W/ @CÉSAR
Les labyrinthes, ce n'est pas vraiment ton truc, il faut l'avouer. Alors quand t'as évoqué l'idée avec César, t'as d'abord été légèrement septique. Et puis, tu t'es laissé convaincre, après tout, il faut bien t'occuper, prendre l'air ne te fera pas de mal et surtout, tu avais apprécié ta première conversation avec lui la semaine passée. Il y a aussi évidemment le fait que tu as gagné aux enchères deux indices sur son secret et que tu comptes bien tout faire pour essayer de le découvrir. Tu rejoins donc César dans le jardin zen et plus précisément à l'entrée du Labyrinthe de bambous. Tu l’aperçois au loin et presses le pas pour le rejoindre. C'est dingue, il sait déjà exactement où est le labyrinthe ! Sa sensibilité à l'environnement autour de vous est beaucoup plus développée que la tienne, et t'es persuadée que tous ces moment passés avec lui ne pourront qu'être bénéfiques pour toi. « Salut ! » tu lui lances en arrivant à son niveau. Pour le moment, t'es de bonne composition, prête à relever le challenge. T'espères que tu seras toujours dans le même état d'esprit quand tu seras au bout de ta vie d'ici une heure de recherches non fructueuses... Tu regrettes presque de ne pas avoir mis de baskets, tellement tu risques de faire des kilomètres. Tu n'as pas d'autres choix que de t'en remettre au sens de l'orientation de César. « Je me suis lancé le défi d'arriver à retrouver mon chemin dans ce bazar, t'es partant ? » tu lui proposes avec un sourire et un ton volontaire.

Quand César s'était retrouvé à chercher une occupation pour conclure l'après-midi sur une note amusante, il lui était revenu en mémoire la soirée qu'il avait passé avec Dash dans le labyrinthe et qui avait été plutôt riche en émotions si l'on considérait le fait qu'ils étaient restés un bon moment sur place malgré les quelques précautions qu'ils avaient prises et avaient probablement passé plus de temps à bavarder et à s'empiffrer de barbe à papa qu'à réellement tenter de retrouver leur chemin. Cette soirée, il l'avait trouvé drôle et surtout, une petite partie de lui s'était sentie assez proche du candidat quand il lui était apparu évident que voyant ou aveugle, tout le monde se retrouvait un peu dans le même bateau quand il était question d'un labyrinthe, surtout en pleine nuit. C'est pour ça qu'il avait voulu convaincre Rhéa de l'y accompagner quand la jeune femme et lui avaient évoqué l'idée au détour d'un échange. Ce n'est pas qu'il aimait particulièrement se perdre au milieu des bambous, mais maintenant qu'il avait fait l'expérience une fois et que ça s'était pas si mal terminé, il avait tendance à penser qu'il lui serait peut être un peu plus facile de se repérer la seconde fois si sa mémoire lui permettait de resituer les différents éléments qu'il avait pu sentir ou percevoir durant son exploration des lieux, ou les sensations qui l'avaient parcouru pendant qu'il marchait dans le labyrinthe. Il ne pourrait pas reconnaître précisément le chemin à emprunter ni ceux à éviter absolument, mais il pourrait peut être éliminer pas mal de fausses pistes en se rappelant les instants où Dash et lui avaient potentiellement pris quelques mauvaises décisions. « Salut. » Il accueillit la jeune femme dans un sourire après l'avoir entendu approcher, d'une démarche qui semblait annoncer qu'elle était plutôt motivée et ça tombait bien, il l'était aussi. « Carrément oui, j'étais justement entrain de me repasser le film de mon dernier passage dans le labyrinthe, et franchement... en dehors du fait que y'a pas d'images et que les personnages sont pas spécialement pressés, c'est un bon film qui doit pas durer plus de deux heures. » Il réprima un rire, se demandant si Rhéa comprendrait qu'il essayait de la faire doucement paniquer en laissant subtilement entendre que sa dernière fois dans le labyrinthe n'avait été qu'un demi-succès, dans le sens où il avait fini par ressortir, mais pas avant d'avoir rencontré pas mal de difficultés et d'avoir fatalement perdu pas mal de temps. Est-ce que ça pouvait avoir un rapport avec le fait qu'avoir un aveugle comme compagnon de galère n'avait pas du faciliter la tâche à Dash ? Peut être. « Alors, on entre ? A moins que tu préfères rajouter une difficulté supplémentaire et faire le parcours les yeux fermés. » Probablement pas et c'est pour ça qu'il laissa apparaître un sourire nettement amusé, songeant qu'elle devait déjà se demander si c'était finalement une très bonne idée de s'aventurer là-dedans avec quelqu'un qui se repérait à l'aide d'une canne et ne devait pas avoir particulièrement envie de glisser un deuxième cailloux au fond de sa chaussure.

Il te salut en retour avec un sourire. Lorsque tu lui demande s'il est partant, sa réponse te provoque un léger mouvement de recul. « Carrément oui, j'étais justement entrain de me repasser le film de mon dernier passage dans le labyrinthe, et franchement... en dehors du fait que y'a pas d'images et que les personnages sont pas spécialement pressés, c'est un bon film qui doit pas durer plus de deux heures. » Après un silence interdit, tu lui répond avec un léger rire nerveux. « Tu veux me faire fuir c'est ça, t'as pas envie de venir avec moi dans le labyrinthe, avoues malotru ! » tu termines en ne t’empêchant pas de rire aux éclats. Il a beau dire ce qu'il veut, pour le moment, rien ne peut t’arrêter. C'est normal, tu n'es pas encore entrée dans le labyrinthe, tu ne t'y pas encore perdue. Dans quelques minutes, tu risques de regretter cette idée farfelue que de t’aventurer ici... « Alors, on entre ? A moins que tu préfères rajouter une difficulté supplémentaire et faire le parcours les yeux fermés. » C'est clair que faire ça vous mettrais tous les deux dans la même situation l'espace d'un instant, mais ça te fait peur. En plus, César saurait carrément plus se repérer que toi. Toi, tu terminerais avec des griffures de branches partout sur le visage et les mains à force de foncer dans le mur, littéralement. « Hum.. je vais garder les yeux ouverts, même comme ça, je n'ai pas trop confiance en mes capacités d'orientation, donc.. » Donc sinon vous êtes mal barrés, oui, il faut le dire. Après ces mots, vous entrez finalement dans le labyrinthe. C'est plus impressionnant que tu ne l'aurais pensé, toutes ces grandes tiges deux fois plus haute que vous et surtout finalement assez opaques. Impossible de tricher en essayant d’apercevoir au loin une sortie à travers les branches, ce n'est pas possible. « Bon alors, satisfait de ta première semaine passée ici ? T'as réussi à trouver tes repères ? T'as fais de bonnes rencontres ? » tu lui demande avec curiosité et un sourire sincère.

César en rajoutait volontairement au sujet de son dernier passage dans le labyrinthe, parce que même si ça avait été une expérience un peu laborieuse par moments, il omettait de dire qu'il avait bien rigolé avec Dash ce soir-là et que ça n'avait pas été un épisode suffisamment traumatisant pour le dissuader de vouloir recommencer, la preuve aujourd'hui. Il cherchait juste à embêter un peu Rhéa, ils étaient sur le point de s'aventurer tous les deux dans un labyrinthe où ils risquaient d'avoir un peu de mal à retrouver leur chemin, c'était sa manière de s'assurer qu'elle avait l'humour et la patience nécessaires pour le supporter jusqu'à la fin de cette épopée. « Mais non, pas du tout, je voulais juste te préparer au pire pour qu'à l'arrivée tu sois agréablement surprise et te rendes compte que c'est pas si terrible que ça en a peut être l'air. » Il ne savait pas quel sentiment pouvait inspirer ce labyrinthe ni s'il était engageant ou plutôt dissuasif, mais il imaginait quelque chose d'assez mystérieux où on ne s'aventurerait pas forcément sur un coup de tête, même si une fois à l'intérieur il avait senti des énergies plutôt positives et n'avait rien perçu qui lui ait donné l'impression d'avoir mis un pied en enfer. « T'es sûre ? On pourrait s'affronter dans une partie de Colin-Maillard... » Il demanda par la suite et dans un rire, lorsque Rhéa confessa n'avoir pas spécialement envie de se rajouter une difficulté supplémentaire en pénétrant dans le labyrinthe avec les yeux fermés, ce qu'au fond il pouvait comprendre. « Bon, ça fait rien, c'est peut être mieux en effet qu'on profite de tes yeux pour s'y retrouver. Parce que si même en étant habitué j'ai toujours un peu de mal à me dégoter des repères, tu risquerais de te perdre et moi j'aurais du mal à te retrouver. » Ça lui aurait bien plu qu'elle puisse vivre l'expérience un peu comme lui la vivait – ce n'était pas forcément comparable sur tous les points mais ça l'aurait mise en conditions – mais il était forcé de reconnaître qu'ils seraient bien embêtés s'ils se séparaient sans faire attention et qu'il devait ensuite essayer de retrouver sa trace avec juste une canne, une main libre et une ouïe affûtée pour fouiller tout le labyrinthe. Ils entrèrent justement et César s'aida de sa canne pour avancer mais aussi pour tenter de reconnaître quelque chose au niveau du sol qui lui rappellerait sa visite de la dernière fois. La question de Rhéa lui tira un sourire. « Oui, tout se passe bien. Les premiers jours étaient les plus difficiles en terme d'adaptation, mais j'ai déjà l'impression de mieux m'y retrouver, même si le palais est aussi vaste que je le craignais. » Forcément ça faisait plus de surface à explorer et ce n'était jamais une mince affaire quand on était aveugle et qu'on évoluait dans un tout nouvel environnement, mais ça ne l'empêchait pas de se sentir bien ici. « Et jusqu'ici les gens sont sympas, pour certains vraiment agréables et compréhensifs et je crois que ça me fait du bien. Dehors les bonnes rencontres sont pas forcément aussi fréquentes que ça, ou c'est jamais voué à durer très longtemps. » Il n'irait pas généraliser mais en ayant moins de temps pour faire des rencontres et pas forcément la chance de tomber que sur des gens qui avaient envie de s'en faire un vrai ami ou dans le cas des filles qui lui plaisaient de s'engager à long terme avec lui, il se retrouvait avec une vie sociale un peu désordonnée, avec des hauts, des bas, des surprises plus ou moins bonnes à chaque fois. « Et toi, comment ça se passe jusqu'ici, avec les autres et le reste ? C'est pas trop compliqué sans ta sœur jumelle ? » Il demanda à son tour, dans un nouveau sourire. Elle avait évoqué ce détail avec lui l'autre jour et il y repensait maintenant, songeant que si elles étaient très proches c'était peut être plus difficile d'être séparées. « Et alors comme ça, tu bosses dans le domaine des enchères ? » Cette fois sa curiosité était piquée parce qu'il repensait à cette rubrique où on lui posé des questions en rapport avec ça et s'était dit que ça n'était peut être pas sans raison.

« Mais non, pas du tout, je voulais juste te préparer au pire pour qu'à l'arrivée tu sois agréablement surprise et te rendes compte que c'est pas si terrible que ça en a peut être l'air. » Ouai, tu peux comprendre sa technique, d'une certaine manière. Prévoir le pire pour au final ne pas trouver cela si terrible. Une fois à l'intérieur du labyrinthe, l'environnement se transforme. C'est un peu plus ombragé, plus sombre que partout ailleurs dans le jardin. Pourtant, le soleil arrive tout de même à se glisser entre quelques branches et vient chatouiller avec timidité les traits du visage de César. « T'es sûre ? On pourrait s'affronter dans une partie de Colin-Maillard... » il demande en riant. T'es septique, vraiment pas sure de toi sur ce coup là. « Peut être tout à l'heure, là je n'ai pas encore assez confiance en moi. Je veux d'abord voir un peu à quoi cela ressemble à l'intérieur. » En disant ces mots, tu réalises que tu peux te permettre de choisir entre les deux options, contrairement à César. Un instant passe, et tu te sens tout sauf courageuse. Encore une fois, tu ne te trouve pas à la hauteur de la personne à côté de laquelle tu te tiens. Ça te ramène quelques années en arrière, ça te rappelle des mauvais souvenirs. Tu soupires et secoues la tête pour chasser tes pensées noires et te re-concentrer sur l'instant. « Bon, ça fait rien, c'est peut être mieux en effet qu'on profite de tes yeux pour s'y retrouver. Parce que si même en étant habitué j'ai toujours un peu de mal à me dégoter des repères, tu risquerais de te perdre et moi j'aurais du mal à te retrouver. » Tu souris doucement, en accord avec ses mots. Il répond ensuite à ta question, t'avoues que tout se passe bien pour lui, malgré des premiers jours difficiles. C'est clair, avec un espace aussi vaste, impossible d'imaginer autre chose que quelques jours pour trouver ses marques. « Et jusqu'ici les gens sont sympas, pour certains vraiment agréables et compréhensifs et je crois que ça me fait du bien. Dehors les bonnes rencontres sont pas forcément aussi fréquentes que ça, ou c'est jamais voué à durer très longtemps. » C'est une bonne chose, si César se sent bien ici, ça doit être encore plus compliqué que pour vous tous d'être loin d'un environnement familier, alors autant qu'il se sente à l'aise ici. Tu y tiens, tu l’apprécies. « C'est clair qu'ici, les gens sont très sympa, trop sympa. C'est louche, j'attends le moment ou ça va péter. » Ton discours n'est pas très optimiste, mais il est réaliste, tu en es persuadée. C'est rare autant de personnes gentilles comme ça, ça serait bien la première fois que ça t'arrive de rencontrer autant de personnes sympas et sincères... tu attends le moment où les vrais visages vont se révéler. Comme toutes les personnes que tu rencontres dans la vie de tous les jours, en fait. Il te sors de tes pensées en te demandant comment cela se passe pour toi. « Ça va, et j'ai trouver quelques têtes avec qui discuter et à embêter. » Tu penses à Sid bien sur, Gio, Aly, Shift et César lui-même, aussi. Tu les apprécies et t'as décidé de placer ta confiance en eux, en espérant qu'ils ne vont pas te décevoir. C'est fatiguant de toujours douter de tout et de tout le monde, mais tu fais des efforts, promis. Pas trop compliqué sans ta jumelle ? T'es un peu surprise qu'il te parle d'elle, t'as un frisson. Alors ça se ressent tellement ta tristesse d'être loin d'elle ? « Un peu compliqué oui.. mais c'est pas la première fois que je me retrouve séparée d'elle. C'est toujours compliqué mais après ça va. » C'est vrai, ce n'est pas parce ce que vous avez ce lien si particulier familial que vous devez toujours être ensemble tous les jours de vos vies. « Et alors comme ça, tu bosses dans le domaine des enchères ? » Décidément, César semble avoir une super bonne mémoire et un sens très développé de l'observation. C'est limite flippant. Tu acquises à sa question, te souvenant que lors d'une des rubriques du prime, tu avais répondu que tu ne le vendrais pas pour trois sous aux enchères. Ton choix s'était naturellement tourné vers lui, t'avais apprécié vos premiers échanges et t'avais spontanément répondu son prénom. « Alors, qu'est ce que tu penses du fait que je ne veuille pas te vendre aux enchères ? » Tu lui demande avec un large sourire amusé, t'es curieuse de connaitre sa réaction. Tu n'y a pas fait trop attention lors du prime, t'étais trop occupée à rassurer Sid.

César n'était pas franchement le genre à se défiler même quand il sentait qu'une situation pourrait rapidement échapper à son contrôle, sa cécité l'avait rendu plus curieux encore et assez déraisonnable pour ne pas toujours suivre les consignes qui devaient assurer sa sécurité, alors s'aventurer dans un labyrinthe où il avait déjà fait un tour et en étant accompagné, ce n'était pas ce qui allait lui faire peur. Il n'avait pas non plus cherché à effrayer Rhéa, simplement à la préparer à ce qui pourrait arriver s'ils restaient là-dedans un moment, parce qu'il ne la connaissait pas encore assez pour se faire une idée de son degré de patience. Mais il était prêt à parier qu'elle était du genre à s'adapter, même si peut être pas au point de vouloir risquer de les handicaper davantage en parcourant le labyrinthe avec les yeux fermés. «  Y'a aucun problème, tu feras comme tu le sens. La seule chose, c'est qu'il faudra penser à bien me prévenir si finalement t'as envie d'essayer. » Il souffla dans un léger rire, parce que ça risquait déjà de pas être simple si finalement Rhéa décidait de tenter l'expérience pour pimenter son excursion, mais que ce le serait encore moins si elle se bandait les yeux en oubliant sur le coup qu'il ne pouvait pas la voir et donc réagir en conséquences. Il avait parfaitement conscience que son idée risquerait de poser plusieurs problèmes, c'est pourquoi il n'insisterait pas si elle préférait se contenter d'arpenter le labyrinthe munie de ses deux yeux qui risquaient quand même de leur être utiles pour retrouver leur chemin. César se montra par la suite sincère lorsque Rhéa l'interrogea sur ses premiers pas dans l'aventure, du point de vue de son adaptation dans le palais, mais aussi des rencontres qu'il avait pu faire. Il appréhendait assez ses débuts dans l'aventure et si les choses avaient été un peu compliquées les premiers jours, il avait en revanche pu compter sur la bienveillance de plusieurs candidats. Il trouvait tout le monde plutôt sympa, certaines personnalités lui étaient particulièrement agréables et en dehors d'un ou deux échanges un peu plus mitigés, tout s'était globalement bien passé avec tout le monde. « Tu penses que c'est tout beau tout rose parce que c'est le début, mais qu'au fil des jours certaines personnalités vont se révéler et nuire à la bonne ambiance ? » Il demanda d'un ton curieux et pendant qu'il marchait, lorsque Rhéa parut sceptique quant aux chances pour que la bonne entente entre les candidats dure. « Tu suspectes certains en particulier de pas avoir que des bonnes intentions envers les autres ? C'est un peu plus dur pour moi de cerner tout le monde au début comme je m'attarde beaucoup sur chaque cas. » Donc si elle avait noté des détails intéressants chez des candidats et qui pourrait l'aider à se faire une idée de leur personnalité, elle pouvait lui en faire part. Ça arrivait que quelqu'un ne nous fasse pas très bonne impression, ce n'était pas pour autant qu'il allait condamner cette personne ou la ranger dans la catégorie des gens à éviter, simplement le point de vue des autres pouvait parfois être un point de départ à sa propre analyse. Il esquissa un sourire. « Je suppose que tu parles surtout de ton partenaire. J'ai cru comprendre qu'avec vous la production s'était pas trompée et que vous vous entendiez bien. » Il connaissait encore assez peu Sid mais il n'avait pas l'air du genre à causer des problèmes, il attendait de le découvrir un peu plus pour voir si cette impression se confirmait mais il paraissait assez inoffensif. Au sujet de sa sœur jumelle, Rhéa paraissait touchée et il n'avait pas de mal à se mettre à sa place, ressentant l'absence de ses propres sœurs. « C'est vrai ce qu'on dit, que la connexion entre les jumeaux est tellement forte que ce que l'un ressent, l'autre peut le ressentir aussi même à distance ? » Il demanda doucement, lui qui était très sensible à ce genre de choses, à tout ce qui touchait aux ressentis, aux connexions, à ce qui n'était pas palpable. Peut être que c'était comme de dire que les aveugles avaient des sortes de pouvoirs magiques qui compensaient la privation d'un de leurs sens : un peu exagéré mais pas complètement infondé non plus dans les faits. S'intéressant finalement à sa profession après s'être souvenu d'un détail évoqué dans une rubrique, il comprit que Rhéa travaillait effectivement dans le domaine des enchères, puis émit un léger rire à sa question. « Honnêtement, j'ai d'abord été extrêmement flatté d'avoir pu te faire suffisamment bonne impression pour que tu veuilles pas te débarrasser de moi à la première occasion. » Il souffla d'un ton amusé, se souvenant que la réponse l'avait beaucoup intrigué et en même temps beaucoup touché parce que ça voulait certainement dire qu'elle avait bien accroché avec lui, et ça lui faisait vraiment plaisir. « Mais ensuite j'ai réfléchi, et je me suis dit que la vraie explication c'était peut être simplement que tu savais qu'un aveugle se vendrait moins facilement qu'un mec avec deux yeux en parfait état. » Il émit un nouveau rire, songeant que c'était quand même une drôle de question au départ. « Après tout, un vase auquel il manque des bouts se vend sans doute moins bien qu'un vase nickel, non ? » C'était de l'auto-dérision et comme pas mal d'handicapés, il n'en manquait heureusement pas. Peut être que la blague aurait parue un peu malvenue de la bouche de quelqu'un d'autre, mais si lui ne pouvait pas rire un peu de temps en temps de sa situation, qui le pouvait ?

«  Y'a aucun problème, tu feras comme tu le sens. La seule chose, c'est qu'il faudra penser à bien me prévenir si finalement t'as envie d'essayer. » C'est clair que ça parait logique, mais il fait bien le préciser, tu aurais été capable de te lancer dans ton délire sans prévenir personne, ça ne serait pas la première fois que ça t'arrive. S'en soit alors une conversation au sujet de vos premières connaissances, ici dans le Nid. Lui comme toi avez trouvé des personnes de confiance avec qui partager vos aventures. Ce n'est jamais facile, alors tu es contente que ce soit déjà le cas, même après seulement une semaine d'aventure. « Tu penses que c'est tout beau tout rose parce que c'est le début, mais qu'au fil des jours certaines personnalités vont se révéler et nuire à la bonne ambiance ? Tu suspectes certains en particulier de pas avoir que des bonnes intentions envers les autres ? C'est un peu plus dur pour moi de cerner tout le monde au début comme je m'attarde beaucoup sur chaque cas. » Tu hoches la tête avant de lui répondre. « Je pense oui. Pour le moment, tout allait bien, car il n'y avait pas encore de nominations et d'indices sur les secrets, mais une fois que le jeu va être lancé... » tu ne pèses pas trop tes mots, peut être que tu devrais. Oh et puis, tu n'as rien a caché. « Pour le moment, je ne suspectes encore personne, mais si tu me reposes la question dans dix jours, ma réponse risque d'être différente. » tu concluant en lâchant un léger rire narquois. Parler de Sofia te fait penser à elle, et penser à elle te fait un peu mal au cœur.  « C'est vrai ce qu'on dit, que la connexion entre les jumeaux est tellement forte que ce que l'un ressent, l'autre peut le ressentir aussi même à distance ? » Tu lâches un léger soupir, hausses les épaules avant de répondre, le plus honnêtement possible. « Oui et non. On n'est pas aussi connectées comme le laisse entendre cette légende urbaine, mais on a tout de même un lien très particulier et inexplicable, ça c'est sur. » Ce n'est pas parce que Sofia se prend une baffe dans la figure que tu vas ressentir la même douleur physique qu'elle, cependant tu vas tellement te mettre à sa place, elle c'est toi, ta moitié, c'est tout simplement ça, votre lien. Le sujet du prime revient alors sur le tapis et César ne manque pas de réagir à ta question. « Honnêtement, j'ai d'abord été extrêmement flatté d'avoir pu te faire suffisamment bonne impression pour que tu veuilles pas te débarrasser de moi à la première occasion. » Ces mots te font sourire. « Mais ensuite j'ai réfléchi, et je me suis dit que la vraie explication c'était peut être simplement que tu savais qu'un aveugle se vendrait moins facilement qu'un mec avec deux yeux en parfait état. » Il rit, et tu ne peux t’empêcher de rire avec lui. Pas à cause de la réelle signification de ses mots, mais par rapport au fait que cette idée ridicule ai pu lui traverser l'esprit. « Tu sais, c'est pas forcement vrai. » tu laisses couleur un instant, et reprends avec un ton très sérieux. « Un vase casé peut valoir mille fois plus qu'une vase nickel, comme tu dis. » Tu complètes ta phrase avec un léger sourire. « C'est comme avec les humains. Quelqu'un de parfait ne peut rien valoir, c'est trop lisse, c'est trop... ordinaire. Ce sont les défauts qui rendent particuliers et ... beaux, aux yeux des autres. » Cette philosophie d'un instant te fait du bien. Tu t'es toujours considérée comme quelqu'un de casé, d’imparfaite, à qui il manque un sacré morceau, le pouvoir d'apprendre à aimer.

C'était plutôt normal que Rhéa ne tienne pas à l'idée de parcourir le labyrinthe avec les yeux fermés, alors qu'elle allait déjà découvrir les lieux pour la première fois et faire cette excursion avec un type qui, même s'il serait sans doute en mesure de la guider un minimum à partir de certains souvenirs, restait un aveugle qui ne se repérerait pas de la même manière qu'elle. César trouvait l'idée amusante au départ, mais c'était avant de les imaginer se perdre dans les méandres du labyrinthe, ainsi donc il n'insisterait pas. Mais s'il y avait la moindre chance pour qu'elle veuille jouer le jeu, tout ce qu'il demandait c'était qu'elle le prévienne de façon à ce qu'il se prépare. Rhéa l'interrogea par la suite sur ses rencontres dans le nid et l'impression qu'avaient pu lui faire leurs camarades, et si de son coté tout semblait se dérouler plutôt bien jusqu'ici, Rhéa avait quant à elle des doutes sur le fait que la bonne entente générale allait durer. Il est vrai que la vie en communauté pouvait présenter des avantages comme des inconvénients et que le temps leur permettrait de voir qui était vraiment capable de vivre avec les autres et quels caractères créeraient quelques remous. « T'as sûrement raison, les dilemmes de l'autre soir n'ont déjà pas du faire que des heureux avec tout ce qui est tombé, notamment par rapport aux nominations. Ça a du te mettre une certaine pression d'avoir eu le pouvoir de changer un nominé, non ? » Il demanda après s'être rappelé qu'elle faisait partie des candidats à avoir remporté ce pouvoir. Il se mettait à sa place et se disait qu'à ce stade et alors qu'on ne connaissait pas encore tout le monde, ça devait être compliqué d'avoir ce genre de responsabilités entre les mains. Elle lui confia ne pas encore avoir d'idée sur l'identité des candidats qui pourraient créer des tensions dans le palais. « Tiens-moi au courant et je ferai pareil de mon coté, on pourra comparer nos impressions. Et comme ça on sera sur la même longueur d'ondes à la prochaine réunion de la team Joseph. » Parce qu'il aimerait entendre ce qu'elle avait à dire sur les candidats, chacun pouvait se forger un avis différent sur quelqu'un mais il était toujours intéressant d'en parler, surtout qu'elle ne semblait pas du genre à passer par quatre chemins. Intrigué par la relation qui l'unissait à sa sœur jumelle, il interrogea Rhéa sur la légende qui voulait que deux jumeaux partagent une connexion particulièrement forte, et comprit que c'était vrai sans nécessairement tomber dans le surnaturel. « Je comprends, je suis déjà très proche de mes deux sœurs alors j'imagine que c'est encore plus particulier quand on est jumeaux. Vous aviez pas envie de faire cette émission ensemble ? Ou peut être que ça l'intéressait pas. » Forcément ça l'intriguait un peu que l'une ait décidé de participer et pas l'autre, puisqu'il imaginait que quand on avait la possibilité de faire cette aventure avec quelqu'un qu'on connaissait, ça devait être rassurant. Mais peut être que justement, pour une raison ou pour une autre ça n'avait pas pu se faire. La conversation dévia sur le rapport de Rhéa avec le milieu des enchères et avec cette réponse qu'elle avait donné le concernant quand on lui avait demandé quel candidat elle ne voudrait pas vendre. Ça l'avait forcément touché parce qu'il s'était dit qu'elle avait peut être apprécié leur rencontre et passé un moment agréable avec lui comme ça avait été le cas de son coté, c'est pourquoi il n'était pas vraiment sérieux quand il disait qu'elle avait peut être aussi voulu insinuer qu'il aurait été plus difficile de le vendre qu'un candidat qui n'était pas pourvu d'un handicap. Il savait bien que ce n'était probablement pas ce qu'elle avait voulu dire, et ça le rassurait pour de bon qu'elle lui explique sa perception de la vraie valeur des gens. « Tu penses que ma cécité et les conséquences qu'elle a eu sur ma vie ont pu faire de moi quelqu'un de beau ? Enfin je veux dire... de beau dans le sens où tu l'entends. » Il demanda dans un sourire et alors que sa canne heurta un mur de bambous et lui indiqua qu'il était temps de tourner, se demandant si c'était ce qu'elle voulait dire et si pour elle cet handicap qui lui compliquait parfois l'existence et à cause de quoi il était passé par des moments très difficiles des années en arrière était en fait ce qui le rendait aussi distinguable qu'un vase dont les défauts feraient l'originalité. César, il se percevait plutôt et depuis dix ans comme le vase qui encombre et dont on finit par avoir besoin de se débarrasser parce qu'on a acheté un vase en meilleur état. « Toi, quel est ton plus gros défaut ? » Ça l'intéressait de le savoir, d'abord parce qu'il apprenait encore à la connaître et était persuadé qu'on pouvait déduire beaucoup de choses de la façon dont une personne se percevait elle-même, mais aussi parce que l'idée que ce qui rendait une personne imparfaite fasse en fait d'elle quelqu'un d'intéressant lui plaisait décidément bien. Encore aujourd'hui, il avait certainement besoin de l'entendre.

César te demande si tu ne ressens pas une certaine pression due au fait d'avoir le pouvoir de changer un nominé ou non. Tu secoues la tête de gauche à droite en signe de négation. « Non au contraire, ça me rassure de savoir que je peux me sauver ou sauver quelqu'un que j'aime bien. » C'est vrai, et ce pouvoir, tu comptes bien l'utiliser. Si ce n'est pas pour te sauver toi, au moins pour sauver l'unes des rares personnes qui commence à compter pour toi ici. Il a raison, partager vos opinons et impressions sur les autres candidats peut être pas mal, surtout que vous faites parti de la même équipe. Il te questionne alors sur Sofia, te demande si vous n'aviez pas envie de faire l'émission ensemble. Tu lui réponds tout simplement « Non non, de toute façon, ce n'est pas son truc, les émissions comme ça. » T'as hâte de changer de sujet, tu adores Sofia et parler de ta famille, mais là, ça te fait juste penser qu'elle est plus loin de toi que d'habitude. Elle est de l'autre côté du globe, elle commence à te manquer. « Tu penses que ma cécité et les conséquences qu'elle a eu sur ma vie ont pu faire de moi quelqu'un de beau ? Enfin je veux dire... de beau dans le sens où tu l'entends. » Sa question te fait redescendre sur terre. Sa question est intéressante. Après un instant de réflexion, tu finis par lui répondre. « Oui je pense que ton histoire à joué sur ton caractère et ta façon de voir les choses aujourd'hui. Je ne dis pas que ça n'aurait pas été plus positif ou plus négatif, je dis juste que ça aurait été différent. » T'as l’impression d'être vague, de te perdre un peu dans tes explications, alors tu continues en répondant à sa question. « Moi ce que je vois, c'est quelqu'un d'attentif, doux et sincèrement intéressant, donc je ne sais pas si ça a un rapport avec ta cécité ou non, mais aujourd'hui, tu sembles être une belle personne. » tu agrémentes tes paroles d'un léger sourire. « D'ailleurs, si tu me permets la question, comment est-ce arriver ? »

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