Après le prime, j'étais resté un peu avec certain candidat et comme tout le monde, j'avais au final décidé de rejoindre mon lit. Bémol : je n'ai pas l'habitude de partager mon lit avec une femme. Je n'ai pas l'habitude de partager mon lit tout court en fait. A peine je fus couché que je m'étais relevé simplement vêtu d'un short large que j'avais enfilé par dessus mon caleçon. C'était un short de sport les plus banal, mais je n'étais pas à un défilé de mode et je m'en fichais pas mal de ce que je m'étais comme vêtements la nuit. Mon corps n'était pas le plus beau à mater mais que ceux qui ne veulent pas regarder se bandent les yeux. Je décidais d'explorer un peu la propriété en plaine nuit histoire de m'aider à m'y repérer un peu plus facilement demain matin. Je fis toutes les pièces intérieures sans oublier de passer par la cuisine. Splendide cuisine américaine où je me fis un thé. Une fois que ma petite boisson fût préparée, je sortis dehors pour découvrir de nouveaux horizons. Je marchais, je marchais, je marchais et tombait finalement sur ce petit labyrinthe tout sympas. Je décidais d'y entrer sans y réfléchir très longtemps, tenant toujours ma tasse entre mes deux mains. Je portais celle-ci à mes lèvres de temps en temps pour boire cette boisson que j'aimais temps. C'est alors que j'entendis un bruit bizarre ... je m’immobilisais et guettais les horizons. La prochaine fois je penserai à une lampe de poche aussi !

POUR BILLIE ▬ 17-09 à 04 heures 36

Pour une première soirée, c'était une soirée... Bizarre. Je commençais déjà à me poser trop de question sur mon aventure. J'étais comme cela, je m’inquiétais de tout et de rien, tentant de masquer mes angoisses, tentant de retenir cette irrationalité qui caractérisait bien trop souvent mes actes. Je ne m'étais pas spécialement amusée. Je m'étais vite retrouvée seule, enfin, seule, j'étais tout de même en tête à tête avec le buffet. Le prime finit, j'avais pu m'évader et partir en expédition sans me soucier des autres et surtout, sans que les autres ne se soucient de moi. Il me faudrait sans doute un temps d'adaptation... Oui, voilà, c'était cela, un temps d'adaptation. C'était un changement brutal. Un changement que j'avais voulu, certes, mais il n'était pas facile à vivre pour autant. Je me posais mille et une questions, me demandant si ma mère arriverait à se débrouiller sans moi et ce que mon père penserait de mon aventure. Mon exploration se prolongea, même en pleine nuit, m'attardant sur le moindre petite détail insignifiant comme s'il avait de l'importance. Un labyrinthe. C'était merveilleux. Les lèvres rouges. La robe rouge. J'étais la reine de cœur. Si, si, la reine de cœur. Elle m'avait toujours terrifiée,... Peut=être la rose rouge. Oh oui, la plus belle fleur du jardin. Voilà, je serais la rose rouge. Je m'extirpais de ma contemplation, me décidant à pénétrer dans l'enceinte de ce lieu qui me fascinait déjà. Je m'enfonçais dans les galeries, sans me soucier de retrouver mon chemin ou non. J'étais bizarre, dans les situation stressante, j'étais terriblement calme, et dans les situations banales, j'angoissais comme jamais. Je n'étais décidément pas comme tout le monde. Un silhouette se dessinait dans l'obscurité, une tasse thé à la main. Je pensais d'abord au chapelier toqué, mais le chapelier ne se serait pas perdu sans son chapeau... Non, peut-être le lièvre de Mars. Un sourire vint fendre mes lippes trop rouges. Joyeux non anniversaire, mon cher. Mes mains venaient s'emparer des pans de ma robes alors que j'exécutais une petite révérence. Un rire. je le toisais quelques secondes avant de scruter les lieux avant attention, rêveuse, je me laissais bercer par mon imagination.

J'avais lu le livre " Alice au pays des merveilles" un bon nombre de fois. C'était le livre préféré de mes soeur et je leur lisais chaque soir avant qu'elles ne s'endorment. J'aimais être ce grand frère qui ne se lassais pas de raconter de nombreuses histoires plus folles les unes que les autres. En temps normal, je suis quelqu'un de plutôt terre à terre. Je n'aime pas rêver de choses qui ne se produiront jamais. J'aime le concret. Mais avec les livres, c'est différent. Et avec mes soeurs c'est beaucoup mieux, elles, elles ont besoin de l'imaginaire. La dernière est tout juste âgé de douze ans et je ne l'ai plus vu depuis cinq ans ou alors en coup de vent. Elle avait sept ans, alors je suppose qu'elle a bien grandit. De toute façon, je fais confiance à mes parents pour élever tout notre tribus comme il se doit. Je marchais à travers ce labyrinthe et celui-ci m'emmenait dans un autre monde, un monde que mes soeurs auraient adorés. Je les imaginais déjà sourire affublé de magnifiques petites robes bleus. Oui, elles seraient magnifique. «Joyeux non anniversaire, mon cher.» Cette phrase me sortie de mes pensées, je me redressais et fixais la jeune femme qui se tenait devant moi. J'étais encore dans ce monde magique que j'avais imaginé pour mes soeurs et visiblement elle en faisait partie. Je m'abaissais vers l'avant, plaçant un bras dans mon dos afin de la saluer moi aussi d'une révérence. Il était tard et les gens devaient penser que nous avions trop bu, mais ce n'était pas mon cas puisque je ne bois pas d'alcool. « Merci , j'espère au moins que vous avez pensez à m'offrir un cadeau ma chère ...reine de coeur. » Oui, même à mon non-anniversaire j'aime recevoir des cadeaux. J'adore recevoir des cadeaux d'avantage que d'en offrir en fait. Je portais une nouvelle fois ma tasse de thé à mes lèvres pour en aspirer une petite quantité, j'aimais savourer. « J'aime les montres, les lunettes, les cochons d'inde, les chiens, les chats, les chaussures, les cardigans, la couleur verte et la couleur brune, j'aime aussi l'eau et les températures élevés, j'aime les enfants mais ça, ce n'est pas un cadeau d'anniversaire. Enfin, j'ai fais rapidement le tour de tout ce qui pourrait de donner des idées de cadeaux. »

J'étais la Rose Rouge. Ou la Reine de Cœur. Je n'étais pas certaine de vouloir être l'une ou l'autre, finalement. Elles étaient toutes les deux franchement agaçantes et leurs défauts étaient loin de ressembler à mes propres défauts. Oui, parce que j'en avais des défauts. Hm. Soit. Peut-être que j'étais le Lapin Blanc... Oui, le Lapin Blanc. Stressée et nerveuse. Cela me convenait tellement mieux. Enfin, si le garçon voulait me prendre pour la Reine de Cœur, pourquoi pas !!? Un cadeau... Il voulait un cadeau. Oups. Je levais les yeux aux ciel, les baissais vers le sol, regardais à droite, puis à gauche. Hm. Pas de trace de cadeau. Et voilà qu'il me donnait des indications précises. Bon. Je baissais à nouveau mon regard, sur mes chaussures cette fois. Des ballerines noires sur lesquelles étaient cousues une jolie petite fleur rouge. Comme une Rose Rouge, mais je n'était définitivement pas elle. Hm. Soit. Ses chaussures ne lui conviendraient certainement pas, elles seraient trop petites et il ne pourrait pas en profiter. Bon... Je n'avais ni chien ni cochon dinde à porté de main. J'avais plein de rouge, mais pas de vert et encore moins de brun. Raaah. Lui fait un cadeau était un véritable casse tête. Hm. Réflexion, imagination. Je faisais mine de fouiller une poche qui n'existait pas et utilisait mes doigts pour faire des lunettes sur ma propre tête, comme pour les essayer. Oui, elles sont cool. C'est pour voir la vie comme moi. Lunette spéciale Billie. Mes doigts quittaient mon visage pour venir se coller contre le sien, un léger sourire aux lèvres. Alors, il te plait? Oui, le cadeau. Et je n'avais absolument pas bu.

Mon envie de cadeau ne semblait pas arrangé Billie qui cherchait avec peine. Je voyais bien qu'elle semblait réfléchir à la question, et je la comprenais. Si quelqu'un m'avait demandé la même chose, je pense que j'aurais arraché une feuille et que je la lui aurai tendu tout bêtement. A cinq heure au matin, mon imagination n'est pas au top. Soit elle est exagérée, comme lorsque je me voyais au milieu d'Alice au pays des merveilles, soit elle est inexistante comme en ce moment. « Oui, elles sont cool. C'est pour voir la vie comme moi. Lunette spéciale Billie. » Son idée était génial ! Purée ! Je penserai à ressortir ça une fois. Oui, un jour quand j'aurai besoin d'acheter un cadeau à quelqu'un, je ferai ça. C'est beau de voir le monde à travers les yeux des autres. Ça s'appelle être ouvert d'esprit. Ses mains se déposèrent devant mes yeux. Un sourire de gosse apparu sur mon visage. « Mouais, pas mal.» C'est mieux que pas mal ! C'est génial, magnifique et je manque cruellement de sommeil. « Merci. »lui avais-je alors dit, gardant mon sourire fixé sur mon visage. « Dis, qu'est-ce que tu fais encore levé à cette heure-ci ? » Je pensais être le seul à me trouver debout à cette heure-ci. Après tout, il est rare de croiser quelqu'un a des heure comme celle d'aujourd'hui. Chez moi, dans ma rue, c'est carrément désert. En fait, à cette heure-ci certains se réveille déjà pour partir travailler. En temps normal c'est pratiquement ce que je ferais puisque je me lève chaque jour de ma vie à sept heures au matin.