Les yeux rivés vers le plafond je ne trouvais désespérément pas le sommeil, ce n’était pourtant pas la fatigue qui manquait mais il n’y avait strictement rien à faire. J’avais beau fermer les yeux, compter tout les moutons du monde: d’un je perdais fil puis deux ca devenait rébarbatif, je n’y arrivais pas plus. Je me retournai vers ma partenaire, la regardai un instant, l’enviai presque de pouvoir dormir si…paisiblement puis je soupirais. Je me rallongeai, ultime tentative, fermai les yeux de force, roulai vers la droite puis la gauche, puis de nouveau vers la droite… J’espérais qu’ils ne filmaient pas ce genre de scène, sinon j’allais passer pour la perturbée de service. Je fini par repousser brusquement la couette loin de moi, me redressant assise et quittai mon lit, résignée. Marchai jusqu’à la porte sans prendre la peine de faire doucement pour éviter de les réveiller tous là. J’avais égoïstement envie qu’ils se réveillent, me tiennent compagnie, à moi l’insomniaque de service.
J’arrivais rapidement à l’étage inférieure, tournai silencieusement en rond avant de finir dans la pièce qui contenait la piscine. Paradoxalement, curieusement, ce lieu m’attirai autant qu’il me rebutai, c’était psychique. Les interdis nous attiraient, de même, que les phobies apparemment. Ou alors, c’était une tentative désespérée de divertissement. Je n’avais pas forcément envie de comprendre pourquoi l’eau représentait une telle hantise mais j’étais là, debout à observer la surface lisse, le bras croisés sur ma poitrine, l’envie de m’y jeter même. Mais non, au lieu de cela, je finis par reculer de quelques pas, avant de vriller mes prunelles vers la porte qui venait de s’ouvrir laissant apparaitre une silhouette qu’aisément je reconnu pour l’avoir maintes fois vue et revue pour en connaitre, désormais, les traits par cœur. « Tu me suis ou quoi.. » fis-je alors en arquant un sourcil en lui lançant un regard qui signifiait ‘qu’est-ce que tu fiches ici ?’

ft. nathan