Le temps semble au beau fixe, ce qui est assez surprenant quand on connait la saison. Après, je ne suis pas une experte en matière de temps de ce côté-là de l’hémisphère, donc je ne sais pas si c’est habituel ou non. Malgré tout, je profite de ce temps agréable pour me promener un peu dans les jardins. J’aime bien faire le tour du palais souvent seule, ça me permet de me retrouver avec moi-même. Grande solitaire dans la vie de tous les jours, j’ai besoin également de ses moments là dans cette émission. Ça évitera aux autres candidats de devoir subir mon cynisme quotidiennement. Des moments de répits pour eux comme pour moi. Après quelques heures de solitude, je me dirige vers le food-truck pour pouvoir profiter des gourmandises sucrées qui s’y trouve. Dont une bonne glace à la vanille qui me fait envie depuis un petit moment. En pénétrant à l’intérieur, je remarque une chevelure de feu devant moi. Il s’agit bien évidemment de @Anouchka, la seule rousse de l’émission. Elle finit par me remarquer et j’essaye de sourire, mais je n’aime pas me forcer, alors je me contente d’un petit signe de tête. Je regarde les différentes gourmandises disponibles et surtout les parfums de glace. Mon regard passe des glaces jusqu’à Anouchka plusieurs fois. J’hésite à faire une bêtise, puis je me dis qu’elle ne m’en voudra pas tant que ça. Je plonge ma main dans la glace à la menthe. « Anouchka ? » Cette dernière se retourne vers moi et ma main finit dans son visage où j’étale la glace sans le moindre scrupule. Après quelques secondes pour laisser la surprise retomber, je souris. « Voilà, comme ça j’aurais eu ma vengeance pour la robe. On est quitte. » Bon, on est pas réellement quitte, car ma robe coûtait plus de deux cent euros alors qu’il lui suffira juste de se laver le visage pour tout tirer, mais j’avoue que sa tête vaut bien toutes les robes du monde.

Je ne suis pas du genre à faire des blagues au gens, je trouve même ça assez idiot quand on sait que les blagues font souvent rire qu’une seule et même personne. Rarement celle qui subit la blague. Là, c’est surtout une vengeance que j’ai commis sur Anouchka. J’avais l’impression qu’elle s’en était sorti bien trop facilement avec son petit-déjeuner au lit, ma robe valait bien plus que quelques tartines et une tasse de chocolat chaud. Oui, ce visage où je lis beaucoup de stupeur et d’incompréhension, c’est tout à fait ce qu’elle valait. Et je serais capable de sacrifier toute ma garde-robe pour revoir sa réaction. Malheureusement, la réaction amusante de Anouchka ne dure pas longtemps, puisqu’elle n’a pas l’air de le prendre mal et elle semble presque s’en amuser aussi. Ce n’est pas très drôle si la rousse ne s’énerve pas un peu. Mon visage reprend une expression neutre qui me scie parfaitement, comme à mon habitude. « Non merci, je ne suis pas très fan de la menthe non plus. » Ce n’est pas du tout un goût que j’apprécie pour une glace. « C’est bien pour ça que j’ai plongé ma main là-dedans, histoire de ne pas gâcher les autres saveurs. » Et alors que j’étais prête à expliquer quels sont les goûts que je préférerais, je sens quelques choses de froid sur ma joue et là, c’est moi qui suis complètement surprise. Elle a osé retourner ma vengeance sur moi-même. Elle n’hésite pas à plonger à son tour son doigt dans le bac pour m’étaler de nouveau de la glace sur l’autre joue. « Tu viens de déclarer la guerre, la rousse. » Restant stoïque jusqu’à là, j’attrape un pot de caramel liquide qui est sûrement là pour accompagner les glaces de base. J’appuie dessus de toute mes forces et de nouveau c’est le visage de la rousse qui est recouvert de cette substance super collante. Et prend des vermicelles en chocolat que je souffle sur son visage et qui reste collé. « En voilà une bonne glace, maintenant. » Je ne suis pas aussi puérile d’habitude, mais elle ne devait pas répondre à ma vengeance normalement. « On peut continuer comme ça toute la journée, mais je t'assure que je vais gagner à la fin. » Il vaut mieux qu'elle le sache, je n'ai pas peur de lui envoyer l'ensemble des produits qui se trouvent dans cette camionnette.

S’il y a bien une chose à laquelle je ne m’attendais pas, c’est que Anouchka réplique à mon attaque. La rousse a l’air tellement inoffensive que je pensais qu’elle allait juste rire bêtement ou peut être même encore s’excuser pour la robe, mais rien de tout ça. Au contraire, elle plonge ses doigts dans la glace et m’en mets dans le visage. On peut tout de suite lire la surprise sur mon visage, mais je me reprends tout de suite. Je ne laisserais quiconque avoir le dernier mot, je l’aurais coûte que coûte. C’est pourquoi je lui annonce qu’elle vient de déclarer la guerre. Bien sûr, la rousse commence à chouiner qu’elle préfère la paix, mais c’est trop tard. Elle a sonné le début du combat au moment même où ses doigts pleins de glaces sont venus se poser sur mon visage. Quand elle comprend ce que je vais faire avec le caramel que je viens d’attraper, elle me supplie de ne pas le faire, surtout parce que le caramel est bon, mais je ne cède pas. Il m’en faut bien plus pour m’apitoyer, j’appuie donc sur le flacon sans aucune hésitation. Et histoire d’en rajouter une couche, je lui souffle une poignet de vermicelle sur le visage qui reste coller au caramel. Je m’attends à une réponse de sa part lorsque je la vois saisir la chantilly, mais elle me répond qu’elle capitule. Tant mieux, ça m’évitera d’être recouverte de chantilly, je n’en avais pas trop envie pour le coup. Elle secoue quand même la bombe, me disant qu’elle est prête à répondre si je la prends de nouveau pour une glace. Un demi-sourire se dessine sur mes lèvres. « Je signe le cessez le feu. » Oui, comme ça on peut dire que j’ai gagné et elle, elle évitera que je lui vide la totalité du food-truck sur la tête. J’attrape quelques serviettes posées dans un coin. « Tiens. » J’en garde une pour moi, afin de frotter le peu de glace que j’ai sur les joues. « Bon et si on faisait une vraie glace cette fois ? » Je prends deux coupes propres qui ne traînaient pas très loin de nous et j’en pose une devant Anouchka. « Alors, un crush pour notre César ? » Oui, j’ai bien suivi ce que j’ai entendu pendant le prime et surtout les images des deux candidats qui se sont visiblement très rapprochés. Au point que la rousse se soit battue pour la loveroom pour l’obtenir à tout prix et choisir César comme accompagnateur. J’avoue qu’avant le prime, je n’avais pas vu venir ce rapprochement entre les deux et j’aimerais donc en savoir plus la dessus.

On finit par arrêter notre petit combat de glace et de caramel en tout genre, même si le combat était perdu d’avance pour la rousse puisque j’étais bien partie pour lui renverser l’intégralité du food-truck sur le visage. Quand elle accepte de faire une trêve, ça me soulage quand même, car je n’avais pas vraiment envie de devoir me relaver les cheveux. Et puis le chocolat ce n’est pas très bon pour ma chevelure. Je lui propose donc de se comporter de manière plus civiliser et simplement de partager une glace. Elle accepte en espérant qu’il reste du caramel dans le pot, je le soupèse avant de lui tendre. « Il doit y avoir de quoi faire une glace. » Faut dire que je n’ai pas eu la main morte pour lui en mettre sur le visage. Je ne m’en veux pas du tout cependant. On s’occupe alors de nos glaces, je laisse @Anouchka se servir en première. Elle choisi une boule goût chewing-gum ainsi qu’une autre vanille. Je este un peu plus classique pour ma part, me contentant d’une boule vanille et chocolat. Je n’aime pas trop les goûts trop hasardeux et plutôt chimique. Pendant qu’on prépare notre petit goûter, je ne peux m’empêcher de l’interroger sur le sujet du moment : la relation qu’elle entretient avec César. Elle me répond que si elle niait, je ne la croirais pas. Et elle n’a pas tort, avec tout ce que j’ai entendu et vu lors de ce prime, je ne pourrais pas la croire si elle me disait qu’il ne se passe rien. Elle m’explique qu’elle ne sait pas ce qu’elle ressent pour lui, mais que c’est bien plus qu’un crush. Je décore ma glace avec une gaufre, sans la fixer. « Tu ne te dis pas que c’est peut-être juste le fait d’être enfermé avec lui qui te fait ressentir tout ça ? Peut être qu’une fois à l’extérieur, tu ne ressentiras pas la même chose. » Je ne juge pas, j’ai plutôt envie de comprendre ses sentiments. Après tout, je suis ici pour ça, comprendre l’amour.