je crois que je m’imagine bien lui enfoncer un véritable balais dans le cul quand même. « Non, en vrai, ça me fait de belles jambes. » Elle peut très bien être grosse ou petite, je n’en ai rien à faire. C’est pas mon problème. De toute façon, la taille c’est pas le plus important. Encore faut-il qu’il utilise ce qu’il a entre les jambes et ça, à mon avis, c’est pas gagné. Il doit pas conclure souvent dans la vie de tous les jours. Faut avouer qu’en plus d’être bridé, il est assez petit et très efféminé. Et puis surtout, il a l’air vraiment coincé et snob et ça j’imagine que ça ne doit pas plaire à beaucoup de monde. Pas à moi en tout cas. Je recherche un homme avec un minimum d’humour et puis plus viril aussi. « Tu es gay ? » Une simple question qui me traverse l’esprit.

Etant la cible perpétuellement de clichés, Gekko ne se permettrait pas d'aller coller une étiquette sur le front d'une personne. Généralement il attend d'échanger quelques mots avec la personne avant de se faire une idée sur cette dernière. Cependant il peut très bien porter un jugement considéré comme précoce envers quelqu'un uniquement à cause de ces quelques paroles échangées. Il a pris l'habitude d'analyser rapidement une personne et ça arrive, il se trompe. Surtout dans le cadre de cette télé-réalité. En dehors et dans le monde des affaires, il est particulièrement doué pour cerner la personne qui lui fait face et avec qui il doit traiter. Pour le coup c'est plutôt utile. Mais ici, les gens sont tellement différents, imprévisibles, que ça en est déroutant. La preuve il ne s'attendait pas à ce qu'une candidate débarque, lui pique sa balle et veuille l'entraîner dans un jeu stupide de chat/souris. Suite au cliché sur les asiatiques et les petits pénis, Gekko s'est involontairement vanté qu'il n'avait pas à se plaindre. Il voulait plutôt préciser qu'il n'était pas concerné. Mais on s'en fiche. Lui-même s'en fiche. Soudain elle pose une question. Notre homme ne s'y attendait pas. Encore une preuve de la spontanéité des candidats du nid. C'est insupportable. Donc au lieu de répondre à sa question, il lui renvoie la balle. « Vous êtes lesbienne ? » Il s'en fout, mais il préfère répondre par une question que de satisfaire la curiosité de la candidate. Oui, c'est pour l'emmerder. Bien que pour le coup réponse ou pas, elle ne doit pas y porter trop d'attention.

Il est vrai que depuis que j’ai mis les pieds sur le mini-golf, je n’ai pas arrêté d’emmerder le joueur qui a pu dire adieu à sa tranquillité. Il faut dire que sa réaction a envenimé les choses. Ça se serait surement passé autrement avec quelqu’un d’autre sauf que le candidat en question m’agace et je n’ai qu’une seule envie : le bousculer et le sortir de son train-train quotidien un peu trop posé. Du coup, je suis presque devenue une vraie langue de vipère. Je qualifie le candidat de gay ou j’émets l’hypothèse qu’il le soit vu toutes ses manières et son paraître. Je ne l’imagine vraiment pas avec une femme. Evidemment, le candidat me retourne la question en me demandant si je suis lesbienne. J’hausse mes prunelles, à moitié exaspérée. « Ce n’est pas parce que tu es gay, que je dois forcément l’être aussi. » C’est quoi cette réplique insensée ? On n’est pas au ping pong d’abord. Si je lui demande s’il a un pénis, il va me retourner la question aussi ? Tss. « Mais vu comme tu t’es vexé, je vais prendre ça pour un oui. » Il faut avouer que sa réaction est un peu suspecte. Du coup, j’en viens à imaginer toutes sortes de choses. « Ou un gay qui s’assume pas. C’est peut-être ça ton secret d’ailleurs. » Si ça se trouve, j’ai mis le doigt dessus. Il vient avouer au monde entier son homosexualité. Evidemment, il avait pas le courage de le faire avant. Quoi qu’en fait, plus j’y pense, plus je trouve ça banal. C’est peut-être même du déjà-vu. Donc je doute au final avoir découvert son secret même si j’ai toujours des soupçons quant à une sexualité non assumée du candidat. « Tiens, réflexe ! » Je décide de lui renvoyer la balle soudainement en espérant qu’il la rattrapera. Sinon, tant pis. J’allais pas la garder de toute façon.