CALEB

Voilà maintenant quelques semaines que je me trouvais dans le Nid d'amour. Pour l'instant je ne regrettais pas le moins du monde d'avoir fait cette aventure. Je m'y sentais bien, aucune prise de tête majeure avec le moindre candidat, j'avais toujours mon secret, et j'avais fais la connaissance de certaines personnes dignes d'intérêt. Donc oui, pour le moment tout roulait pour moi. Et j'espérais bien que cela continue ainsi encore longtemps. Mais bon il ne devrait pas y avoir de raisons pour que ça se détériore. Nous étions lundi après midi, à quelques heures de la soirée, j'avais décidé de faire quelques longueurs dans la piscine. Vêtu d'un short de bain rouge, ma serviette sur l'épaule, je me rendis ainsi au bassin. Caleb se trouvait déjà là, couché sur un transat, un livre à la main. Je me contentai d'un signe de tête, avec de poser mes affaires, pour entrer dans l'eau. J'exécutai une magnifique bombe, qui eut pour effet d'arroser malencontreusement le jeune homme, ainsi que probablement sa lecture. « Désolé mec » dis je simplement.

J'étais tranquillement installé à la piscine, bouquinant un peu, ce que j'avais rarement fait depuis que j'étais ici, et pourtant, ce n'était pas le temps qui manquait mais c'était rare de trouver un endroit ou il n'y avait personne, même à la bibliothèque, c'était un comble. Zayne fit son apparition, il me salua d'un signe de tête, auquel je n'avais pas pris la peine de répondre. Je n'avais rien à faire avec lui, et je n'avais aucunement l'intention de faire des efforts. Je replongeais les yeux dans mon livre espérant qu'il ne me dérangerait pas. Erreur ! Il se jeta dans l'eau comme un gamin, foutant de l'eau partout, y compris sur moi et mon livre. « Putain t'es con ou tu l'fais exprès ? » lançais-je en posant mon bouquin sur le transat et en me levant d'un bond et attrapant ma serviette pour m'essuyer. Je m'en doutais qu'il m'aurait fait chier celui-là.

J'avais bien constaté que Caleb n'avait même pas prit la peine de me saluer. Aaah la politesse n'est plus ce qu'elle était. Et lorsque je fis ma bombe – oui comme un gamin – cela ne paru pas lui plaire. Monsieur monta sur ses grands chevaux tout simplement parce qu'il avait reçu un petit peu d'eau. En même temps j'ai envie de dire, s'il ne voulait pas courir le risque de se faire mouiller, autant ne pas se rendre à la piscine ! En plus je m'étais gentiment excusé mais apparemment ça ne lui suffisait pas. « Bah faut croire que je suis con » Puisque je ne l'avais pas fait exprès. Pas consciemment du moins XD « Faut se relaxer, tu m'as l'air un peu trop tendu à mon avis. » Pas sur que mes paroles l'aident à relâcher la pression, bien au contraire. « Des soucis ? » Demandais je nonchalamment. Non je n'étais pas du tout provocateur

Il avait l'air de croire que ses excuses suffiraient. D'être mouillé n'tait pas le problème, mais qu'il s'amuse à faire le gamin, et à mon avis, exprès, ça me saouler. Surtout que je n'était pas du genre très agréable ces temps-ci, et encore moins avec lui. Allez comprendre... « Ca, je n'en doutais pas ! » lançais-je en posant ma serviette et en me réinstallant sur mon transat. voulant reprendre ma lecture. « Ecoute, Zayne, j'ai vécu avec Micah assez longtemps pour ne pas répondre à ses provocations, ce ne sont pas les tiennes qui vont me faire réagir. J'ai autre chose à foutre. ». Je soupirais légèrement, en secouant la tête, puis je replongeais de nouveau la tête dans mon bouquin qui avait été en partie épargné par l'eau chlorée de la piscine. Sa présence n'atait pas la meilleure compagnie que j'aurais espéré, mais je n'allait pas le virer, j'en avais marre des prise de tête, l'ignorance allait devenir ma meilleure amie pendant quelque temps, en espérant qu'il ne revienne pas à la charge. Je n'avais absolument pas envie de discuter avec lui.

Il n'en doutait pas ? Mais c'est qu'il était insultant le petit. Rhalala je vous jure. Il répliqua ensuite qu'il ne comptait pas entrer dans mon jeu. Comment ça de la provocation ? Moi qui voulait simplement qu'on parle à cœur ouvert, qu'il me confie ses petits soucis, pouvant être une oreille attentive. Alors franchement je ne voyais pas de quoi il parlait (a). En tout cas le jeune homme semblait plus avoir un problème avec moi que l'inverse.  «Comme bouder dans ton coin ? C'est vrai que c'est pas mal comme plan. » Franchement il me semblait que ces derniers temps tout ce qu'il savait faire, c'était la gueule. Remarquez ça ne me dérangeait pas plus que ça, dans la mesure où je ne le côtoyais pas, sa mauvaise humeur ne risquait pas de refléter sur moi. SI certains préféraient passer leur aventure à tirer des tronches de deux pieds de long, tant mieux pour eux.  « Si tu as un problème avec moi autant le dire tout de suite. J'aime bien que les choses soient claires. » Bon évidemment qu'il en avait un avec moi, mais ce que je voulais c'est qu'on crève l'abcès. Qu'on se dise les choses une bonne fois pour toutes.

Malheureusement, l'anglais répondait à son tour. J'avais le chic pour attirer les emmerdes depuis que j'étais ici. « Je trouve ça plus intéressant, en effet. » répondais-je sans même relever la tête. Je préférais lire mon bouquin en paix. Alors que j'allais me lever et quitter le bord de la piscine et ne plus fort la tronche de Zayne, avant d'avoir envie de lui en décrocher une, il ajoutais qu'il voulais que les choses soient claires. Je posais alors mon lire, m'approchant de lui. « Tout est clair en ce qui me concerne. Tu sais très bien pourquoi je ne peux pas te voir. » répondais-je simplement, sans lever la voix, j'étais rodé maintenant. Effectivement, savoir qu'il partageait le lit d'Andrea était déjà dur, mais les avoir vu s'embrasser, c'était pire, même si la jeune femme et moi étions en froid. Je n'avais aucune envie de parler de ça avec lui.

« Je trouve ça plus intéressant, en effet. » Je ne comprenais pas, moi qui étais pourtant d’excellente compagnie, et il préférait rester seul dans son coin. Lorsque je demandai ensuite des explications claires, il se contenta de dire que je savais très bien pourquoi il ne pouvait pas me saquer. « Tu veux dire qu’on ne sera jamais meilleurs amis ? Mince… » Moi qui ne rêvait que de ça ! Halala tout ça à cause d’une fille. Il se sentait menacé. Remarquez il avait de quoi. Et encore il n’était pas au courant qu’on avait récidivé avec Andréa… Pour ma part je n’avais pas le sentiment d’avoir quoi que ce soit à me reprocher, surtout pas vis-à-vis de lui. S’il n’était pas assez intelligent pour mettre tout ça de côté c’était son problème. « T’as conscience que la seule personne que tu peux blâmer c’est toi-même ? » C’est lui qui jouais au connard avec Andréa alors qu’il n’aille pas ensuite se plaindre pauvre petit.

« Non, désolé de te briser le coeur, ça n'arrivera jamais. » répondais-je, étonnamment calme. J'avais tellement eu d'embrouilles ces derniers jours que j'en étais blasé, et qu'il pouvait dire ce qu'il voulait, ça ne me ferait rien. Et que ça soit dans l'émission ou en dehors, ce n'était franchement pas le genre de mec que j'aimais côtoyer. Alors ce qu'il pouvait penser de moi, de mes actes, je m'en tapais. « Ça, ça ne regarde que moi. Mais merci, j'y penserai » répondais-je ironiquement. Il n'avait pas totalement tort, mais je n'allais pas lui avouer. Surtout qu'apparemment, lui et Andrea s'était tellement rapproché, que je devais être de trop dans l'histoire. « En tout cas, j'espère que vous êtes heureux tout les deux. Elle le mérite. » lançais-je toujours aussi ironique, sauf pour la dernière partie., me retenant de lui mettre mon poing sur la tronche, juste pour me détendre un peu.

Bon sang il n’y allait pas avec des pincettes, il devrait avoir honte de me briser ainsi le cœur. Moi qui avait fondé de grands espoirs sur notre amitié, et c’est ainsi qu’il me traitait ? Je vous jure. « De rien ça me fait plaisir. » répliquais je tout aussi ironiquement. Avant qu’il ne me dise qu’il espérait qu’on soit heureux avec Andréa. Evidemment je me doutais bien qu’il ne le pensait pas. « C’est le bonheur tu peux pas savoir. On pensait même à se marier en sortant de l’émission » Inutile de préciser que je venais de le dire sur le même ton que lui, à ne pas prendre au sérieux donc. D’autant que justement c’était loin d’être l’éclate totale avec Andréa, depuis qu’elle m’avait jeté, pour mon bien apparemment. « Sur ce, je vais te laisser à ta lecture passionnante. » Non pas que notre petit échange m’ennuyais, mais presque. Je sortis donc de la piscine, me sécha avec ma serviette avant de quitter la pièce.