Ding. La sonnerie du four retentit. « Chuuuut tu vas réveiller tout le monde » m’exclamais je au four sur un ton très bas. Oui je parlais aux objets, et alors ? 2h07 du matin et voilà qu’en compagnie de Lylou on se préparait une pizza. Surgelée bien sur, on n’était pas fou au point de s’en confectionner une vraie maintenant. On s’était donné rendez vous ce soir, un peu comme le ferait deux amoureux. Mais la comparaison s’arrêtait là hein bande de pervers. La pizza était complètement improvisée, faisant suite à un petit creux de notre part. Fallait dire que je n'avais pas eu beaucoup à manger ce soir. J'avais un appétit d'ogre. Quoi de plus normal pour contenter notre faim, que de manger en équilibre sur l'eau ? Et oui nous avions décidé de nous rendre à la piscine au beau milieu de la nuit. Fallait pas chercher à comprendre. C'est ainsi qu'en short de bain je m'installai sur un des matelas gonflables, avant de poser le carton de pizza sur un autre, au milieu du bassin. Évidemment les parts étaient préalablement coupées pour faciliter la chose. Mine de rien cela restait relativement dangereux, l'équilibre étant assez précaire. « J'espère que tu n'as pas deux mains gauches. Si tu coules ma pizza je ne répondrais plus de rien »

J'étais lessivée. Certes le fait d'être dans la maison et qui plus est de ne rien n'y faire de mes journées n'était pas le plus épuisant du monde, mais tout de même, lorsque la barre des une heure du matin était franchie, j'avais bien du mal à rester éveiller. Cependant je me le devais car ce soir j'avais un rendez-vous galant avec Superman. Oui, cela pouvait paraitre étrange dit comme ça mais pourtant c'était l'entière vérité. Lui et moi avions d'ailleurs pris la liberté de nous faire réchauffer des pizzas, dans quel but ? Et bien là était toute la question. Laissant trainer mes vêtements sur un des canapés du salon, nous nous étions finalement rendu à la piscine, où le jeune homme avait déposé les parts de pizzas sur un des matelas avant que je ne le pousse pour qu'il rejoigne le centre du bassin. Puis, je m'étais moi même disposé sur un des coussins gonflables « J'espère que tu n'as pas deux mains gauches. Si tu coules ma pizza je ne répondrais plus de rien » « Si c'est pour te faire taire, alors je serai prête à tout ! » lâchais-je en un sourire narquois avant de m'élancer à mon tour au centre de la piscine, rejoignant le premier matelas. Puis, attrapant une des parts, je portais celle ci à mes lèvres et après avoir avalé le morceau, je repris la parole « Au fait, aux vues de ton âge, faudra qu'on pense à se marier, comme ça dans un ou deux mois j'hériterai de toute ta cagnotte... Tu sais, quand la mort t'emportera. » dis-je en haussant les épaules « De nos jours, les Super héros ne font plus de vieux os. » bah quoi, autant en profiter. (a)

« Si c'est pour te faire taire, alors je serai prête à tout ! » N'était elle pas la plus adorable ? Et c'est moi qui avait la chance de partager une part de pizza avec la demoiselle, quel veinard je faisais ! Je lui aurais bien lancé de l'eau dessus mais j'avais trop peur d'éclabousser mon repas.  « D'accord t'as gagné je te parle plus » fis je boudeur, comme un gosse. Sur ce j'attrapai une part de pizza pour la porter à ma bouche. Délicieux. Certes cela ne valait pas celles de Gino, mon pizzaïolo habituel mais tout de même, pour des surgelés ça allait. « Au fait, aux vues de ton âge, faudra qu'on pense à se marier, comme ça dans un ou deux mois j'hériterai de toute ta cagnotte... Tu sais, quand la mort t'emportera. De nos jours, les Super héros ne font plus de vieux os. » Voilà la énième fois qu'elle insultait mon âge, la vilaine ! Heureusement que je n'étais pas comme les femmes, susceptibles sur le sujet. Pour ma part j'avais passé le cap de la trentaine sans problèmes. D'un autre côté peut être était ce parce que je me sentais beaucoup plus jeune dans ma tête.  «A peine célibataire que t'en courtise déjà un autre, c'est du joli ! » Célibataire parce qu'elle avait perdu Franklin. Tant pis pour le fait que je ne lui parlais plus. De toute manière on savait pertinemment que moi ne pas parler plus de deux minutes relevait du miracle. J'avais toujours une connerie à dire.  « Mais ça tombe bien j'ai toujours voulu être un cougar. Seulement tu ferais mieux de te dépêcher, la liste des prétendantes est longue. » Yasmeen était déjà en lice pour m'épouser, sans compter toute la horde de groupies qui m'attendaient à l'extérieur (a).  « Par contre je compte vivre jusqu'à 130 ans, donc si t'es patiente. »

« D'accord t'as gagné je te parle plus » « Ça va être difficile de ne plus parler. Le jour de notre mariage, faudra dire oui je le veux. » c'est qu'elle en voulait la petite. « A peine célibataire que t'en courtise déjà un autre, c'est du joli ! » il est vrai que cette semaine, j'étais seule, pas que cela me gêne, bien au contraire « Bah t'imagines même pas ! J'ai une seconde place dans mon lit à combler. C'est que j'me sens seule moi la nuit, sans un mal pour me réchauffer. » lâchais-je avant de rire. J'avalais ensuite une seconde part de pizza, il faut dire qu'elles étaient plutôt bonnes. D'ailleurs les choses les plus simples étaient souvent les meilleures, c'est pour cela que j'en avais fait mon repas favori. « Mais ça tombe bien j'ai toujours voulu être un cougar. Seulement tu ferais mieux de te dépêcher, la liste des prétendantes est longue. Par contre je compte vivre jusqu'à 130 ans, donc si t'es patiente. » « Ouais mais moi j'suis unique, je passe avant toutes les autres. » dis-je en riant « Si vieux ? Je vais devoir te supporter encore un peu alors... Remarque, t'en est pas très loin. » en conclus-je toujours aussi taquine. Puis, avalant finalement l’entièreté de ma part, je me rapprochais -tant bien que mal, en agitant mes petits poignets inefficaces et mes pieds- alors du matelas qui déviait vers l'Est de la piscine « Putain, les pizzas s'font la malle ! » lâchais-je en essayant de les poursuivre de mon matelas avant de les rattraper, en saisissant une nouvelle part « Tu crois que si on crie, on réveille les autres ? »

« Ça va être difficile de ne plus parler. Le jour de notre mariage, faudra dire oui je le veux. » Mais c'est qu'elle insistait la demoiselle ! J'allais finir par croire qu'elle voulait vraiment m'épouser. « Bah t'imagines même pas ! J'ai une seconde place dans mon lit à combler. C'est que j'me sens seule moi la nuit, sans un mâle pour me réchauffer. » Je n'en doutais pas, c'était tellement triste de dormir tout seul.  « Tu m'excuseras si je décline l'invitation. Tu comprends je suis très croyant alors, on devra faire chambre à part jusqu'au mariage » De toute manière il était hors de question de quitter ma petite Andréa (a). Tous les soirs je dormais comme un bébé, enfin quand je ne vadrouillais pas à droite et à gauche comme maintenant. J'engloutis ma première part de pizza, et m'en resservis une autre. « Si vieux ? Je vais devoir te supporter encore un peu alors... Remarque, t'en est pas très loin. »  « Fais gaffe jeune fille. Les mecs c'est comme le bon vin, ça se bonifie avec le temps. Alors que les filles..elle décrépissent. Je m'inquiéterais à ta place » répliquais je en plaisantant. Sur ce Lylou tenta de se déplacer. La situation était plus que risible, la voir pousser sur ses petits bras afin de poursuivre un matelas gonflable qui détenait des pizzas.  « A mon avis tu leur a fais peur ! » Mais ooouf sauvé elle réussit à rattraper.  « Hmm je suis pas sur, la plupart ont le sommeil tellement lourd que le ciel pourrait leur tomber sur la tête ils s'en rendraient même pas compte ! Pourquoi, tu veux essayer ? »

« Tu m'excuseras si je décline l'invitation. Tu comprends je suis très croyant alors, on devra faire chambre à part jusqu'au mariage » dit le jeune homme. Tant pis pour lui, il ne pourrait pas gouter à mon corps de déesse ! « Fais gaffe jeune fille. Les mecs c'est comme le bon vin, ça se bonifie avec le temps. Alors que les filles..elle décrépissent. Je m'inquiéterais à ta place » « Justement, faut que j'en profite alors » déclarais-je en un clin d’œil avant de me saisir d'une nouvelle part de pizza. Remarque, j'étais jeune et j'avais toute la vie devant moi. Il est clair que je ne comptais pas me suicider de si tôt ni même me jeter sous les roues d'une voiture. « A mon avis tu leur a fais peur ! Hmm je suis pas sur, la plupart ont le sommeil tellement lourd que le ciel pourrait leur tomber sur la tête ils s'en rendraient même pas compte ! Pourquoi, tu veux essayer ? » il n'avait pas faux. Lors des dernières semaines, j'arrivais à pousser Franklin par terre sans même qu'il ne s'en rende compte... Qui a dit cruelle ? « Oh non, tu sais, c'est pas trop mon genre... » dis-je sur un ton grave. J'avais, au prime dernier, était décrite comme étant quelqu'un d’antipathique, devais-je donc préserver cette image ? Était-ce moi ? Je n'en savais trop rien. Peut être que je me cherchais encore ? « Puis j'ai pas assez de coffre, sérieux si je crie, on va croire qu'une truie se fait égorger... J'suis pas fière de mon grain de voix... Putain j'viens de me comparer à une truie. » dis-je en haussant les épaules avant de croquer dans la part de pizza « Remarque tout est bon dans l'cochon. Et toi, t'es cap ? » lui demandais-je finalement, un brin provocatrice.

« Oh non, tu sais, c'est pas trop mon genre... » Haha. Elle me semblait justement du genre à adorer faire chier le monde. L’occasion rêvée. Je ris à sa comparaison très imagée avec une truie. Avant qu’elle ne me retourne la question, un brin provocatrice. « En tant normal je t’aurais dis oui… » Parce que j’avouais volontiers qu’emmerder les gens – gentiment évidemment – était un de mes sports favoris. Seulement là ce n’était pas ma bande de potes qui dormait à l’étage et nous étions dans un jeu où le social jouait énormément. « Mais je ne suis pas encore suicidaire. » Inutile de me mettre à dos tout l’hôtel sans raisons. « Et puis certains n’ont déjà pas besoin de ça pour être de mauvaise humeur, alors vaut mieux ne pas tenter le diable. » Si c’était pour avoir des gens ronchons toute la journée après, non merci. « Bon maintenant dis moi…Si on parlait plus sérieusement deux minutes. En tant que futur époux » Oui bon plus ou moins sérieusement. « Il faudrait que j’en sache plus sur ma femme. Tu comprends je ne peux pas épouser n’importe qui. J’ai des beaux frères ou belles sœurs ? »

« En tant normal je t’aurais dis oui… Mais je ne suis pas encore suicidaire. Et puis certains n’ont déjà pas besoin de ça pour être de mauvaise humeur, alors vaut mieux ne pas tenter le diable. » « Dégonflé. » dixit la fille qui avait refusé juste avant. Cela devait faire tout de même un petit moment que nous pataugions dans la piscine en nous goinfrant de pizzas à tout bout de champs. « Bon maintenant dis moi…Si on parlait plus sérieusement deux minutes. En tant que futur époux » Comment voulait-il que je parle sérieusement avec lui ? « Il faudrait que j’en sache plus sur ma femme. Tu comprends je ne peux pas épouser n’importe qui. J’ai des beaux frères ou belles sœurs ? » un rire s'échappa de mes lèvres avant de prendre un air faussement indignée « T'es entrain de dire que j'suis n'importe qui ? » oui, plus sérieusement « Et bien non, pas de beaux frères, belles sœurs, ni même d'oncle mort dans le placard de notre chambre conjugale, désolée de te décevoir. Ah et j'ai pas non plus de bébés dans mon congélateur, ma vie est passionnante. » dis-je en secouant la tête « Comme tu le sais, j'ai dix huit ans, je ne suis pas au lycée comme pourraient le croire certaines... » mon regard se riva sur le jeune homme, étrangement « ...mais en seconde année de fac de droit. Je ne vis plus chez mes parents mais dans un appartement à Dublin et j'ai enchainé quelques petits boulots pour payer mes études. » je n'aimais clairement pas parler de moi « Je suis célibataire, ne trouvant pas réellement quelqu'un qui me plait... Que puis-je dire d'autre ? Ah oui, j'ai un chat, prénommé Casper » car il avait tendance à fixer des endroits vide comme si un fantôme s'y tenait, flippant, vraiment « Hum... à toi l'nouveau. »

« Dégonflé. » « Tu peux parler terreur. » Terreur des bacs à sable oui. Pas plus elle que moi n’avions envie de réveiller tout l’hôtel pour se le mettre à dos. Pour une fois que je prenais une sage décision, c’était à marquer d’une croix dans le calendrier ! Je ris ensuite à ses petites remarques concernant l’oncle décédé dans le placard ou les bébés congelés. Avant qu’elle ne me répondre plus sérieusement. Il était intéressant d’en apprendre plus sur elle. Je n’aurais jamais deviné par exemple qu’elle étudiait le droit. « Quoi tu es célibataire ? Alors nos fiançailles ce n’était que des paroles en l’air c’est ça ? » m’exclamais je outré, tentant de garder le sérieux, mais au bout de 3 secondes je riais déjà. « Bon à mon tour alors. Tu devrais déjà tout savoir si t’avais écouté mon portrait, mais j’ai comme le sentiment que tu n’étais pas très attentive. » Comme beaucoup d’ailleurs. « Je suis anglais. Je vis à Dublin depuis quelques années où j’exerce le métier de moniteur de parachutisme. Je possède aussi un Robin DR-400, un avion léger, je transporte parfois des touristes mais c’est assez rare c’est plus par passion. Sinon j’ai deux petites sœurs, deux nièces et un neveu dont je suis le parrain. Et pour finir je n’ai pas d’enfants, enfin pas à ma connaissance. » ajoutais je un sourire aux lèvres. « Ah et j’allais oublier un petit détail. J’ai été marié deux fois. » Oui bon pas si petit détail que ça…

« Quoi tu es célibataire ? Alors nos fiançailles ce n’était que des paroles en l’air c’est ça ? » « Bien non ! J'ai d'ailleurs glissé la bague de fiançailles dans ta poche droite. » lui répondis-je en riant avant qu'il ne m'en raconte plus sur sa vie « (...) Ah et j’allais oublier un petit détail. J’ai été marié deux fois. » là, un rire s'échappa de mes lèvres, je ne saurais trop vous dire pourquoi, mais cela ne m'étonnait pas. Zayne était à mes yeux une sorte de Don Juan en version moderne, pour vieilles, bien entendu. « Jamais deux sans trois ! » oui bon reprenons notre sérieux deux secondes « Non mais sérieusement qu'est ce que tu as bien pu faire pour te marier autant de fois à ton âge ? » étais-je entrain de dire qu'il n'était pas si vieux que ça ? Noooon. « Enfin à ton âge... » bien quoi ? « En tout cas t'as du bien te faire chier ces deux premières semaines, tout seul dans un pièce. T'avais une plante verte au moins ? J'imagine pas la garçonnière que ça devait être. » Je n'avais jamais vu une chambre d'homme bien rangée, même celle de mes parents était souvent scène de torture pour mes pauvres petits yeux prudes. « Et sinon t'as des passions autres que ton métier ? D'ailleurs c'est quoi ta chanson préférée ? » inutile qu'en tant que pianiste amatrice, la musique faisait tout de même parti de ma vie plus qu'autre chose.