all i need - 25.12, 02:00

@Lloyd-Snö

C'était le réveillon, un de ces jours que tout le monde attend avec impatience et pourtant, je ne me sentais pas vraiment d'humeur à fêter le tout. Quelque part, j'étais heureux que les fêtes de Noël se soient passées une semaine avant, dans le nid. D'ailleurs, ça m'avait semblé assez bizarre, dans un premier temps... Peut-être un soucis d'audiences, allez savoir. Et alors que le petit groupe de candidats réunis dans le salon s'était éclaté pour aller fêter Noël comme chacun le souhaitait, j'avais décidé de remonter jusqu'à ma chambre, me laissant tomber lourdement sur mon lit alors que mes paupières, pourtant pas si lourdes que ça, s'était refermée un court instant. Pour souffler. Finalement, après cinq, six minutes dans la même position, je m'étais légèrement redressé, prenant place assise sur le bord du matelas, alors que Lloyd faisait également son entrée dans la pièce. « Tu m'as préparé un cadeau, j'espère. » J'en doutais, mais c'était plus une manière pour moi de lui faire comprendre qu'il pouvait rester. Engager la conversation pour lui confirmer le droit d'être ici, qu'il ne me dérangeait pas. « Laisse moi deviner, un pull ? Non, un chapeau ! Non, des baskets ! » Bah voyons, comme s'il avait pu faire les courses de là où nous nous trouvions. Lui faisant une place sur le lit, tout de même assez distrait, j'attendais donc sa réponse, un sourcil arqué, et mon regard océan planté dans le sien. « Je rigole. » Bien sûr qu'il ne m'avait rien pris. A vrai dire, je pense que tout le monde était plus ou moins entrain de se dire que chacun de nous préfèrerait être avec sa famille, en particulier Lloyd. Mei devait sacrément lui manquer. « Tu tiens le coup ? » la paume de ma main vint frotter lentement son dos alors que ma tête se pencha légèrement. « Si ça peut te rassurer, ma famille me manque également. » Du moins ce qu'il en restait. Et clairement, je ne savais pas ce que c'était que d'avoir quelqu'un avec qui partager sa vie, ou même d'avoir un enfant, alors je ne pouvais pas forcément lui dire que j'étais en mesure de comprendre son manque. Mais je pouvais toujours être là pour lui.

Les festivités battent encore leur plein et si Lloyd n'est pas spécialement de mauvaise humeur, il se sent tout de même un peu en décalage avec la bonne ambiance environnante. C'est à croire qu'aucun d'entre eux n'a de famille avec qui passer ses fêtes. Ou alors ils ont tous fait le deuil de l'absence de leurs proches et il reste seul à espérer qu'on leur diffuse des messages de leurs familles histoire de ne pas leur donner l'impression d'être complètement coupés du monde. Ce qu'ils sont. Tentant d'entrer dans sa chambre Lloyd trouve la porte fermée. Intrigué mais n'ayant pas la motivation nécessaire pour mener une enquête approfondi, il ouvre la porte en face et entre. Il trouvera bien quelqu'un avec qui discuter le temps que les gens s'étant enfermés dans la chambre guimauve ne fassent ce qu'ils ont à faire. Grey l'interpelle et parle de cadeaux. Avec tout ça, Lloyd n'a même pas songé à en faire à ses camarades. « J'ai prévu des cadeaux pour mes personnes préférées. Tu verras bien si t'en as un ou pas. Demain, sous le sapin. » Il avait bien gagné quelques peluches à la machine infernale ou au tir à la carabine. Son stock de confiseries ne fait pas rire, avec un peu d'imagination il pourra bien trouver un moyen de transformer ça en cadeau. « Vois plus grand. Une voiture, un avion... » fait-il en plaisantant avant de s'allonger sur le ventre la tête enfouie dans un coussin qu'il suppose être celui de Jade. Tant pis. Elle pourra profiter de l'odeur douce-amère de son parfum. La question que lui pose enfin Grey lui tire une grimace. Tenir le coup ce n'est pas exactement le mot. Il va bien. Il sait que toute sa famille est réunie, qu'ils passent un bon moment avec la télé allumée histoire de l'inclure. Lloyd est aussi persuadée que ses sœurs et son frère font tourner sa fille en bourrique et jouent avec en permanence histoire qu'elle ne pense pas trop à lui. Ça l'emmerde profondément. Mais il n'y peut rien. Un bref état des lieux de ses émotions lui indique qu'il est en contrôle. Il tient le coup. Mieux que ça, il est positif et ça même s'il est triste. « Pour l'instant ça va. Je me contente d'imaginer ce qu'ils font tous. J'espère que la présence de toute la famille noie mon absence pour ma fille. Arthur a dû la couvrir de cadeaux histoire de la distraire. » Pas qu'il ait besoin d'une excuse, Mei est une petite fille gâtée, Noël est pour elle une période fabuleuse. Ses oncles et tantes lui offrent des cadeaux, ses grands-parents lui offrent des cadeaux, ses deux papas lui offrent des cadeaux... elle découvre de nouveaux jouets, qu'elle a pourtant déballés le vingt-cinq, jusqu'au nouvel an. « Ça me rassure pas vraiment, au mieux ça me rend un peu triste pour toi. » fait-il en haussant les épaules. C'est dommage qu'ils n'aient pas eu une journée de break, une journée où les familles auraient pu venir. Histoire de leur donner le sentiment d'exister encore. « T'as des traditions avec ta famille ou tes amis ? » qu'il demande alors, curieux de voir si Grey a des coutumes un peu farfelues ou s'il est le genre à foutre les pieds sous la table manger un morceau de dinde et boire du champagne avant de s'endormir sur le canapé pendant que les femmes font la vaisselle.