Ma matinée a été plutôt bien occupée jusque maintenant. Réveillée à sept heures, j'avais suivis mes rituels et n'avais pas fait l'impasse sur une douche. Croisant Leandro dans la salle de bain, je m'étais accordé quelques minutes pour discuter avec mon partenaire. C'est important d'entretenir les liens lorsque l'on veut progresser dans une relation. C'est pour cela que je ne refuse jamais une discussion avec le jeune homme d'ailleurs. Après cela, j'avais vaquer à des occupations basiques mais essentielles puisque je m'étais occupée de faire le ménage. Dans un premier temps, j'avais rangé le rez-de-chaussée, profitant de l'absence des autres pour avancer plus rapidement dans cette corvée et dans un second temps, voyant qu'une majorité de candidats s'étaient réveillé, j'avais pris la direction de la chambre pour y faire notre lit mais également ramasser tout ce que les autres laissent trainer sur le sol. Des tâches qui me donnèrent chaud et spontanément, je pris la direction du balcon pour m'aérer. Un balcon se trouvait être déjà occupé et pour mon plus grand malheur, par une fumeuse. Qu'on se le dise, je n'ai rien contre Maha mais je n'apprécie pas forcément d'être fumeuse passive. Il est cependant trop tard pour faire demi-tour puisque la jeune femme s'adresse à moi d'une façon qui m'interpelle. Je fronce les sourcils, la regarde quelques secondes avant d'articuler quelques mots. «Je te demande pardon ?» Je suis un peu étonnée que la candidate se permette un tel commentaire alors que nous ne nous connaissons pas. Moi, je n'aurais pas osé. Je ne me permet pas de critiquer, de juger le comportement des autres comme elle peut le faire. D'ailleurs, je ne vois pas vraiment où elle veut en venir parce que ça n'est pas une façon que les gens ont habituellement de parler de moi. Elle s'explique, précise que c'est par rapport à Lamine et ajoute que mon comportement ne fait que renforcer le malaise. J'ai un peu du mal à comprendre, je n'arrive pas à cerner à quel moment j'en ai trop fait. «Ce n'est pas ce que je cherche à faire, il le sait très bien.» Tout du moins, je pense qu'il sait que je ne cherche pas à faire du mal, à le mettre mal à l'aise et à empirer les choses. «Je ne me voyais pas l'offrir à quelqu'un d'autre.» Et j'estime ne pas avoir à me justifier alors que nous ne nous connaissons si peu. D'ailleurs la jeune femme ne s'arrête pas là et me fait clairement comprendre que selon elle, je n'ai pas véritablement le droit de me poser des questions sur mon mariage ici. A l'extérieur sans doute que oui, mais j'ai l'impression qu'elle aurait voulu que je laisse nos problèmes sur le paillasson. Chose que je n'ai pas faite. Je ne me voyais pas mentir aux autres candidats sur l'état de mon mariage, je ne me voyais pas cacher la vérité et faire croire à tout le monde qu'un mariage est toujours idyllique. «Parce que tu crois que c'est ce que je voulais ? Tu crois que je m'attendais à ce que le jeu m'ouvre les yeux sur certaines choses et que peut-être, je puisse envisager que si mon cher et tendre m'a gentiment demandé de m'inscrire à ces casting c'est juste pour se débarrasser de moi ?» Je l'interroge parce que à l'écouter, tout semble facile. Bah oui Mackenzi, ne remet pas ton mariage en cause ici. Je ne m'énerve cependant pas, ma voix reste posée et sur la même tonalité que la sienne, j'veux juste qu'elle comprenne que les choses sont loin d'être faciles. « Je n'en ai pas la moindre idée.» Lui répondis-je finalement à la dernière de ses questions. Lorsque nous nous étions quittés, Jack ne m'avait rien dit de spécial. Il s'était contenté de me souhaiter une bonne aventure, de déposer un baiser sur mon front et de tourner les talons sans préciser si il passerait du temps devant son téléviseur. Sans doute pas, puisqu'il travaille en fait. Jack n'a pas le temps, c'est bien connu. «Probablement pas. Il ne doit pas avoir le temps.»