Quand j'avais envie de me détendre, quand j'avais envie de me retrouver j'allais dans le patio fleuri. J'aimais la nature, la végétation et donc quand je venais ici je me sentais juste bien. L'odeur des fleurs, le côté apaisant qu'elles dégagent, c'est vrai que j'aime être ici tout simplement. J'étais assis sur la table et j'observais les fleurs d'un air pensif. Ouais j'appréciais être ici, je pense que c'(était sans doute mon lieu préféré. Cela pouvait sembler étrange, surtout que d'habitude je suis plutôt le mec geek, fourré devant l'ordi, en train de faire du montage, de préparer des vidéos, mais nature j'aimais ça aussi. C'était mon petit paradoxe, j'en avais pas beaucoup, du moins à ma connaissance je n'en avais pas beaucoup. Mais celui là je le reconnaissais très bien. Je vis qu'il y avait déjà quelqu'un, c'était cette fille qui s'appelait Zélie. Je commençais à connaître les prénoms, c'était plutôt cool, car bon la première semaine je devais avouer que c'était vraiment catastrophique pour moi. Mais avec le temps je reconnaissais les personnes avec qui je vivais donc c'était un bon point. « Je pense que les fleurs ont décidé de nous rapprocher à nouveau. » C'est vrai que c'était plutôt comique comme situation, il y avait tellement d'endroits et nous étions obligés de nous retrouver dans cet endroit. Bon personnellement ce n'était pas pour me déplaire, mais elle je ne savais pas si ça lui plaisait d'être à nouveau avec le mec des fleurs.

J'aimais bien les fleurs, cela sentait extrêmement bon et avait sur moi un effet reposant. À force de vivre à mille à l'heure, là au moins j'avais l'impression de me mettre ne serait-ce que quelques instants en stand-by. Je flânais donc, les yeux perdus dans les bosquets fleuris. J'étais en communion avec la nature ne faisant absolument pas attention au gens autour de moi. Quand, d'un coup, j'entendais que l'on me parlait. Je me retournais un peu surprise et apercevais Cody, un jeune homme très sympathique avec qui j'avais eu l'occasion de parler dans les abysses. Son intervention me faisait rire, il avait raison, la nature nous rapprochait à nouveau.
C'est vrai. Comme quoi, les fleurs ont belle et bien un effet attractif sur les hommes.
J'avais lu ça dans un vieux document médiéval, où un trouvère expliquait le pouvoir des fleurs sur les hommes et les femmes. Le parfum de certaines fleurs pourraient, en effet, avoir un effet reposant, excitant ou encore aphrodisiaque. Les fleurs délirantes de messages, mais aussi créatrices d'émotions nouvelles. Bien sûr le texte pouvait être critiqué, c'était à la base un poème d'amour, mais sur le fond et quand on faisait quelques expériences. On se rendait vite compte qu'il n'était pas si loin de la vérité. En attendant, mis à part son goût pour les fleurs je ne savais rien de cody. Il fallait donc que je rattrape cette erreur :
Au fait Cody, que fais-tu dans la vie ?
Il me semblait bien avoir aperçu son visage sur une ou deux vidéos sur internet. Mais bon, les nouvelles technologies et moi cela faisait deux. Je n'étais donc absolument pas sûr de moi, mais bon, je n'avais pas non plus longtemps à attendre. Juste quelques secondes et j'aurais la confirmation de mes pensées.

Donc les fleurs avaient décidé qu'il était temps que je rencontre à nouveau cette femme au nom de Zélie. Peut-être que cette fois-ci j'aurai l'occasion de faire plus ample connaissance avec elle. Parce que j'avoue que la première fois je n'avais quasiment rien su d'elle, mais bon ce n'était pas trop grave. J'avais le temps, du moins je l'espérais, j'espérais apprendre à la connaître surtout. Parce qu'elle n'avait pas l'air méchante, non justement c'était même tout l'inverse. Donc du coup j'attendais de voir ce qu'elle allait me dire, parce que moi je restais planté là comme un con sur cette table à regarder les plantes et également la jeune femme. J'alternais de temps en temps, quand j'en avais envie quoi. « Je pense aussi, enfin je sais que la nature a des influences sur nous et qu'elle m'aide à m'apaiser moi et d'autres personnes sans doute. » Pour une fois j'arrivais à parler correctement sans dire des conneries. « Je suis youtuber, je fais des vidéos sur le net, sur ma vie, la vie en général, des conseils. Fin j'essaye de faire rire les gens, de les rendre heureux quoi. En espérant que quand ils regardent une vidéo ils oublient les soucis de la journée. » C'était ce que j'aimais dans ce que j'appelais mon métier, parce que oui c'était avec ça que je pouvais payer mon loyer, que je pouvais vivre correctement. Ce n'était pas un travail de tout repos, mais j'aimais ça, j'aimais filmer, monter, j'aimais tout faire dans ce métier. Et j'étais beaucoup mieux à faire des vidéos plutôt qu'en faisant des études dans l'informatique comme je le faisais avant. C'est vrai que c'était plus une torture qu'un plaisir, alors que maintenant mon métier me plait réellement. « Et toi qui es-tu, que fais-tu ? » demandais-je à la jeune femme en espérant en apprendre plus sur elle. Je remarquais que l'effet des plantes était réellement bénéfique sur moi.

Cody était quelqu'un de très sympathique, quoiqu'un peu simplet, mais au fond c'est ce qui faisait son charme. Surtout qu'il ne semblait pas appartenir au même univers que moi. Il était bien youtuber, ses travaux j'en avais déjà vu un ou deux sur la toile. Ses petites vidéos m'avait même fait rire. D'ailleurs ça, je n'hésitais pas à lui dire :
Ah ça, j'en étais presque sûr. Je suis tombée un jour un peu hasard sur l'une de tes vidéos et franchement, j'ai bien aimé, cela m'a bien fait rire.
Après c'était il y a plusieurs moi en arrière. Sa chaine avait donc largement put changer entre temps. En attend c'était à mon tour de me présenter. Pour lui rendre la pareil, je faisais donc cela avec le sourire :
Bah moi, j'ai un métier bien moins palpitant. Je suis archiviste à la bibliothèque de nationale de France. Avant, je passais la journée le nez rivé dans des vieux papiers. Ce job m'a rendue aigrie, c'est donc pour ça que je suis ici, pour changer d'air et refaire qu'un avec moi-même.
Un nouveau clin d'œil, c'était maintenant à son tour de m'en dire plus. En tout cas même s'il se plongeait dans les fleurs, il ne fallait pas compter sur moi pour le laisser s'en tirer comme ça.
Et toi qu'est-ce que tu recherches ici ? L'inspiration pour de nouvelles vidéos ? Autre chose ?
Peut-être de l'argent puisqu'être youtuber cela ne mettait pas énormément de beurre dans les épinards, enfin sauf si le nombre d'abonnés suivaient ce qui était peut-être son cas, mais je n'en aurais pas pour autant mis ma main à couper. En attendant je ramassais une pâquerette que je glissais dans mes cheveux. J'étais d'humeur bucolique aujourd'hui.

J'étais content puisqu'elle venait de m'annoncer qu'elle avait déjà vu une de mes vidéos et qu'elle avait rigolé. C'était un peu le but de ce que je faisais. Je voulais changer les idées aux personnes qui rentraient des cours, du boulot. Je voulais juste les divertir, même si on disait que cela ne servait à rien, qu'il n'y avait rien d'intéressant ni de palpitant. Le temps que je plais à mes abonnés, que j'ai des vues sur mes vidéos je continuerais, car mon but c'est juste de faire oublier les tracas du quotidien. Non d'instruire, de faire des choses incroyables, non je n'ai pas du tout cette prétention là. « Oh merci c'est gentil. » Parce que oui ça faisait vraiment plaisir. Elle était donc archiviste, un métier radicalement opposé au mien, mais qui était tout aussi bien. Enfin chacun faisait ce dont il avait envie et si cela lui plaisait tant mieux pour elle. Je souhaitais vraiment le bonheur des gens, je n'avais aucune jalousie, aucune envie envers les personnes qui m'entouraient. Non c'est vrai que je n'étais pas du tout comme ça. « Tu n'as pas l'air très aigrie tu sais. Enfin si tu es là en train de parler avec moi c'est que tu ne l'es pas. Du moins c'est ce que je pense, après peut-être que je me trompe. J'avoue que la plupart du temps j'ai le mauvais oeil pour juger les gens. » dis-je en sortant un petit sourire pour paraître un minimum sympathique et que l'atmosphère soit plus amicale et tranquille. « Je viens chercher l'expérience humaine. Niveau argent j'ai de la chance j'en ai un peu, je ne vais pas dire que je roule sur l'or, mais cela me suffit je n'ai pas à me plaindre. Donc franchement je suis là, je teste et puis voilà tout. Et toi ? » demandais-je en haussant les épaules concernant l'avant dernière phrase que je venais de dire. C'est vrai que je n'avais aucune raison valable. Mais bon j'étais quand même là, donc c'est que je devais apporter un petit quelque chose à l'émission. Un petit truc au moins.