TENUE / Dormir semble être un concept abstrait dans cette aventure, et c’est à une heure un peu trop tardive que je m’éveille, non pas dans un état second à peine sortit des bras de Morphée, mais subitement, les yeux grands ouverts, impossible à refermer. C’est un soupir qui s’arrache à mes lèvres, quand je constate que l’heure qui s’affiche sur le cadran de ma montre correspond à un chiffre beaucoup moins élevée qu’à mon habitude. Repoussant les draps qui me couvrent toujours dans un geste las, je m’extirpe du lit, et de la chambre sans réellement prêter attention aux autres candidats qui s’y trouvent. Je récupère au dressing quelques vêtements que je m’empresse d’enfiler, quelque chose de confortable, dans lesquels je n’aurai aucun scrupule à me réfugier sous les draps, si l’appel de la sieste se fait sentir, puis, m’assurant que mon paquet de cigarettes se trouve bel et bien dans mes poches, je file vers l’extérieur, où l’air frais du matin me frappe en plein visage, tel une gifle. Je me remercie presque d’avoir songé à enfiler ce petit veston pour couvrir mes frêles épaules découvertes. J’en viens toutefois à la conclusion qu’il est impensable que je m’installe tout simplement sur la terrasse sans bouger, sous peine de me frigorifier sur place – j’ai le sang chaud de l’Espagne qui coule dans mes veines, je n’y peux rien. Les mains enfouis dans la poche de ma veste, je choisi de m’aventurer un peu plus loin du palais, m’activement lentement en direction des terrains de sports. Terrains qui sont loin d’être vacants, et je le remarque à cette voix qui hèle en ma direction. Voix vers laquelle je me dirige, à défaut de mieux. Le visage du candidat qui s’abreuve à sa bouteille, face à moi, m'est vaguement familier. Par contre, impossible d’y accrocher un prénom. Pas encore. Ça viendra surement, par la force des choses, et des rencontres fortuites, qui sont trop nombreuses dans les parages. – Et qu’est-ce qui te fait croire qu’une partie de foot ne me plairait pas? – J’en suis presque offusqué, à vrai dire. – Craindrais-tu de perdre un peu de ta fierté en te faisait battre par une fille ? – À savoir si je bluff ou pas, difficile à dire. Je ne laisse d’ailleurs rien percevoir sur mon visage de marbre.