LYLOU

Lendemain de prime mouvementé encore une fois. Alors que je m'étais préparé à partir, voilà que c'était Andréa contre toute attente qui se voyait éliminée. Avant d'être sauvée in-extrémis par le départ brutal de Savannah. Qui sortait pour des raisons de santé. Dire que personne n'avait rien vu, moi le premier. Robyn et maintenant elle...J'espérais sincèrement que ça ne soit pas trop grave et qu'elle guérirait complètement. Je ne m'étais couché que très tard dans la nuit, aux alentours de 4h du matin. Dans un lit vide, déserté par Andréa depuis son couple avec Caleb. Je m'y sentais bien seul. Je dormis quelques heures, avant de me réveiller assez tôt comme d'habitude. Une fois ma séance sportive quotidienne et ma douche prise, je décidai de préparer un plateau pour le petit déjeuner, que j'apportais dans la chambre Don Juan, avec une idée en tête. Et ça tombait bien, Lylou était en train de se réveiller doucement.  « On peut parler ? Je t'ai apporté une offrande en gage de paix » dis je en montrant le plateau, où était disposé du café, des croissants, du jus d'orange...

Lendemain du prime, pour tout vous dire je n'avais pas dormi de la nuit, seule dans ce lit glacé, j'avais écouté les heures passer sur cette horloge tic tac qui était des plus agaçantes. Je repensais au prime, me disant que celle ci était ma dernière semaine, c'était obligatoire tout simplement parce que je ne m'imaginais pas passer face à Yasmeen, Vadim ou bien Caleb. Même Skyler et Catalina étaient plébiscités. Alors oui, je me voyais déjà finir dernière dans les votes Jeudi prochain, mais cela n'était pas bien grave, j'avais vécu ce dont j'avais à vivre, et ce malgré toutes les embuches que j'avais parcouru en chemin. Mais penser que c'était peut être la fin, que tout allait s'arrêter et que ma vie allait pour ainsi dire devenir normale, c'était quelque chose de tout de même troublant, au point de m'en donner des insomnies. Ce n'est que vers neuf heures du matin que quelqu'un osa s'aventurer vers moi, Zayne pour être plus précise. Je m'attendais à cette visite, tout simplement parce que nous nous n'étions pas adressé la parole de toute la semaine passée, ce qui avait été aussi étrange que réconfortant. « On peut parler ? Je t'ai apporté une offrande en gage de paix » dit-il en apportant un plateau plutôt bien garni « Toi tu veux acheter ma clémence. » me relevant pour m'adosser au mur je passais une main dans mes cheveux emmêlés avant de reprendre « Je t'écoute. » mon ton n'était pas particulièrement agressif, on pouvait même le qualifié de neutre.

Loin de moi l’idée d’essayer d’acheter son pardon (a). De toute manière je me doutais bien que ce n’était certainement pas avec un petit dej’ que les choses allaient s’arranger. Mais c’était un bon début non ? Elle se redressa, prête à m’écouter. Le hic c’est que je n’avais rien préparé… Peut être aurais je dû y penser avant. Je posai le plateau sur le lit, avant de m’y assoir. Bon maintenant restait plus qu’à trouver les bons mots, sans aggraver notre cas encore plus si possible. « Je ne sais pas ce que tu ressens exactement pour moi mais… » Un simple coup de cœur ? Une passade ? De l’amour ? Avec elle j’avais un peu de mal à savoir tant elle arrivait bien à cacher ses sentiments. Bref savoir à quel degré elle m’aimait bien n’était pas vraiment la question, quoi que quelque part si. « Je n’aurais pas dû agir comme je l’ai fais. Je sais que je t’ai blessé et pour ça j’en suis désolé. J’aimerais pouvoir revenir en arrière et faire les choses différemment. » Pour le reste si elle avait écouter mon interview elle savait qu’elle me manquait. « Je voudrais savoir ce que tu ressens toi. Tu m’en veux ? Tu me détestes ? Tu t’en fou ? Tu peux tout me dire, j’encaisserais. » Pour qu’on débloque cette situation, il fallait aussi que je sache ce qu’elle avait sur le cœur. Et comme on avait prouvé que je n’étais pas très doué pour savoir ce qu’elle pensait…

J'écoutais attentivement le jeune homme qui semblait gêné. Une expression totalement neutre trônait sur mon visage alors qu'il prenait la parole « Je ne sais pas ce que tu ressens exactement pour moi mais… » la bonne blague « Je n’aurais pas dû agir comme je l’ai fais. Je sais que je t’ai blessé et pour ça j’en suis désolé. J’aimerais pouvoir revenir en arrière et faire les choses différemment. Je voudrais savoir ce que tu ressens toi. Tu m’en veux ? Tu me détestes ? Tu t’en fou ? Tu peux tout me dire, j’encaisserais. » « Seulement Zayne, le problème c'est que tu ne peux pas. Revenir en arrière. » dis-je alors en plongeant mes yeux dans les siens, sur un ton toujours aussi neutre « Si tu veux tout savoir, je ne sais pas quoi en penser. Une partie de moi me dit que ce que tu as fait est grave, elle est presque blessée et je pense que ce sera dur pour surmonter ça. L'autre partie quant à elle continue de vivre sa vie. Alors tu vois Zayne, après que tu m’aie rejeté, j'ai compensé le malheur de cette première par la seconde. Je ne sais clairement pas si c'est une bonne idée, mais au moins je fait front. » dis-je en tout sincérité avant de continuer « Je ne vais pas juger les sentiments que tu peux avoir pour Andrea, et je ne m'y opposerai pas. Je ne vais pas non plus t'obliger à ressentir quelque chose pour moi si tu n'en as pas l'envie ou le pouvoir, peu importe. Toujours est-il que je pense que tu n’obtiendras pas grand chose d'elle, et cela n'a rien avoir avec le fait qu'elle et son entourage ne puisse pas me voir. De toute façon s'en est fini de moi à la fin de cette semaine et je ne compte pas veiller à ce que tu restes loin d'elle d'autant plus que je ne serai pas là la semaine prochaine. Alors je pense que le mieux est tout de même que l'on vive notre vie. Je ne compte pas te repousser, non, et je pense que tu surestimes les sentiments que je peux avoir pour toi. Tu n'as pas voulu me blesser, je le sais, mais je ne te le pardonnerai certainement jamais, ou du moins pas totalement, sache le. »

« Seulement Zayne, le problème c'est que tu ne peux pas. Revenir en arrière. » Aaah ça malheureusement, je ne le savais que trop bien. Dommage que je n'ai pas le pouvoir de remonter le temps, cela me serait bien utile. Je l'écouter alors parler, sans l'interrompre une seule fois. Pour une fois qu'elle se confiait je n'allais pas m'en plaindre. C'était assez rare de l'entendre parler autant, en ce qui concernait ses sentiments du moins. Une partie d'elle était blessée, mais une autre faisait tout pour passer outre, et continuer sa vie. Heureusement, je ne doutais pas qu'elle était forte, et c'était mieux plutôt que s'apitoyer sur son sort. Elle me dit ensuite qu'avec Andréa ça n'ira jamais bien loin. Sur ce point même si j'avais du mal à me l'avouer elle avait probablement raison. Elle se voyait ensuite déjà partir, elle semblait assez catégorique sur ce point. Il est vrai que ses jours étaient comptés, tout comme les miens.Je ne compte pas te repousser, non, et je pense que tu surestimes les sentiments que je peux avoir pour toi. Tu n'as pas voulu me blesser, je le sais, mais je ne te le pardonnerai certainement jamais, ou du moins pas totalement, sache le. » Je trouvais quelque part ces deux phrases contradictoires. Si justement je surestimais les sentiments qu'elle avait à mon égard, pourquoi cela l'aurait il blessé ainsi ? Bien que contrairement à ce qu'elle croyait, j'étais très loin de penser qu'elle m'aimait profondément ou un truc du style. A vrai dire je voyais plutôt cela comme une amourette qui lui passerait. Parce que j'avais du mal à croire qu'elle puisse réellement aimer un type comme moi. Ça me faisait quelque chose de savoir qu'elle ne me pardonnerait sans doute pas... « J'aimerais ne pas avoir de sentiments pour Andréa, crois moi. » Oh oui ça serait bien plus facile, et pour tout le monde.  «  Je sais que j'ai déconné et que je suis probablement impardonnable, mais dans l'histoire on était deux. Tu as couché avec moi en sachant ce que je ressentais pour Andréa... » Quelque part elle aurait du se douter que ça se finirait ainsi. Alors elle n'était pas non plus complètement innocente dans l'histoire, même si j'avais parfaitement conscience avoir le plus gros des torts. Je n'avais pas été agressif dans mes propos, je ne cherchais pas à l'attaquer, seulement à montrer les faits.  «  Tu veux qu'on vivre notre vie mais...chacun de notre côté ? Lorsque cette émission sera fini, comptes tu me revoir ? Parce que moi j'aimerais. Je voudrais qu'on puisse surmonter ça.... » Mais c'était surement trop demandé j'en avais conscience.