Il était 20h passé, et le commençais à avoir faim, je descendais donc du toit ou je fumais une clope pour me diriger dans la cuisine, et me préparais quelque chose à manger. des pâtes aux fromages, ma spécialité, ça sera parfait. Je passais prendre les ingrédients dans le cellier, ainsi qu'une bière, et direction la cuisine. Je posais ce que j'avais dans les mains sur le plan de travail, pour sortir de quoi faire cuire mon dîner. Je décapsulais ensuite am bière avec mes dents. Si Shannon avait été là, elle m'aurait surement engueuler, elle détestait quand Micah et moi faisions ça. Je buvais une première gorgée, avant de me retourner et de voir que Zayne avait décidé de ramener sa poire dans la cuisine aussi. Il avait décidément le chic pour se pointer partout où j'allais. Je l'ignorais, sa réflexion lors du prime m'avait saoulé, donc même si nous étions dans la même position face à Andrea, je n'avais pas envie de lui parler, pas sans excuses de sa part. Et je savais que ça ne viendrait pas, alors, à quoi bon espérer. J'écoulais une seconde gorgée de ma bière avant de me mettre aux fourneaux.

Aux alentours de 2Oh mon ventre cria famine. Comme ici c'était un peu chacun pour soit, si j'attendais qu'on se rassemble tous pour dîner ensemble, je n'étais pas prêt de manger. Chacun vivait sa vie à son rythme, ce qui n'était pas plus mal, car nous tous réunis, avec des caractères aussi forts et variés, ça ne faisait jamais bon ménage. C'est tout naturellement que je me rendis dans la cuisine, dans le but de me faire un petit plat. Caleb se trouvait déjà là, ayant apparemment eu la même idée que moi. Il m'ignora, signe que je n'étais toujours pas dans ses faveurs. « Tu me prépares à manger ? C'est vraiment sympa de ta part. » dis je un sourire aux lèvres en arrivant au comptoir. Quel homme généreux ce Caleb alors. J'ouvris le frigo, et prit à mon tour une bière. Une fois décapsulée j'en bus une gorgée.

S'il y avait bien quelqu'un que j'évitais au maximum dans le Nid, c'était Zayne, après totu nous étions en concurrence pour revenir dans les petits papiers d'Andrea. Il s'approchait de moi, et insinuait que j'allais lui faire à manger. « Tu as de l'espoir. On t'a fait des mains, démerde-toi ! » répliquais-je sans attendre ni même relever la tête vers lui. Il prenait une bière à son tour. Après le bon moment que j'avais passé avec Skyler quelques heures avant, rien n'allait me mettre de mauvaise humeur, même pas la présence de cet abruti de Zayne, en tout cas je l'espérais. Je continuais à préparer mon repas, sans faire plus attention que ça à l'anglais qui squattait la cuisine aussi. Je n'allait surement pas partager mon repas avec lui. Entre ce qu'il avait fait avec Andrea, et la réflexion qu'il avait fait à Micah lors du prime, je n'avais pas l'intention de faire le moindre effort.

« Tu as de l'espoir. On t'a fait des mains, démerde-toi ! » me rétorqua t'il sur un ton presque agressif. Mais c'est que monsieur était une nouvelle fois de mauvais poil. Ou sa mauvaise humeur apparaissait simplement à ma présence. Décidément pour les civilités d'usage on repassera. Tout le monde s'attendait probablement à ce qu'on devienne de grands ennemis, pour ma part je ne comptais pas donner cette satisfaction aux autres. Mais Caleb, lui, semblait vouloir chercher constamment le conflit avec moi.  « Je te remercie du conseil. En tout cas t'es toujours d'aussi agréable compagnie, ça fait plaisir » Je crois que je ne l'avais même jamais vu sourire. Il me semblait toujours faire la gueule, il allait falloir qu'Andréa m'explique ce qu'elle lui trouvait sérieusement. Pour ce qui était de faire la cuisine je comptais attendre qu'il ai fini, autant ne pas se gêner. D'autant que je doutais qu'il apprécie qu'on se batte pour une casserole.

Il avait le don pour me gacher les journées, juste par sa présence. J'avais essayé de faire un effort et d'apaiser les tensions qui existaient entre nous, durant le prime, et sans sa réflexion, on aurait peut-être pu réussir à discuter normalement. Mais le fait qu'il juge ma relation avec Micah m'avait vraiment gavé. « Ouais de rien ! » répliquais-je simplement. Mon ton détaché n'était pas une façade, j'en avait vraiment rien à foutre de lui. Même si Andrea nous avait jeté tout les deux comme de vieilles chaussettes trouées, ça ne nous avait pas rapproché pour autant. Son côté trop sûr de lui me tapait sur le système. « Ça doit être ta présence qui me rend aussi enthousiaste, je ne vois que ça. » ajoutais-je avant de me concentrer de nouveau sur le plat que je me préparais. Quant à lui, il restait là, sans rien faire. Et ça aussi ça m'ennuyait, il n'avait donc rien d'autre à foutre. « Tu comptes rester là comme un con, le temps que je finisse ? » questionnais-je l'anglais, un peu perturbé par son attitude. Il voulait certainement me provoquer, mais pour le moment j'avais autre chose à faire.

« Ça doit être ta présence qui me rend aussi enthousiaste, je ne vois que ça. » Je savais bien que je déchainais les passions ! Je m'assis alors sur un des tabourets, autant être en position confortable pour boire ma bière, et admirer Caleb en mouvement. « Tu comptes rester là comme un con, le temps que je finisse ? » Décidément c'était la troisième fois que lui ou un membre de sa famille me traitait de con en à peine quelques jours. A croire que c'était l'insulte ultime. Le simple fait que ma présence l'agaçait avait de quoi me donner encore plus envie de rester, rien que pour le faire chier. « Ouais, te voir t'agiter ainsi et te servir de tes petites mimines me rend toute chose. » dis je en tremblant le haut de mon corps, comme si un frisson venait de me parcourir. Ouais genre il me faisait de l'effet, héhé. Avec tout ça j'en avais presque oublié la raison de ma venue, à savoir que mon ventre criait famine.

Le simple fait que Zayne me reluque me démontrait à quel point il était ridicule. S'en était à se demander quel âge il avait au juste. En plus d'être imbécile au point de s'amuser à me faire chier, il avait autant de répartie qu'un gosse de huit ans. Bien décidé à la jouer différemment, je commençais à l'ignorer, m'attelant à ma préparation déjà bien entamée.Jusqu'à son énième réplique qui fut celle de trop. « Tu sais, plus je te vois faire l'abruti et plus je me demande comment Andrea a pu s'intéresser un temps soit peu à toi ! T'es pathétique mon grand avec tes airs de supérieurs t'as plutôt l'air d'un gamin en manque d'attention. T'es censé être le plus vieux ici et t'es clairement le moins mature, même Vadim a plus de jugeote que toi c'est pour dire. » Légèrement mesquin, je parlais d'une manière pourtant détaché, totalement serein, trop sûrement. Je fixais dorénavant l'anglais, haussant légèrement les sourcils, avant de déguster une nouvelle gorgée de ma bière qui avait une tout autre saveur à présent. Remonté à bloc, je me délectais de sa future réponse, prêt à surenchérir une nouvelle fois.

Ma petite réplique eut apparemment le don d’agacer le jeune homme. Tant mieux, puisque c’était le but recherché. Que voulez vous, on s’occupait comme on pouvait dans cette maison. Là il me sortit comme quoi j’étais pathétique, abruti, immature et j’en passe. Ça y’est, j’avais enfin réussi à réveiller Caleb, il était temps. Il y avait une légère part de vrai dans ses dires, oui je pouvais me montrer immature par certains moments, et alors ? S’il fallait tout le temps être sérieux et coincé comme lui, bon sang ce que la vie serait bien chiante. « Je préfère avoir conservé mon âme d’enfant, plutôt qu’à 30 balais, être aussi rabat joie et chiant comme la pluie que toi. » Alors s’il ne comprenait pas ce qu’Andréa me trouvait, croyait bien que ça marchait dans les deux sens. J’avais assez de mal à voir ce qui lui plaisait chez lui. Mais je ne désespérais pas, en cherchant bien je trouverais surement. Monsieur devait bien avoir quelques côtés attirants, quelque part, bien caché. Le plus simple serait de demander à la principale intéressée.

Le trentenaire avait réussi à me faire sortir de mes gonds. Déjà sa présence m'était insupportable, mais sa voix, et son sourire narquois en permanence, c'était le bouquet. Il répondait à mon attaque, m'accusant d'être rabat joie et saoulant. « On vois que tu ne me connait pas, il n'y a pas à dire. » Il venait de me couper l'appétit, mais j'avais une idée de ce que j'allais faire des pâtes que je venais de préparer. Je me tournais vers Zayne, un sourire en coin, attrapant la casserole. « J'ai changé d'avis, je veux bien partager mon repas avec toi. » déclarais-je, avant de m'avancer vers lui et de lui retourner les pâtes sur le crâne. « J'espère qu'elle sont assez cuites pour toi ! » ajoutais-je, m'asseyant à mon tour, et le regardant, retirer le fromages collant de ses cheveux si parfaitement coiffés. Le sourire toujours aux lèbres, je jubilais de voir sa tête hésitant entre surprise et énervement.

Oh non je ne le connaissais pas, et je n’avais clairement pas envie que ça change. Il décréta alors avoir changé d’avis, qu’il voulait bien partager son repas. Pourquoi avais-je du mal à le croire ? Avant que je n’ai pu faire quoi que ce soit, il me balança le contenu de sa casserole sur la tête. Non seulement c’était collant et dégueulasse, mais en plus brulant. Le salaud. « P’tain ! » Peut être aurais je du me méfier plus, mais je ne pensais vraiment qu’il pourrait faire une chose aussi stupide et infantile. La dernière fois que je m’étais reçu des pattes sur la gueule, ça provenait de Lylou, mais à ce moment là on s’amusait. Or lui c’était clairement un attentat. Mais je ne lui donnerais pas la satisfaction de riposter, je n’allais clairement pas m’abaisser à son niveau. Il venait de faire preuve de faiblesse, n’ayant plus de répartie, il avait décidé de s’attaquer physiquement à moi. J’otai le plus gros des pattes pour les balancer sur la table. « Et après on se demande qui est le plus immature des deux… » Il venait de décrédibiliser ses propos en dix secondes chrono. Je quittai alors la pièce, direction la salle de bain pour me débarbouiller, laissant derrière moi le bordel qu’il avait créé. Au moins il aurait à tout nettoyer, c’était déjà ça.