Les portes de l’ascenseur qui se referment au moment où j’arrive j’appelle pas ça de la malchance mais plutôt une opportunité à ne pas rater. Oui pour une fois je vois le côté positif des choses et ça me réussit puisque j’arrive à me faufiler dans la cage in extrémis. Je lâche un soupire de victoire avant que c’en soit un d’agacement qui ne prenne la relève. A peine les portes se sont-elles refermées que le mécanisme a déjà bloqué. Quelle bande de lourds, je suis sûre qu’ils font ça depuis la première saison. En fait je m’en souviens plus puisqu’ironiquement c’était le genre de programme débile que je regardais à ses débuts. « Pleine forme. » Je bougonne parce que a m’énerve. En plus je trouve la situation hyper gênante compte tenu que malgré le fait qu’on vive ensemble je n’ai tissé aucun lien avec Pablo, l’homme qui s’est pris une vitre dixit Colin. Du coup j’en profite pour le dévisager mais je maintien l’idée que l’autre guignol a abusé. Il a juste une tête de fragile le Pablo, rien de plus. Et en plus il se dénigre tout seul, le mec a la panoplie parfaite. « Ca va. Je ne vois pas comment la situation pourrait être intéressante de toute façon. » J’hausse les épaules pour accompagner mes dires, roulant des billes pour analyser l’enclos dans lequel on nous a enfermés. C’est même gênant à quel point on a rien à se dire. « Enfin c’est peut-être un signe pour qu’on fasse connaissance. » Je lance ça à tout hasard, chose qui pourrait être vraie. « Du coup à toi l’honneur, raconte-moi ta vie, tes amis, ce qui te manque, ce que t’aime bien. » A l’italienne ma main tourbillonne pour lancer l’image d’un tourbillon d’idées.