@SAILOR - LE 06/04 À 09H20

Ce matin, je me suis réveillée en forme et j’ai passé du temps dans les cuisines du restaurant. Non pas pour moi mais pour ma partenaire. Je n’ai pas oublié qu’elle est exilée toute la semaine à l’extérieur du nid d’amour. Enfin du moins pour les nuits. Elle doit dormir dehors. C’est pourquoi, me voilà arrivant au salon de thé que Sailor a transformé en campement. Je m’assois sur un fauteuil que je rapproche à côté de son lit de fortune. Puis j’attends qu’elle ouvre peu à peu les yeux. « Et voilà un super petit déjeuner pour madame avec un smoothie kiwi - t’es pas allergique ? -, du jus d’orange, des bons croissants grillés avec du beurre et de la confiture, des lychees, un kit-kat et j’ai oublié quelque chose ? » Je regarde le plateau blindé posé sur mes genoux avec tout et n’importe quoi dessus en me disant que j’ai surement dû oublier de citer des trucs. En attendant, j’espère que mon attention lui fera plaisir et lui remontera le moral car j’imagine qu’elle n’a pas dû passer une super nuit dehors. Déjà qu’elle est frileuse et qu’elle me pique souvent la couette la nuit, j’imagine même pas comment elle a dû se les cailler dehors. « T’as réussi à dormir un peu ? » J’espère que oui. En tout cas, ça m’a fait tout drôle de n’avoir personne à qui parler hier soir et de dormir toute seule. D’accord, j’en ai profité pour m’étaler comme une crêpe sur le lit ce matin mais au final, il me manque ma partenaire et c’est pourquoi je suis là de bon matin. En plus de ça, il faut avouer que je m’en veux. Je me sens un peu coupable pour le détecteur de mensonge même si j’estime toujours que celui-ci est pas très fiable car j’aurai jamais été jusqu’à traité ma partenaire de chiante ou lourde. D’accord, parfois, elle parle beaucoup et à tendance à retarder mon sommeil la nuit, mais c’est pas pour autant que je l’aime pas. Maudite machine ! « Tu m’en veux pour le détecteur de mensonge ? Je t’assure que c’est pas fiable ce truc-là, j’ai menti sur certains trucs, oui, mais t’es pas trop fatigante. C'est faux. » Je tenais à mettre les choses au clair car je crois que mine de rien, ça l’a un peu touchée et ça a créer un froid entre nous, elle ne m’a même pas dis bonne nuit hier soir.

Elle a eu du mal à s'endormir, préoccupée et puis elle avait un peu froid, aussi, alors quand elle se réveille le matin, c'est un peu dur. Il est tôt, mais pour une raison mystérieuse, elle se réveille, que ce soit la lumière du jour ou une étrange impression de présence à côté d'elle... et quand elle ouvre un oeil, c'est la tête de Shay qu'elle voit, et elle commence directement à parler, avec une histoire de kiwi et de Kit-kat. Sailor se redresse, les cheveux en bataille, une double-paupière d'un côté et pas de l'autre, problème d'asiatique. « Hein ? » marmonne-t-elle, encore dans le coaltar. Et puis elle voit le plateau, met un certain temps à savoir quoi dire, se frottant un oeil, avec un sourire encore un peu endormi. « Oh... oh bah fallait pas j'aurais été chercher à manger dedans, je suis pas coincée dehors toute la semaine, juste la nuit pour dormir ! » fait-elle, avant de s'asseoir sur la banquette et s'étirer. Elle a même dormi dans ses vêtements du prime, de toutes façons à part si Adélie lui prêtait son pyjama licorne, elle aurait eu froid. Si elle a bien dormi, façon de parler. Sailor hausse les épaules. « Il fait un peu froid et y'a des bruits d'animaux mais ça va ! Et puis y'a Sayid qui m'a apporté une couverture hier après le prime, et j'ai de la chance, parce que je suis petite, alors du coup, je rentre en longueur sur la banquette, regarde, » fait-elle, avant de s'allonger de tout son long sur la banquette du salon de thé, quasiment à sa taille. Et puis elle se redresse à nouveau. « Faut juste que je plie un tout petit peu les genoux ! » Une question d'ajustement, ça, de toutes façons. Evidemment, elle s'y attendait, un peu, Shay aborde alors le sujet du détecteur. Sailor l'avait presque oublié, en fait, en se réveillant, mais maintenant, ça y'est, elle s'en rappelle. Elle ne sait toujours pas trop si elle a réussi à mettre ça de côté ou pas, mais en tous cas, c'est pas le genre rancunier. Elle hausse les épaules, en se frottant le crâne, les cheveux en bataille. « Oh ce truc, c'est débile, tu sais, j'ai regardé plein de saisons de Fake Lover avant, enfin, je suis un peu accro, même, et puis des fois, ça raconte n'importe quoi, alors t'en fais pas ! » fait-elle avec un sourire, toujours un peu dans le pâté. Cela dit, y'a une part de vrai là-dedans, elle a tendance à l'oublier de temps en temps. « Mais si, je fatigue, ça par contre, je sais, on me le dit souvent, mais j'y peux rien, c'est comme ça, alors, tant pis ! » renchérit Sailor en haussant les épaules, pour croquer dans une tartine, piochée sur le plateau. Ca lui fait penser à ce que Shay a dit au début, d'ailleurs, et elle se doit de rétablir la vérité. « Et puis j'suis allergique à rien, en fait, c'était des bobards, mais bon, tu devais t'en douter, » ajoute-t-elle avec un petit sourire. Shay n'est pas idiote, elle était quasiment sûre que la blonde avait bien compris, mais bon, autant être honnête, et comme ça, elle mange ce qu'elle veut.

Même si je précipite un peu le réveil de ma partenaire, celle-ci semble ravie de la surprise que je lui fais : un petit déjeuner au lit. Je crois qu’il n’y a rien de mieux pour bien commencer la journée. C’est un peu ma manière de lui faire oublier pendant instants sa rude nuit. « C’est la moindre des choses que je pouvais faire pour ma petite partenaire qui se retrouve coincée dehors pendant toute une semaine. Comment ça se fait d’ailleurs ? C’est vraiment pas cool après les abysses de te faire ce plan là. » Je me souviens même plus comment elle se retrouve là, seule, dehors. En tous les cas, je ne l’envie pas, je suis bien contente de toujours dormir dans notre lit. Au contraire, je la plains un peu. C’est presque un remake des abysses qu’elle est entrain de revivre. Certes, dans un cadre plus agréable et moins flippant mais elle doit quand même dormir dehors comme une Sans Domicile Fixe. « La banquette était faite pour toi ! » Comme si la production avait planifié tout ça à l’avance, ahah. Je plaisante, évidemment. « N’hésite pas à me dire si t’as besoin d’autre chose. Je sais que t’es pas malade mais j’ai pas envie de revenir un matin et te retrouver en état d’hypothermie ou en mille morceau dévorée par un loup. » Je suis rassurante, n’est-ce-pas ? Bien entendu, je plaisante une fois de plus. Déjà, on est à Los Angeles et la température est quand même assez élevée et en plus, je doute qu’il y ait ne serait-ce qu’un seul loup par ici. Vu toutes les caméras et les projecteurs posés un peu partout, il déguerpirait vite si c’était le cas. « J’ai vraiment cru que tu l’avais mal pris. Ça me soulage. » Je place ma main sur mon cœur pour souffler un bon coup, exagérant un tantinet la scène même si, dans le fond, ça m’aurait vraiment embêtée que ça la vexe et que ça créé un froid entre nous, ce que j’avais commencé à m’imaginer. « Reste comme tu es. » Elle est bavarde oui, et parfois elle parle un peu trop, surtout la nuit quand j’essaye de dormir, maintenant, c’est vraiment pas gênant et on s’y fait très vite. C’est ce qui la rend attachante je dirai même. « J’avais des soupçons à ce sujet. Mais pourquoi tu m’avais menti ? » J’en reviens à cette histoire d’allergie que j’avais trouvé un peu suspecte à l’époque. Mais incapable de me souvenir pourquoi. J’imagine que le candidate avait ses raisons, on ne se connaissait pas encore très bien. « Il y a des lychees sur l’île de Guam ? » Question du jour, bonjour. Vu que c’est une île exotique, j’imagine que ça pourrait être le cas et si ça se trouve, c’est même la spécialité. En attendant, j’en décortique un car il n’y a pas de raison pour que je laisse la candidate déjeuner toute seule.

Sailor s'est retrouvée dans la panade rapidement, au prime, en fait, elle a attendu une partie de la soirée sans voir son nom cité, et puis bim, coup sur coup, elle avait collectionné non seulement les adjectifs pas très élogieux, mais ensuite aussi les gages. Elle hausse les épaules, en cherchant un peu dans sa mémoire. « Je sais pas trop, je sais juste que y'a quelqu'un qui a dit que j'étais pas attirante ou un truc comme ça, enfin, j'étais première dans la liste, et puis après j'ai vu ça sur l'écran, mais bon, c'est pas très grave, je préfère ça à être nominée, ou que quelqu'un que j'aime bien soit nominé, il faut juste que j'attrape pas froid ou sinon ça va être compliqué... » fait-elle en s'enroulant un peu plus dans la couverture, les pieds un peu trop à l'air à son goût, malgré ses collants. Elle a un rire à la remarque de Shay sur les loups ou la congélation, mais c'est vrai qu'elle y a pensé, à ça. « Ca va, les loups, ça me fait pas peur, et puis au pire j'ai les services à thé et les fourchettes à dessert dans le tiroir là-bas, je pourrai me défendre ! » s'exclame-t-elle en prenant une pose de karatéka, sans autant d'énergie que d'habitude, mais enjouée quand même. Elle commence à picorer sur le plateau, parce que au final, elle a drôlement faim. En plus, elle s'est levée deux heures plus tôt pour aller aux toilettes et n'a rien avalé, alors ça commençait à la tirailler. Quant à son mensonge sur ses médicaments, elle affiche une expression un peu honteuse. « Euh, je sais pas trop... je crois que j'ai rien trouvé de mieux pour éviter de trop en parler, j'ai juste dit le premier truc qui m'est venu à l'esprit ! Mais euh... j'essaierai de t'en parler, il faut juste que je trouve quand et comment... » fait-elle avec un sourire, en attrapant une nouvelle tartine pour croquer dedans. Un moyen pour en parler sans que tout soit enregistré ou potentiellement écouté, disons. Y'a tellement de choses à dire, aussi, c'est plus qu'une simple histoire de médicaments. La question sur les lychees la fait réfléchir un peu, la bouche pleine. « On a des lychees, oui, enfin, j'en mange, des fois, mais ça coûte un peu cher, on n'en produit pas, c'est importé des Philippines ou de Hawaii... nous on a plutôt des mangues, ou des noix de coco ! J'ai connu un type quand j'étais à l'hôpital, il était marrant, il était venu parce qu'il s'est cassé la jambe en voulant grimper à un cocotier pour attraper une noix de coco, il voulait frimer devant une fille qu'il aimait bien... » raconte-t-elle avec une expression amusée sur le visage, se rappelant de cette histoire qui l'avait divertie pendant deux bonnes semaines, à l'époque. Elle n'avait pas manqué de plaisanter avec ce type, d'ailleurs, avant qu'il ne rentre chez lui la patte dans le plâtre. Et puis elle opte pour autre chose, repensant au prime et au déluge de cadeaux et de malus. « T'as rien gagné de mauvais, toi, au prime, non ? Enfin, j'espère pas, quand même ? » demande-t-elle à Shay, concernée. Certains avaient cumulé un sacré nombre de voix contre eux, ça se trouve, elles aussi en ont cette semaine, sait-on jamais.

Il y a eu tellement de questions et de conséquences attribuées en fonction de ces questions que je ne me souviens plus pourquoi ma partenaire a reçu le gage de devoir dormir à l’extérieur du nid d’amour. Elle si apparemment même si son explication n’est pas forcément des plus claires. « Ah ouais d’accord. Pas de chance quoi. » Cupidon avait vraisemblablement décidé depuis longtemps de condamner l’un de ses candidats à dormir dehors et manque de chance, c’est tombé sur Sailor. Y’a pas vraiment de logique avec le fait que quelqu’un ne la trouve pas attirante ou à son goût. Ou la logique c’est de l’éloigner de cette personne mais dans ce cas-là c’est ridicule. Enfin peu importe, tant pis, c’est le jeu. « Essaye de ne pas casser le service quand même ! Je tiens à mon petit thé digestif de l’après-midi. » # La meuf qui préfère que sa partenaire crève dévorée par un loup pour continuer à prendre son thé. Non, plus sérieusement, y’a rien à craindre. Je doute que l’asiatique ait à ce défendre un jour contre un loup. Ou du moins, pas ici. Et puis, si elle venait à utiliser le service à thé en guise d’arme, j’imagine que la production s’empresserait de remplacer la porcelaine rapidement. « D’accord, on en reparlera plus tard. » A l’abri des oreilles qui trainent et des caméras probablement. Ici c’est vraiment pas l’endroit le plus sûr pour parler de tout ça j’imagine. En tous les cas, je ne lui en veux pas de m’avoir menti. J’imagine qu’elle avait ses raisons et qu’elles étaient légitimes. « Qui fait le malin, tombe dans le ravin, n’est-ce pas ? » Je rigole suite à sa petite anecdote sur le mec qui voulait frimer sur un cocotier tout en entamant ma dégustation de lychees. J’adore manger des fruits le matin. J’essaye de manger assez équilibré faut dire. « Vos fruits doivent être bien meilleurs que ceux qu’on peut trouver dans les supermarchés. » Je mange rarement des noix de coco et des mangues, moi, pourtant j’adore ça. C’est super bon. Il faut dire qu’il y a un genre de saison où on peut trouver de bons fruits et ça reste sur une courte période puis ça coûte assez cher vu qu’ils sont importés. « Si ! On est nominés d’office ! » Je réponds à la question de la demoiselle avec tout le sérieux du monde. De là, je vois son visage se décomposer. Elle doit être dégoûtée j’imagine. Surtout que je lui annonce comme ça de manière anodine du genre « et au fait, t’es nominée ». Mais bon, qu’elle se rassure, c’est juste une plaisanterie de mauvais goût. Elle celle-ci a assez durée d’ailleurs. « Je plaisante ! On a rien récolté de négatif du tout. » Et là j’arbore un grand sourire qui m’est propre et qui redonne la pêche.