Lendemain du prime, et, depuis celui-ci, Vadim n'avait pas le moral. Il se sentait encore plus perdu que la semaine précédente. Il avait constamment envie de craquer. En une soirée, il s'était mit la moitié du nid à dos, à commencer par Micah. C'était dommage d'en arriver là, mais il l'avait qualifié d'une façon qui ne lui plaisait pas. Il piqua un livre qui se trouvait dans la bibliothèque, le premier bouquin qui lui vint, en fait, avant de parcourir le nid de fond en comble, pour finalement arriver à sa chambre, se poser, allongé sur le dos, sur son lit. Il feuilletait le livre, ne trouvant rien de mieux à faire. Étouffant un bâillement, ce livre n'était clairement pas intéressant mais il n'avait aucunement envie de passer du temps avec les autres candidats, des gens qu'ils détestaient de plus en plus au fil des jours. Encore plus que ses parents, il fallait être fort pour avoir un aussi fort taux d'antipathie dans l'esprit de Vadim. Il entendit la porte s'ouvrir et ses prunelles vrillèrent vers l'origine du bruit. Micah. Bon. Il retourna son regard vers le livre qu'il tenait. Il n'avait clairement pas envie de lui parler, pas aujourd'hui, pas tout de suite. Il mâcha ensuite son chewing-gum, machinalement, stressé, fatigué, exténué.

Le prime, ce prime, avait été le pire de tous, incontestablement. J'avais pris le son d'éviter les candidats enfin, ceux que j'avais pu du moins. S'il y avait bien un candidat que je voulais retrouver c'était Vadim, lui seul. Mes propos, sa réaction, tout avait été trop loin pour que je laisse cette histoire en suspend. J'avais été maladroit, et n'avait trouvé comme solution que de quitter lâchement le prime, afin d'éviter le pire, de prononcer des mots que je risquais de regretter d'avantage après tout ça. J'avais envie de réparer certaines choses, ou du moins essayer, mais n'avait pas envie de courir après le russe, si bien que je n'avais guère chercher à le rencontrer jusqu'à ce que je ne tombe par hasard sur lui en me rendant dans la chambre pour une raison qui m'avait échappée. Le regard du candidat croisa le mien, il ne semblait pas avoir envie d'avoir à faire à moi aujourd'hui. Pourtant, je m'approchais doucement du lit où il se trouvait, m'arrêtant au pied de celui-ci. « J'ai menti ... Au prime. J'ai menti ... » Avais-je murmuré calment, sans ajouter quoi que soit d'autre, je me jetais sur mon lit, épuisé, la tête vers le plafond, ne m'attendant pas vraiment à une quelque conque réponse de la part de Vadim.

Micah était bien la dernière personne avec qui Vadim voulait avoir une conversation, les remarques désobligeantes au prime étaient trop proches, trop fraiches. Mais il était là, il fallait faire avec. Cependant, en le voyant arriver, le russe tourna les pages de son livres un peu plus vites, allant même jusqu'à ne même plus faire attention à ce qu'il faisait. Il ne voulait pas lui parler, mais il avait quand même envie de lui dire tout ce qu'il pensait à son sujet, à quel point il était pathétique de croire en une histoire avec sa femme alors qu'elle l'avait trompé avec Caleb, son frère. Ignoble. Il ferma les yeux un instant avant de les ré-ouvrir presque automatiquement lorsque son camarade lui adressa quelques mots. « Sur quelle partie ? Sur le fait que faire l'amour avec moi c'est parfait ou le fait qu'elle ne soit pas ta femme ? » Bon, d'accord, il le provoquait vraiment et renfonçait le couteau dans la plaie, mais il avait au moins le droit de faire ça, non ? Après tout ce qu'il avait dit, et surtout le fait de l'avoir descendu en flèche en direct et devant des millions de télé-spectateurs. Finalement, il referma violemment son livre et le laissa valser à ses côtés, préférant s'asseoir en tailleur sur son lit. Cependant, il ne pouvait pas le regarder dans les yeux, c'était pourquoi il préférait poser son regard sur la porte. Aucuns rapports. « Tu mens tout le temps, à tout le monde, mais surtout à toi-même. T'as tellement peur de te retrouver seul que tu as encore de l'espoir dans une histoire qui, que tu le veuilles ou non, ne s'arrangera pas. T'as la haine envers elle et lui et tu ne veux même pas l'admettre. Elle se sert de toi, elle se sert du fait que tu sois adorable pour te faire culpabiliser et faire croire que toute cette histoire est ta faute, sois disant parce que tu as couché avec moi. » Il se stoppa quelques secondes, avant de regarder ses mains. « J'en ai marre des mensonges, Micah, dis-moi ce que tu penses de moi. Sois sincère. » lâcha t-il d'une voix faiblarde. Il n'aurait jamais cru qu'ils puissent en arriver là, qu'il puisse ressentir quelque chose de fort pour lui alors qu'il ne l'avait même pas vu. Ça le décevait, vraiment.

Les yeux rivés sur le russe, je pouvais déceler son état d'énervement à travers sa manière de traiter le livre qu'il avait dans les mains. Sans attendre, j'étais étendu sur le lit, pourtant, il ne tardait pas à répliquer. Sa remarque, m'arrachait un rire, nerveux puisque ça me faisait plus de mal qu'autre chose mais après tout je l'avais mérité non ? Je me redressais pourtant du lit, m'asseyant sur le rebord de celui-ci, sans le quitter des yeux. « Devine ! » avais-je lancé mesquinement, prenant bien soin d'appuyer, cela me semblait si évidement que je ne voyais pas pourquoi j'avais besoin de me lancer dans des explications qui finalement n'aboutiraient à rien. Il finit par se redresser avant de balancer son bouquin. Visiblement le moment des règlements de compte avait sonné puisqu'il n'avait pas tardé à me lancer des remarques à mon sujet, ne se faisant pas prier pour établir des suppositions fumeuses et approximative. Excédé, je le laissais néanmoins terminé avant de répliquer. « Pour qui tu te prends ? Pour qui tu te prends pour me faire la leçon ? Tu ne sais rien que ce qu'il a été dit, t'en sais rien et tu te permets de porter des jugements ? Tu te rappelles ce que tu as fait quand je t'ai demandé d'être honnête avec moi ? Tu m'as dit d'aller retrouver ma pute, et maintenant tu me reproches de l'avoir fait, c'est la meilleure. Pourquoi ça te touche à ce point bordel ? » Une fois encore, j'attendais qu'il me réponde, pour la troisième fois, je voulais qu'il me réponde honnêtement, avant de poursuivre. « Tu veux vraiment que je te dise ce que je pense de toi ? Très bien allons-y. J'pense que quoi que tu dises ou que les autres disent à ton sujet, t'es un mec bien. Je te pensais honnête et franc, je pense que tu dois dégager un truc spécial, je ne sais pas quoi, mais en tout cas, ce truc fait que j'oublie tous mes soucis dès que j'suis avec toi et ça me fait super peur ... » J'avais tenté d'étouffer la dernière partie de ma phrase, de sorte à ce qu'il ne l'entende pas mais à quoi bon. Il voulait entendre la vérité, il l'avait eut.