Exténuée après cette activité paintball, Enola a tout de suite pris la direction de la salle de bain pour enlever toute cette peinture jaune qui maculait ses cheveux. Évidemment tous les candidats avaient eu la même idée que la salvadorienne si bien qu'elle avait dû attendre au moins une heure pour accéder aux cabines de douche. Elle avait eu le temps de se regarder dans la glace pour constater l'ampleur des dégâts observant les petits impacts qui marbraient sa peau, son épiderme marquait tellement facilement qu'elle était sûre d'être recouverte d'hématomes le lendemain matin. Soupirant de bonheur, elle avait laissé le jet d'eau brûlant dénouer ses muscles endoloris par l'effort, d'un regard éteint elle observait les traînées de peintures jaunes échouer sur le sol de la cabine de douche. Au bout de trois shampoing, sa chevelure retrouve de sa superbe, fini le mélange brun/jaune bien immonde qu'elle se traînait depuis la fin du prime. Une fois sa douche terminée, elle enroule son petit corps meurtri dans une serviette d'une blancheur immaculée. La salvadorienne s'approche du miroir laissant ses doigts courir le long de son épaule rougie par l'impact d'une balle. Les protections n'avaient rien pu faire pour sauver la salvadorienne qui admirait sans ménagement les vestiges d'une soirée bien trop éprouvante à son goût. Préférant éviter de croiser son reflet encore plus longtemps, la jeune femme prend la direction du dressing pour enfiler un sweat qui avait appartenu à Adam ainsi qu'un short noir d'une simplicité extrême. D'un pas pressé, elle se rend dans la chambre guimauve où elle retrouve Salvador, comme toujours, assis sur le lit. Il devait sûrement l'attendre. Elle lui offre un regard dépité. « J'ai mal partout » se plaint-elle avant de s’effondrer sur le lit, les yeux rivées sur le plafond. La salvadorienne étend ses bras comme une martyre sur sa croix. Tant pis si elle prend toute la place, le chevelu ne manquerait pas de la pousser avec sa force qu'elle sait grandement supérieure à la sienne. « Si je meurs dis à Grey que je le déteste et que c'est de sa faute ». Elle lui confesse, tournant sa tête pour faire face au regard de son partenaire alors qu'un sourire narquois se dessine sur ses lèvres. Autant lui transmettre ses dernières volontés avant de rendre l'âme au cas où elle n'aurait pas le temps de croiser son bourreau avant de mourir dans ce lit. Maintenant qu'elle se retrouve face à Salva, elle se rend compte des conséquences de ce prime. Il était nominé cette semaine comme d'autres candidats à qui elle s'était attachée pendant cette aventure. « Tu pars pas dimanche, hein ? ». Elle lui demande comme s'il avait le pouvoir de lui assurer dès à présent que cette nomination dont il avait écopé ne lui coûterait pas sa place dans l'aventure. Son départ tout comme celui de Naveen risquerait sûrement de l'affecter beaucoup plus qu'elle ne se l'imaginait mais aussi cruel soit-il c'était le jeu.

Malheureusement, je risque pas de me coucher de sitôt ce soir. C’est pourtant pas l’envie qui m’en manque car je suis tout bonnement exténué à cause du prime et du paintball en activité. J’ai trop couru notamment lors de la deuxième phase de jeu et je le regrette amèrement. En plus de ça, les autres ne m’ont pas raté. Je suis couvert de vert de la tête au pied. Une bonne douche s’impose mais encore faut-il faire la queue dans la salle de bain. On est à peu près tous dans la même situation alors faut prendre son mal en patience. Sauf qu’à un moment l’attente est tellement longue que je finis par aller me doucher dans la douche de la piscine. Pas une si bonne idée que ça car la production m’a ordonné de tout nettoyer après. Comme si j’avais le courage de faire Conchita à une heure aussi tardive. Mais pas le choix. Je m’exécute donc puis pars enfin me coucher. Il est grand temps. Je m’allonge sur le lit et peu de temps après retrouve ma partenaire qui est elle aussi à présent toute propre. Elle se plaint d’avoir mal avant de s’affaler sur le matelas. « Dis pas n’importe quoi. » Je la rouspète aussitôt avant de la redresser et l’installer correctement sur sa partie du lit. Même si mes muscles sont douloureux, j’ai encore cette force-là. « Puis Grey est flic, c’est pas demain la veille qu’il va aller en taule. » Et ce, même si elle succombe à ses blessures par la faute du candidat qui l’a visiblement canardé. En attendant, j’inspecte de près les bleus de la salvadorienne qui se tord encore de douleur. « Laisse-moi voir ça. » Faut qu’elle me fasse confiance, j’vais pas lui faire de mal. Je sais y faire en matière de blessures. J’ai eu un diplôme pour ça d’ailleurs il y a quelques années. Faut pas croire mais j’ai des talents cachés à défaut d’être un bon tireur de paintball. « C’est rien. Dans quelques jours tout va disparaître. Demain, vas au SPA, ça va te faire du bien. » Voilà ma prescription. Y’a pas grand-chose à faire mais je pense que la jeune femme s’en doute. Elle n’en est sans doute pas à son premier bleu ou hématome. « Ça se pourrait que si. » Je réponds alors en la regardant droit dans les yeux non sans émotion quand elle me demande si je pars pas dimanche prochain. Cette fois, je sais que mon heure est arrivée et que ce sont mes derniers jours dans le nid d’amour et je le vis plutôt sereinement. J’reviendrai pour parler de mon histoire et mon secret. Il paraît que ça se passe généralement ainsi pour les sortants. « T’auras des regrets ? » Je demande alors à présent tourné sur le côté vers elle après avoir rabattu la couverture sur nous.

Lorsqu'elle quitte la salle de bain, la salvadorienne n'a qu'une hâte : retrouver le confort de son lit et dormir jusqu'au petit matin. Elle file donc au dressing sans plus attendre pour enfiler un débardeur noir qu'elle surmonte d'un sweat ayant appartenu à Adam et un short noir tout ce qu'il y a de plus simple. Après avoir revêtu sa tenue de nuit, la jeune femme file dans la chambre guimauve où elle retrouve son  partenaire occupant déjà le lit conjugal, elle lui offre un regard dépité, après cette soirée elle a mal partout, elle est même certaine qu'elle sera couverte d'hématome demain. Sa peau allait prendre une teinte violacée pendant la nuit, vestige de cette activité paintball où elle avait pu contribuer ne serait-ce qu'un peu à la victoire de son équipe. Désespérée, elle s'effondre sur le lit offrant à Salvador ses derniers mots avant que son corps ne l'abandonne. La brune charge son partenaire de transmettre ses dernières volontés à celui qui n'avait eu de cesse de la martyrisé pendant cette activité. Au moins si elle meurt, Grey devra vivre avec ce poids sur la conscience. Salvador rouspète la salvadorienne comme une petite fille de cinq ans alors qu'il la redresse jugeant que le petit gabarit de la latine occupait une place bien trop importante dans le lit. « Maiiiiiis  » proteste-t-elle comme une gamine capricieuse contrariée dans ses projets. Elle était bien là, étalée sur le matelas. Elle fronce les sourcils, boudeuse, lorsqu'il lui annonce que son bourreau n'ira pas en taule compte tenu de son métier. Ah bas, c'est la meilleure celle-là. « Ah non je refuse, tout a été filmé et il est très clair qu'il s'est acharné sur moi pour une raison totalement inconnue, moi je lui ai rien fait ». Elle plaisante. C'est de sa faute aussi à la Enola d'être rentré dans le jeu du canadien mais c'est lui qui avait commencé ce petit jeu stupide en se payant la tronche de la salvadorienne en début de partie. « Non mais s'il peut vivre avec ça sur la conscience, moi je dis pas non  ». Elle ajoute en haussant les épaules. C'est vrai qu'elle exagère un peu en s'imaginant rendre l'âme cette nuit mais le barbu lui avait vraiment fait mal en ne lui laissant pas une seconde de répit. Surtout qu'elle va avoir des bleus partout à cause de lui. Salvador, en bon médecin du dimanche, attrape le bras de la latine, elle se dérobe à son contact instinctivement alors qu'une once de panique traverse son regard. Elle n'y peut rien si elle n'est jamais trop à l'aise lorsqu'il s'agit de contact physique. Elle finit par se raviser, lui présentant son bras qu'il observe minutieusement avant de rendre son verdict : une séance de spa et beaucoup de patience suffiront à la guérir. « D'accord je vais essayer ». Mais alors que la discussion avait bien commencé, elle décide d'orienter la conversation sur un sujet beaucoup moins réjouissant. Elle pense au prochain prime et au fait qu'elle risque de perdre des candidats qu'elle apprécie beaucoup à l'issue de cette soirée. Elle est un peu plus dépitée lorsqu'il lui annonce qu'il risque sûrement de partir dimanche, ah non ça elle veut pas. « Mais moi je suis pas d'accord ». Elle proteste, boudeuse, en croisant les bras contre sa poitrine. Sa prochaine question la laisse perplexe. Quel genre de regret elle pourrait avoir ? « Aucun ». Elle répond du tac au tac sans avoir eu le temps de réfléchir, elle n'a jamais eu à se retenir dans cette aventure, elle a toujours fait comme bien lui semblait. « Tu reviendras quand même ?  ». Elle s'interroge. Salvador a des choses à raconter aux autres candidats, au public alors elle espère qu'il ne se dégonflera pas comme lors de l'avant-dernier prime.      

Comme tous les soirs, ma partenaire finit par me rejoindre dans notre lit de la chambre guimauve. Sauf que ce soir, on est tous les deux abattu. Le paintball a laissé des traces. Surtout pour la demoiselle qui semble être couverte de bleu et qui en veux par-dessus tout à un candidat : Grey, qui semble s’être acharné sur elle. Le bougre ! Je fais néanmoins savoir à ma partenaire que vu la profession de ce dernier, il ne risque pas de se retrouver en taule de sitôt. Elle affirme alors qu’il devra vivre avec ça sur la conscience. « Il t’aime bien peut-être. » Certes, c’est une bien drôle manière d’exprimer son affection pour elle mais moi ça me fait penser aux gamins qui se chamaillent tout le temps pour se montrer qu’ils ont de l’affection l’un envers l’autre. Et puis y’a une expression qui dit : « qui aime bien châtie bien » et là elle semble pouvoir s’appliquer. Ceci étant, j’ai des doutes concernant un quelconque crush étant donné que Grey semble un peu plus orienté vers la gente masculine. « Tu veux que je lui casse la gueule ? » Je propose alors quelque chose d’extrême juste histoire qu’elle se rétracte et dise que finalement ça va aller. De toute façon, j’suis clairement pas le genre d’individu à avoir recours à la violence. Et ça je pense qu’Enola s’en doute. C’est pas parce que j’ai des muscles que je m’en sers forcément à mauvais escient. D’ailleurs, là, je me reconverti plutôt en infirmier en examinant les blessures de la salvadorienne. Elle semble pas être forcément très à l’aise avec ça mais je prends soin de faire attention et surtout de ne pas lui faire mal. Malheureusement, je pourrai pas faire grand-chose. Elle doit juste faire attention et détendre ses muscles un maximum. Une séance de SPA semble être une bonne option du coup. Je l’y accompagnerai si besoin appréciant aussi de temps à autre me détendre. « C’est le public qui décide. » Si je pars très pessimiste et que je me dis qu’il s’agit très probablement de mes derniers jours dans le nid d’amour, je souhaite évidemment rester et poursuivre mon aventure. Mais je me dis qu’il vaut mieux que je parte perdant pour éviter toute déception. En attendant, j’lui demande si elle aura des regrets si j’en viens à quitter le jeu. Visiblement aucun. « Tu regretteras même pas les petits dej’ au lit ? » Bon, je l’ai fait que deux fois je crois depuis le début mais tout de même. C’est l’intention qui compte, pas la quantité. « Oui. J’ai mon histoire a raconté et des choses à me faire pardonner. » Enfin plus ou moins. J’exige pas de pardon. J’ai pas le droit. J’espère juste certaines choses. « Et toi, tu vas loin ! » J’aimerai que ma partenaire reste jusqu’au bout. Je lui souhaites d’aller le plus loin possible et de profiter à fond de cette aventure, que j’y reste encore quelques temps ou non.