INTO THE GOLDEN GARDEN
@lino

Elle ne connaissait rien de l’Irlande sinon sa verdure luxuriante, due à ses nombreux jours de pluie. Sa promenade dans les jardins lui offre un nouveau tableau, bien plus réel, de ce pays incroyable. L’air est froid mais sans vent, aussi, en étant bien couvert, on peut amplement profiter de la douce chaleur des rayons du soleil qui percent entre les nuages épais et gris foncés pour éclairer certaines fleurs triées sur le volet. Regardez ça, un bouton d’or sur cet arbuste. En plein hiver. L’Irlande est une terre inattendue, songe-t-elle. Elle voudrait voir ses lacs, ses étendues d’eau plate et d’eau salée, elle aimerait voir comment la houle peut se déchainer sur cette île, comment ici, la nature défie l’homme. Elle relève la tête et son cœur fait un bond. Lino est là, assis sur un banc entre les fleurs au repos. Elle ne s’y attendait pas, mais se rassure immédiatement. Lino relève la tête et leurs regards se croisent. — Décidément, dit-elle dans un sourire. — Je te croise toujours en pleine verdure, elle ajoute en faisant écho à leur première rencontre dans les abysses, au milieu du potager que Lino avait lui-même fait renaitre grâce à ses bons soins. D’un pas léger, elle se dirige vers le banc pour s’asseoir aux côtés de l’italien. Ses yeux verts croisent de nouveau les siens. — Tu as Scarlett en partenaire, fait-elle remarquer à voix basse. — J’ai rarement vu une fille aussi belle… On dirait qu’elle est née ici, en Irlande, comme une fée sortie d’une fleur. Sa rencontre avec la rousse lui a laissé un souvenir cuisant de joues rouges, de gêne apparente, de fascination mal cachée. — Elle est très spéciale, tu as remarqué ? Elle a l’air perdue en elle-même… Elle échange avec Lino les quelques informations qu’elle a pu récolter sur la jeune femme qu’ils ont en commun, avide de connaître l’avis de son camarade à son sujet. — On a l’impression de pouvoir capter son attention en une seconde… et de pouvoir la perdre encore plus vite, elle souffle, décontenancée.

Il tarde son regard sur l'étendue verdoyante du jardin, son bouquin sous le bras. Il déambule, l'esprit ailleurs. En parcourant les allées fleuries, il se souvient de quelques vers de Milton qui trottaient dans sa tête, qui se répétaient inlassablement. Il s'arrête et aperçoit un banc libre au loin. Il ne se retient pas, s'installe et ouvre le livre qu'il a posé ses genoux sans le regarder une seule fois. Il observe le ciel anglais au-dessus de lui et ferme les yeux quelques instants. Il savoure cet instant loin de la tumulte du quotidien, des conversations bruyantes de la foule. Il ressent l'effet immédiat du grand air. Il rouvre les paupières, ses prunelles croisent celles d'une demoiselle aux yeux vert ardent. Il la reconnaît tout de suite. Elle ne tarde pas à se joindre à lui. C'est la deuxième fois qu'elle le trouve dans un tel lieu. Oui, toujours en pleine verdure. « Je suis dans mon élément, comme tu le vois. », lui concède-t-il en ouvrant grands les bras comme si il était propriétaire des lieux. Ce genre d'endroit est son havre de paix. Mis à part sa librairie, les parcs, les jardins, les grands espaces sont son refuge, son havre de paix où il peut se ressourcer en toute quiétude. La française lui parle de sa partenaire dont la beauté la captive. Il hoche la tête, approuvant ses dires en silence. La féerie de ses traits le fascine également. Il observe son interlocutrice, sourire en coin et se dit qu'il a sous les yeux une beauté rare, mais il garde cette pensée pour lui, sachant qu'il ne serait pas le premier à louer la splendeur des traits de Khadi. Cette dernière mentionne le caractère particulier de la rouquine.  « Oui, j'ai remarqué. », qu'il souffle. Il ne sait toujours pas sur quel pied danser avec elle. Il est patient, il trouvera bien un moyen de la comprendre. Ne serait-ce qu'un peu. « C'est difficile de la cerner, en effet. Je dirai qu'elle est magnétique à sa manière. » En tout cas, il n'a jamais rencontré ce genre de personnalité. Lui qui est entouré au quotidien de gens plutôt expansifs. Elle dégage une aura particulière qui le trouble beaucoup. Cette aura de mystère qui l'enveloppe l'intrigue.  « J'en oublie mes manières. Viens t'asseoir, Khadija. » Il a des frissons rien qu'à prononcer son prénom. Le trouble s'est emparé de lui à l'instant, oubliant son binôme quelques instants. C'est elle qui l'intéresse, à ce moment précis. « D'où te viens un si joli nom ? », l'interroge-t-il sur les origines d'un tel prénom. Son teint basané lui rappelle l'Orient, la fleur de rose et la couleur rougeoyante de la grenade.

C’est vrai, il semble dans son élément : un jardin calme et luxuriant, propice à la lecture. Elle se souvient des extraits de son entretien d’entrée dans le nid, que la production a passés pendant le prime dernier. Il est libraire, à Palerme. Il semble en effet posséder une élégance toute littéraire, capable de se fondre partout. Un côté dandy intemporel digne d’un Ulysse de Joyce. Elle sourit et hoche la tête. L’élément de Lino, l’herbe, la terre, est différent de celui de Khadi ; l’eau, le sable. Mais tous deux aiment se trouver proches des profondeurs insondables, terre pour l’un et eau pour l’autre. Lino est, tout comme elle, fasciné par l’elfe aux cheveux rouges que représente Scarlett dans l’imaginaire de Khadija. Pensive, elle l’écoute la décrire en acquiesçant. — Magnétique à sa manière, c’est tout à fait ça, elle murmure en répétant les paroles de l’Italien. Pas magnétique comme les filles des magazines, les filles surfaites qu’on croise aux soirées huppées des capitales. Magnétique parce qu’elle renvoie celui qui l’observe à son propre imaginaire, ses propres fantasmes. — Je lui ai dit que je la trouvais belle… mais je crois que je lui ai fait peur, souffle une Khadi interdite. Elle n’a pas su toucher Scarlett autant que Scarlett l’a touchée elle. Lino l’invite à se poser près de lui, s’accusant d’oublier ses manières. Khadi sourit – elle, ne trouve absolument pas que Lino oublie ses manières, il est d’une galanterie et d’une douceur à toute épreuve. Non, ça n’aide pas forcément à le connaître, mais ces manières sont apaisantes. La façon avec laquelle il prononce son prénom, un accent italien venant appuyer le –a et rouler le –r comme une fin de vague mêlant son écume au sable, lui donne envie de le réentendre une nouvelle fois. Elle s’assoit aux côtés de Lino, croisant ses jambes fines, ses mains sous ses cuisses pour leur tenir plus chaud. Se tournant vers lui, elle remplace malgré tout derrière son oreille une longue mèche dorée venue chatouiller sa joue. — Mes parents sont iraniens, elle explique dans un sourire. — Je suis née en France, mais ils tenaient à ce que je porte mes origines… jusque dans mon prénom. En outre, elle est particulièrement attachée à l’histoire que représente son prénom. Khadija, épouse du prophète, et mère spirituelle de tous les musulmans. En quelque sorte, elle s’appelle « Marie », mais version musulmane plutôt que chrétienne. — Ta façon de prononcer mon prénom à l’italienne est simplement géniale, tu veux bien le dire encore ? Elle n’a pas pu s’empêcher de le lui demander…

Palerme est entourée de plaines et de sommets calcaire, située à côté de la botte sicilienne, entourée de la mer. Ayant grandi en compagne, il a appris à respecter tout être et toute chose. La nature est généreuse, maternelle, nourrissant ses enfants des produits de la terre. Il est un enfant de la terre. Et Khadija, une fille de l'eau. Une de ses naïades des mythes antiques. Ils ont mentionné, l'un comme l'autre, leur envoûtement auxquels ils sont soumis en présence de la rouquine. La française n'a pas tardé à faire part à la concernée sa fascination pour elle. Elle n'a pas eu le résultat escompté. Pour la réconforter, il dit ces quelques mots, un sourire en coin : « Pour certains, c'est plus facile de faire des compliments que d'en recevoir. » Dans son cas à lui, il se sent toujours quand on lui en fait. Il ne sait jamais comment réagir. C'est peut-être aussi le cas de Scarlett. Il ne connaît pas assez bien sa partenaire pour se permettre de parler en son nom. Khadi lui révèle alors ses origines. A peine surpris, il en est encore plus séduit par son ascendance qu'elle semble porter avec fierté. Il note qu'elle est française. « Je parle français, tu sais. », qu'il confesse à voix basse en un français irréprochable et ce, sans accent. Et non, ce n'est pas une blague. Du côté paternel de la famille, il a des grand-parents français. Tous les étés, il leur rend visite du côté de Perpignan. Il est pris de court lorsqu'elle émet le souhait qu'il prononce une nouvelle fois son prénom. En plus de la demande, le regard olive de la sirène le décontenance encore plus. Il baisse légèrement les yeux. « B-bien sûr. », rétorque-il en bégayant légèrement, cette fois, en anglais. Il éclaircit sa voix et s'exprime avec plus de clarté que tout à l'heure, agrémenté de douceur :  « Khadija. »  La beauté de son prénom résonne encore plus lorsque les voyelles s'envolent, enchantent les oreilles de ceux qui les entendent. Se délestant de son trouble momentané, il reprend sur lui et fait remarquer à sa voisine, les mains dans les poches bien au chaud :  « Tu dois avoir les mains gelées. » Il ne fait que de le constater mais il ne peut s'empêcher d'y remédier. Il sort une poche chauffante et se permet de la glisser dans la poche droite du manteau de la belle. Il ne reste que celle de gauche dans la poche de l'italien. « Une poche pour chacun », s'exclame-t-il quand il parvient à résoudre. Il n'ose pas prendre la main de la jeune femme pour la réchauffer également au cas où se serait incongru de sa part. Il s'abstient donc et s'enquit de connaître son ressenti : « C'est mieux, non ? » Comme vous l'aurez compris, il est prévoyant, le Lino.

Elle écoute sa remarque, d’une sagesse louable, en hochant la tête d’un mouvement appréciatif. Il a tellement raison. Elle a tendance à l’oublier, cela, elle qui reçoit tant de compliments, dont certains, issus du milieu du mannequinat, sont totalement démesurés. Certains photographes sont ahuris, et en font toujours des caisses, allant jusqu’à parfois gêner la fille la plus assurée du lot. Elle a un sourire un peu navré. — C’est vrai que les gens sont souvent plus portés sur la critique… Et c’est bien dommage. Il ne faut jamais hésiter à le dire, quand on remarque quelque chose de bien chez l’autre. On n’imagine sans doute pas le bienêtre qu’un compliment très simple peut procurer, la relation privilégiée qu’il instaure, à condition qu’il soit honnête. Ce n’est pourtant pas compliqué de l’être, chacun possède des qualités en lui, et il est possible de les trouver en tout vivant. En revanche, puisqu’on parle de défauts… elle n’a toujours pas cerné ceux de Lino. Cet homme n’est-il donc composé que d’adjectifs positifs ? Il semblerait, ne serait-ce qu’à sa manière de la regarder qui la fait se sentir rose parmi les fleurs du jardin, bien pâles à côté de son reflet dans les yeux de l’Italien. Il parle français, oh, c’est donc pour cela qu’il a un vocabulaire aussi irréprochable. Elle acquiesce, sans étonnement. Il doit avoir de la famille en France, du sang français, c’est logique. Heureusement, et pour le plaisir de son oreille, ses parents semblent lui avoir inculqué beaucoup de la culture italienne : ce prénom, ce petit accent du sud, trainant et séduisant, cette révérence à l’égard des femmes. Le regard brillant, elle attend d’entendre de nouveau son prénom prononcé par Lino, quand elle remarque que sa demande semble l’avoir troublé. Ses yeux quittent immédiatement les siens, et elle tente de les rattraper, sans succès. Elle essaie presque de le suivre, sa nuque et son buste se penchant en avant, comme si son corps tout entier suivait les mouvements des pupilles de Lino. « Khadija ». Elle en ronronne intérieurement. Un sourire béat fend ses lèvres. — Lino, n’hésite jamais à m’appeler à l’avenir, pour n’importe quoi, dit-elle, amusée, sur le ton de la plaisanterie – bien qu’elle pense véritablement ce qu’elle vient de lui demander. Son accent italien est plus doux, plus griffu, tellement plus sexy que la manière guturale et rappeuse de prononcer Khadija « à l’arabe » … Elle regarde ses mains lorsque Lino souligne qu’elles doivent être gelées. En effet, elles sont toutes maigries par le froid – déjà pas bien épaisses à température normale – et ont perdu de leur tiédeur habituelle. — Je n’y faisais même plus attention, souffle-t-elle en l’approuvant. Trop intéressée par lui, elle en avait oublié l’hiver. Lino glisse soudain dans la poche de son manteau une petite pochette plastifiée. Khadi fronce les sourcils. — Qu’est-ce que c’est ? Elle voit Lino plonger la main dans son propre manteau, alors elle fait de même et… miracle. La pochette est chaude ! C’est comme si elle avait un petit radiateur tout contre elle. Bouche entrouverte de surprise, elle fixe Lino tandis que sa main libre se pose sur le dos de la sienne, restée à plat contre sa cuisse. — Lino, tu es génial.

Plus jeune, il a subi les moqueries de ses camarades à cause ses lunettes. Binoclard, qu'on l'appelait. Être première de la classe n'arrangeait rien. C'est au lycée qu'il a eu conscience de son physique, mais il n'en a jamais pris soin, préférant les livres aux fringues à la mode. Adulte, il a changé son mode de vie.  Maintenant, les regards des femmes ne le laissent plus indifférent. Certes il est plus sûr de lui, mais il reste gauche dans certaines situations. Khadi se rend à l'évidence que les gens optaient plus pour la critique. « A qui le dis-tu. », qu'il soupire. Il a été sujet à bien de critiques à son arrivée de l'aventure. Il n'y a jamais prêté attention, se disant que certains ont eu une fausse impression sur lui. Il continue à le croire, malgré le fait qu'il ne peut pas plaire à tout le monde. Il se tourne vers elle, sourire en coin. « Je saisis alors l'occasion de te dire que je te trouve magnifique. Même si je ne doute pas qu'on te l'ait dit à maintes reprises. »  Un compliment loin d'être original, mais il a tenu à l'exprimer avec sincérité, sans qu'elle leur prenne pour un séducteur. Etant mannequin, il présume qu'elle reçoit énormément de compliments et d'attention de la part de ses admirateurs, des photographes. Il aurait été fort étonné du contraire. Khadija. Mince, teint de bronze, cheveux ambrés et ondulés tel des vagues, avec dans les yeux un mystère ardent. Regard ailleurs, d'ailleurs, qui jette des éclats sans rien saisir ; qui le fait frémir. Il se fait violence pour parvenir à détacher ses yeux de la française quand à sa demande, il prononce son prénom. Il semble avoir répondu à ses attentes lorsqu'elle lui dit de l'appeler quand il le voudrait. Il hausse un sourcil interrogateur, le regard perçant, il lui murmure sur un ton mutin. « Vraiment n'importe quoi ? » Il n'a pas pu garder son sérieux assez longtemps pour jouer le rôle de charmeur. Notez que Lino a le rire très facile. En observant les mains de la belle, il constate qu'elles doivent être glacées. Il ne tarde pas réagir tout de suite. Il retire une poche chauffante qu'il a dans son manteau pour la mettre dans celle de la demoiselle. Il la garde sienne. Elle le questionne concernant l'objet en question.  « De la magie. », souffle-t-il, en rentrant sa main droite dans la poche. Il poursuit ses explications : « Ces petits trucs, je ne les oublie jamais quand je voyage. Ils m'ont sauvé la vie, crois-moi. » Lors de ses voyages, il s'est retrouvé dans des pays où l'hiver dure toute l'année. Pour se prémunir du gel, ce genre d'attirail est très utile surtout pour lui qui a une mauvaise circulation du sang dans les mains. Il sent la main de Khadi se poser sur la sienne, il la saisit délicatement et la serre dans la sienne dont il ne compte pas s'en départir tant qu'elle n'aurait repris une température acceptable. « En effet, il était temps de s'en occuper, de tes mimines. » Il rit légèrement et se perd dans l'intensité du regard de la naïade, perdant peu à peu la notion du temps et le fil de sa pensée.

Lino semble s’y connaître en matière de critiques. Est-ce que ça signifie qu’il a pour habitude de critiquer, ou bien qu’il a l’expérience de l’être ? Elle hésite, tout en l’observant sans parvenir à se décider. Il est trop gentil, attentionné et généreux pour être critiqué à raison… Et il n’a pas l’air d’un critique bien amer. Elle penche donc pour la seconde option : Lino est ou a été souvent critiqué. Elle s’anime alors, pensant avoir saisi quelque chose de sa vie hors du nid. — Tu travailles dans le domaine de la littérature, n’est-ce pas ? En tant que libraire, tu dois avoir des concurrents. Ce sont eux qui critiquent tes façons de faire, ta librairie ? Elle ne connaît rien au milieu des livres, mais elle imagine que la concurrence y fait rage, surtout quand on entend que le numérique fait perdre beaucoup d’argent et d’emplois aux librairies… Le compliment inattendu de Lino la surprend, ses yeux s’agrandissent, et un sourire flatté et amusé nait sur ses lèvres. Elle se penche vers lui, rabattant quelques mèches de cheveux derrière son oreille. — Je saisis l’occasion pour te remercier, même si je ne crois pas être la première à qui tu fais un tel compliment, souffle-t-elle, peu dupe. Lino est italien, il a l’air d’apprécier la compagnie d’une jolie femme, il serait bien étonnant qu’elle soit la seule de l’émission à mériter une si jolie tournure, non ? Elle n’y croit pas une seconde. Lorena, ou la jolie Sara, ont sans doute déjà entendu le si charmant Lino leur conter les merveilles de leurs agréments. Ça lui fait plaisir, c’est certain, mais elle ne peut empêcher l’expression de son visage de lui murmurer qu’il est un flatteur, et que si elle est en effet flattée, elle n’est pas naïve. Il se penche sur elle en répétant ses dires, un lueur séductrice dans le regard qui, si elle déstabilise d’abord Khadija, lui arrache un rire lorsqu’elle s’aperçoit que Lino jouait le jeu. — Pour tout ce qui se trouve dans le domaine du réalisable, répond-elle dans une moue qu’elle veut aussi séductrice et sévère à la fois que celle d’une héroïne de film à l’ancienne, et qu’elle n’arrive absolument pas à faire. Bon. Sa main dans sa poche, tout contre la chauffette, l’autre dans celle de Lino, largement plus grande qu’elle et donc capable de l’envelopper tout entière dans sa chaleur, elle pose alors sur lui un œil interrogateur. — Parce que tu voyages souvent ? Il a l’air d’un homme passionnant. Mais à l’heure d’aujourd’hui, encore trop lisse, trop mystérieux, trop insondable. Elle voudrait savoir, quels sont ses vices ? Ses regrets ? Les chemins parcourus par Lino ? Est-il un solitaire, ou se déplace-t-il dans la vie, accompagné ?