Le repas du samedi était prêt. J'avais prit une assiette, des couverts et un verre dans la cuisine, puis je m'étais apprêté à aller m'installer sur la table du salon en compagnie des candidats du nid d'amour afin de déjeuner. J'avais alors croisé sur ma route, Catalina, ma partenaire de jeu, avec qui je n'avais quasiment pas parlé depuis une semaine. A mon grand étonnement, celle-ci me proposa d'aller manger avec elle sur le balcon. « Ouai, ça marche. » avais-je déclaré d'un ton jovial. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre mais après tout pourquoi pas vu que j'appréciais bien la jolie blonde. Je la suivi donc, sans rien dire en direction du lieu-dit, et, une fois arrivé, je me posa en face d'elle sur une chaise. Assez troublé par ce repas en tête à tête, que je n'aurais pas soupçonné, je décida de ne rien dire et de me servir presque immédiatement en ouvrant les tupperwares. Je servis également la jeune femme jusqu'à ce qu'elle m'arrête lorsqu'elle eut trop de pâtes à la Milanaise dans son assiette. Puis, je commença alors à manger tout comme la jeune femme. Je fus subitement interrompu par une question de celle-ci. Le mot, oui, comment avais-je pu oublier. Depuis que le prime était passé et que la jeune femme fut sauvée in-extremis, j'avais complétement omis le fait que je lui avais écrit un mot au cas où elle serait éliminé. Dans celui-ci, j'avouais qu'elle me plaisait bien, et que je souhaitais absolument la revoir. « Dis moi, tu.. l'as pas lu ? » demandais-je timidement en me passant une main dans les cheveux. Je ne savais pas quoi dire d'autre. Sa question ne fit que renforcer mon gêne vis-à-vis d'elle.

Je regretta en cet instant précis d'avoir écris un mot à ma partenaire, lorsque nous étions tous deux nominés, et au cas où l'un de nous partirez. J'avais été persuadé que ce serait le cas et je m'étais trompé car nous avions tous deux étaient sauvés. Cela changeait tout et celui-ci n'était plus tellement valable. J'avais avoué dedans ne pas la considérer comme les autres filles, et qu'elle comptait pour moi. Je m'étais en quelques sortes mis à nu, ce qui n'était vraiment pas mon habitude. Et c'est pour cela que la situation actuelle où Catalina me rendit le mot fut vraiment gênante. Je ne savais pas quoi dire et me sentait vraiment mal à l'aise. J'avais en quelques sortes fait une bêtise et je ne savais plus quoi faire. « Ouai.. » lui répondis-je, alors, songeur et incertain quant à la suite des évènements. A mon grand étonnement, la jeune femme ne s'était pas moquait de moi. Elle semblait avoir été attendrit par ce mot. Peut-être que, finalement, je ne représentais pas rien pour elle. Quoi qu'il en soit, je n'adressa pas un regard à la blonde et me déchaina sur mes pâtes avec ma fourchette, à la fois gêné et énervé par la situation. Je récupéra alors le bout de papier. « Promets moi que tu ne parleras à personne de cette lettre. » murmurais-je avec une voix presque cassée. Ma réputation allait probablement en prendre un coup si la jeune femme parlait de ce mot à d'autres candidats, ce que je ne souhaitais pas.

La situation entre la jeune femme et moi était plus que déplaisante. Ce déjeuner en tête à tête était en train de devenir cauchemardesque. J'en étais le principal responsable. Et à vrai dire, je ne faisais rien pour arranger la situation. Je n'adressais en effet, ni regard, ni sourire à la jeune femme. Je mangeais simplement mes pâtes, qui au passage étaient délicieuses, afin de me détendre et espérant faire passer le malaise qui s'était peu à peu instauré dans la conversation. Lorsque Catalina déclara ne rien dire à personne, je fus tout de suite soulagé. Je m'étais bêtement monté le bourrichon comme quoi ma réputation d'homme non-sentimental allait en prendre un coup si la jeune femme dévoilé aux autres candidats le mot que je lui avait écrit. Quoi que bêtement je ne sais pas, mais j'en avais fait tout un plat dans ma tête. La blondinette avait raison, pas de quoi en faire un drame. Je me força alors à la regarder après m'être fait engueulé. « Oui tu as raison, excuses-moi. » lui déclarais-je alors d'un ton monocorde en rebaissant ma tête. En ce moment même, je paraissais soumis, être un homme faible. Je n'étais plus vraiment moi-même. Et ça me déplaisait fortement. Je devais me reprendre et ne pas laisser mes émotions me contrôler. « Les pâtes sont délicieuses. Tu ne trouves pas ? » lui demandais-je subitement et en la regardant, beaucoup plus enthousiaste. Certes, le sujet de conversation n'était pas très intéressant mais au moins, je faisais un effort pour passer à autre chose.

Il fallait que je me reprenne à tout prix oui. Que je montre que c'était moi le patron ici. Que je ne laisse pas une femme et un mot me déstabilisait ainsi. J'avais, en effet, dévoilé un peu mon côté sentimental dans ce mot et ce n'était pas ce que j'avais souhaité. Je ne m'étais pas inscrit dans ce jeu pour trouver l'amour, non, j'étais là pour m'amuser et gagner un peu de blé au passage. Avec l'enfermement, je m'étais très vite attaché à Catalina, et le fait de devoir la quitter subitement à cause de l'élimination m'avait fait perdre raison, et c'est pourquoi je lui avais écrit ce fameux mot. Oui, je souhaitais toujours la revoir en dehors du jeu. Mais, une fois les pieds dehors, je savais très bien, qu'il ne se passerait rien de plus avec la blonde. J'allais probablement reprendre mes habitudes quotidiennes concernant les femmes. C'est pourquoi, je me devais, en cet instant présent, de me reprendre et ne pas laisser croire à la candidate quoi que ce soit sur moi la concernant. « J'ai flirté avec plusieurs jeunes femmes et j'ai baisé avec Hivana si tu veux tout savoir. » déclarais-je alors sèchement pour lui clouer le bec. « Je t'apprécie beaucoup Catalina et comme je l'ai dit dans le mot je souhaite te revoir en dehors. Maintenant, il n'y aura jamais rien entre toi et moi. » avouais-je sans passer par quatre chemins d'une voix douce. Je me doutais que la blonde n'allait pas comprendre mon comportement. J'étais un peu contradictoire.

Le jeu de séduction que j'avais instauré avec Catalina dès les premières semaines de l'aventure était entrain de prendre fin. Si au début, j'avais cru qu'il pourrait se passer quelque chose avec la jolie blonde, j'avais très vite déchanté. Elle n'était pas intéressé par un plan sexe avec moi. J'avais alors imaginé quelques instants une relation un peu plus sérieuse. Ce n'était pas ce que je recherchais, mais la jeune femme me plaisait bien et au-fil des semaines je m'y étais attaché. Grave erreur. J'avais déconné. Le jeu m'avait quelques peu troublé. Il était temps que je me reprenne et c'est pourquoi j'annonçai cache à la jeune femme qu'entre elle et moi il n'y aurait jamais rien et qu'il fallait qu'on stoppe notre jeu de séduction. Catalina ne sembla pas déstabilisée par mon annonce. De toute façon, elle ne semblait jamais déstabilisée. Ça en devenait presque agaçant. « Très bien. On est d'accord. » lui dis-je sèchement et d'un ton glacial. Pour le coup, notre repas en tête à tête était plombé. L'ambiance était glaciale. J'hésitais même à quitter les lieux n'ayant plus rien à dire d'autre à la blonde. Heureusement, le destin exhaussa mes souhaits en faisant renverser l'assiette de Catalina. Bien fait. Elle lâcha un "merde", énervée, qui me fit bien rire. Sadique moi ? Non !!!!