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 I think you need to talk..or not [06.06 à 22h30]

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Alcéo

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MessageSujet: I think you need to talk..or not [06.06 à 22h30]   I think you need to talk..or not [06.06 à 22h30] EmptyDim 6 Juin 2010 - 19:52

Pour Summer

    J'avais les yeux fermés alors que le soleil s'était depuis longtemps éteint pour laisser place à une lune quasi inexistante. Pour être franc, j'aimais la nuit. J'aimais cette sensation que chaque brun d'herbe pouvait dissimuler quelque chose de particulier, d'excitant, de dangereux, d'original, d'inhabituel. La tête contre la pergola, je remontais mes genoux avant d'appuyer ma tête au rebord. J'étais assis par terre sur le côté, profitant du calme que m'offrait une soirée où les autres avaient préféré rester à l'intérieur de la maison. Arrachant un brin d'herbe, je le glissais entre mes dents, me laissant aller au silence peu pressé de rentrer. J'aimais bien les autres, pour le moment je n'avais pas d'accrochages particulier mais la solitude restait attirante malgré tout, comme nécessaire à un certain équilibre.

    Un bruit soudain me fit lever une paupières tandis que tournant la tête vers son origine à savoir la maison, j'aperçus une ombre qui se dirigeait vers moi. Mordillant, je me remis correctement, laissant la personne faire ce qu'elle avait à faire sans m'en mêler. Sauf que je n'avais pas prévu entendre ces légers sanglots, ceux visiblement d'une femme dont je ne reconnaissais pas le voix. Me retournant, je ne distinguais que très mal son visage mais me lever malgré tout. J'hésitais entre la laisser seule et partir mais finalement je m'assis près d'elle avant de lui tendre mon paquet de cigarette. Il était probable qu'elle ne fume pas mais cela lui ferait toujours du bien de se changer les idées, loin de la cause d'un chagrin discernable par ses prunelles brillant malgré l'obscurité.

    Je la reconnus au bout de quelques secondes. C'était une rousse assez dévergondée à première vue et à la personnalité marquante. Mais je ne la connaissais pas plus que ça.

    -Tu veux en parler?

    Rien ne m'obligeait à l'aider. Rien ne m'obligeait non plus à la laisser. Et voir une femme pleurer n'était pas quelque chose qu'un homme appréciait en règle générale.
[b]
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MessageSujet: Re: I think you need to talk..or not [06.06 à 22h30]   I think you need to talk..or not [06.06 à 22h30] EmptyDim 6 Juin 2010 - 22:04

    J'entendais Aymeric courir après moi mais je ne me retournais pas. non pas que j'en avais après lui, mais surtout que je ne voulais pas en revenir à ce qui venait de se passer. Oui, c'en était trop, imaginez vous dans une maison, où tous les habitants sont ligués contre vous et qu'a chaque minute qui passe vous vous mangez une injure ou un verre d'eau dans la tronche. Je n'avais pas l'habitude de vivre comme cela, ce n'était pas mon milieu. Certes, j'étais une garce, j'en avais conscience, mais je ne pouvais pas changer, ou du moins, je ne trouvais pas la force de le faire, et puis à quoi bon, et pour qui ? Pour eux ? Non certainement pas, si ils ne m'aimaient pas, tant pis pour eux, mais de là à me persécuter à chaque seconde, non, il y avait une limite à ne pas franchir. Dans la vraie vie, je n'était pas comme ça, j'étais au final quelqu'un de solitaire, calme, romantique et reposée. Des amis ? Bien sur que j'en avais, beaucoup plus que le nombre de mes conquêtes d'ailleurs. Les garçons n'étaient pour moi que des jouets... J'avais appris à vivre dans le respect des autres, et l'entre aide, c'est d'ailleurs pour cela que je n'hésitais pas à mettre la main à la patte lorsque il fallait nettoyer ou même ranger quelque chose. Certes, j'avais eus des serviteurs et autres personnes à mon service, mais j'avais au final moi même décidé de quitter ce milieu là en me faisant émanciper. Oui, je trouvais cela injuste, mais peut être qu'au final je n'étais pas faite pour être aimée, que seul mes proches, ceux de l'extérieur pouvaient me comprendre. Je courrais dans le couloir, ne cherchant pas réellement à me réfugier à un endroit particulier. Je finis par sortir, j'avais entre temps remis mes habits pour ne pas prendre froid, cependant, étant en mini short et tee-shirt, le vent ne manqua pas de me rappeler que la nuit était en général des plus froide. Je m'accroupissais dans le noir, je n'y voyais rien, mais cela ne comptais pas, je me sentais tellement mal, j'avais même envisagé de quitter définitivement cette maison, peut être qu'au final, mon inscription n'était qu'une grosse erreur de jeunesse. A vrai dire, je ne m'étais même pas inscrite moi même, c'était un proche qui m'avait poussé à le faire, je n'avais même pas choisi mon secret, je me l'étais coltiné d'office. Je ne m'amusais au final pas ici, tout était d'un ennui mortel, et au final, personne ne m'attachait de réelle importance, oui, c'était la dèche. Je reniflais difficilement, tout en essuyant les larmes qui continuaient constamment de s'écouler sur mes joues devenue blanche à cause de l'air frais. Je n'avais pas particulièrement envi que l'on me voit comme ça, mais peut être que si quelqu'un arrivait, le monde comprendrait enfin que je n'étais pas un jouet doté d'une froideur infuse. Pourquoi étais-je comme cela d'ailleurs ? Je m'étais déjà posé la question, mais n'avais au final jamais trouvé la réponse, jusqu'à cette soirée là. Je commençais enfin à me rendre compte que j'étais mauvaise. Mauvaise dans le sens où, au final, je ne faisais rien pour me faire aimer, j'étais froide, antipathique, à la limite de la sociopathie. Oui, je ne servais strictement à rien, d'autant plus que mon sérieux penchant pour le jeu se transformait ici en une espèce de perversité refoulée. Je ne me connaissais plus, je ne me reconnaissais plus, qui j'étais ? Une ombre de moi même. J'entendis un bruit, tout en sentant quelque chose se rapprocher de moi, je fini par lever les yeux, qui eux, avaient du tripler de volume. Mon maquillage quand à lui, avait fini par céder, tombant en des rivières de noir dépourvue d'humanité. Je finis par reconnaître le jeune homme, si je me souvenais bien, c'était Alcéo, un jeune italien qui devait d'ailleurs en faire craquer plus d'une. Je lui adressais un sourire forcé -Non pas que je ne souhaitais pas lui sourire, mais que dans mon état, cela ne m'était pas permis- Je suis Cupidon« Merci... Mais, je ne fume pas... plus. » Dis en repoussant délicatement le paquet que le jeune homme me tendait. Il finit par s'assoir près de moi, le dévisageant avec une moue d'enfant apeuré je lui répondis « Il n'y a pas grand chose à dire... Je suis une salope. » Je finis par abaisser les yeux, regardant le noir, qui à ce moment là, ressemblait plus à du vide, du néant.

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MessageSujet: Re: I think you need to talk..or not [06.06 à 22h30]   I think you need to talk..or not [06.06 à 22h30] EmptyMer 9 Juin 2010 - 16:43

    Fouiller l'obscurité des yeux n'était pas aisé. Ce n'était pas aisé pour un oeil humain cependant. J'avais toujours su à force d'observation que nous étions relativement aveugles à côté d'autres espèces plus invisibles. Cependant je discernais avec netteté les contours de son visage anguleux, sa peau diaphane et la flamme de sa chevelure tombant en masse soyeuse sur ses épaules. Ses traits cependant, loin d'être ceux de la femme rencontré ces derniers jours, respirant d'ordinaire l'arrogance et la confiance en soi, voir le mépris quelque fois, était celui d'une femme fragile dont le masque tombait. Elle n'avait plus rien de la créature diabolique qu'elle tentait bien tant que mal de paraître, n'avait plus rien de cette femme qui ne semblait avoir peur de rien, dure et totalement insensible. Je connaissais le processus des masques, qui étaient majoritairement féminins. La femme qui avait besoin d'être indépendante de l'homme et ainsi d'assurer sa propre force en masquant ses côtés les plus sensibles, oubliant par la même que la fragilité attirait le mâle comme la flamme son papillon. Laissant de côté mes remarques ou pensées qui me conduisaient sur un chemin bien trop philosophique pour le moment, je retirais le paquet de son visage pour le ranger, respirant avant de souffler, puis de l'écraser sur l'herbe pour ensuite la remettre dans le paquet. J'étais addicté à la cigarette, et moi aussi, c'était pour me dissimuler derrière quelque chose. Je n'aimais pas spécialement être là les bras ballant, et ainsi je fumais pour avoir une préoccupation. Il serait peut-être temps que je stoppe et croise les mains. Posant mes coudes sur mes genoux, je la fixais de mes prunelles sombres, l'écoutant psalmodier sur le fait qu'elle était une moins que rien pour ne pas reprendre ses termes crûs. Je n'aimais déjà pas voir les larmes couler sur le visage d'une femme, mais je n'appréciais pas plus les insultes qu'elle se lançait si aisément à la face. M'enfonçant dans le siège où j'avais pris place pour l'écouter., je restais impassible, la laissant finir sa complainte.

    -Tu n'en es pas une. Pour la simple raison que les véritables salopes n'ont pas conscience d'en être.

    Tournant la tête vers elle, je continuais.

    -Et si tu parles de ta tendance au sexe tout à fait visible, elle est la même que les trois quart des habitants de cette maison. Quand à ta personnalité marquée, c'est malheureusement le meilleur moyen de s'en sortir dans la vie. Ne dis t-on pas que la jungle ne réclame que la mort des faibles? Bien que tu ne devrais pas être odieuse, c'est un trait de caractère peu sexy.

    Puis l'observant fixement, je finis par sourire légèrement.

    -Mais tu n'as peut-être pas envie d'entendre mes propres théories de la vie.

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